dimanche 18 mai 2014

L'opéra de Shaya - Sylvie Lainé


Il y a des auteurs qu’on croise souvent au détour d’anthologies, et pour lesquels on se promet d’investir dans l’un de leurs livres. En général, on renouvelle la promesse à l’anthologie suivante, et ce petit jeu peut durer longtemps… Sylvie Lainé a de la chance, cela ne m’a pris que deux anthologies avant de m’attaquer à un de ses livres.

Et tant qu’à faire les choses dans l’ordre, j’ai opté pour son dernier recueil de nouvelles fraîchement paru, L’opéra de Shaya. J’hésitais un peu, puisque sur quatre textes, j’en avais déjà lu deux : Grenade au bord du ciel (publiée dans Utopiales 2013) et Petits arrangements intra-galactiques (publiée dans Contrepoint). Mais la nouvelle qui donne son titre au recueil occupe tout de même une bonne moitié de l’ouvrage, et la couverture est juste magnifique, alors j’ai fini par craquer.

Et c’est un achat que je ne regrette pas, car L’opéra de Shaya est un véritable enchantement. On y suit les pas de So-Ann, une femme née dans un vaisseau spatial qui ne reste jamais longtemps sur une planète, tant elle a du mal à s’adapter aux coutumes locales.

Elle erre donc de planète en planète, espérant trouver un jour un lieu qui lui convient. Ce lieu, ce sera peut-être la planète Shaya, un monde bien étrange où toutes les formes de vie (de la simple plante à l’être pensant) ont sans cesse besoin de matériel génétique étranger pour évoluer, s’enrichir, etc.

C'est bien simple, j’ai adoré cette nouvelle de space-opera. On part du schéma assez classique de l’humain qui va de planète en planète et découvre à chaque fois une nouvelle culture (et franchement c’est un type d’histoire auquel il est difficile de résister), avec une voix et des idées très fraîches, très intéressantes.

Il est difficile d’en dire plus sans déflorer l’intrigue, mais j’ai été subjuguée par cet écosystème inventé tellement différent de nous. On en ressent vraiment l’étrangeté, tant il provoque en même temps émerveillement et interrogation, chez nous comme chez l’héroïne.

Mais la description de cette planète est loin d’occuper tout le texte, loin de là. Sylvie Lainé ne néglige pas pour autant son héroïne (que je n’ai pas forcément trouvé attachante, mais qui est, et c’est tout à son honneur, terriblement humaine), ni la trame narrative. L’opéra de Shaya, avec ses quelques 100 pages, est un récit tout à fait complet avec un début et une fin, et qui ne laisse ni une impression de trop, ni de pas assez.

C’est peut-être parce que je suis actuellement plongée dans deux pavés en parallèle que j’y suis particulièrement sensible, mais j’apprécie particulièrement cette capacité à écrire un texte aussi riche et passionnant en si peu de pages. Le format court, c’est génial, surtout quand on a quelqu’un comme Sylvie Lainé, qui le maîtrise parfaitement !

Avec tout ça, je ne vous ai pas parlé de l’autre nouvelle inédite du recueil, Un amour de sable, qui joue sur la même thématique de la rencontre entre des êtres conscients radicalement différents. Plus court, plus drôle, ce texte n’est peut être pas aussi enchanteur que L’opéra de Shaya, mais je crois bien qu’il offre le compte rendu le plus crédible d’une rencontre possible entre l’homme et une autre forme de vie intelligente. Et croyez-moi, ça promet !

Autant dire que question inédit dans ce recueil, on est plutôt bien servi. Mais si vous trouvez que ça fait tout de même cher les deux nouvelles, le recueil existe en numérique, et pour 3,99 € on n’est vraiment pas volé sur la qualité !

Quant à moi, de nouvelle en nouvelle, je ne peux que continuer à chanter les louanges de Sylvie Lainé, qui est une nouvelliste hors pair, vraiment à l’aise dans le format, et qui offre une SF colorée, fraîche, pleine de bonnes idées et qui ne vire pas systématiquement dans la déprime. Tout n’est pas rose bonbon dans ses univers, loin de là, mais on évite tout de même le pessimisme bien noir très courant en SF, ce qui fait du bien !

C’est donc une bonne chose que j’ai également Marouflages, autre recueil de cette auteure, dans ma PàL. D’ailleurs je ne pense pas qu’il y végète trop longtemps celui-là.

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mercredi 14 mai 2014

Fatal rendez-vous (Chasseuses d'aliens 1) - Gena Showalter


Ca en devient presque un rituel, une fois encore cette année je me suis lancée dans une lecture d’un roman sentimental avec les copines blogueuses. Cette fois-ci, c’est la faute à Lune, en même temps, c’est le genre de défi auquel je ne peux résister. Bah oui, un roman sentimental avec des aliens, ça ne vous intrigue pas vous ?

Fatal rendez-vous (Awaken Me Darkly en VO, c’est vachement plus classe quand même) (oui je suis allée voir la page Wiki de la série pour savoir ça, et alors ?) nous raconte donc les aventures de Mia Snow, une femme forte qui n’a besoin de personne et surtout pas d’un mec, et qui ne vit que pour son travail : chasser les criminels aliens et les exécuter (ils sont vilains et pas pareils que nous, bouh c’est mal !).

Seulement voilà, elle tombe un soir sur un cadavre d’homme étrangement mis en scène, ce qui l’amène à enquête sur des enlèvements d’humains qui pourrait bien remettre en cause tout ce qu’elle pensait savoir sur les aliens, et peut-être même lui permettre de rencontrer l’amour… (vous avez vu comment je vous fais un résumé trop mystérieux ?).

Alors que ma précédente lecture d’un J’ai lu pour elle m’avait tout simplement exaspéré, ce Fatal rendez-vous s’est surtout révélé être une bonne tranche de rigolade, si bien que je me suis surprise à quasiment le dévorer, tellement je me demandais tout du long ce que l’auteur allait nous inventer.

Le roman débute avec Mia qui mène son enquête pour son agence de surveillance des aliens (on se croirait un peu dans Torchwood mais avec moins de sexe et de gore, et sans Jack Harkness, du coup ça perd beaucoup de son intérêt en fait mais je m’égare). Recherche d’indices, examen des dossiers, interrogatoire musclé des suspects, rien que du grand classique avec quelques technologies plus avancées (dont je retiendrais principalement la douche d’enzymes soit disant plus agréable que l’eau).

Tout cela pourrait être très sérieux si Mia n’insistait pas tant sur son statut de femme forte qui n’a besoin de personne (en Harley Davidson) (alors qu’on ne doute pas une minute qu’elle va se transformer en nana ultra sensible dès qu’elle aura rencontré l’élu de son cœur), et si elle n’était pas entourée de coéquipiers tous plus canons les uns que les autres (à l’exception d’un seul qui a le défaut majeur d’être roux, heureusement il a de superbes yeux verts, ça compense !), qui sont tous ses meilleurs potes en dépit de son sale caractère.

Ajoutez à ça des aliens qui ressemblent tous à des vampires (ceux qu’on croise ont le teint pâle, vivent la nuit, et aiment à collectionner les pouvoirs psychiques ou un sang miraculeux qui guérit toutes les blessures !) (je crois qu’on s’est trompé de rayon, ce n’est pas de la SF mais de la bit-lit), et un sacré catalogue de clichés (mention spéciale à la séquence enlèvement de la belle dans la demeure du méchant alien avec la robe, le dîner et la scène de cul qui m’ont bien fait hurler de rire), et vous comprendrez qu’il est difficile de prendre ce texte au sérieux.

D’autant plus que l’histoire d’amour en elle-même n'est guère brillante (un comble pour un roman sentimental) : le basculement de la haine à l’amour est tellement rapide qu’il en perd toute crédibilité, limite cela passe presque au second plan par rapport à l’enquête de Mia.

Et peut-être parce que mes précédentes lectures avaient tendance à les accumuler, mais j’ai aussi trouvé que ce roman manquait sérieusement de séquences de galipettes sous la couette. On est quand même dans un J’ai lu pour elle collection Crépuscule, où va le monde enfin ?

Mais bon, du coup, c’est assez rigolo à lire d’autant plus quand on a l’occasion d’en discuter avec les copines blogueuses. Comme je le dis souvent, même si je n’en lirais pas tout les jours, mettre le nez dans ce genre de roman fait du bien. C’est pas prise de tête pour deux sous, et tellement bourré de clichés et de stéréotypes que ça en devient drôle. Et puis ça permet d’écrire de temps en temps une chronique de livre complètement débile, alors pourquoi se priver ?

Lecture commune réalisée avec Cornwall, Dup' (qui n'a pas terminé et a donc droit à un gage), Jae_Lou, Lhisbei, Lune, Phooka, Roz et Tigger Lilly (vous pouvez retrouver nos discussions sur le Cercle)

CITRIQ

dimanche 11 mai 2014

Les chambres inquiètes - Lisa Tuttle


Cela faisait un bon moment que j’attendais ce nouveau recueil de nouvelles de Lisa Tuttle édité chez Dystopia, autant dire qu’une fois en ma possession, il n’a même pas eu le temps de prendre la poussière dans ma PàL. Il faut dire que ma dernière rencontre avec Lisa Tuttle avait été mitigée, du coup j’avais besoin de la retrouver sur autre chose qu’un premier roman mal traduit où l'on vouvoie jusqu'aux animaux !

Les chambres inquiètes est un recueil composé de nouvelles parues dans différents recueils et anthologies chez Denoël, et sélectionnées ici par Nathalie Serval, sa traductrice. Rien d’inédit donc (surtout pour moi qui avait déjà lu Le nid), mais une excellente opportunité de remettre sur le devant de la scène des textes pas forcément faciles à trouver en librairie.

Ce recueil se compose de quatorze nouvelles, majoritairement fantastiques, parfois avec une petite touche de science-fiction qui s’invite ici ou là (enfin je ne sais pas si ça relève vraiment de la SF, mais ce n'est pas franchement du fantastique non plus). J’ai retrouvé dedans ce qui m’avait beaucoup plus dans Ainsi naissent les fantômes, à savoir cet incroyable talent pour faire passer beaucoup de choses en peu de mots.

Là où d’autres vous en écriraient des pages, Lisa Tuttle n’utilisent que quelques mots, quelques phrases, et transmet à merveille ses idées. Ce n’est pas surprenant que ses nouvelles soient aussi excellentes, elle maîtrise vraiment le format court.

L’autre particularité de l’œuvre de Lisa Tuttle, c’est ses thématiques souvent très féministes, pas au sens « bouh les hommes c’est des méchants oppresseurs » mais en approchant un certain nombre de questions (sur l’amour, l’amitié, la maternité, etc.) avec un point de vue bien féminin. C’est toujours très juste dans le ton, et généralement bien angoissant.

Car en effet, comme Ainsi naissent les fantômes, Les chambres inquiètes n’est pas forcément le genre de lecture à faire avant de dormir, tant certains textes se révèlent assez angoissants à la lecture. Quoique j’ai été assez surprise finalement par le choix de nouvelles effectué par Nathalie Serval.

Si le recueil commence, comme Ainsi naissent les fantômes, par une nouvelle qui est pratiquement de l’horreur à l’état pur, les autres textes ne s’inscrivent pas forcément dans la même lignée, comme si après avoir bien choqué le lecteur, on pouvait continuer avec des choses plus « douces ».

D’ailleurs tant qu’à faire, je vais rentrer un peu dans le détail des nouvelles. J’ai laissé de côté les nouvelles parues dans Le nid (Un nid d’insectes, Vol pour Byzance, Propriété Commune, Une amie en détresse, L’autre mère et Le nid), je vous renvoie à ma chronique du recueil en question pour en savoir plus à leur sujet.

Sans regrets
Une femme poète vient enseigner dans une université et se retrouve à habiter la maison qu’elle avait partagé avec son ex-amour il y a des années, et qui semble toujours hantée par sa présence. Après la violence de la première nouvelle du recueil (Un nid d’insectes), Sans regrets est un texte étrange et pas si angoissant que ça, qui s’interroge sur un des sujets préférés de Lisa Tuttle : la difficulté à concilier vie de famille et travail ou création artistique.

En pièces détachées
Ce texte étrange nous fait suivre les pas d’une femme qui retrouve dans son lit des morceaux de corps humains à chaque fois qu’elle se sépare de son amant du moment. J’ignore si c’est volontaire, mais entre les portraits des amants successifs, les déboires amoureux de l’héroïne et l’étrange collection qu’elle se constitue au fur et à mesure, j’ai trouvé cette nouvelle très drôle. Dans une veine humour noir, bien sûr.

La tombe de Jamie
Une nouvelle qui tourne autour de l’amour maternel, avec cette femme qui ne vit que pour son fils et accepte avec difficulté qu’il ne partage pas ses secrets avec elle. La tombe de Jamie est un texte qui met mal à l’aise, mais bizarrement je le trouve bien moins angoissant que d’autres textes de l’auteur sur la thématique de la maternité.

Lézard du désir
Une femme se retrouve projetée dans un autre monde où la différenciation homme/femme n’est pas une question de sexe mais de lézard (si si ça a du sens). Cela donne un texte vraiment étrange et assez dur, que je ne suis pas sûre d’avoir compris dans son intégralité (même si j’ai été très sensible à cette héroïne bibliothécaire, on ne se refait pas). Une deuxième lecture serait sans doute nécessaire.

L'autre chambre
Un homme revient dans une vieille propriété familiale, où plus jeune il avait découvert une chambre cachée. C’est un récit finalement classique, mais une fois encore la question de la maternité (enfin ici de la paternité) se retrouve une fois de plus au centre de l’histoire. Ou pas tout à fait.

Oiseaux de lune
Parcours d’une femme dont la fille souffre de troubles psychologiques, et dont le mari est devenu très distant depuis son retour de la Lune, Oiseaux de lune est un texte étrange et onirique, où alternent moments de vie et description de ces mystérieux oiseaux. Pas toujours très clair, mais fascinant néanmoins.

Les mains de Mr. Elphinstone
Changement d’époque avec cette nouvelle qui nous emmène au XIXe siècle, alors qu’une jeune femme ayant assisté à une séance de spiritisme se retrouve elle-même doté d’une bien étrange affliction. Dans le genre nouvelle horrible (et pourtant sans aucune once de violence), Les mains de Mr. Elphinstone se défend bien, et je n’aurais pas aimé la lire avant de dormir.

La plaie
Cette nouvelle est de loin la plus surprenante du recueil. On commence sur l’histoire d’une amitié entre deux hommes, et on termine… dans une direction que je n’avais absolument pas prévu, avec une multitude d’interprétations… bref une nouvelle à méditer, et un de mes meilleur souvenir de lecture.

Entre les relectures fort plaisantes (Une amie en détresse ou Vol pour Byzance avaient encore plus de force lors de cette deuxième lecture) et les très chouettes découvertes (mention spéciale à La plaie et à En pièces détachées notamment), Les chambres inquiètes est un excellent recueil absolument délicieux : on sait qu’on ne sortira pas indemne de sa lecture, et pourtant on se jette dessus sans même se poser la question !

Il faut dire qu’en plus de contenir de très beaux textes, Les chambres inquiètes est également un superbe ouvrage, il suffit de jeter un œil à la couverture complète, que je contemplais longuement entre deux nouvelles.


Autant dire j’espère avoir l’occasion de lire d’autres recueils de Lisa Tuttle de cette qualité. Avec quelques chouettes inédits peut-être ?

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vendredi 9 mai 2014

Mystère en Atlantide (Lasser, détective des dieux 3) - Sylvie Miller et Philippe Ward



Dans la vie des gros lecteurs, il existe une épouvantable maladie qui s’appelle la panne de lecture. Tout à coup plus aucune livre de la PàL n’a l’air appétissant, et tout ce qu’on commence semble bien morne. Cela m’arrive de temps en temps, soit parce que je viens de terminer un ouvrage exceptionnel, soit parce que j’ai lu trop de choses trop différentes en même temps.

Mais peu importe la raison, dans ce genre de situation, il n’y a qu’une seule solution à cette horrible affliction : Lasser, détective des dieux. Oui cela peut sembler un peu présomptueux, mais cette série de romans est un tel remède à la morosité, et se lit avec un tel plaisir, que je n’ai jamais trouvé plus efficace pour contrer une panne de lecture.

Pour ceux qui auraient un (ou deux) trains de retard, Lasser est un détective privé qui officie en Egypte, dans des années 30 où les dieux marchent parmi les hommes. Embauché un beau jour par Isis alors qu’il ne demandait pas mieux que de rester tranquillement à son hôtel pour siroter son whisky, il est bien obligé de travailler pour elle et finit par se retrouver bombardé détective des dieux.

Après un premier tome rassemblant différentes enquêtes à travers l’Egypte, le deuxième tome emmenait notre héros jusqu’en Mésopotamie et en Grèce. Mystère en Atlantide fait encore mieux, puisque comme son titre l’indique, Lasser se retrouve à partir en quête de l’Atlantide, rien que ça. Et comme plusieurs dieux sont sur le coup, l’affaire n’est pas simple.

A l’image des deux précédents tomes, Mystère en Atlantide est un roman feuilleton mêlant aventure et humour, qui se dévore sans qu’on s’en rende compte. Sylvie Miller et Philippe ont vraiment réussi à construire un superbe univers, qui sous sa couche de burlesque se révèle très cohérent et très documenté. C’est un réel plaisir de plonger dans leurs écrits, on sent toute leur passion pour les mythologies antiques.

Et puis ils ont parfaitement saisi les codes du feuilleton : l’histoire est bien rythmée et riche en rebondissements (ici plus axée sur le voyage que sur une vraie enquête à proprement parler mais on s’amuse quand même beaucoup), et on a affaire à une belle galerie de personnages qu’on a toujours plaisir à revoir.

Même si l’intrigue ne casse pas trois pas à un canard, et se repose beaucoup sur des deus ex-machina (remarquez dans un univers où les dieux sont présents, ça n’a rien de vraiment surprenant), ce troisième volet des aventures de Lasser est une délicieuse sucrerie dont on aurait tort de se priver, et qui ferait une excellente série télé.

Du coup, pardonnez mon manque cruel d’originalité, mais je ne vois pas d’autre moyen de terminer cette chronique autrement que par le cri traditionnel du lecteur en manque : La suite ! La suite ! La suite !

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mercredi 7 mai 2014

Mezolith tome 1 - Haggarty & Brockbank


Je n’avais pas vraiment prévu d’ouvrir mon challenge par cette lecture, mais je suis tombée par hasard sur cette BD (un comic anglais en fait) à la bibliothèque, je ne pouvais donc que l’emprunter et la lire vu sa thématique on ne peut plus préhistorique.

Edité dans la collection Soleil Celtic (voilà qui va rouvrir le début sur la place des Celtes dans la préhistoire ou non !), Mezolith a l’immense atout d’être une histoire complète (ou plutôt un recueil d’histoires courtes). Un tome 2, recueil d’autres récits est néanmoins prévu cette année, du moins en VO.


Mezolith nous emmène donc comme son titre l’indique au mésolithique, cet âge « de transition » quelque part entre le paléolithique et le néolithique, où les hommes commencent à se sédentariser sans pour autant se faire agriculteurs et tout le tintouin.

On y suit principalement les déambulations de Poika, un jeune garçon qui voudrait bien être assez grand pour pouvoir chasser avec les hommes, et qui au gré des aventures se frotte autant à la dure réalité de la vie qu’à la magie des histoires qu’on raconte dans son clan.


Chaque petite histoire vient en effet avec sa légende ou son conte, ce qui donne vraiment un ton très particulier à ce récit : on alterne entre vie quotidienne de l’époque (avec un parti-pris très réaliste de ce que je peux en juger) et histoires dignes d’un recueil de contes modernes (géantes, femmes-cygnes ou corbeaux, etc.).

Cela donne une vraie profondeur à l’univers, et on s’offre donc une promenade bien sympathique à travers ces temps anciens. Je serais bien contente de poursuivre l’aventure, si la suite arrive un jour en France.

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dimanche 4 mai 2014

Star Wars Identities


Aujourd’hui, nous sommes le 4 mai, et comme tout le monde le sait c’est une date importante : il s’agit du Star Wars Day (beacause May the 4th be with you, tout simplement). Du coup c'est la date idéale pour vous parler de ma visite récente à l’exposition Star Wars Identities, à la Cité du Cinéma.

Au début, je rechignais un peu à y aller : après tout, j’avais déjà eu l’occasion de voir une exposition Star Wars (à la Cité des Sciences il y a quelques années), et le prix de l’entrée était pour le moins exorbitant. Mais bon, on est fan ou on ne l’est pas, et il s'avère finalement cette exposition vaut le détour.


En effet, plutôt que de se contenter de montrer « bêtement » des dessins préparatoires, des maquettes et des costumes, Star Wars Identities est axée comme son titre l’indique sur un fil conducteur : la notion d’identité.

On s’interroge donc, au travers du parcours, sur comment se définit l’identité d’une personne : génétique, rôle des parents et de l’entourage, valeurs, aptitudes, traits de caractère ou évènements marquants, tout y passe !


Le propos exposé est plutôt intéressant, et bien rendu au travers de petits films qui ponctuent l’exposition et qui mettent quasi systématiquement en parallèle les parcours d’Anakin et de Luke. C’est un choix très judicieux car on se rend vite compte que ces deux héros qui semblent pourtant similaires à la base (deux apprentis Jedi tardifs ayant grandi sur Tatooine) ont bien peu de points en commun (à part leur lien de parenté).

On accrochera plus ou moins à cette idée (tout dépend aussi si on a le courage de regarder tous les films), mais ce n’est pas grave, niveau objets exposés il y a également de quoi se faire plaisir. J’ai particulièrement apprécié pour ma part tous les dessins et maquettes préparatoires parfois très surprenants, comme les premiers projets pour Yoda ou Jar Jar.


A part ça l’exposition se démarque aussi par son aspect très interactif : on dispose d’un audio-guide qui se déclenche automatiquement lorsqu’on passe la zone appropriée (un dispositif qui autant d’avantages que d’inconvénients à vrai dire vu le monde qui visite l'exposition), et surtout d’un superbe bracelet qui sert à construire au gré de l’exposition son personnage Star Wars.

On choisit donc sa race, sa planète d’origine, ses traits de caractère et ainsi de suite, et arrivé à la fin de l’exposition on peut afficher le résultat final et frimer avec sur Internet :

Jaina
Nautolane Femelle

J’ai grandi sur la planète marécageuse Dagobah, où les membres de ma communauté gagnaient leur vie en aidant les jeunes Jedi à s’entraîner en secret. Durant les congés, mon meilleur ami et moi avions l’habitude de marcher des kilomètres dans les marécages pour aller fêter entre voisins.

Mes parents exigeaient de moi beaucoup de discipline tout en m’offrant leur soutien, au besoin, et ils m’ont transmis de remarquables habiletés intellectuelles. Plus tard dans la vie, j’ai rencontré la chef des Rebelles Leia Organa, dont les enseignements m’ont enrichie de connaissances qui me sont utiles au quotidien dans mes fonctions de chevalière Jedi.

Je me rappelle la fois où j’ai atterri en catastrophe sur une étrange planète. Cet événement a eu une grande influence sur moi, car par la suite j’ai essayé de joindre les deux bouts en divertissant les troupes de guerriers tusken de passage en leur racontant des histoires de ma planète d’origine.

On dit souvent de moi que je suis une personne généralement organisée et prévoyante, j’ai aussi tendance à être détendue et imperturbable. Mais la chose la plus importante pour moi est la bienveillance : après tout, vouloir le bien des autres, c’est s’aider soi même.

Je suis modérément sensible à la Force; c’est sans doute pourquoi l’Empereur s’intéresse à moi. Lorsqu’il m’a offert un pouvoir illimité en échange de mon allégeance, j’ai résisté à la tentation de me joindre à lui et à ses sbires et j’ai rejeté son offre.
Ceci dit je serais curieuse de voir les statistiques de l’ensemble (quelle profession domine par exemple), ça doit être mon côté archiviste Jedi qui ressort !

Du coup certes l’entrée est un peu chère, mais finalement on n’est pas volé sur le contenu (beaux objets, fil rouge intéressant, partie interactive plutôt rigolote). La boutique est peut-être un peu décevante (il n’y a pratiquement que des tee-shirts !), mais au moins on ne risque pas de faire trop de dépenses supplémentaires !

vendredi 2 mai 2014

Le chemin des dieux - Jean-Philippe Depotte


Le chemin des dieux est un roman que j’avais déjà repéré il y a un petit moment, moitié à cause de sa couverture, moitié à cause d’avis de blogueurs lus ici et là, mais c’est l’avis de Julien le naufragé qui me l’a remis en tête et qui m’a poussé à l’emprunter à la bibliothèque.

Dans ce roman, Achille, qui a quitté le Japon il y a douze ans, revient dans ce pays alors qu’une mystérieuse catastrophe entraine des restrictions énergétiques, suite à l’appel paniqué d’un ami lui annonçant la disparition de la femme qu’il aimait, Uzumé.

Mais en arrivant là-bas, il se rend vite compte qu’il ne s’agit pas d’un simple kidnapping (Uzumé n’a peut-être même pas été kidnappée), et il se retrouve très vite plongé jusqu’au cou dans les ennuis, car il n’est jamais bon de se mêler des affaires des dieux.

Ce qui m’avait attiré dans ce livre à l’origine, c’était la comparaison à American Gods. Et cette façon de présenter ce roman est tout à fait adaptée vu qu’on découvre ce que devient le panthéon japonais dans le monde moderne (untel est devenu un champion de sumo, untelle se retrouve sur toutes les affiches publicitaires…).

C’est vraiment l’aspect le plus intéressant, cette mise en scène de la mythologie japonaise (ancienne comme moderne), dévoilée par petites touches au gré de l’intrigue, si bien qu’on ne sait jamais vraiment à qui on a affaire lorsqu’on croise des personnages : humains, dieux ou un peu des deux ?

On sent vraiment toute la fascination de l’auteur pour ce pays et sa culture (il a vécu là-bas si je n’ai pas oublié sa biographie), mais paradoxalement ce qui est le point fort de ce roman est également la raison pour laquelle je ne suis pas vraiment rentrée dedans.

En effet on croise tout au long de la lecture nombre de personnages et d’éléments de culture japonaise, mais toujours plus évoqués que présentés, si bien que j’ai eu l’impression qu’à moins d’être déjà bien familier de cet univers, ou de faire des recherches à côté, il était difficile de tout comprendre.

Peut-être est-ce volontaire de la part de l’auteur (qui après tout serine tout au long de l’intrigue à Achille par le biais de nombreux personnages qu’il ne peut pas comprendre car il n’est pas japonais), mais j’ai trouvé cela assez frustrant à la lecture, surtout qu’à force j’avais l’impression que les personnages finissaient par s’adresser à moi (ne cherche pas à comprendre, tu n’es pas japonaise…).

Fallait-il juste se laisser porter par l’intrigue ? Peut-être, et sans doute en cherchant à trop comprendre je suis passée à côté du livre. Je n’ai pas détesté ma lecture, loin de là, mais j’en suis ressortie avec trop de questions, et trop peu d’éléments de réponse. Un ouvrage à réserver sans doute aux admirateurs du Japon, qui apprécieront plus cette ballade sur Le chemin des dieux que je ne l’ai fait.

CITRIQ