dimanche 28 août 2011

Doctor Who 6x08 - Let’s Kill Hitler


Pfiou ça fait tout bizarre de reprendre Doctor Who. J’attendais cet épisode avec impatience, et il ressemble à peu près à tout sauf à ce que j’avais imaginé. On reconnaît cependant bien la patte de Moffat : au bout de 10 min d’épisode, on est obligé de s’accrocher à l’écran pour suivre, et la migraine pointe à l’horizon !

Mais ce n’est pas un défaut, bien au contraire, car même si l’épisode n’est pas facile à aborder (et ne parlons même pas d’en faire un compte rendu, je ne sais même pas par où commencer, et ça m'a bien demandé 3h de boulot au final), il est extrêmement riche et finement ciselé.

Pour ceux qui ont du retard à l’allumage, je rappelle que les spoilers sont de mise. Ne perdons pas de temps, allons tuer Hitler !

- Seriously ?
- You never answer your phone.
Tout commence donc dans un champ de blé, où Amy et Rory mettent au point une nouvelle méthode de communication avec le Doctor. De quoi vous faire voir sous un jour nouveau les cercles de culture… Le Doctor a un nouveau manteau particulièrement chouette, par contre, la recherche de la petite Melody n’avance pas plus que ça…

C’est pas bien grave, puisque la meilleure amie de Rory et Amy (une espèce de parvenue qui a participé à leur délire sur le Doctor, je la sentais pas dès le début, mais comme d’habitude mes théories étaient à 100 lieues de la vérité) débarque et prend les choses en main :

- I need out of here, now !
- Anywhere in particular ?
- Well, let's see ! You've got a time machine, I've got a gun. What the hell... Let's kill Hitler.
Ca commence drôlement bien dis donc, façon grand classique du voyage dans le temps. Générique et… flash-back !


Toute l’histoire de l’amitié entre Amy, Rory et Mels. Ca fait très plaisir de revoir mini-Amelia, et mini-Rory est à croquer (je veux bien l’adopter). Avec du recul, Amy est tellement maternelle avec Mels que c’est tout simplement hilarant.

Et puis très vite on rentre dans le vif du sujet (ou non ?) : alors qu’un robot contrôlé par des mini-personnes (on se croirait à bord de l’Enterprise mais passons) s’apprête à tuer Hitler en 1938, le TARDIS s’écrase dans le bureau du Führer et… lui sauve la vie.

- Thank you. Whoever you are, I think you have just saved my life.
- Believe me... it was an accident.
Même le Doctor ne sait plus où se mettre ! A ce moment là je m’imaginais un superbe épisode sur la réécriture de l’histoire lié à Hitler et à Mels (qui a l’air assez obsédée par l’époque à première vue), ce qui expliquerait la super copine dont on a jamais entendu parlé, parce qu’elle disparaîtrait en réécrivant l’histoire ou ce genre de bêtise…

Et bah j’étais complètement à l’ouest, Hitler est mis au placard après une minute de moments très étranges, et on se concentre sur Mels en train de mourir… ou bien ?
- Good idea, let's get married. You live and I'll marry you, deal ? Deal ?
- Shouldn't you ask my parents ?
- Soon as you're well, I'll get on the phone.
- Might as well do it now, since they're both right here.
Et après quelques regards choqués, here we go again…

- You named your daughter... after your daughter.
Ca ne doit vraiment pas être facile d’être Amy Pond (ou même Rory). Ses parents là/pas là, pareil pour son copain, sa meilleure copine est sa fille, qui grandit à ses côtés en attendant de rencontrer le Doctor pour pouvoir le tuer (mais pour cela elle doit attendre d’avoir été conçue et même d’être née). Quatre psychiatres en douze ans ? Seulement ?

Et paf, on se retrouve avec River Song (je soupçonne sérieusement Moffat d’en profiter pour préparer le terrain pour un Doctor féminin ce faisant…)

- Hello, Benjamin !
(qui répond au « Mrs Robinson » de The Impossible Astronaut, le Doctor et River ont vraiment une manière unique de dialoguer à travers le temps, je crois qu’à peu près 90% de leurs dialogues de cet épisode renvoient à un autre épisode)

J’adore les réactions du trio, complètement (mais alors complètement) dépassé par les évènements, notamment le Doctor qui sort un « spoilers » avec une voix complètement éteinte.


- Is anybody else finding today just a bit difficult ? I'm getting a sort of banging in my head.
- Yeah, I think that's Hitler in the cupboard.
Cependant le Doctor n’était pas si choqué que ça, puisqu’il a pris quelques précautions pour éviter de se faire tirer dessus par cette Melody/River pas qu’un peu psychopathe sur les bords. A se demander tout ce qu’il sait sur cette affaire, une fois encore…

- Goodness, is killing you going to take all day ?
Avec une banane en prime, parce que bananas are good, c’est bien connu ! Le Doctor et River jouent au chat et à la souris, et le Doctor finit par se faire avoir (ce qui est assez surprenant, il doit être au courant de la passion de River pour les rouges à lèvre hors du commun, depuis le temps).

Le Doctor va donc mourir, River part visiter le Berlin de 1938 et Rory et Amy la suivent, voilà qui promet. On en revient du coup à parler de la mort du Doctor en 2011, qui est un point fixe dans le temps. Du coup il est impossible qu’il meurt ici (comme c’est rassurant), et pourtant c’est bien le cas. Quel foutoir…

S’en suit un petit passage dans le TARDIS avec le Doctor qui a besoin d’une interface vocale :

- [hologramme de lui-même] Oh, no, no, no, no ! Give me someone I like. [Rose] Oh, thanks ! Give me guilt ! [Martha] Also guilt ! [Donna] More guilt. Come on, there must be someone left in the universe I haven't screwed up yet. [Amelia] Oh, Amelia Pond before I got it all wrong.
Sur le moment on n’y fait pas attention, mais ça en dit long sur le personnage tout de même. C’est vraiment typique de ce onzième Doctor, ces petits moments où on voit tout ce qu’il cache sous sa façade joviale de vieux fou… d’ailleurs à ce sujet :

- You're dying and you stopped to change ?
- Oh, you should always waste time when you don't have any. Time is not the boss of you. Rule 408.
Et c’est parti pour le round final entre River et le Doctor, avec Rory et Amy miniaturisés dans le robot tueur pour faire bonne mesure. Je ne parle pas beaucoup de cette portion de l’intrigue d’ailleurs (le concept de robot tueur qui s’occupe des plus grands criminels à travers le temps est pourtant une idée qui occuperait un épisode ou deux à elle seule), mais les passages à bord sont assez rigolos avec ces anticorps qui veulent éradiquer toute personne non autorisée.

Et dans cette phase qu’apparaissent quelques nouveaux éléments autour des mystérieux Silence :
- The Silence is not a species. It is a religious order, or movement. Their core belief is that silence will fall when the question is asked.
- What question ?
- The first question. The oldest question in the universe, hidden in plain sight.
- Yes, but what is the question ?
- Unknown.
Si vous n’avez pas pensé au 42 (et à la grande question sur la vie, l’univers et le reste) à ce moment précis de l’épisode, allez immédiatement lire le Guide Galactique, bande d’incultes !


Le final est assez ironique, puisque le Doctor meurt pour sauver River en quelque sorte. Après tout c’est en mourant (et en lui révélant ce qu’elle peut devenir en évoquant River) qu’il la fait sortir de son conditionnement d’assassin, si bien qu’elle sacrifie ses régénérations pour le ramener.

Et c’est assez merveilleux parce que d’une certaine façon, la boucle est bouclée entre Silence in the Library et cet épisode. La première fois que le Doctor voit River et la première fois que River rencontre le Doctor. Chacun sauve la vie de l’autre (enfin River lui sauve plus souvent la sienne que le contraire, mais vu qu'elle l'a tué c'est de bonne guerre - cette phrase est bizarre).

Et accessoirement je soupçonne fortement que ce chuchote le Doctor à l’oreille de River dans cet épisode, c’est son nom à lui (qu’elle lui renvoie dans Forest of the Dead). C’est la seule chose qui a assez d’importance pour faire changer quelqu’un (surtout quelqu’un qui a été éduquée dans l’objectif de tuer un Time Lord, et qui en sait sûrement long à ce sujet).

D’ailleurs, on finira sur deux jolis renvois :
- Rule one. The Doctor lies.
Réplique ressortie texto par River dans The Big Bang (et bon on pourrait facilement l’adapter en Rule one : Moffat lies), ainsi que ceci :


Un journal pour le moins familier, qui a donc été offert par le Doctor. C’est vraiment de la très belle écriture, pas facile à aborder au premier abord mais brillante quand on revient dessus. Quelque chose me dit que si vous reprenez toutes les apparitions de River à ce jour, tout s’emboite parfaitement.

Ce qu’il reste à éclaircir finalement (et on a toujours trop peu d’éléments à ce sujet), c’est son enfance avant d’être River, le plan du Silence, et la mort du Doctor. Après tout, tout laisse à penser que c’est mini-Melody qui l’a tué dans son costume de cosmonaute dans le premier épisode de la saison, mais si c’est le cas, pourquoi encore chercher à le tuer après ? Aurait-elle oublié ?

Avec le Doctor qui sait plus que jamais ce qui l’attend, je pense de plus en plus que la seule solution à ce bazar est de réécrire l’histoire. On est parti pour quelques bons timey-wimey d’ici la fin de la saison…

7 commentaires:

Cedric Jeanneret a dit…

bon je vais faire mon benêt, mais j'ai loupé la référence au journal, quand est-il déjà apparu ?

Ceci dit, moi je trouve quand même que Moffat va trop vite, avec trop d'ellipse et d'effets de manche. Sans parler des idées qu'il égéenne au kilomètre pour ne pas les réutiliser (quoique ça c'est peut-être pour les épisodes / saisons à venir).

Vert a dit…

Il apparaît avec River Song dans la saison 4, le double épisode in the Library.
Moi j'aime bien ce fourmillement d'idées qui oblige à s'accrocher pour suivre, mais je comprends que ce ne soit pas du goût de tout le monde ^^.

Marion a dit…

Je trouve ton article très complet ! Voilà, j'ai rien d'autres à dire, tellement j'ai de chose que je pourrai dire (tu comprends ? ^^).

Les citations que tu as citées sont pour beaucoup celles que j'avais retenue également.

Je crois que cet épisode est finalement mon préféré maintenant. Et plus j'y pense, plus ça cogite dans ma tête !

En tout cas, je veux définitivement le journal Tardis.

Cedric Jeanneret a dit…

merci ! Ho j'aime bien, mais j'ai trop souvent l'impression de manque de cohérence interne (et je ne parle pas des clins d’œils).

Mais en y réfléchissant c'est le côté "clip MTV" de la plupart des épisodes qui fatigue à force.

Enfin comme on dit "les goûts et les couleurs"

Vert a dit…

@Olya
On a plus qu'à organiser une séance de travaux pratiques pour le construire. Mais faudra écrire dedans hein :P

@Cédric
Tout à fait, j'ai jamais eu l'occasion de regarder en direct une saison jusque là, mais c'est fou à quel point les épisodes peuvent diviser les gens sur le net, chacun ayant sa vision de la série finalement. C'est rigolo à suivre ^^

Anonyme a dit…

Ca fourmille d'idées et de références certes, et l'épisode est certainement très bien réalisé. Par contre il a un défaut énorme : le personnage de Mel débarque de n'importe où. Il n'y a eu aucune allusion dans aucun des épisodes précédents. Un peu de "foreshadowing", comme ils disent, aurait été le bienvenu.

Vert a dit…

Je pense que ça aurait été délicat de le faire dans la saison 5 (tout simplement parce que ce n'était ptêtre pas encore envisagé), mais effectivement en début de saison 6 ça aurait été sympa... bon après on aurait ptêtre compris trop vite de qui il s'agit, qui sait :D
C'est un peu la limite de cette intrigue complexe, à force de s'étendre sur 2 saisons, elle gagnerait à être mieux annoncée...