Toujours dans la série « je dévalise la bibliothèque de ma tante » (ça sera sûrement la dernière itération, sinon j’y suis jusqu’à Noël), je vous présente la série Une épatante aventure de Jules par Emile Bravo, une BD de SF pour ado drôlement bien fichue, actuellement en 5 tomes :
1. L'Imparfait du futur
2. La Réplique inattendue
3. Presque enterrés
4. Un départ précipité
5. La Question du père
J’ai découvert le premier tome dans Okapi (oui, ça date), et à l’époque j’avais beaucoup aimé les aventures dans l’espace de Jules (c’était bien la seule BD dans cette veine qu’on trouvait dans ce magazine, si on laisse de côté un ou deux Jeannette Pointu…).
Dans l’imparfait du futur, Jules est un collégien tout ce qu’il y a de plus normal, grand fan de jeux vidéo, doté d’un petit frère insupportable, qui est sélectionné pour participer à un programme spatial exceptionnel à destination de Proxima du Centaure, rien que ça !
Je ne vous raconterais pas le déroulement du voyage, ni ce qu’ils trouvent là-bas, mais les bases de la série sont posées : raconter des aventures science-fictionnesques bourrées de références et d’humour (qui flirte avec l’esprit Guide Galactique par moment), tout en faisant œuvre de vulgarisation à ses heures perdues.
Typiquement, l’Imparfait du futur aborde la théorie de la relativité, puisque les membres de l’expédition voyagent à la vitesse de la lumière (ils mettent donc huit semaines aller-retour quand huit années passent sur Terre). Expliqué par les deux scientifiques fous de l’expédition, ça passe comme une lettre à la poste.
Après avoir présenté son univers et ses personnages, Emile Bravo le revisite dans les tomes suivants, toujours sous forme d’aventures rocambolesques (qui se déroulent sur Terre la plupart du temps, même si les copains aliens refont des apparitions). A chaque fois, il s’attaque à une question scientifique (ou philosophique parfois !), mais sans laisser de côté l’éthique, l’impact psychologique, sociologique ou je ne sais quoi…
Par exemple le tome 2, la Réplique inattendue, traite de la question du clonage humain, et creuse en passant les relations familiales (notamment le pauvre père un peu dépassé par sa femme qui s’amuse à cloner sa propre fille !), tout en se permettant quelques jolies références (dont un journaliste belge en pull bleu dont le chien s'appelle Milou XIII !).
Et ça continue dans le tome suivant : Presque enterrés, sous couvert d’une expédition de spéléologie, offre tout un laïus sur l’évolution (notamment le passage du paléolithique au néolithique chez l’homme) à la fois très intelligent et tout à fait compréhensible par le commun des mortels.
Les deux derniers tomes s’orientent plus vers le domaine de la philosophie et de la religion, sans laisser pour autant la science de côté. Un départ précipité s’interroge sur la mort, et La question du père discute religion, liens parentaux, génétique… bref un peu de tout, il faudra d’ailleurs sûrement que je le relise pour bien tout saisir.
En tout cas, la série est drôle, attachante (on sent Jules qui grandit au cours des tomes), et intelligente sans pour être rasoir, ce qui fait un sacré paquet de qualités pour cette série jeunesse. En même temps, c’est signé Emile Bravo, c’est (presque) normal !
A noter qu’en écrivant cette chronique, j’ai découvert qu’un sixième tome, Un plan sur la comète, sortirait en septembre, avec un résumé plutôt alléchant :
Et si la fin du monde, c'était pour demain ? Et si l'avenir de l'espèce humaine ne reposait que sur deux enfants ? Une nuit, Tim et Salsifi viennent chercher Jules et Janet, convoqués par une commission extraterrestre. La Terre va disparaître, percutée par une comète, et la commission hésite à intervenir.
Après tout, un nouveau cycle pourrait donner naissance à une nouvelle espèce, moins destructrice. Les deux enfants doivent prouver leur bonne volonté au nom de l'espèce humaine et accomplir un acte symbolique : empêcher l'entrepreneur et homme politique Pipard d'exploiter le pétrole du pôle Sud. Voici Jules et Janet partis pour la mission de leur vie avec, dans leurs bagages, un Romeo au top de sa forme (enquiquinant) ! Dans cette bande dessinée qui s'amuse à réfléchir, des thèmes essentiels sont abordés : l'environnement, le sort de notre planète, les dérives financières...
J’en salive d’avance…
je m'en souviens : j'étais abonné à Okapi à l’époque ou la BD a été publiée ! ça ne nous rajeuni pas !
RépondreSupprimerDu moment qu'on vieillit aussi bien que cette BD, tout va bien :D
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