lundi 7 mars 2011

La Brigade Chimérique (cycle complet) - Serge Lehman et Fabrice Colin


Ca fait déjà un bon moment que j’ai fini de lire le cycle de la Brigade Chimérique, mais c’est le genre d’œuvre qui nécessite une deuxième lecture pour mieux l’appréhender, et de laisser reposer ensuite pour arriver à en dire quelque chose. Et encore, je peine encore à trouver les mots. La Brigade Chimérique est une œuvre si dense, si riche, et si particulière qu’il n’est vraiment pas facile d’en parler.

Pour ceux qui auraient raté un épisode, il s’agit d’un cycle en six tomes qui s’amuse à mettre en scène une Europe des années trente où évoluent des super-héros européens, nés pour la plupart pendant la première guerre mondiale.

On retrouve les principaux acteurs de l’Histoire dans les années 30, mais sous une forme différente : le nazisme se retrouve sous la forme du Docteur Mabuse qui cherche à construire un monde uniquement composé de surhommes, l’URSS est remplacé par Nous Autres et ses mécanoïdes, La Phalange (Franco) met l’Espagne à feu et à sang…

Il est assez difficile de raconter l’histoire. Tout débute avec une étrange conférence organisée par le Docteur Mabuse dans sa cité de Métropolis, mystérieusement sortie de nulle part en six mois. Un étrange individu y fait irruption… et ensuite, il vous faudra lire car on quitte le prologue pour entrainer dans le premier épisode, car la BD se découpe en épisodes, façon comics.

La Brigade Chimérique emprunte de toute façon beaucoup aux comics : certains personnages (comme Steele/Superman qu’on aperçoit à plusieurs reprises), le format, le découpage avec les couvertures de chaque numéro comme s’ils paraissent en kiosque (elles sont superbes d’ailleurs), et on a quand même droit à quelques belles baston entre supers.



Mais en même temps, il y a un petit quelque chose de plus. J’ai du mal à mettre le doigt dessus, mais dans la richesse des références, la façon dont s’articule et se conclut l’histoire, l’ancrage dans l’époque, il y a vraiment quelque chose de plus « européen » également.

J’avais commencé à la lire comme un divertissement, et en avançant dans les tomes, je me suis rendue compte que c’était un peu plus que ça. Le propos est diablement intelligent, bourré de références, et l’époque des années 30 est loin d’être un simple prétexte.

En trainant un peu mes guêtres sur internet, et notamment sur le site internet que je vous recommande grandement, je me suis rendue compte que j’étais passée à côté d’un milliard de choses. Il y a des références par millier, il n’y a pas un personnage qui ne soit pas soit un vrai personnage historique, soit inspiré par des œuvres des années 20-30, il y a tout un travail sur l’histoire de l’époque, et sur toute des publications populaires de super héros européens tombés dans l’oubli depuis…

Le dessin n’est pas forcément des plus alléchants (quoique personnellement j’aime beaucoup ce style assez « brut »), mais les incrustations d’affiches, d’œuvres d’art et autres sont très intéressantes. Et dans les derniers tomes, certains passages sont simplement de toute beauté, à vous coller des frissons dans le dos (si vous n’en avez pas déjà à cause de l’histoire ceci dit).

J’ai du mal à parler de cette série, c’est vraiment quelque chose de spécial, mais c’est vraiment passionnant, alors si elle vous passe entre les mains, lisez-là, un point c’est tout !


CITRIQ

3 commentaires:

  1. J'aimerai bien lire, vu tout ce que j'en entends, mais j'ai peur de passer à coté de tellement de références tellement ma culture historique ou ma culture en général est moisie ^^

    Peut être que je me laisserai tenter, il doit être à la médiathèque.

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  2. Une pépite qui demande pas forcément beaucoup de culture (pour rassurer Olya ^^) mais surtout de l’intérêt, de la curiosité et de la concentration.

    On peut passer à coté de beaucoup de références sans que ça pose problème (au contraire, ça donne même envie de redécouvrir plein de choses assez anciennes) mais on ne peut pas s'empecher de réfléchir au point de vue qui est proposé par la BC.

    Vraiment, j'en parle avec amour. Et quand on aime, c'est dur de parler (moi ma chronique est toute pourrie)

    LOVD

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  3. @Olya
    Oui, emprunte à la bibliothèque, c'est le meilleur moyen de se faire une idée ^^

    @Orkan
    Meuh non elle est pas pourrie ta chronique, elle est bien plus intéressant que la mienne d'ailleurs. C'est tellement un OVNI que c'est dur d'en parler de toute façon...

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