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mardi 24 novembre 2015

Dans les arènes du temps (Lasser, détective des dieux 4) - Sylvie Miller et Philippe Ward


Voilà plus d’un an que nous n’avions pas eu de nouvelle histoire de Lasser (après l’Atlantide, la dernière en date remontait à l’anthologie Utopiales 2014), il était donc plus que temps de retrouver notre détective gaulois favori dans son univers uchronique riche en mythologie.

(je ne vous refais pas le topo, si vous lisez cet article c’est que vous avez un minimum de connaissances sur cette série de livres normalement. Sinon le tome 1 est par là)

Dans ce tome-ci, Lasser part cette fois-ci en Italie, pour retrouver une statue d’Isis qui a disparu de son temple de Pompéi. Évidemment, ce n’est pas un simple cambriolage. Lasser, accompagné de Fazimel, va donc très vite se retrouver au cœur des intrigues des dieux romains (à côté de qui les dieux égyptiens passent presque pour des enfants de cœur).

Toujours la même recette donc, mais cette fois-ci avec moins de caméos de personnages des tomes précédents (ils sont tout juste évoqués), et surtout un personnage secondaire qui prend beaucoup plus d’importance.

Fazimel, l’assistante indispensable de Lasser, passe carrément sur le devant de la scène en devenant la deuxième narratrice de l’histoire. On alterne donc (au gré des péripéties) du point de vue de Lasser à celui de Fazimel, un procédé qui permet de dédoubler les intrigues parfois (c’est presque cinématographique !).

C’est une innovation bienvenue pour renouveler la série mais… le problème de Fazimel, c’est que c’est un peu une Mary-Sue en puissance. Je ne peux pas trop en dire vu que son histoire se place assez vite au cœur de l’intrigue (éclipsant carrément Lasser parfois), mais entre ses dons particuliers, ce qu’on apprend de son passé et le fait que tout le monde semble vouloir être ami avec elle, je l’ai trouvé un peu irritante.

Ceci dit cela ne m’a pas empêché de dévorer cette nouvelle aventure de Lasser, ce qui n’était pas forcément gagné vu que j’ai commencé ce roman la semaine juste après le 13 novembre (autant dire que le moral n’y était pas vraiment). Lasser ne guérit pas tout, mais j’étais contente de le retrouver à un moment pas facile où j’avais vraiment besoin d’évasion.

D’ailleurs je vais certainement continuer à le suivre, car bien que je sois finalement un peu déçue de ce tome-ci, ses dernières lignes m’ont donné très envie de lire la suite !

CITRIQ

vendredi 9 mai 2014

Mystère en Atlantide (Lasser, détective des dieux 3) - Sylvie Miller et Philippe Ward



Dans la vie des gros lecteurs, il existe une épouvantable maladie qui s’appelle la panne de lecture. Tout à coup plus aucune livre de la PàL n’a l’air appétissant, et tout ce qu’on commence semble bien morne. Cela m’arrive de temps en temps, soit parce que je viens de terminer un ouvrage exceptionnel, soit parce que j’ai lu trop de choses trop différentes en même temps.

Mais peu importe la raison, dans ce genre de situation, il n’y a qu’une seule solution à cette horrible affliction : Lasser, détective des dieux. Oui cela peut sembler un peu présomptueux, mais cette série de romans est un tel remède à la morosité, et se lit avec un tel plaisir, que je n’ai jamais trouvé plus efficace pour contrer une panne de lecture.

Pour ceux qui auraient un (ou deux) trains de retard, Lasser est un détective privé qui officie en Egypte, dans des années 30 où les dieux marchent parmi les hommes. Embauché un beau jour par Isis alors qu’il ne demandait pas mieux que de rester tranquillement à son hôtel pour siroter son whisky, il est bien obligé de travailler pour elle et finit par se retrouver bombardé détective des dieux.

Après un premier tome rassemblant différentes enquêtes à travers l’Egypte, le deuxième tome emmenait notre héros jusqu’en Mésopotamie et en Grèce. Mystère en Atlantide fait encore mieux, puisque comme son titre l’indique, Lasser se retrouve à partir en quête de l’Atlantide, rien que ça. Et comme plusieurs dieux sont sur le coup, l’affaire n’est pas simple.

A l’image des deux précédents tomes, Mystère en Atlantide est un roman feuilleton mêlant aventure et humour, qui se dévore sans qu’on s’en rende compte. Sylvie Miller et Philippe ont vraiment réussi à construire un superbe univers, qui sous sa couche de burlesque se révèle très cohérent et très documenté. C’est un réel plaisir de plonger dans leurs écrits, on sent toute leur passion pour les mythologies antiques.

Et puis ils ont parfaitement saisi les codes du feuilleton : l’histoire est bien rythmée et riche en rebondissements (ici plus axée sur le voyage que sur une vraie enquête à proprement parler mais on s’amuse quand même beaucoup), et on a affaire à une belle galerie de personnages qu’on a toujours plaisir à revoir.

Même si l’intrigue ne casse pas trois pas à un canard, et se repose beaucoup sur des deus ex-machina (remarquez dans un univers où les dieux sont présents, ça n’a rien de vraiment surprenant), ce troisième volet des aventures de Lasser est une délicieuse sucrerie dont on aurait tort de se priver, et qui ferait une excellente série télé.

Du coup, pardonnez mon manque cruel d’originalité, mais je ne vois pas d’autre moyen de terminer cette chronique autrement que par le cri traditionnel du lecteur en manque : La suite ! La suite ! La suite !

CITRIQ

dimanche 9 février 2014

Noir Duo - Sylvie Miller et Philippe Ward

 

Après les petits moments de bonheur qu’avaient été les lectures d’Un privé sur le Nil et Mariage à l’égyptienne, j’ai voulu continuer à explorer l’œuvre de cet auteur bicéphale que sont Sylvie Miller et Philippe Ward.

J’ai donc déniché en numérique ce recueil qui contient des textes écrits à deux et à quatre mains, ce qui m’a permis de me donner un bien meilleur aperçu de la palette de ces auteurs : fantastique, science-fiction, ils savent tout faire (il n’y a guère que les elfes et les licornes qui manquent à l’appel).

C’est assez rigolo de lire un recueil composé par deux auteurs. On pourrait croire que cela va permettre de les différencier un peu (et effectivement Sylvie Miller semble plus orientée SF et Philippe Ward plutôt fantastique). Mais finalement ces deux-là fonctionnent tellement bien ensemble qu’on a l’impression d’avoir juste affaire à différentes facettes d’un seul et unique auteur !

Noir duo se compose de seize nouvelles, accompagnées par une préface-fleuve rédigée par 113 auteurs (rigolote mais un peu longuette) et une postface tout aussi délirante. Je ne vais pas revenir en détail sur les seize textes, mais vous parler de ceux qui m’ont le plus plu :

- Le mur est la nouvelle qui ouvre le recueil, mais aussi la toute première collaboration des deux auteurs. On peut dire qu’elle met la barre très haut avec ce récit assez anxiogène d’une femme divorcée qui essaye de faire face et commence à voir apparaitre un étrange visage dans le mur de sa salle à manger. Le texte m’a fait penser aux textes de Lisa Tuttle et Megan Lindholm, que de bonnes références donc !

- Les chemins de l’esprit, écrite par Philippe Ward est une nouvelle étrange qui s’intéresse à un détenu récemment libéré qui décide de marcher jusqu’à Compostelle. On se laisse happé par ce récit où le fantastique reste finalement assez discret ;

- Un futur inimitable, autre collaboration, est une formidable histoire d’invasion alien qui s’amuse à parodier tous les grands noms du genre (La guerre des Mondes, Independence Day, tout y passe) pour un résultat absolument délicieux et complètement délirant. ;

- Ventres d’airain, par Sylvie Miller, est une nouvelle qui s’interroge sur la notion de maternité. Je n’en dis pas plus mais je suis admirative de la virtuosité avec laquelle les idées se développement au fur et à mesure de cette histoire absolument glaçante. ;

- Mau, encore une nouvelle à quatre mains, n’est pas une aventure de Lasser même si elle met en scène des chats et des dieux en Egypte. L’intrigue est relativement simple, mais je suis tombée sous le charme de ce récit, je blâme complètement les félins !

- Tout s’achète et tout se vend, de Sylvie Miller est un texte assez rigolo qui imagine un futur où comme son titre l’indique, tout s’achète et tout se vend.

Ceci dit si je n’ai sélectionné que mes plus gros coups de cœur, cela ne m’a empêché d’apprécier le reste du livre. Noir duo est en effet un chouette recueil qui sait mêler les tons, les ambiances et les genres : on rigole, on réfléchit, on angoisse et on s’émeut selon les textes, qui sont aussi plaisants à enchainer qu’à picorer qu’entre deux grosses lectures. Une belle démonstration des talents de ces deux auteurs, qui m’a donné envie de continuer à explorer leur bibliographie, qu’elle soit commune ou séparée !

CITRIQ

vendredi 14 juin 2013

Mariage à l'égyptienne (Lasser, détective des dieux 2) - Sylvie Miller et Philippe Ward


Il était assez logique, après avoir adoré le premier tome, que je continue mon voyage dans l'univers délirant de Lasser détective des dieux avec le deuxième volet de ses aventures, Mariage à l'égyptienne.

D'autant plus qu'entre temps les Imaginales sont passées par là, si bien que je regarde certains personnages d'un œil nouveau, notamment une certaine Fazimel... J'en aurais presque envie de relire le premier tome pour mieux m'amuser des références glissées ici et là, c'est dire !

Avec Mariage à l'égyptienne, nous retrouvons notre ami Lasser sur l'affaire du siècle, puisque Isis lui confie la lourde tâche de retrouver Aglaé, fille de Zeus et future épouse d'Horus, qui a disparu sans autre forme d'explication quelques jours avant son mariage.

Cette enquête étant loin d'être une sinécure, Lasser n'aura que trop besoin de tous ses amis pour la mener à bien ! C'est donc tout le casting du premier livre qui pointe son nez au court de l'ouvrage, parfois d'une manière plus qu'inattendue d'ailleurs...

De façon assez surprenante, j'ai trouvé cette nouvelle aventure de Lasser moins drôle que ses précédentes. Bien sûr on retrouve de nombreux détails m'ont fait sourire à la lecture, mais le ton m'a semblé globalement plus sérieux. J'ai même relevé moins de clins d'oeil et références, mais il est tout à fait possible que je n'y ai guère prêté attention, happée que j'étais par l'histoire.

L'intrigue prend plus de temps à se développer, les rebondissements se multiplient avec des passages de haute volée, et Lasser évolue au fil de l'histoire,touchant à un moment le fond pour mieux remonter la pente ensuite. J'ai été plus qu'agréablement surprise de trouver sous le ton prétendument léger autant de travail sur le personnage qui se révèle plus qu'un détective cliché.

En parallèle, on continue à visiter cette délicieuse Egypte uchronique des années 1930 où les dieux marchent au milieu des hommes, et peu à peu les auteurs étendent leur univers aux mythologies limitrophes (Mésopotamie, Grèce antique) avec toujours la même méticulosité documentaire qui fait plaisir à lire. Comme quoi on peut faire du divertissement sans rogner sur la cohérence !

Sans grande surprise donc, ce Mariage à l'égyptienne se révèle tout aussi plaisant à lire que Un privé sur le Nil. Le côté multiples enquêtes m'a un peu manqué, mais cela est parfaitement compensé par la densité de l'unique intrigue, et l'univers toujours aussi délicieux. Je suis donc bien contente de savoir qu'un troisième tome est prévu pour l'année prochaine !

samedi 18 mai 2013

Un privé sur le Nil (Lasser, détective des dieux 1) - Sylvie Miller et Philippe Ward


Il y a bien longtemps de ça (l’année dernière en fait), j’ai découvert une première aventure de Lasser, détective des dieux, dans le recueil Contes de villes et de fusées. J’avais adoré le mélange improbable et hilarant entre roman noir et dieux du Nil. J’ai donc été ravie d’apprendre la sortie de ce recueil d’aventures, et quand j’ai enfin pu me l’offrir, je l’ai dévoré d’une traite.

Jean-Philippe Lasser est un détective privé tout ce qu’il y a de plus classique (voyez donc la couverture), qui ne demande rien de mieux qu’à rester tranquille au bar de l’hôtel où il loge, à siroter son whisky. Seulement voilà, il faut bien payer la dite boisson, et donc résoudre des affaires de temps en temps.

Mais le problème de Lasser, c’est qu’il vit en Egypte, dans une version légèrement alternative où règne encore Pharaon, sous l’œil bien/mal-veillant du panthéon égyptien (Râ, Isis, confrères et consœurs qui se préférence se marient entre eux). Et que ce panthéon ne cesse de faire appel à lui pour retrouver untel son animal de compagnie, untelle le livre de Thôt, quand il ne s’agit pas d’éviter une guerre avec la Nubie, rien que ça ! Et comme le dit si bien Lasser :
« Accepter cette enquête allait bouleverser ma petite vie pénarde. Ou pire : me mettre en danger.
Peut-être valait-il mieux décliner gentiment et renvoyer la dame chez elle – encore que, vu le personnage, je ne voyais pas trop comment m’y prendre »
On se retrouve donc avec un récit à la première personne par un héros faussement blasé, bref le pur stéréotype du détective privé, sauf que cela se greffe sur une Egypte alternative complètement dingue (mais étrangement fascinante) où les dieux collectionnent les voitures de luxe, et où l’on trouve un vrai Sphinx à Gizeh.

J’ai immédiatement accroché à ce cocktail détonnant, certes parce que j’adore ce genre de délire égyptomaniaque (très fin dans sa façon de détourner la mythologie), mais aussi parce que c’est un texte truffé d’humour.

Il y a le ton sarcastique de Lasser, bien sûr, mais aussi les péripéties assez improbables qui lui tombent dessus (et qui se répètent parfois, une enquête n’est jamais complète sans l’intervention de Seth !), les jeux de mots, les parodies (dont celle du chat botté que j’avais tant apprécié). Et au risque de me répéter, difficile de ne pas insister sur cet univers décalé, où les taureaux sacrés se reconvertissent parfois en barmen !

C’est extrêmement plaisant à lire et bien rythmé, bref c’est une lecture détente des plus agréables, un très bon divertissement (mais dans son sens le plus noble du terme, c'est-à-dire absolument pas bâclé ou simpliste, bien au contraire tout est extrêmement bien peaufiné pour en arriver à ce résultat).

Autant dire que je signe tout de suite pour la suite, Mariage à l’Egyptienne. Enfin je l’achèterais aux Imaginales, là je suis interdite d’achat (déjà celui-là j’ai fait une entorse).

A noter que certains de mes collègues blogueurs (Olya et BlackWolf pour ne pas les citer !) ont trouvé un petit côté répétitif aux histoires, c’est assez marrant parce que si je les ai constaté également, mais j’ai trouvé que ça faisait partie de l’exercice, de la parodie des histoires de détectives (avec la sempiternel introduction au bar de l’hôtel avec verre de whisky à la main), et ça m’a bien fait rire.

Ceci dit il est vrai que la forme de l’ouvrage est un peu étrange, ça ressemble à un roman (y’a une numérotation continue des chapitres), mais on se retrouve finalement avec un texte divisé en plusieurs parties, qui correspondent à autant d’enquêtes (dont la plupart sont des nouvelles précédemment parues sous d’autres titres). Du coup je ne savais pas trop comment classer ce livre, jusqu’à que les Imaginales me sauvent la vie.

En effet, Un privé sur le Nil est lauréat du prix Imaginales Nouvelles, donc si les Imaginales disent que c’est de la nouvelle, c’est que je peux le faire passer dans le JLNN. Ca me fera une participation de plus (niark !).