Il y a des fois où le hasard fait plutôt bien les choses, puisque je célèbre aujourd’hui mon 800e article de blog (800e et quelques à vrai dire, en fait j’en ai supprimé deux trois en route) en parlant du dernier film de mon réalisateur fétiche : The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson.
Entre Wes Anderson et moi, c’est un peu une longue histoire d’amour. J’aime ses univers décalés, délicieusement rétro et absurdes, où se déroulent d’étranges histoires (également assez absurdes) portées par des castings cinq étoiles (qui commencent eux aussi à atteindre de sacrés niveaux dans l’absurdité quand on aligne les noms qui les composent).
Fondamentalement, il pourrait me servir toujours la même chose que je marcherais à tous les coups. Mais pourtant, si on reconnait bien sa patte et ses manies dans chacun de ses films, chacune de ses dernières réalisations contient systématiquement une part d’inattendue qui rend leur découverte encore plus plaisante.
The Grand Budapest Hotel, c’est l’histoire de Gustave H., concierge d’un grand hôtel luxueux dans une simili-Autriche des années 30, qui avec Zéro, un jeune garçon d’étage, se retrouve dans les ennuis jusqu’au cou suite à la mort d’une des clientes. Mais ce résumé ne rend pas vraiment hommage à cette histoire qui se révèle pleine de détours, de tiroirs, de rebondissements et de courses-poursuites en tout genre.
Peut-être un peu confus au début (et c’est bien là le seul reproche que je ferais), ce film nous emmène très vite dans un univers bien décalé façon Wes Anderson avec des décors grandiloquents, ses personnes hauts en couleur et sa musique complètement délirante (une fois encore signée par Alexandre Desplat).
Ceci dit cette fois-ci le réalisateur sort un peu de ses chemins habituels et bucoliques, en se lançant dans des ambiances plus sombres (meurtre, prison, etc.). Certes, cela reste traité comme du Wes Anderson (c'est-à-dire d’une façon qui appelle plus au rire qu’à l’angoisse), mais néanmoins cette « noirceur » m’a semblé assez nouvelle dans son œuvre, comme s’il expérimentait de nouveaux territoires.
Globalement on s’amuse de tout dans The Grand Budapest Hotel : les petits détails dans le décor (qui demanderaient à faire pause toutes les deux minutes), les dialogues absurdes (avec des sous-titres bien chiadés), l’apparence des personnages (entre un Jude Law qui un sex-appeal de fou avec son bonnet de bain et un Willem Dafoe qui a raté sa vocation de loup-garou) et les péripéties dignes d’un cartoon (surtout pour la partie « évasion »).
Cependant, à la sortie de la salle, je me suis surprise à voir remonter à mon esprit des thématiques plus sérieuses dissimulées ici et là, que ce soit dans l’ombre de la seconde guerre mondiale (pas vraiment dissimulée sous ses faux noms), ou la conclusion de M. Moustafa quant à son rapport à l’hôtel, à la fois douce et amère.
Bref sous ses faux airs de comédie délirante, The Grand Budapest Hotel est un film complet : drôle et divertissant, mais pas que. On y croise un casting de folie, des décors génialissimes, des effets spéciaux délicieux à l’ancienne mode, une BO excellente et j’en passe des meilleurs. Vous l’aurez compris, c’est un sacré coup de cœur pour moi, et j’espère bien que vous aurez l’occasion de le voir (et de tomber également sous son charme).
Il est trop bien ♥
RépondreSupprimerJe vais le voir demain ! :-)
RépondreSupprimerJ'espère juste que nous serons du même avis, pour une fois ! ;-)
@Tigger Lilly
RépondreSupprimerOn est bien d'accord
@JainaXF
J'espère aussi, sinon je vais finir par te faire la gueule :P
Un bel article pour un grand Wes Anderson. Une réflexion : tu évoques la nouveauté d’une thématique sombre, mais je trouve que cette évolution se sentait déjà dans The Darjeeling Limited, il y avait vraiment des passages glauques (la scène de la noyade, notamment).
RépondreSupprimer@Escrocgriffe
RépondreSupprimerOui et y'a aussi des scènes pas toujours joyeuses dans La vie aquatique et dans la famille Tenebaum, mais on est plutôt dans la tragédie qu'on n'a pas pu éviter. Là c'est des assassinats francs, c'est assez nouveau je trouve.
Oui, plus sombre effectivement, j'ai d'ailleurs été étonnée du sort d'un des prisonniers tentant de s'évader et aidant les autres, c'était inattendu dans la légèreté de la situation...
RépondreSupprimerTu m'as persuadée d'aller le voir :D
RépondreSupprimerJe vais essayer d'y aller le plus vite possible, en vo!
Comme il n'est resté qu'une semaine à l'affiche (!!) près de chez moi, je crois que je vais attendre la VOD, à moins que mon cinéma de quartier ne décide de le diffuser un peu plus tard...
RépondreSupprimer@Cachou
RépondreSupprimerCa détonne un peu en effet par rapport à d'habitude, ça me rappelle un peu la fin de la Vie aquatique où tout à coup bam la dure réalité de la vie se rappelle à nous.
@Rox
Ravie d'aider à la promotion du film ;)
@Lorhkan
C'est nul ça et limite surprenant. Je suis allée le voir dans l'UGC "blockbuster" de Montparnasse, alors que le précédent film du réalisateur était projeté dans celui "film d'auteur", comme s'il avait changé de catégorie.
J'ai bien aimé. Mais je me permettrai de protester contre le sort du chat.
RépondreSupprimer@Alys
RépondreSupprimerC'est pas faux, en plus j'aurais juré qu'il manquait le sempiternel "aucun animal n'a été maltraité durant le tournage" au générique :D
Ça y est, j'ai été le voir.
RépondreSupprimerJe suis partagé. Je n'ai pas trouvé ça si drôle que ça, je m'attendais à plus. Il y a de vrais fulgurances mais aussi de longues périodes où j'attendais qu'il se passe quelque chose.
À côté de ça il y a du très bon, comme un Adrien Brody magnifique, une BO très sympathique (notamment pendant le générique, pas trop fait gaffe pendant le film) et surtout des décors/couleurs somptueux.
Je reste tout de même un peu sur ma fin. Pour rester positif, on va se dire qu'il pâlit de la comparaison avec "Dallas Buyers Club" vu juste avant. ^^
@Baroona
RépondreSupprimerOuf sinon j'aurais été de t'attacher devant la filmo de Wes Anderson jusqu'à que tu aimes *sort*.
Non mais je comprends un peu tes remarques sur le rythme, c'est assez typique de ce réalisateur, et ça peut être assez perturbant quand en plus on ne sait pas où il nous emmène ^^