jeudi 16 août 2012

Le commencement de nulle part - Ursula K. Le Guin


L’avantage de fréquenter les bouquinistes, c’est qu’on tombe parfois sur d’étranges occasions, des romans oubliés à la limite de l’improbable, comme ce texte méconnu de Ursula Le Guin, édité chez Actes Sud en 1989.

Le commencement de nulle part nous raconte l’histoire d’un jeune homme qui travaille à la caisse d’un supermarché dans la banlieue d’une ville américaine. C’est un travail qu’il a pris par défaut, pour rassurer sa mère chez qui il vit toujours.

Un soir, ne supportant plus la routine de sa vie, il s’enfuie de chez lui en courant et découvre une petite crique tranquille au bord d’un ruisseau, comme un autre monde dans lequel il se sent en paix, et où le temps s’écoule différemment.

Au gré de ses visites, il se rend compte qu’il n’est pas le seul à visiter cet endroit, et que ce monde s’étend peut-être au-delà du ruisseau…

Le commencement de nulle part est un roman de fantasy tout ce qu’il y a de plus classique en apparence : on y trouve un portail vers un autre monde de type médiéval, deux jeunes gens qui le traversent et deviennent des héros dans cet autre monde et en reviennent grandis, et une structure très proche d’un conte.

Mais l’atmosphère a un je ne sais quoi d’étrange, et l’histoire tellement autant sur les non-dits que sur les faits (surtout dans le troisième tiers du roman où tout est évoqué à demi-mots) que le résultat est un texte décalé plutôt agréable à lire.

L’histoire est en plus portée par la très belle plume de Ursula Le Guin, qui n’a pas son pareil pour donner de la magnificence au périple des deux protagonistes, alors qu’il relève dans les grandes lignes d’une longue randonnée en montagne.

Elle insuffle aussi beaucoup de vie et de caractère aux héros, en détaillant avec précision leur histoire personnelle, leur environnement, leurs désirs et leurs doutes, au travers de paragraphes parfois très déconstruits pour rendre compte de leurs pensées.

Du coup, même si ça reste un texte assez mineur dans l’œuvre d’Ursula Le Guin (il est loin d’être aussi riche que Terremer ou les Dépossédés), Le commencement de nulle part est un petit roman de fantasy fort agréable à lire, et dont l’atmosphère captive de la première à la dernière page.

CITRIQ

10 commentaires:

Cachou a dit…

Oooooooooooooh, je suis jalouse, jamais réussi à mettre la main dessus, moi... J'aimerais bien le lire celui-là.

Endea a dit…

C'est du Ursula, alors forcément cela donne envie :)

Lorhkan a dit…

Je commence moi aussi a apprécier ces petites choses quasi inconnues qu'on découvre un peu par hasard chez les bouquinistes. :)

Marion a dit…

J'aime beaucoup la couverture. Après, je ne pense pas que je le lirai un jour, mais l'histoire à l'air intéressante ... surtout parce que c'est du Le Guin pour moi ^^

Vert a dit…

Eventuellement faudrait qu'on s'arrange, je pourrais te le prêter, c'est pas comme si j'allais le relire tous les jours ^^

Vert a dit…

Oui c'est un excellent argument de vente ^^

Vert a dit…

Des fois ça nécessite de fouiller mais y'a des perles enfouies parfois (et l'avantage c'est que ça ne coûte pas bien cher en plus ^^)

Vert a dit…

Moi aussi j'aime beaucoup la couv, qui n'a pourtant aucun rapport avec le bouquin xD

Karine:) a dit…

Ca c'est une auteure que je dois absolument découvrir. Ca fait des années que je dis ça en plus. Reste juste à savoir par quoi je dois commencer.

Vert a dit…

Avant j'aurais eu tendance à t'orienter vers Terremer (pour de la bonne vieille fantasy) ou La main gauche de la nuit ou les Dépossédés (de la SF pas forcément facile au premier abord mais absolument géniale).
Maintenant je te recommanderais plutôt les Chroniques des rivages de l'ouest, une trilogie Young Adult vraiment bien fichue dans l'ensemble.