mardi 14 mars 2017

Dimension Merveilleux scientifique (anthologie)


Dimension Merveilleux scientifique est une anthologie de nouvelles qui est entrée dans ma PàL dans le cadre du challenge CRAAA de Cornwall. Comme j’ai eu la bonne idée de ne pas la lire avant la fin du challenge, elle a un peu pris la poussière jusqu’à que je me décide à la sortir de mes étagères pour le plaisir de partir dans un voyage hommage à la SF des temps anciens.


Comme son titre l’indique, cette anthologie se veut en effet un hommage au merveilleux scientifique (ou à ce qu’on appelait aussi l’anticipation), ces récits de science-fiction des années 1850-1950 à l’imaginaire souvent débridé. Afin de remplir cet objectif, Dimension Merveilleux scientifique propose donc 14 nouvelles. Voyons voir le menu.

L’anthologie démarre avec Jamil Fouas, pupille de la Brigade Aérotractée Toulousaine de Sylvain Lamur, une excellente introduction sous la forme d’une enquête policière dans une Toulouse rétro-futuriste.

On rentre bien plus dans le vif du sujet avec Cadrans lunaires. Témoignage concernant les coulisses de la presse scientifique moderne de Beryl Asterell, un texte très XIXe siècle dans sa façon de raconter façon chronique journaliste un voyage sur la Lune. Il n’est en conséquence pas toujours facile à suivre, mais cela fait partie du jeu !

Klotzmobile de Alain Rozembaum nous permet de découvrir la prochaine étape dans l’évolution de l’humanité : l’homme voiture ! L’idée est bien exploité, et le résultat plutôt effrayant.

On retourne sur la Lune avec Les Lunatiques de Angou Levant, mais sous forme d’une fantaisie scientifique assez archaïsante. L’histoire n’est pas transcendante mais le côté reconstitution a son petit effet.

Transcientisation de Alexandre Rallo démarre sur un meurtre avant de nous amener à réfléchir aux maux nécessaires pour garantir la paix. L’histoire est bien menée et l’ambiance plutôt réussie.

Paulo de la Lune de Bertrand Dumeste est ma nouvelle favorite de tout le recueil. On y visite un monde où l’Homme a tourné le dos aux étoiles, sauf un petit garçon qui les regarde encore avec fascination et se pose plein de questions. C’est un texte très touchant, très juste et assez universel.

Vient ensuite ma deuxième nouvelle favorite, L'architecte et la nef des étoiles de Julien Heylbroeck. Ce texte s'intéresse au parcours de l'architecte Gaudi avec une petite touche de science-fiction et de fantastique à l'ancienne. C’est très bien trouvé et ça s'intègre merveilleusement à la légende du personnage.

Le Messager de l'Antarctique de Florence Cochet s'inspire et offre une suite de la nouvelle Le messager de la planète écrite par José Moselli (à priori ça date de 1925). C’est une jolie manière de remettre au goût du jour une histoire d'exploration et d'aliens, tout en y ajoutant une touche actuelle.

Les naufragés de la Rivière d'Argent de Michel Stéphan mélange de façon assez étonnante légendes bretonnes et tunnel transatlantique, pour une nouvelle très sympathique qui fourmille d’idées.

Avec Stupre et faction de Jean-François Thomas, on voyage de l’autre côté de l’Atlantique avec un concept bien délirant, à savoir des hommes et des femmes qui se baladent en sous-vêtements dans le métro. Le récit à l’ancienne par un narrateur qui assiste aux évènements et ne peut s'empêcher de tout ramener à lui est plutôt sympa.

L'Eclat d'Anna de Sylvain Lamur est ma troisième nouvelle favorite. Elle explore le concept bien barré de la planète invisible dans le ciel de la Terre pour parler des relations sociales de l’être humain. Si si je vous le jure.

Il y a par contre assez peu de merveilleux dans Projet Ambroisie de Alain Blondelon, qui parle de voyages spatiales et de lutte contre le vieillissement. J’avoue néanmoins avoir bien apprécié la chute.

L'Origine du Mal de Faust Netschaiev est une histoire de fin du monde au style (sans doute volontairement) lourd, dans laquelle j’ai eu beaucoup de mal à rentrer.

L’anthologie se termine avec J'étais, je suis, je serais de Luc Pleudon, une histoire assez complexe qui fait voyager dans le temps autour du projet de République soviétique dans les années 1910-1920. L’auteur connaît clairement son sujet mais j’ai eu un peu de mal à tout comprendre faute d’être dans la même situation.

Pour accompagner les nouvelles, l’anthologie propose également trois essais (que j’avoue avoir zappé, honte à moi) ainsi qu’une bibliographie et une sitographie bien fournies. Dimension Merveilleux fantastique est donc un ouvrage très abouti et fort complet.

Pour ma part j’ai trouvé sa lecture sympathique, surtout quand les nouvelles réussissaient à susciter l’émerveillement. Cependant j’ai souvent buté sur le style volontairement daté des écrits qui ne facilite pas toujours la lecture. Par ailleurs il m’a sans doute manqué quelques références si je me fie aux postfaces qui suivent chaque nouvelle.

Pour les passionnés du domaine, je pense que cette anthologie doit être excellente (d’ailleurs deux autres volumes ont été publiés, c’est bien la preuve qu’il existe un public intéressé). Pour ma part j’ai eu un peu de mal à rentrer complètement dedans. Cela ne m’a pas empêché cependant d’être touchée par certains textes (Paulo de la Lune, définitivement) et d’avoir envie de m’intéresser à ce pan de la SF que je connais extrêmement mal.

6 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Ok. Il est probable que je passe mon tour.

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Au pire tu peux me l'emprunter ^^

Apophis a dit…

Je trouve la couverture absolument magnifique.

Vert a dit…

@Apophis
Elle résume bien l'esprit de l'anthologie c'est sûr !

shaya a dit…

Je vais passer mon tour aussi pour cette anthologie je crois!

Vert a dit…

@Shaya
Tu peux (au pire si tu as un regret je te la prêterais ^^).