dimanche 24 mars 2019

Amaz – Lisa Goldstein


Lisa Goldstein est une autrice dont j’ai souvent croisé le nom dans mon parcours littéraire sans jamais avoir de réelle occasion de me plonger dans son œuvre. Il faut dire que si certains de ses romans ont été traduits dans les années 90, elle est ensuite tombée dans l’oubli jusqu’à que les Moutons électriques prennent les choses en main ces dernières années. J’ai donc profité d’une promotion sur le numérique pour me lancer dans Amaz, un court roman qui sans être mémorable donne à voir une plume intéressante dans le domaine de la fantasy urbaine.

Mitchell Parmenter est un chercheur américain qui s’intéresse à l’épopée du Roi des gemmes, figures tutélaire d’Amaz, cité à la localisation approximative quelque part au Moyen-Orient. Ayant découvert un manuscrit capital à ce sujet, il s’installe avec sa femme et ses deux filles à Amaz pour poursuivre ses recherches. Cependant, il se rend vite compte que le manuscrit suscite bien des convoitises, et la vie n’est pas simple dans cette ville impossible à cartographier.

Publié à la fin des 1980, Amaz fait un peu son âge par certains aspect, notamment le quatuor de personnages qu’il met en scène : le père qui ne sait plus comment gérer une famille dont il s’est détaché pour ses recherches, la mère névrosée qui a arrêté ses études pour élever ses enfants et les deux filles, l’une trop brillante pour son propre bien et l’autre recluse dans son monde imaginaire d’adolescente. C’est peut-être une impression mais c’est un schéma que j’ai vu et revu dans tellement de livres…

Cependant ce ne sont pas ces personnages qui font l’intérêt de ce texte, mais plutôt la ville d’Amaz. Qu’est-ce que cette ville est fascinante ! Amaz est une citée tortueuse et pleine de surprises, qui semble pas toujours fonctionner comme le reste du monde. On peut se perdre à deux pas de chez soi et échouer dans une librairie qui vend des livres qui ne sont encore disponibles dans le reste du monde. On peut aussi manger en toute sécurité dans un restaurant qui menace de s’effondrer, tant qu’un personnage malchanceux n’y pénètre pas.

Sans atteindre le niveau d’un Neverwhere, Amaz est un excellent exemple de cette fantasy urbaine que j’aime, celle qui s’attache plus à redonner de la magie aux lieux qu’à mettre en scène des créatures fantastiques dans un environnement familier. Amaz est une cité magique en effet, régie par des règles originales qu’on découvrira au cours de la lecture.

Malheureusement, on n’a guère le temps de profiter de la visite. Avec deux cents pages à peine, Amaz est un roman un peu trop court, qui manque de temps pour nous donner toutes les explications nécessaires et qui se retrouve à abréger très vite les aventures des personnages principaux. Dommage parce qu’on s’attache à eux. Leurs histoires personnelles sont toutes intéressants, mais elles sont hélas un peu trop expédiées sur la fin (mention spéciale à Angie, la sœur perdue dans son monde imaginaire).

Amaz est donc une lecture dont je ressors avec un avis mitigé. Son univers est riche et fascinant, ce qui donne envie de découvrir d’autres créations de Lisa Goldstein. Mais il se révèle un peu trop court pour que son récit soit vraiment satisfaisant. J’espère que ses autres romans, un peu plus épais, se révélerons moins frustrants sur ce point.

Infos utiles : Amaz (Tourists en VO) est un roman de Lisa Goldstein publié en 1989. Traduit en français par Nathalie Serval, il a été édité une première fois en 1991 sous le titre Touristes chez Denoël. Le roman a été réédité en 2017 sous le titre Amaz par les Moutons électriques dans leur collection Hélios. J’ai lu la version numérique qui compte environ 200 pages (et non pas 400 comme l’indique Calibre !!).

Lecture commune avec Shaya
Autres avis : Boudicca, Dup

12 commentaires:

Alys a dit…

Intéressant! C'est plutôt mon genre, je pense :D
Pour info, la traductrice que tu cites (et félicitations, Vert, de citer la traductrice, c'est formidable, moi-même je ne le fais pas forcément XD) est actuellement chargée de la traduction des nouvelles de Bob Leman que va publier Scylla.

Tigger Lilly a dit…

Oh ça a l'air intéressant malgré tout. Ou alors s'intéresser à un autre roman de l'autrice ? J'adore quand la ville est limite le personnage principal.

Baroona a dit…

C'est bête ça, j'étais prêt à être tenté, le concept avait l'air sympa... Je vais du coup te laisser continuer de défricher la bibliographie de l'autrice avant d'éventuellement me lancer. ^^

Le chien critique a dit…

Moi ce qui me frustre, c'est que tu perdes à lire des romans frustrants plutôt que d'attaquer la partie 1 de ton billet sur Ursula !!!

Vert a dit…

@Alys
Oui je la connais, c'est aussi elle qui a traduit Lisa Tuttle en français (sauf pour le recueil de Mélanie Fazi)
(et j'essaye de systématiquement citer le traducteur... en principe)

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Je vais tester d'autres romans et je te dirais. Sinon c'est un roman tout petit donc tu veux tester tu ne t'engages pas sur une longue durée ^^

Vert a dit…

@Baroona
Ca marche, je te tiens au courant :D

Vert a dit…

@Le chien critique
Hey oh, j'en suis à 1800 mots et j'ai bouclé les deux parties les plus importantes, j'avance, j'avance ;p

shaya a dit…

Et je suis terriblement en retard pour publier ma chronique, ne remercions pas la chirurgie !! Je vais remonter ça en haut de mes priorités !

Vert a dit…

@Shaya
Tu as bien rattrapé tes priorités depuis je crois ^^

itenarasa a dit…

Alors comme depuis quelques temps, j'ai plus de facilité à me lancer dans de courts romans, je suis bien attirée par ce titre. D'autant plus que si je te comprends bien le seul reproche que tu lui trouves, c'est d'être trop court.
Le contenu, l'univers eux semblent aboutis et ça me plaît bien.
(et je crois que j'ai lu l'avis de Shaya, mais comme c'est la loose dans ma mémoire, faut que je vérifie!)

Vert a dit…

@Itenarasa
Oui elle l'a publié, faut juste que je me penche sur Feedly pour mettre à jour le lien ^^.