Le titre ne fait que le suggérer, mais il s’agit bien d’une aventure de Spirou et Fantasio, de la série « une aventure de Spirou et Fantasio par… » dans laquelle on a découvert le très beau et très émouvant journal d’un ingénu d’Emile Bravo.
Dans le groom vert-de-gris, nous sommes en 1942, en pleine Seconde Guerre Mondiale, et Spirou et Fantasio, plus ou moins fâchés, participent chacun à leur façon et de leur coté à la résistance. Ca vous rappelle le journal d’un ingénu ? Normal, c’en est la suite directe, en moins émouvant et en plus barré.
Elles sont assez particulières, ces histoires de Spirou qui s’ancrent autant dans l’Histoire. La plupart des aventures de Spirou se déroulent –du moins pour celles que j’ai lu- dans des pays qui n’existent pas. Même si le lecteur averti fera les liens nécessaires avec le monde réel, on est quand même dans un univers imaginaire (comme Tintin et sa Syldavie).
Ici, on touche du doigt la Seconde Guerre Mondiale sous tous ses aspects, ce qui fait froid dans le dos, à certaines pages. Mais en même temps, l’aventure là-dessus est plutôt drôle (et typiquement spirou-esque) : des situations improbables, des inventions débiles, des retournements de situation imprévus, et beaucoup de clins d’œil.
L’album déborde littéralement en références en tout genre à la bonne vieille BD belge. On croise ainsi des personnages des débuts de Spirou, mais aussi pas mal d’allusions à Tintin et compagnie que je vous laisse découvrir. Du coup ce qui pourrait être une histoire tout en noirceur prend l’allure d’une comédie grâce à tous ces détails.
Comme le journal d’un ingénu, la grande force de l’album est définitivement son caractère très nostalgique. Difficile de ne pas verser une petite larme d’émotion intérieure tant chaque page évoque les lectures d’enfant. Et de rigoler en découvrant la mine de références planquées…
Le dessin reste assez similaire, même si on s’éloigne d’un Tintin pour s’approcher des premières aventures de Spirou et Fantasio (de mémoire, je les ai pas sous le nez ceci dit). J’allais dire qu’on se croirait dans l’Inspecteur Bayard, mais je viens de piger qu’on a affaire au même dessinateur ! Pour avoir lu les aventures de l’inspecteur pendant des années dans Astrapi, on comprendra le double effet nostalgie chez moi.
C’est donc un très bel album, et qui montre que la vision de Spirou donnée par Emile Bravo a du potentiel même en série. Le groom vert-de-gris est un petit peu moins poignant que l’original, sans doute à cause de la surdose d’humour, mais il reste un très bon moment de lecture tout de même.
En passant au musée de la BD de Bruxelles Avant hier, j'ai lu des très bonnes critiques sur le journal d'un ingénu. Je crois que je vais aller le chercher à la bibliothèque
RépondreSupprimerJe me demande si Emile Bravo n'a pas lui-même souhaité donner une suite à son Journal d'un ingénu (et ça a donné les quatre volumes de L'espoir malgré tout), parce qu'il n'aurait pas totalement apprécié la suite de Yann et Schwartz... qui ont eux-même poursuivi leur propre cycle (dans l'immédiat après-guerre) avec La femme léopard et Le maître des hosties noires.
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
@tadloiducine
RépondreSupprimerJe ne savais même pas qu'ils avaient aussi poursuivi leur cycle (mais si ça a donné envie à Émile Bravo de poursuivre son cycle à lui tant mieux ^^)