samedi 14 décembre 2013

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet - Reif Larsen


Comme prévu, après avoir vu le film réalisé par Jean-Pierre Jeunet, j'ai voulu rattraper le livre dont il était tiré, et je n'ai pas été déçue du voyage. D'ailleurs je comprends mieux maintenant les critiques des personnes ayant vu le film après avoir lu le livre, finalement c'est un peu comme si Jeunet n'avait adapté qu'une seule facette du livre.

Globalement, l'intrigue est la même que celle du film : un jeune garçon reçoit le prix Baird et décide de traverser l'Amérique clandestinement pour aller le recevoir. On retrouve le même ton décalé, la même famille qui vit dans son monde (avec le père cow-boy, la mère obsédée par les insectes, la sœur trop normale pour trouver sa place dans ce ranch de fous furieux) mais le héros se révèle finalement très différent.

T.S. Spivet est en effet légèrement plus âgé, et surtout il n'est pas un inventeur de génie mais un cartographe passionné. Du coup comme il passe son temps à dessiner, le roman fourmille de dessins, de cartes et d'annotations sur le bord des pages, ce qui confère au livre une aura assez unique : on a plus l'impression de parcourir un journal personnel que de lire un roman, et on prend son temps pour apprécier tous ces « bonus ».

Cela change d'ailleurs beaucoup sa façon de voir le monde, et du coup le ton du récit. T.S. est un observateur, quelqu'un qui regarde, étudie et qui finalement appréhende le monde par les dessins qu'il en tire. Cela donne un récit très posé, avec un ton dans lequel je me reconnais parfois, ce qui fait que j'ai vraiment pris mon temps pour lire.

(Je l'avoue, le format du bouquin le rendant difficile à trimballer dans le métro, ceci explique aussi ma lenteur, mais pour une fois je suis contente d'avoir pris le temps de m'imprégner doucement du texte.)

Du coup L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet se révèle un livre assez improbable et inclassable : c'est à la fois un roman d'apprentissage, un road trip un peu décalé (avec ses étranges sociétés secrètes), et une belle réflexion sur le monde des sciences et de la recherche (que ce soit via les péripéties de T.S. ou l'histoire de son arrière-arrière-grand-mère).

Bref c'est un sacré fouillis, mais plutôt dans une veine coffre au trésor d'enfant où l'on piocherait ici et là un peu de nostalgie, une note d'émotion, un rire léger. Ajoutez à ça un bel objet livre comme on en voit trop rarement, et vous obtenez une lecture charmante.

CITRIQ

12 commentaires:

Escrocgriffe a dit…

Comme je regrette de ne pas avoir lu le roman avant le film, j’ai malheureusement cédé à la paresse… Mais je me rattrapperai un jour ! ;)

Vert a dit…

@Escrocgriffe
Il faut, c'est un bouquin sympa ^^

Lorhkan a dit…

Je l'ai feuilleté en librairie, ça a l'air très original, et c'est vrai que la mention "coffre au trésor d'enfant" est très adapté.
On a là un joli fourre-tout d'enfant qui s'émerveille pour plein de choses, même ce qui peut paraître le plus futile à un adulte.

Vert a dit…

@Lorhkan
Je sais pas si j'aurais dit futile (l'enfance ne l'est jamais vraiment ^^) mais l'idée est là.

asn83 a dit…

C'est une vraie perle ce livre et qui s'apprécie beaucoup mieux en grand format (et papier !) même si cela induit effectivement de ne pouvoir le lire qu'à la maison. :)

Vert a dit…

@asn83
Je ne me serais pas vu le lire dans le métro en effet ! Mais c'est agréable de le lire doucement finalement ^^

Raven a dit…

j'ai loupé la version au cinoche, mais du coup ça me laisse l'occasion de bouquiner en premier on dirait !

Vert a dit…

@Raven
C'est pas mal aussi de ne pas avoir le livre en tête à la lecture.

shaya a dit…

Ca me donne vraiment envie de le faire ce bouquin !

Vert a dit…

@Shaya
Je pense qu'il te plairait en plus ^^

Tigger Lilly a dit…

Il a l'air chouette :)

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Tu vas pouvoir l'emprunter maintenant que je l'ai rendu :P