Après ce beau voyage à travers le temps et le monde islamique qu’était Le prophète et le vizir, je me suis intéressée aux Soldats de la mer, texte publié à l’origine en 1968 et qui n’a pas pris une ride depuis.
Dans le monde des littératures de l’imaginaire, on aime beaucoup les cases et les étiquettes : space-opera et dystopie, heroic ou urban fantasy, bit-lit, steampunk et j’en passe des meilleurs. Et puis il y a des ouvrages qui semblent faire tout leur possible pour ne rentrer dans aucune case, comme Les soldats de la mer.
Les soldats de la mer n’est pas vraiment un roman déjà, mais plutôt un recueil de textes dont le point commun est de se dérouler tous dans le même univers, celui de la Fédération. On y suit donc le destin de cette union de nations qui ne vit que de conquêtes et de victoires militaires, devenant toujours plus grande au cours des années.
Mais si les petits passages en italique avant chaque nouveau texte nous racontent l’histoire avec un grand H de la Fédération, les textes en eux-mêmes sont des histoires plus intimistes qui s’intéressent aux aventures d’un personnage, à un moment donné : un tel sera connu pour ses hauts faits d’arme, un autre sera confronté à des créatures surnaturelles, etc.
On est donc bien loin des standards de la fantasy : pas d’elfes, pas de grande destinée, juste une sorte de chronique historico-militaire d’un pays imaginé de toutes pièces, mâtinée d’une couche de surnaturelle qui confère un côté très onirique au texte. Et ça marche à merveille.
On se retrouve très vite happé dans ces petites histoires qui dessinent petit à petit le portrait de cet univers, qui semble aussi familier que mystérieux. On se laisse porter par la narration, qui adopte des formats très variés (récit dans le récit, journal intime, histoire racontée par le biais d’un dialogue). Et surtout, on se laisse emporter par l’écriture, qui doit définitivement avoir quelque chose de magique pour captiver à ce point.
C’est donc une lecture merveilleuse, et cette courte chronique ne rend pas vraiment justice à ce très joli et très étrange ouvrage qu’est Les soldats de la mer. A défaut de mieux, je vous conseille de découvrir par vous-même et de faire votre propre avis (qui je l'espère sera aussi enthousiaste que le mien).
Je n'ai toujours pas trouvé le bon moment pour le lire.
RépondreSupprimerJ'attends d'être vraiment prêt, j'ai envie de le savourer au mieux, comme il se doit. ;)
J'ai enfin lu Le Prophète et le Vizir (j'ai adoré), il faut absolument que je lise Les soldats de la mer :)
RépondreSupprimerC'est très bien écrit et très "conte". Je n'arrêtais pas de penser au Stoïque soldat de plomb d’Andersen en le lisant.
RépondreSupprimer@Lorhkan
RépondreSupprimerEt ça se savoure, tu peux me croire ^^
@Kissifrott
Je ne vois pas de raison pour que tu n'aimes pas celui-là du coup
@Gromovar
Oui y'a un côté conte en effet, c'est ce qui fait une partie de son charme je pense
(tiens il m'évoque rien celui de conte d'Andersen)
J'ai aussi passé un excellent moment avec ce livre dont chaque histoire revisite un peu les genre de l'imaginaire de façon efficace. En plus chaque texte peut être lu de façon indépendante sauf le dernier bien entendu.
RépondreSupprimer@BlackWolf
RépondreSupprimerOui c'est vrai, d'ailleurs au début j'ai vraiment pensé à un bête recueil de nouvelles, mais finalement il y a une certaine structure derrière, c'est bien fichu ^^.
Je garde un très bon souvenir de ce recueil, quelques nouvelles sont très marquantes.
RépondreSupprimer@Efelle
RépondreSupprimerTout à fait, la dernière ne m'a pas laissé indifférente d'ailleurs.