samedi 18 avril 2020

The view from the cheap seats – Neil Gaiman


Il y a bientôt deux ans, dans un grand élan de « il me faut tout ce qui a été écrit par Neil Gaiman », j’ai complété ma collection déjà bien riche avec quelques livres illustrés (oui je sais, l’article à ce sujet attend toujours d’être écrit) et cette jolie brique pas encore traduite en français dans laquelle j’ai finalement osé plonger.

Si j’avais quelques réticences à me lancer dans cette lecture, c’est parce que The view from the cheap seats n’est ni un roman, ni un recueil de nouvelles, mais un recueil de non-fictions : on y trouve donc rassemblés des essais, des discours, des articles et des préfaces de Neil Gaiman, classés de façon thématique.

Ce n’est pas le truc le plus facile à lire, d’autant plus en VO, surtout quand on ne connaît pas toujours les sujets abordés par l’auteur. Mais Neil Gaiman étant Neil Gaiman, sa plume est très agréable à lire. Je suis même assez admirative de sa capacité à donner un caractère très vivant et très juste à ses contributions (à l’image de ses fictions en fait).

Il faut néanmoins garder à l’esprit que c’est un livre un peu fourre-tout, et pour ma part j’ai fait le choix de picorer les textes qui m’intéressaient et de laisser les autres de côté. J’ai donc zappé des sections entières, mais ne vous inquiétez pas, je vous fais tout de même même une visite guidée des coins que j’ai bien aimé.

La première partie, Some things I believe, est à mon avis la partie la plus intéressante du recueil, et la plus abordable vu les thématiques qu’elle aborde : Neil Gaiman y parle de lecture, d’écriture, de littérature de genre, de bibliothèques et de librairies.

Parmi les textes que j’ai le plus apprécié, je vous recommande Why our future depends on libraries, reading and daydreaming que vous pouvez lire en français à cette adresse, Three Authors. On Lewis, Tolkien and Chesterton, très intéressant sur les relations qu’on peut entretenir avec les œuvres de certains auteurs en grandissant, The Pornography of Genre, or The Genre of Pornography, sur la littérature de genre, et enfin Some Reflections on Myths, où j’ai trouvé un vrai écho à ma propre perception des mythes.

Les deux parties suivantes, Some people I have known et Introduction and musings : science fiction rassemblent des textes sur des personnes ou des œuvres de SF. Ce sont des textes plus ou moins intéressants selon si on connaît le sujet ou non. Certains sont aussi anecdotiques que délicieux, comme cet easter egg auquel on pouvait accéder dans le jeu Sim City 2000 et qui ressemble furieusement à une histoire de Sandman.

Dans la partie Films and movies and me, j’ai surtout apprécié MirrorMak : An Introduction, qui éclaire la conception de ce très joli film, et The Nature of Infection, qui parle du rapport qu’on peut avoir à Doctor Who à une époque où la série n’avait pas repris.

J’ai largement survolé la partie On comics and some of the people who make them, même si je saurais désormais à quoi on fait allusion quand on parle de la crise de la tulipe. Ce qui est rigolo dans cette partie, c’est de voir l’évolution du discours de Neil Gaiman qui se retrouve parfois à faire des discours devant des publics particuliers.

Introductions and contradictions porte bien son titre, il s’agit majoritairement de préfaces. Comme Neil Gaiman lui-même déconseille souvent de lire ses écrits sans connaître l’œuvre en question, j’ai sauté pas mal de textes. Mais je suis toute de même ressortie de là avec une envie de lire et relire Edgar Allan Poe, Dracula, Rudyard Kipling, H.G. Wells (dont les nouvelles ont l'air alléchantes), H. P. Lovecraft (là je me surprends moi-même) et Douglas Adams. Le préfacier a bien fait son boulot !

J’ai allègrement sauté la partie Music and the people who make it, je ne vous en parlerai donc pas. J’étais de toute façon beaucoup plus intéressée par la partie On Stardust and fairy tales qui me parle nettement plus. Mention spéciale au texte Once upon a time où il parle de ses intentions en écrivant Stardust et de sa réception parfois décevante. Cela m’a marquée parce que c’est un texte que j’apprécie beaucoup, ce qui fait que je suis également déçue quand les gens passent à côté.

Le discours Make good art dispose de sa propre partie. J’en avais déjà parlé lors de ma lecture de sa version abrégée dans le recueil illustré Art matters. C’est un joli texte, bien qu’un brin idéaliste à mon avis.

La dernière partie, The view from the cheap seats : real things est une section un peu fourre-tout avec des textes parfois très personnels (notamment sur des personnages décédées ou proches de la mort). Je survolé l’ensemble avec une impression de voyeurisme alors que ce sont des textes qui ont pourtant été publiés.

Pour ceux qui se posent la question, le texte The view from the cheap seats qui donne son titre au recueil est un compte rendu de la cérémonie des oscars à laquelle il a assisté lors de la nomination du film Coraline (depuis les balcons de la salle, d’où le titre). C’est un texte intéressant, triste et drôle à la fois.

Voilà pour ce petit tour dans l’univers des non-fictions de Neil Gaiman. C’est un recueil bien écrit et bien conçu, mais cela reste tout de même un ouvrage qui se destine à mon avis avant tout aux fanas de l’auteur (comme moi), ou aux personnes travaillant sur un des sujets abordés par l’auteur. Dans tous les cas c’est le genre de livre dans lequel on peut s’amuser à piocher allègrement en fonction de nos centres d’intérêt.

Infos utiles : The View from the Cheap Seats est un recueil de Neil Gaiman paru en 2016 chez Headline. 532 p. Patrick Marcel travaillant sur sa traduction, on devrait donc pouvoir le lire en français un jour.

13 commentaires:

Alys a dit…

Intéressant. Je suis certaine que je trouverais certains textes à mon goût. Mais bon vu ma relation difficile avec cet auteur, je n'essairai quand même pas. ^^

Vert a dit…

@Alys
Je pense que tu aurais plus de plaisir à lire ses préfaces en tête des livres qu'il présente (certains te plairaient je n'en doute pas ^^).

Acr0 a dit…

J'avoue que je passe mon tour pour cette fois... mais j'imagine que c'est un livre qui saura satisfaire les fans de Neil Gaiman ou les désireux.ses de le connaître davantage :)

Vert a dit…

@Acr0
Tu peux passer ton tour c'est tout à fait compréhensible ^^

Baroona a dit…

C'est étonnant que cela soit en cours de traduction, tant ça semble réservé aux "grands fans".
Par contre, comment on en arrive à parler de la crise de la tulipe dans une partie consacrée aux comics ? =O

Tigger Lilly a dit…

Ca a l'air chouette. Après vu que j'ai un certain nombre de trains de retard avec l'auteur, je pense que j'ai des trucs plus essentiels à lire de lui avant.

shaya a dit…

Clairement pas pour moi mais pour des fans de l'auteur ça doit être intéressant :)

Vert a dit…

@Baroona
Faut le lire pour savoir :P
(c'est à cause de la surproduction dans le secteur en fait ^^)

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Y'a pas d'urgence non ^^

Vert a dit…

@Shaya
C'est exactement ça ^^

Ksidra a dit…

Mais quel est cet easter egg dans Sim City 2000 ?? (en même temps je n'ai pas lu Sandman, donc pas sûr que ça me parle...)
Je n'ai encore lu que très peu Gaiman, il faudrait que je retente, mais je ne pense pas arriver à ton niveau de fan-attitude pour lire ce bouquin-ci ;-)

Vert a dit…

@Ksidra
C'est un court texte à lire sur la ville qu'on peut consulter lorsqu'on clique sur une bibliothèque de la ville pour avoir des détails si j'ai bien suivi. Cela ressemble beaucoup à une des histoires courtes de Sandman sur la ville qui rêve mais si tu ne l'as pas lue, cela ne te dira pas grand chose.

Ksidra a dit…

OK !! effectivement, même si j'avais cliqué au bon endroit, je ne pense pas que ça m'aurait dit quoi que ce soit ^^' mais c'est intéressant à savoir quand même !