dimanche 13 mars 2016

Les chutes – Joyce Carol Oates


Rendons d’abord à César ce qui lui appartient, c’est à Tigger Lilly que je dois la découverte de cet excellent roman (et son article est passionnant à lire après lecture, bien meilleur que le mien alors allez le lire !). Il est un peu tombé à point nommé dans ma PàL à un moment où j’avais justement envie de lire autre chose que de la SFFF, ce que j’ai d’autant plus apprécié.

Les chutes est un roman un peu inqualifiable, c’est sans doute ce qui m’a plu dès le début. Est-ce un roman autour d’un lieu ? Une saga familiale ? Une tragédie ? Difficile de choisir, tellement le texte part dans des directions différentes. Une chose est sûre, c’est un sacré morceau de lecture (dans le bon sens du terme).

L’histoire commence en 1950, alors que la première journée de lune de miel d’un couple fraichement marié commence par une tragédie : le mari se suicide en se jetant dans les chutes du Niagara. Ariah, sa jeune épouse, y voit un signe du destin et se considérera comme maudite pour le restant de sa vie, même lorsqu’elle se remariera, même lorsqu’elle aura des enfants.

C’est d’ailleurs Ariah qui tient lieu de pilier central au roman (au même titre que la ville de Niagara Falls, où se déroule l’intrigue). Ce n’est pas toujours son point de vue à elle, mais que ce soit par les yeux de son mari ou de ses enfants, on en revient toujours à elle, personnalité torturée mais étonnamment attachante.

C’est d’ailleurs une impression étrange car le personnage est frappé d’une douce folie (rarement furieuse) qui pourrait la rendre désagréable… mais en même temps qui est tout à fait logique et justifiée. Si bien qu’on admire Ariah, et on se surprend parfois à compatir avec elle, même lorsqu’on la juge butée ou dérangée.

L’autre aspect que j’ai aimé dans Les chutes, c’est la construction. Comme je le disais, on n’a pas affaire à un point de vue unique, et l’auteure n’hésite pas à jouer des va-et-vient, parfois à travers les époques, parfois en sautant d’un personnage à un autre, pour ouvrir un autre pan de l’histoire qui semble totalement déconnecté de ce qui se passait avant.

L’intrigue du coup ne semble pas franchement linéaire, et pourtant tout se rassemble et se recoupe avant la fin, pour donner une conclusion très complète à cette belle galerie de personnages extraordinairement humains.

Bien écrit, superbement construit, avec des personnages magnifiques, Les chutes est un excellent roman que j’ai adoré lire (assez pour prendre le temps de l’avancer en pleine journée le week-end, ce qui n’est guère dans mes habitudes). Je vous conseille donc grandement de prendre le temps de découvrir son ambiance, pendant que je m’en vais explorer le reste de la bibliographie de l’auteure.

CITRIQ

6 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Ha mais on a droit à une chronique en bonne et due forme :p

Je ne peux que plussoyer à tout ce que tu dis.

Merci pour César et pour le compliment :)

Lorhkan a dit…

Vous allez arrêter avec ce roman oui ? :D
Déjà qu'il m'avait tapé dans l'oeil !...

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Ah bah c'est le moins que je pouvais faire, une chronique ^^

@Lorhkan
Raison de plus pour céder à la tentation !

arutha a dit…

Hein qu'c'est bien ? Et oui : merci à Tigger Lilly.

shaya a dit…

Pareil que Lorhkan ! Il sera pour quand ma Pal aura suffisamment baissé !

Vert a dit…

@Arutha
Tout à fait ^^

@Shaya
J'espère bien ^^