Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes 🎧 – Titiou Lecoq

Au mois de janvier, j’ai binge-watché la saison 2 de l’excellente web-série Damoiselle (allez la regarder, c’est un ordre), et j’ai voulu continuer à explorer la question de la place des femmes dans l’Histoire. Je suis donc allée piocher dans ma wishlist cet essai que j’ai pris en version audio et que j’ai dévoré en quelques jours à peine.

Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes est un essai qui parcourt le temps de la Préhistoire à nos jours pour voir la place occupée par les femmes dans nos sociétés, la façon dont on nous l’a enseigné à l’école et la réalité historique montrée par des études d’historiens.

L’ouvrage porte bien son titre puisque tout du long, on se rend compte à quel point les femmes sont perpétuellement oubliées dans l’Histoire telle qu’on l’apprend. Et ce n’est pas qu’une question de personnalités historiques tombées dans l’oubli (même si ce livre en met en lumière certaines). C’est finalement tout un pan de notre histoire qui n’est jamais enseigné, ou enseigné de manière faussée.

On a en effet l’image d’une Histoire progressiste, qui part des temps obscurs pour aller vers la lumière, l’amélioration des droits et des conditions de vie, etc. C’est applicable à certains points, mais clairement en lisant ce livre, on se rend compte que ce n’est pas le cas de la condition féminine.

Les grandes oubliées est un livre qui m’a mise en colère. Cette colère n’est pas dirigée contre le livre qui est un formidable travail de réflexion et de vulgarisation (avec une belle quantité de références bibliographiques qu’on a envie d’explorer). Non cette colère est dirigée contre le monde entier en général et la façon dont on enseigne l’histoire en particulier.

Il y avait beaucoup de choses que je savais déjà ou que je devinais, mais les voir ainsi rassemblées sous mon nez m’a secouée. Je sais parfaitement qu’on vit dans un monde pourri de stéréotypes de genre, mais ça ne m’avait jamais frappé à quel point c’est profondément ancré et en même temps pas si ancien que ça (on sent vraiment la bascule à la Renaissance en lisant ce livre).

Et une part de moi se sent un peu trahie parce que j’adorais l’Histoire à l’école, j’ai fait des études en Histoire de l’Art et j’ai l’impression de m’être construite sur un mensonge. Parce qu’on ne parle jamais de la place des femmes dans l’Histoire, parce qu’on oublie qu’elles ont été dirigeantes, artistes, travailleuses, et qu’elles n’ont pas toujours été cantonnées à la maison.

Pour cela, Les grandes oubliées est aussi un livre plus qu’utile : il donne d’autres perspectives, d’autres modèles et donne envie de s’intéresser à ces aspects oubliés de l’Histoire. C’est donc un livre qui met en colère, mais c’est aussi un livre qui apporte de la lumière, et ça fait du bien.

Les grandes oubliées est donc pour moi une lecture que je qualifierais de coup de cœur (pour la qualité du travail de synthèse) et de coup de poing (parce qu’on est frappé par son contenu). Une lecture que je ne peux que vous recommander.

Un mot sur la version audio pour finir : c’est l’autrice qui lit son texte, ce que je trouve très chouette, cela créé encore plus de proximité. C’est à double tranchant par contre, sur certains passages difficiles (notamment sur la période du XXe siècle), j’ai fini les yeux bien humides.

Infos utiles : Les grandes oubliées : pourquoi l’Histoire a effacé les femmes est un essai de Titiou Lecoq sorti en 2021 chez l’Iconoclaste. J’ai écouté la version audio lue par son autrice et produite par Audiolib. 6h45.

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