C’est sans doute la faute à une numérotation foireuse, mais lorsque j’ai commencé à lire Le cycle de l’Ekumen de Ursula Le Guin, je suis partie sur La main gauche de la nuit, 4e volume. Cela n’a pas grand importance ceci dit, les histoires étant indépendantes les unes des autres, mais il était grand temps de remettre de l'ordre là-dedans. Autant dire que cette lecture commune sur le Cercle d’Atuan tombait à pic.
Le monde de Rocannon est un petit ouvrage qui nous raconte les pérégrinations de Rocannon, ethnologue envoyé sur une planète peuplée de civilisations encore peu évoluées, qui se retrouve à devoir voyager à travers la planète avec les moyens du bord pour prévenir la Ligue (une confédération de mondes) de la présence d’une base ennemie sur ce monde.
Sur cette planète où les différentes espèces intelligentes vivent pour la plupart à un niveau de technologie proche du moyen-âge (voir de l’âge de fer) et où l’on chevauche des hippogriffes, son aventure n’a aucun mal à ressembler à une authentique quête de fantasy. C’est de la pure science-fantasy des années 60 (qu’on mettra sans peine en parallèle avec Ann McCaffrey ou Marion Zimmer-Bradley), et on se régale dans le domaine.
Sans grande surprise, j’ai été charmé par ce roman, grâce à son écriture (elle a une manière de tout dire sans rien dire, une prose toute en circonvolutions sur laquelle on se laisse porter sans trop s’interroger), et grâce à ses univers toujours plein d’humanisme (à défaut d’un meilleur terme, disons qu’elle a vraiment l’art et la manière d’écrire de belles rencontres entre des espèces différentes).
Cependant c’est un texte court, qui ne semble ne pas aller au bout de ses idées. Le monde de Rocannon abrite pas moins de cinq espèces intelligentes différentes, et on n’a finalement que peu de temps pour les découvrir toutes et d'aller au bout des interrogations à leur sujet. Du coup aussi chouette que soit ce roman, il semble un peu faiblard en comparaison de La main gauche de la nuit ou des Dépossédés (en même temps difficile de les égaler ces deux-là).
Rien d’anormal ceci dit, il s’agit tout de même de son premier roman. Ca ne m'ôtera d'ailleurs pas pour autant l'envie de terminer ce cycle et donc de continuer sur Planète d’exil.
A noter que le prologue de ce roman qui nous introduit dans l'univers en question est en fait une nouvelle, Le collier de Semlé (aka Dowry of the Angyar en VO), publiée précédemment dans la revue Amazing Stories (et dans différents recueils en France).
Même si on retrouve certains de ses protagonistes par la suite, c'est un texte qui peut parfaitement se lire de façon indépendante et met parfaitement en scène la confrontation entre un habitant d'un monde « primitif » et des technologies évoluées, vu par le dit habitant. Un excellent prétexte donc pour reprendre les participations au JLNN !
Avis des autres atuaniens : Julien, Majhea, Rose
Tu résumes bien l'effet plaisant mais moins que les deux romans phare du cycle.
RépondreSupprimerUn bon moment néanmoins.
Oui ça se lit quand même très bien. Faut que j'investisse dans la suite d'ailleurs !
RépondreSupprimerC'est le premier Le Guin que je lis et je suis charmé par le style. Je continuerai !
RépondreSupprimerA lire donc ... Pis j'ai envie de dire, c'est Ursula Le Guin quoi xD
RépondreSupprimerBen zut alors, j'vais être la seule à être moins enthousiaste ? Oui, il se lit facilement, mais il est aussi trop fouillis pour moi ce bouquin... Pourtant j'avais apprécié la main gauche de la nuit, faudrait que je regarde s'il n'y a pas d'autres romans de l'auteur qui me plairait plus.
RépondreSupprimer@Julien
RépondreSupprimerJe te souhaite de tout autant apprécier ses autres textes !
@Endea
Oui ça justifie la lecture en soit.
@Shaya
Je suis un peu biaisée quand on en vient à Ursula (j'ai même pas réussi à démonter La vallée de l'éternel retour c'est dire xD). Les dépossédés et le Dit d'Aka sont vraiment bien (surtout si tu as aimé la Main gauche de la nuit, c'est du même calibre).
J'ai bien aimé, mais j'ai eu l'impression de ne survoler que ce monde. Je m'attaquerais surement à la main gauche de la nuit, qui s'après ce que tu écris est plus approfondi.
RépondreSupprimerJe n'avais pas pensé à l'inclure dans le challenge de Lune, mais ca me fait une raison de plus d'écrire un billet.
@Roz
RépondreSupprimerLa main gauche de la nuit vaut vraiment le coup (c'est le plus intéressant avec Les dépossédés), même si il est un peu plus difficile d'accès.
Je crois que je vais me mettre à la lecture de ce cycle un de ces jours.
RépondreSupprimerJ'ai même failli acheter les trois premiers tomes dans l'intégrale dispo en Opta (club de l'anticipation) !
Les Opta *-*
RépondreSupprimerMéfie toi quand même des premiers volumes, au pire n'hésite pas à sauter directement à La main gauche de la nuit ^^.