Il y a des livres qu'on rencontre parfois par pur hasard. Après tout, cet ouvrage n'a atterrit dans ma main que parce qu'il me gênait pour examiner le contenu d'un bac à livres chez Boulinier, et c'est parce que j'ai eu du mal à le ranger après avoir remuer tout le bac que j'ai fini par regarder ce que j'avais en main, avant de l'acheter. A ce niveau-là, ce n'est plus le hasard, c'est le destin !
Il faut dire qu'une intrigue impliquant Alexandre Dumas et ses célèbres Trois mousquetaires, ça ne pouvait que me plaire, et en plus ça me faisait une excellente excuse pour découvrir l'oeuvre d'Arturo Pérez-Reverte, depuis le temps que j'y pensais.
Du coup ce livre n'a guère traîné dans ma PàL, puisque je lui ai réglé son compte après l'avoir emmené en vacances (le pauvre a fait un tour de France sans jamais être ouvert !), et je dois dire que je n'ai pas été déçue du voyage.
Club Dumas met en scène Corso, un personnage discret qui exerce une profession plutôt rare : chercheur de livres rares pour riche collectionneur. Alors que l'histoire commence, voilà qu'on lui propose deux boulots : son ami libraire lui demande faire authentifier un manuscrit d'Alexandre Dumas, et un riche collectionneur l'embauche pour mener l'enquête sur un livre rare et occulte, Le livre des neufs portes du royaume des ombres.
Ces deux affaires promettent d'être fort juteuses, sauf qu'elles se révèlent très vite dangereuses : Corso est suivi, et les cadavres semblent s'aligner dans son sillage. Serait-ce l’œuvre du diable ? (oui moi aussi je fais dans l'accroche)
Là je suis obligée de faire un aveu, avant d'attaquer la lecture et de commencer à sentir un petit air de déjà vu, je n'avais même pas calculé que ce roman était celui qui avait inspiré La neuvième porte de Polanski (film dont je n'ai jamais vu la fin parce que je l'ai découvert lors de la soirée télé hebdomadaire de l'internat, où la CPE coupait la télé à 22h pétantes qu'il reste 2 ou 20 minutes de film, ah souvenir souvenir...). Quand je vous dis qu'on s'est vraiment rencontrés par hasard !
Bref, je suis partie dans ma lecture, et je vous avoue que ça a très vite été le coup de foudre. Déjà parce que c'est une enquête qui porte sur les livres, et plus particulièrement sur ces livres anciens si précieux qu'on finit par plus prêter attention à leur allure qu'à leur contenu. J'ai eu l'occasion de travailler dans une bibliothèque avec une réserve de livres anciens, et sans forcément remonter aux incunables, rien que d'avoir en main un beau livre du XIXe siècle ça ne laisse pas indifférent.
Je diverge un peu, comme si ce livre n'avait pas son pareil pour me faire bavasser. Il faut dire que lui-même est assez bavard, et se révèle un trésor d'érudition sur les livres anciens. Pour faire simple, on en baverait, surtout lors de la visite aux frères Ceniza, et leurs étranges discours :
« Dans moins d'un siècle […], presque tout ce qui se trouve aujourd'hui dans les librairies aura disparu. Mais ces volumes, imprimés il y a deux cents ou cinq cents ans, demeureront intacts... Nous avons les livres, comme le monde, que nous méritons... »
Mais on s'amuse aussi de l'enquête que Corso mène sur ce livre occulte qui n'existe plus qu'en trois exemplaires, mais dont seul un serait authentique et permettrait d'invoquer le diable, etc. Je trouve d'ordinaire ce genre d'intrigue assez lourdingue dans sa symbolique, mais là encore l'auteur m'a surpris par ses connaissances (ou alors il fait drôlement bien semblant), ça passe comme une lettre à la poste.
L'enquête est très prenante, comme il se doit, mais contrairement à pas mal de policier/thriller où le rythme fait qu'on avale l'histoire sans prêter attention à la forme, Club Dumas part plutôt dans la direction inverse.
Certes le récit est très rythmé, mais finalement il se savoure, tant il déborde de références, d'anecdotes, d'illustrations, de schémas et de jeux d'imbrication où réalité et fiction s'entremêlent bien étrangement, ajoutant une sacrée note de surnaturel à l'ensemble.
« Il faillit ajouter : « Ce n'est pas un roman policier, mais la vraie vie » ; mais il préféra s'abstenir car, à ce stade de la trame, la ligne qui séparait la réalité de l'imaginaire lui paraissait passablement diffuse. »
Tout cela pourrait être très pédant, mais je ressors de ma lecture avec une impression de grande finesse, comme si je venais de déguster une pâtisserie presque trop fine pour mon palais. Autant dire que c'était une belle rencontre, et que je continuerais sûrement à explorer les textes d'Arturo Pérez-Reverte !
HAN HAN !! Ghghghgh ! Joie !! Comme je t'ai déjà dit ailleurs, je suis FANA des livres de cape et d'épée de ce gars. Je n'ai pas (encore) lu Le club Dumas parce qu'il est assez épais et que je lis plutôt lentement en espagnol, ce qui signifie qu'il me faut du temps devant moi pour en venir à bout. Mais là j'ai grave envie.
RépondreSupprimerBonjour... Je pense que la bonne surprise sera aussi au rendez-vous avec "Le tableau du maître flamand". On y retrouve la même finesse et la même érudition. Et "Le maître d'escrime" quel livre aussi ! Bref tu as de quoi te régaler
RépondreSupprimerJe ne peux qu'abonder dans le sens de BiblioMan(u)
RépondreSupprimer@Alys
RépondreSupprimerAh oui en espagnol ça doit être un peu plus dur (j'ai plus le niveau pour oser ça), mais je ne doute pas qu'il te plaise celui-là en effet ^^
@BiblioMan(u) et Escrivio
J'avais déjà Le tableau du maître flamand en tête, je note aussi Le maître d'escrime dans un coin !
Je me demande si ça finit de la même manière :p
RépondreSupprimerJ'ai découvert que le film était tiré de ce bouquin en le revoyant il y a peu (au générique de début), du coup quand j'ai vu que tu l'avais acheté, j'ai pensé que tu savais ce que tu achetais :p
J'aime beaucoup le film et ce que tu dis du livre donne vachement envie de le lire !
Je ne connaissais pas non plus ce livre, de plus il faut bien avouer que le film ne m'avait pas non plus laissé un souvenir impérissable au point de découvrir qu'il était tiré d'un roman.
RépondreSupprimerTa chronique donne par contre envie de le découvrir, mais vu ma PAL, à voir si je le croise en occasion.
Je suis d'accord avec chaque mot de la critique pour un livre que j'ai adoré.
RépondreSupprimerCeci dit, le film n'a plus grand rapport avec le livre car ils prennent deux chemins complètement différents. Après on aime ou pas l'approche de Polanski qui ne s'intéresse qu'à une partie de l'histoire en fait.
@Tigger Lilly
RépondreSupprimerJe dirais oui et non pour la fin d'après ce que j'ai lu de la fin du film ^^
@BlackWolf
Peut-être qu'il te tombera aussi dans les mains un jour (je te le souhaite ^^).
@Kevin K.
Je comprends assez que le film ne se concentre que sur un seul aspect (même si du coup il perd sans doute en originalité), l'autre est quand même plus difficile à rendre au cinéma.
Un milliard d'années que ce bouquin est dans ma Pile A Lire et je ne l'ai pas encore sorti!
RépondreSupprimerIl faut, il faut!
Et ton avis me donne envie :-)
J'ai dû voir aussi des bouts du film, mais le souvenir qui reste c'est... Johnny Depp :-)
@Valeriane
RépondreSupprimerC'est peut-être ce qu'il fallait retenir du film ^^
J'ai vu ce film mais je n'en ai aucun souvenir... par contre, je pense bien avoir le roman. Quelque part..
RépondreSupprimer@Karine :)
RépondreSupprimerJe te conseille de le retrouver alors, c'est une très chouette lecture ^^