lundi 26 février 2018

La carrière du mal – Robert Galbraith


Cela faisait un petit moment que j’avais laissé en plan les aventures de Cormoran Strike (tome 1, tome 2), détective privé mis en scène par J.K. Rowling sous pseudonyme, mais le visionnage de la mini-série de la BBC m’a donné envie de me replonger dedans. Me voilà donc repartie à Londres suivre Cormoran et Robin dans une enquête encore plus sombre que les précédentes.

Le roman commence alors que Robin est en pleine préparation de son mariage qui semble déjà prendre l’eau avant même d’être célébré. En ouvrant le courrier reçu à l’agence de détective de Cormoran où elle travaille toujours, elle découvre une jambe de femme coupée, adressée à son nom à elle qui plus est.

Voilà qui ne plait guère à Cormoran Strike, qui pense de plus connaître l’identité potentielle de l’expéditeur. Le duo de choc va mener l’enquête pour trouver qui parmi quatre suspects potentiels s’amuse à découper des femmes.

J’avais déjà trouvé Le ver à soie un poil glauque, mais ce n’est rien comparé à La carrière du mal qui met en scène un authentique psychopathe (un Jack l’éventreur des temps modernes) et s’offre le luxe de le mettre en scène dans certains chapitres sans jamais rien dévoiler de son identité, juste pour mettre la pression au lecteur.

Rien de bien anormal pour un polar ceci dit, c’est juste que quand on sort de Harry Potter on ne s’attend pas forcément à cela de la part de J.K. Rowling, même sous pseudonyme. C’est bien la preuve qu’elle n’a aucun mal à partir dans une direction très différente pour se renouveler.

À part ça, La carrière du mal est un polar tout ce qu’il y a de plus classique avec son intrigue prenante, ses fins de chapitre qui appellent à lire la suite très vite et son enquête qui va nous emmener aux quatre coins de Londres et du Royaume-Uni, pour rencontre des personnes pas toujours très fréquentables.

J’ai bien aimé le procédé utilisé pour cette troisième aventure : au lieu de partir d’une demande d’un client, Cormoran Strike est en quelque sorte son propre client et ne mène pas tant l’enquête pour trouver le coupable que pour éliminer les autres suspects.

Contrairement aux autres livres qui avaient un casting plutôt foisonnant, La carrière du mal joue sur une équipe plutôt réduite, sans doute pour laisser plus de place au cheminement personnel des héros, alors que Cormoran est engagé dans une nouvelle relation amoureuse et que Robin a des doutes au sujet de son mariage.

C’est plutôt sympathique de consacrer plus de temps à ce superbe duo (et on en apprend des bonnes sur Robin qui est quand même un sacré personnage), je regrette juste que l’auteure n’ait pas pu s’empêcher de jouer la carte de la tension amoureuse entre les deux, c’est quand même affreusement cliché. Pourquoi deux personnes de sexe opposée qui travaillent ensemble ne peuvent se contenter d’une solide amitié ?

C’est ma seule réserve sur cette lecture, en plus de la fin comme toujours un peu expédiée. Je sais bien que le lecteur est censé avoir lu le livre et avoir tous les éléments en main pour reconstituer le puzzle, mais je me languis des fois des explications de Sherlock Holmes qui prend bien le temps d’expliquer comment il en est arrivé à ses déductions aux simples mortels que sont les lecteurs !

Dans la lignée des deux tomes précédents, La carrière du mal est donc un polar prenant qui se lit avec plaisir, grâce à son attachant duo d’enquêteurs. Je ne pense pas que ce soit les polars du siècle (je ne les aurais jamais lus s’ils n’étaient pas de la plume de JKR) mais on passe un bon moment avec et c’est agréable de lire de temps en temps un page-turner qui se dévore presque d’une traite.

8 commentaires:

Acr0 a dit…

J'ai moi aussi apprécié cette enquête dont le point de naissance est le cabinet. Ce que je préfère est de suivre la vie quotidienne et les tracas des deux héros ; moins les clichés ;)

Vert a dit…

@Acr0
A bas les clichés ! (à chaque fois mon cerveau se met à hurler "fanfiction" c'est horrible xD)

Baroona a dit…

Et tu arrives à ne pas imaginer un oiseau à chaque fois que tu lis le nom "Cormoran" ? Parce que moi je n'ai pas réussi en lisant ta chronique. =X

Alys a dit…

Je l'ai déjà dit sur le billet du premier mais je pense que j'essaierai. Il faudra "juste" que je le/les trouve d'occasion.
C'est sympa le thème du découpage en morceaux :D

Vert a dit…

@Baroona
Quand on est dedans on ne fait plus attention ^^ (surtout que tout le monde écorche son nom et l'appelle Cameron)

Vert a dit…

@Alys
C'est de plus en plus charmant de livre en livre (y'avait déjà une scène de crime bien gore dans le 2 dans mon souvenir)

Tigger Lilly a dit…

Je pourrais avoir envie d'essayer à l'occasion ^^

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Je peux même te les prêter si jamais ^^