On ne remerciera jamais assez son FAI et ses offres internet-téléphone-tv, c’est comme ça qu’on se retrouve le samedi soir à utiliser un crédit offert pour louer des films débiles en vidéo à la demande… en même temps, à choisir entre Flash Gordon et une comédie romantique, y’a pas photo, d’autant plus que Flash Gordon comporte aussi sa part de gnangnan qui fera fondre les cœurs les plus tendres (et marrer les autres).
Bref Flash Gordon est l’adaptation éponyme d’un fameux comic éponyme des années 30, sur laquelle lorgnait d’ailleurs George Lucas avant de faire Star Wars. On ne regrettera jamais qu’il nous ait sorti Star Wars (où même le Anakin geignard de l’épisode II est plus crédible que Flash en maillot et collants sur son « scooter de l’espace »), mais bon à regarder ce Flash Gordon, y’a de quoi être songeur…
C’est donc l’histoire de Flash Gordon (Flash… ah ah… savior of the Universe), joueur de football américain, dans un avion avec une charmante jeune femme (la potiche frisée de service dont il tombe raide dingue en 30 secondes et demi, et réciproquement), avion qui se retrouve pris dans d’étranges perturbations atmosphériques. Les pilotes disparaissent mystérieusement, et Flash et sa belle… ah oui c‘est vrai elle s’appelle Dale (bah quoi comme on scande pas son nom en permanence on l’oublie vite) atterrissent en catastrophe chez un espèce de savant fou, Zarkov, qui les embarque dans sa fusée, parce qu’il faut aller sauver la Terre du vilain empereur de l’univers Ming qui menace de la détruire.
Les voilà donc devant un grand méchant, qui décide que Flash doit mourir (forcément, c’est le héros), que sa bonne femme doit devenir sa concubine (forcément, c’est une nana), et que le savant fou doit subir un lavage de cerveau. Mais bon c’est sans compter notamment sur la fille de l’Empereur, qui a des vues sur Flash (et sur à peu près tout ce qui est de sexe masculin). Et ne parlons même pas du futur James Bond en collants verts et de l’homme oiseau.
Bref comme si ce pseudo résumé n’avait pas attiré votre attention sur le haut potentiel d’un tel film, il faut savoir que :
- le scénario est d’une simplicité à mourir et les retournements de situation sont tellement mal fichus qu’ils n’ont aucun effet (typiquement à chaque fois que Flash va mourir, c’est tout juste si on annonce pas avant qu’il va s’en sortir – pff aucun sens du cliffhanger)
- les personnages sont désespérants ou souffrant manifestement de dédoublements de personnalités, y’a qu’à voir Zarkov qui passe du savant fou au bon pote en deux minutes, sans parler de la potiche qui oscille entre frêle princesse et garce capable de coller des pains (et qui accessoirement qui préfère se servir d’un truc laser comme d’une massue plutôt que de tirer sur les gardes avec)
- les dialogues sont assez pathétiques, entre le « Go Flash Go ! », et le « Non pas les vers perforants » ça vous donne une idée des perles, et encore je vous épargne les échanges entre Flash et Dale qui sont à à vomir (je n’ose imaginer en VF)
- les combats sont terrifiants de nullité, avec une mention spéciale pour le premier, dans le palais, qui après un petit moment de tension pour bien dire que l’Empereur est grand, méchant et maléfique, vire dans une espèce de comédie du n’importe quoi qui donne le ton du film.
- les décors et les costumes sont d’un tel kitsch qu’on a rarement vu un environnement aussi coloré et clinquant dans un film de SF
- les effets spéciaux auraient du mal à faire de l’ombre à des vieux films des années 50, ne serait-ce que les incrustations…
- l’ambiance sonore est assez unique aussi… les sons de laser, de vaisseaux et de gardes qui meurent sont à mourir de rire.
- Et bon il faut reconnaître que la musique de Queen porte quand même grandement le film, avec le Flash savior of the universe qui revient régulièrement, au moins pour la petite intro… le reste est majoritairement composé de synthé et guitare électrique, et franchement y’a de sacrés morceaux (j’ai particulièrement un faible pour la marche nuptiale qui vire limite en marche funèbre…)
Bref, dans le genre nanar kitsch devant lequel on rit d’un bout à l’autre, film qui ne demande pas de réfléchir et qui détend les synapses, je le recommande vivement, tout particulièrement pour une soirée entre amis en bouffant des saloperies devant le petit écran (on regrettera presque l’absence d’un karaoké à la fin… enfin quoique ça ne relève même plus du karaoké à ce niveau), c’est un peu comme un grand bol d’air frais chargé de vapeurs hallucinogènes, ça a un effet dingue !
Une expérience qui affecte tous les sens, encore mieux que le Futuroscope !
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