mercredi 9 mars 2016

Sandman intégrale 7 - Neil Gaiman


Et nous voilà arrivés à la conclusion. Enfin techniquement ce n’en est plus vraiment une depuis la sortie de Sandman Overture (prologue à l’histoire qui devrait bientôt arriver en France), mais c’est tout de même avec cette dernière intégrale qu’on met un point final à cet incroyable univers qu’est Sandman. Du coup comme je ne peux décemment pas parler de son contenu sans rien dire de l’intrigue, passez votre chemin si vous n’êtes pas à jour (ou mieux encore, courez acheter/emprunter toute la série, lisez-la et revenez me voir !).

Au menu de ce septième tome : La veillée (tome 10 de la série et best conclusion ever), La dernière histoire du Sandman (qui nécessitait d’être un fan ultime pour pouvoir la lire auparavant), Chasseurs de rêves bis (en version Amano cette fois-ci, sublime) et Nuits d’infinis (anciennement le tome 11, sympathique bonus). En avant pour la présentation détaillée !

La veillée

Dans l’ancienne édition, ce récit s’intitulait « Veillée funéraire », tout un programme donc. La nouvelle traduction fait preuve d’un peu plus de discrétion même si on sait vers quoi on va une fois lu le récit des Bienveillantes. Nous voilà donc partis pour un épilogue en trois parties.

Commençons par le plus long, La veillée à proprement parler. Le Rêve est donc mort, et a été remplacé par une nouvelle incarnation. Mais avant que celle-ci ne prenne officiellement ses fonctions (s’éveille en quelques sortes, il y a un joli double sens dans le titre original The Wake), une cérémonie est organisée à la mémoire du défunt.

Une cérémonie qui se déroule dans le Rêve, et où tout le monde est invité : Infinis, dieux et simples mortels humains et de manière général tous ceux qui ont pu apparaître dans la série. La particularité du récit, c’est le lecteur est également invité : la narration se fait en grande partie à la deuxième personne, ce qui fait qu’on se sent forcément impliqué.

La veillée est à tout point de vue un récit extraordinaire : dans sa narration et sa capacité à rassembler tous les personnages, mais aussi dans ses dessins réalisés par Michael Zulli. Si j’ai bien compris ils n’ont pas été colorisés mais numérisés tels quels, et le résultat est superbe :


(Je vous l’avais bien dit, Sandman mérite qu’on passe outre les dessins des premiers numéros, car on est largement récompensé par la suite !)

Je pourrais vous écrire des pages entières sur ce récit mais cela n’égalera jamais le plaisir que vous aurez à le lire, alors je m’arrête là et je vous laisse apprécier cette extraordinaire conclusion.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais La veillée intègre deux autres récits, comme autant de conclusions alternatives : Exils et La tempête.

Le premier met en scène un sage chinois qui s’égare dans une zone floue. Une fois encore, la narration comme les dessins de John J. Muth sont magnifiques, et l’association des deux est parfaite.

Le deuxième, vous vous en doutez peut-être, nous ramène à Shakespeare et s’offre une très belle mise en abîme sur l’auteur anglais, sa dernière pièce (souvent présentée comme son testament) et le Rêve. Un récit très documenté donc (ayant étudié la pièce au lycée, je me suis régalée de cette façon de la revisiter) mais plus accessible que Le songe d’une nuit d’été (intégrale 2) pour qui ne connaît pas l’œuvre. On retrouve Charles Vess au dessin (comme pour Le songe d’une nuit d’été), ais-je besoin de vous dire que le résultat est merveilleux ?

La dernière histoire du Sandman

Jusqu’à maintenant c’était presque un récit inédit puisqu’il avait été publié dans le recueil des couvertures de Sandman, un bouquin qui a été édité totalement en margé de la série en France chez Reporter. L’ouvrage est fort intéressant à parcourir pour mieux profiter des œuvres de Dave McKean, mais aussi pour les étranges anecdotes qui entourent parfois leur création (il faut vraiment être fan pour vouloir le lire, je vous l’avais bien dit). Urban Comics promet de le rééditer, chic alors !

A part ça La dernière histoire de Sandman est un récit assez anecdotique en lui-même mais fort gaimanien dans cette manière de gommer les frontières entre réel et imaginaire. Je n’en dirais pas plus, c’est une petite lecture sympathique.

Chasseurs de rêves

Je vous avais déjà parlé de la version signée P. Craig Russell intégrée au tome 5, cette fois-ci on a le droit à l’originale, la nouvelle illustrée par Yoshitaka Amano. Je ne vous referais pas le topo, Chasseurs de rêves est juste un petit bijou, et maintenant que j’ai lu les deux versions, je peux vous dire que les sensations ne sont pas les mêmes selon si on opte pour l’illustrateur japonais ou américain !

Nuits d'infinis

La dernière partie de cette intégrale est un peu à part, il s’agit de petites histoires indépendantes publiées bien après la fin de la série, et qui se consacrent chacune à un des Infinis. Chacun de ces récits adopte donc un ton différent, et fait appel à un illustrateur différent.

Forcément, il est difficile d’accrocher à tous les récits, car certains sont fort étrangement mis en page (celui du Désespoir notamment) et pas forcément faciles à appréhender. Enfin tout dépend de quand on le lit.

Pour la petite anecdote, quand Delcourt a décidé de publier Sandman, le choix a été fait de publier d’abord le tome 4 –réputé plus accessible- et le tome 11, Nuits éternelles (son titre de l'époque) soit disant excellente porte d’entrée… sauf que tout n’est pas compréhensible lorsqu’on n’est pas familiarisé avec l’univers, et que les histoires révèlent un certain nombre d’éléments (notamment la mort du Rêve ou l’identité du frère du Rêve qui est parti et qui n’est pas explicitement nommé de suite dans la série). Inutile de dire que je n’ai pas trop apprécié à l’époque.

Lu comme un bonus et à son emplacement correct (à la fin donc), Nuits d’Infinis passe beaucoup mieux, et je me suis fait la réflexion à la lecture que j’avais fini par apprécier tous les récits, même si je garde un faible pour ceux de la Mort (parce que c’est la Mort), du Délire (superbe graphiquement) et de Destruction (sans doute parce que c’est un personnage sur lequel on veut toujours en savoir plus).

Voilà pour le tour de cette septième intégrale, je ne vous détaillerais pas les bonus mais comme d’habitude on se régale des planches supplémentaires et des entretiens qui viennent éclairer ce qu’on a lu sous un jour différent.

Je me répète sans doute mais cette réédition par Urban Comics est une superbe réalisation (traduction, bonus, nouvelles colorisations bien moins agressives) qui vaut largement chaque euro que j’ai dépensé pour racheter une série que j’avais pourtant déjà dans son intégralité.

Il aura fallu presque 20 ans (depuis la première tentative par Le Téméraire en 1997) pour y arriver, mais il existe enfin une édition complète française à la hauteur d’une œuvre magnifique que je vous invite à découvrir si ce n’est pas déjà fait (en même temps si ce n’est pas déjà fait, vous n’êtes pas censés lire cet article !).

J’espère maintenant que la traduction des œuvres annexes va suivre. Sandman Overture c’est prévu (je me doute bien que ce ne sera pas aussi bon que le reste mais les dessins font envie), et j’espère bien voir réapparaître une belle édition de la mini-série Death. Et puis Lucifer tant qu’à faire, ça serait bien aussi !

CITRIQ

4 commentaires:

Lorhkan a dit…

Je ne lis pas puisque je n'en suis pas encore là, mais c'est une piqure de rappel pour acheter ce dernier tome (jusqu'au prochain, "Overture" donc !^^). ;)

Vert a dit…

@Lorhkan
Oui et n'oublie pas de chroniquer tout ça après ;)

Fánaríë a dit…

Pour ma part je vais plutôt me concentrer sur Lucifer, maintenant que je suis la série, vu que l'anglais ne me gêne plus.

Vert a dit…

@Fánaríë
J'attends de tes nouvelles à ce sujet alors ^^