lundi 20 mars 2017

Un Blade runner sous un soleil vert sur la planète des singes…


Ce mois-ci, j’ai profité du cycle Chic Planète au Forum des images pour revoir quelques vieux classiques de la SF sur grand écran. Histoire de ne pas trop encombrer mon recueil factice en fin de mois, voici le compte rendu de mes visionnages. Je suis bien contente de cette opportunité et je vais sans doute garder l’œil sur la programmation du Forum des images (même si beaucoup de séances en journée sont difficilement accessibles).





La Planète des singes – Franklin J. Schaffner (1967)

Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce film et de ses nombreuses suites/prequels/reboots/versions alternatives, La planète des singes raconte l’arrivée d’un vaisseau spatial humain sur un monde extraterrestre où l’on trouve des hommes et des singes… à ceci près que ce sont les singes qui dominent l’homme, et non l’inverse. Il est adapté d’un roman de Pierre Boulle (un Français, cocorico !)

Lorsque j’ai vu ce film pour la première fois à la télévision, ça a été une authentique claque (pour la fin, certes, mais pas que). Du coup j’avais très envie de le voir sur grand écran, histoire de le redécouvrir et de me mettre dans la peau des gens qui l’ont vu au cinéma lors de sa sortie.

Cette séance a été un vrai plaisir. Même s’il n’y a pas forcément de séquences très impressionnantes qui justifieraient un visionnage sur grand écran (comparé à nos standards actuels), on savoure bien mieux l’intrigue dans une salle de cinéma où l’on n’est pas distrait par son téléphone ou sa tablette. On profite également mieux des paysages et de l’excellente BO de Jerry Goldsmith (que j’avais déjà entendue en concert mais qui est encore plus impressionnante lorsqu’on remet des images dessus).

Je dois avouer que j’ai trouvé le personnage incarné par Charlton Heston un peu exaspérant (heureusement qu'il perd sa voix pendant une partie de l'histoire) et que j’ai soupiré intérieurement face aux rôles féminins inexistants (heureusement qu'il y a Zira).

Cependant ce film reste très fort dans sa façon d’échanger les rôles entre hommes et singes. Cinquante ans après, c'est un film qui conserve son intérêt lorsqu’il nous interroge sur la façon dont on traite les animaux (ou les hommes jugés « inférieurs » dans notre passé) et sur l'opposition entre science et religion. La fin est percutante, bien sûr, mais le reste du film l’est tout autant. Et ce qui est chouette avec ces films sans images de synthèse, c’est qu’ils vieillissent plutôt bien.

(enfin… si on fait abstraction de l’introduction où le héros fume un cigare dans un vaisseau spatial et de la scène suivante où le crash du vaisseau est filmé de telle manière qu’on manque d’avoir le mal de mer !)

D’autres avis : Futurs Presents, The Reservoir Blog (qui parle de toute la saga)




Soleil vert – Richard Fleischer (1973)

J’imagine que vous connaissez au moins l’histoire à défaut d’avoir vu le film. Pour les retardataires, Soleil vert est une histoire d’anticipation tirée d’un roman de Harry Harrison intitulé Make room ! Make room !. Il se déroule en 2022 à New York, alors que le climat est complètement détraqué et que nourriture et eau se font rares. Dans cet univers, un officier de police enquête sur le meurtre d’un notable que tout le monde semble vouloir classer sans suite.

Ce qui est chouette c’est qu’on retrouve Charlton Heston en héros qui joue à peu près le même genre de personnage que dans La planète des singes. Et devinez-quoi ? Il est encore une fois assez exaspérant (même s’il a ses bons moments) !

Une fois que cela est dit, c’est tout de même génial de revoir ce film sur grand écran, ne serait-ce que pour rester concentré (je vous avoue qu’à la télévision je décrochais assez souvent vu que le rythme est assez lent). Et puis c’est un film plein d’images étonnantes (notamment les tas de dormeurs dans les escaliers ou la séquence dans le Foyer).

L’intrigue m’a semblé un peu anecdotique mais l’univers déployé compense largement en mettant en scène ce futur sinistre et surpeuplé où consommer de la salade ou de la vraie viande est un luxe sans prix. La place des femmes (réduites à un rôle de mobilier et comprises dans la location d’un appartement) fait également froid dans le dos.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Sol, un petit vieux vraiment étonnant qui est littéralement la mémoire des temps d’avant, et qu’on invite pourtant à partir plus vite car la vieillesse le rendrait moins efficace.

Des trois films que je chronique dans ce billet, je crois bien que Soleil vert est celui qui reste le plus d’actualité avec son futur qui pourrait nous tomber dessus avant même que l’on ne s’en rende compte.





Blade Runner – Ridley Scott (1982)

Terminons ce petit compte rendu avec la fameuse adaptation du roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, dans laquelle un policier spécialisé, un blade runner, est chargé d’éliminer un groupe d’androïdes (des réplicants dans le film). Le film a connu une histoire mouvementé avec différentes versions (au point de justifier une page Wikipédia sur la question !)

Pour ma part j’avais déjà vu ce film à plusieurs reprises sur petit écran et je l’avais même étudié en cours de cinéma au lycée. Le voir pour la première fois sur grand écran a cependant été une sacrée claque, tant les visuels sont impressionnants. Lorsque le film est sorti en 1982 ça a dû être quelque chose.

Point de Charlton Heston dans ce film, mais le personnage de Deckard ne traite pas beaucoup mieux les personnages féminins pour autant. Mais comme c’est Harrison Ford, ça passe. Je pense que ça tient au fait que son bagou naturel est contrebalancé par les monstrueuses tartes qu’il se prend, du coup il ne fait pas que fanfaronner, bien au contraire !

L’histoire simple mais riche en mystères (je suis bien contente de l’avoir décryptée au lycée) permet de se balader dans un Los Angeles 2019 à l’esthétique absolument géniale. C’est assez marrant parce qu’on est un peu dans le même genre d’univers surpeuplé que dans Soleil vert, mais l’impression n’est pas du tout la même.

Blade Runner est un film assez lent (encore une fois par rapport au rythme de fou furieux auquel on est habitué), c’est agréable mais aussi un peu dérangeant, notamment s’invitent des scènes ultra violentes.

Ce n’est pas forcément un film facile d’abord, mais il n’en reste pas moins superbe, pour son ambiance de film noir futuriste et pour son esthétique rétro qui lui donne un côté sans âge. Je ne doute pas que les multiples restaurations ont sans doute aidé, mais je suis impressionnée par l’aspect visuel, ce film semble n’avoir pas vieilli et pourrait avoir été tourné hier !

12 commentaires:

yogo a dit…

Très sympa ton petit retour en arrière. 3 films que j'ai vu il y a quelques années et qui ont marqué ma "jeunesse". Faudrait que je me replonge dedans à l'occasion.

shaya a dit…

Complètement d'accord pour les interrogations sur la planète des singes. Ça m'a donné envie de voir les suites.

Fánaríë a dit…

J'ai été content de revoir Bladerunner, dont j'avais oublié de nombreuses scène.
Au nombre desquelles une analyse d'image, qui ferait passer "les experts" pour des petits joueurs, on n'a donc pas attendu 2000 pour zoomer 400 fois sur un pixel d'un reflet de lunette pour découvrir une plaque d'immatriculation, ou à défaut une réplicant.

Alys a dit…

C'est super. Trois très bons films qui soulèvent plein de questions. Je regrette bien entendu d'avoir loupé ces séances... :(
+ La minute hystérie: Tu es en train de lire Légeeeeende !!!! :D

Tigger Lilly a dit…

Trois grands films de SF dystopique, avec beaucoup de personnalité, quelque chose à dire sur notre monde et de trois décennies différentes. C'est fort tout de même !

lutin82 a dit…

Des films marquants pour moi également. Je crois que la planète des singes est une de fin qui m'a le plus sidérée.

Vert a dit…

@yogo
Ce sont des films très agréables à revoir !

Vert a dit…

@Shaya
Dommage que le 2e film soit une bouse immonde (enfin c'est ce que j'ai lu partout sur Internet en tout cas !)

Vert a dit…

@Fánaríë
Elle est sympa cette séquence en plus, j'aime bien son côté à la fois haute technologie et grand archaïsme de l'appareil (mais à l'époque ça faisait peut-être pas archaïque ceci dit ^^).

Vert a dit…

@Alys
Ouiiiiiiiiiiiiiiiii !
(et c'est pas faute de t'avoir proposé ^^)

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Ca vaudrait le coup de trouver un film des années 1990 pour compléter, faudrait que je me penche sur la question. Les années 2000 je ne pense pas avoir assez de recul encore...

Vert a dit…

@lutin82
La première fois ça a carrément son petit effet, je confirme !