samedi 15 février 2014

Sandman intégrale 2 - Neil Gaiman


Je continue petit à petit ma redécouverte de Sandman à travers la nouvelle édition Urban Comics, et une chose est sûre : on en a pour son argent ! Même s'ils pèsent un peu sur les bras, ce sont des volumes vraiment plaisants à manipuler et les bonus sont un régal : un long et passionnant entretien avec l’auteur (qui attire l’attention sur plein de détails et éclaircit quelques interrogations quant à l’intrigue), ainsi que les esquisses de deux numéros avec les annotations de l’auteur (que j’ai survolé mais qui feront plaisir aux amateurs de détails).

Cette deuxième intégrale reprend le découpage des anciens volumes 3 et 4, Le domaine du rêve et La saison des brumes, je vais donc le suivre pour ma chronique. Etant dans l’impossibilité de parler de ce tome sans dévoiler une bonne partie de l’intrigue, cette chronique contient des spoilers, vous êtes prévenus !

Le domaine du rêve

Composé de quatre histoires indépendantes, Le domaine du rêve laisse de côté la grande intrigue générale, ce qui lui confère un petit côté anecdotique (d’autant plus que c’est le volume le plus petit de l’ensemble). Pourtant on aurait tort de passer à côté, car à l’exception de la dernière toutes les histoires ont leur importance.

- Calliope : Cette histoire d’une muse capturée par un écrivain en panne d’inspiration est absolument glaçante ; elle a la particularité de mettre en scène un ancien amour du Rêve, faisant ainsi rentrer dans le jeu des éléments qui prendront toute leur importance au fur et à mesure de l’intrigue (car rien n'est jamais dû au hasard dans cette série).

- Un rêve de mille chats : Cette histoire est elle purement anecdotique mais je l’adore parce que c’est une histoire de chats, et une histoire de rêves, et franchement vous ne regarderez plus votre compagnon félin de la même manière ensuite ! Accessoirement, elle peut aussi être un excellent point d’entrée à l’univers de Sandman.

- Le songe d’une nuit d’été : Dans ce récit, William Shakespeare qui vient de terminer d’écrire Un songe d’une nuit d’été à la demande du Rêve, se retrouve à donner une représentation devant un public bien étrange, composé des personnages féériques qu’il met en scène.
Mis à part les très féeriques dessins de Charles Vess, j’avoue avoir mis longtemps à vraiment apprécier le génie de cette histoire… jusqu’à que je vois la pièce d’origine, après quoi tout est devenu limpide. C’est une histoire assez intellectuelle en un sens, vous voilà prévenus ! A noter que ce comic a remporté le World Fantasy Award de la meilleure nouvelle (après quoi les règles ont été changées pour que cela ne se reproduise pas !).

- Façade : C’est peut-être bien l’histoire la plus bizarre du recueil, mettant en scène une vieille super-héroïne oubliée qui ne supporte pas sa vie et cherche à mourir. Les entretiens disponibles en annexe éclaircissent le sens que cherchait à donner Neil Gaiman à ce récit, mais il reste néanmoins très anecdotique dans la série.


La saison des brumes

Après quelques récits indépendants, La saison des brumes est un sacré morceau d’histoire. C’est peut-être parce que c’est un des récits que j’ai le plus relu qu’il impacte autant sur mon opinion, mais je ne peux m’empêcher de lui trouver un petit côté fondateur.

La saison des brumes, c’est le récit où on commence à vraiment prendre conscience de la façon dont Neil Gaiman entrelace les intrigues, puisque suite à une réunion de famille des plus étranges, le Rêve décide de retourner aux Enfers (visités dans Préludes & Nocturnes) pour y délivrer Nada (dont l’histoire est évoquée en prologue de La maison de poupées).

Sauf que Lucifer lui joue un bien vilain tour et lui remet la clé des enfers. Le voilà donc propriétaire d’un domaine que tous lui envient, et c’est toute la crème des dieux, démons et autres créatures mythiques et fantastiques qui débarquent chez lui pour lui réclamer la propriété du lieu.

La saison des brumes a un petit côté proto-American Gods dans sa manière de mettre en scène cette grand messe où se côtoient fées, démons, dieux égyptiens, japonais ou nordiques. Le résultat est absolument délicieux, et je me régale à chaque relecture des entretiens individuels où le Rêve ne cesse de changer d’apparence pour s’adapter à son interlocuteur.

L’intrigue est peut-être ce qui prend le plus au dépourvu : le Rêve fait de longs préparatifs pour une confrontation qui n’a pas lieu, et l’histoire se termine sur un authentique Deus ex-machina qui fait qu’on se demande finalement qui est le héros de cette histoire, entre le Rêve et Lucifer.

Il y a plein de jolis passages dans cette histoire : la réunion de famille qui ouvre l’intrigue (où l’on découvre l’entourage du Rêve, dont le mystérieux « fils prodigue » qui a disparu voilà des années) ; l’histoire du garçon dans son pensionnat anglais où les morts reviennent ; la visite de la bibliothèque du Rêve (qui contient tous les livres jamais écrits, voilà de quoi faire baver bien des lecteurs).

Bref comme toujours avec Sandman, l’histoire s’apprécie autant dans ses grandes lignes que dans ses détails, et on en redemande !

CITRIQ

5 commentaires:

Gromovar a dit…

Très sympa en effet. Et belle édition.

Vert a dit…

@Gromovar
Oh que oui elle est belle cette édition ^^

Escrocgriffe a dit…

J’ai adoré "Un rêve de mille chats », pour moi c’est la meilleure histoire de ce tome 2. Mais bon, il faut dire que je suis un amoureux des chats ;)

Lorhkan a dit…

Ca y est, cette édition est sur ma PAL !
Ne me reste plus qu'à relire le tome 1, et ensuite j'en chaîne !
Donc tu penses bien que je n'ai pas lu ta chronique. Mais c'était juste pour dire. Et puis Sandman, c'est quand même vachement bien, on ne le dira jamais assez ! :)

Vert a dit…

@Escrocgriffe
Forcément, tu es biaisé :P
C'est aussi ma favorite, je suis aussi très admirative du Songe du nuit d'été mais elle me touche moins.

@Lorhkan
Alors jette-toi dessus, cours, vole, dévore là, etc !