mercredi 12 décembre 2018

Doctor Who 11x06 – Demons of the Punjab


Je crois bien que c’est désormais prouvé, Chris Chibnall semble déterminé à calquer sa nouvelle mouture de Doctor Who sur les schémas narratifs de la saison 1 de 2005 (sauf peut-être pour les Daleks, ça manque un peu d’ennemis « historiques » pour le moment). Cet épisode ne fait exception à la règle, tant ses prémices rappellent Father’s Day. Spoilers, comme d’habitude.


Tout commence en effet lorsque Yaz exprime le désir de remonter le temps pour en savoir plus sur le passé de sa grand-mère, première femme mariée du Pakistan. Comme on le sait depuis Father’s Day justement (où Rose essayait de sauver son père de la mort), ce n’est jamais une bonne idée d’aller faire un tour dans son passé, au risque d’effacer sa propre existence. Mais le Docteur semble prête à tenter une nouvelle expérience, et voilà que tout ce petit monde débarque au Pakistan.

Évidemment les choses promettent de devenir plus compliquées lorsque Yaz découvre que sa grand-mère s’apprête à épouser le mauvais homme, en pleine partition des Indes en 1947, alors que de mystérieux aliens rôdent et que le saint homme qui doit célébrer le mariage vient d’être assassiné. Et je vous ai dit que c’était un mariage entre deux personnes de religion différente pour couronner le tout ? Quelle bonne ambiance !


Je m’attendais que l’épisode prenne assez vite la tournure d’un Father’s Day, avec une Yaz qui ne peut s’empêcher d’intervenir. Il n’en est finalement rien. Celle qui d’ordinaire a du mal à s’imposer face au duo Graham/Ryan tient occupe pour une fois un peu plus le devant de la scène, mais n’en profite pas pour autant pour faire des bêtises. Elle comprend même assez vite que l’histoire doit suivre son cours.


Première surprise donc, à laquelle s’ajoute le fait que les aliens de l’épisode ne sont pas là pour interférer avec l’histoire mais pour l’observer (et rendre hommage à ses morts). Cela évite d’avoir un prétexte pour justifier l’intervention du Doctor comme dans Rosa. Par contre il faut reconnaître qu’une fois leur but révélé, la Team TARDIS est un peu réduite au rôle de spectateur d’un des épisodes les plus tristes de cette saison.


Les vingt dernières minutes sont en effet consacrés aux préparatifs et au déroulement du mariage, mariage que l’on sait condamné d’avance autant par la petite histoire (celle de Yaz qui n’a pas connu ce grand-père-là) que par la grande Histoire (le frère du futur époux exprime un peu trop ses sentiments anti-musulmans).

L’émotion est donc au rendez-vous. Peut-être un peu forcée tant elle est imposée par ce scénario qui trouve sa résolution aux deux-tiers de l’épisode, mais cela ne m’a pas empêché d’être touchée. Déjà parce que la réalisation est superbe (images, musiques, dialogues, cet épisode déborde de beauté), mais aussi parce qu’on assiste à un moment d’histoire douloureux et difficile, qu’on ne connaît pas forcément bien (encore moins en France) et qui trouve encore des échos aujourd’hui quand on voit à quel point des personnes de religions différentes ont parfois du mal à s’entendre.


Triste et émouvant, Demons of the Punjab est plutôt un bel épisode, qui traite d’un sujet historique méconnu et important sans en faire une simple anecdote. On y perd certes un peu en matière d’aventure tant les héros n’ont rien à faire, mais après le coup d’Hitler dans le placard (je ne reproche pas cette blague ceci dit, c’est à mon avis la meilleure façon d’aborder un tel sujet dans cette série), je suis assez contente de voir Doctor Who rendre ses lettres de noblesse au modèle de l’épisode historique.

Infos utiles : Demons of the Punjab est un épisode de la 11ème saison de Doctor Who, écrit par Vinay Patel et réalisé par Jamie Childs (50 min environ)

D’autres avis : Yoda Bor, Zakath Nath

7 commentaires:

  1. Pas mal, bien mieux que Rosa, mais j'ai plus eu l'impression de regarder un documentaire tant l'intrigue est mineure (et encore, je suis gentil). Je l'aurais certainement plus apprécié si on n'enchaînait pas les épisodes avec peu d'intérêt, là j'ai trouvé que ça manquait de quelque chose pour être marquant. Enfin bon, le sujet traité reste rare et donc intéressant - et encore plus "important" dans un contexte anglais j'imagine.
    Par contre, j'ai un très gros souci avec le fait que la grand-mère de Yaz ne se souvienne pas de l'avoir croisé dans sa jeunesse, ça n'a juste aucun sens. Je ne sais pas trop comment ça peut s'expliquer temporellement parlant... =/

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    1. @Baroona
      En même temps pour une personne normalement constituée, je pense qu'il est plus logique de se dire que sa petite fille ressemble vachement à une cousine lointaine vu une fois dans sa vie 70 ans auparavant que d'imaginer que c'est la même personne ^^

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    2. Mouais, sauf que ce n'est pas comme si elle l'avait aperçue seule et dans un moment lambda, là c'est clairement une situation extraordinaire, ça me parait un peu gros. =/

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  2. Pareil, cet épisode m'a beaucoup touchée et j'apprécie le côté historique, tout comme la mise en avant de Yaz.

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    1. @Shaya
      Oui c'est bien de la mettre en avant de temps en temps ^^

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  3. Bel épisode sur un petit bout de la Grande Histoire dont je ne connaissais pas grand chose (rien en fait).

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    1. @Tigger Lilly
      Bienvenue au club, au moins maintenant on connaît !

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