mardi 24 novembre 2009

Brèves d’expo

En deux semaines je ne crois que je n'ai jamais autant parcouru les musées (enfin pas depuis que j’ai fini l’Ecole du Louvre), et je ne suis toujours pas allée à la BNF !

Lanterne magique et film peint : 400 ans de cinéma à la cinémathèque française



C’est assez marrant, pour une structure consacrée au cinéma, de proposer quelque chose sur l’« avant-cinéma », et pourtant, tout cela est logique. La Lanterne magique, c’est un peu l’ancêtre du projecteur à diapos, sauf que les images sont peintes sur verre. Et c'est, comme le cinéma, d'abord un art populaire.

On la retrouve à toutes les sauces : évocations de pays lointains, histoires qui font peur, images de science (insectes, constellations), contes, éducation religieuse, il y en a pour tous les goûts (même de l'érotisme, c'est dire). Et avec des tas de systèmes mécaniques, il est possible de rendre du mouvement, ce qui place le dessin animé en droite ligne dans les successeurs de la lanterne magique.

C’est une belle expo très intéressant qui permet de découvrir ce média, la richesse de ses thématiques, et la virtuosité des réalisations (voyez un peu la taille des verres), et quelques liens avec des choses plus modernes (dont de la peinture sur pellicule au XXe siècle).

La chose à ne pas rater, c’est les démonstrations du Théâtre optique, qui utilise technique de la Lanterne magique et procédés pour reconstituer le mouvement pour obtenir un « dessin animé » rudimentaire. Aussi intéressant à voir projeté qu’à regarder la technique que cela demande au « projectionniste ».

Deadline au MAM de Paris



Dans un tout autre registre, cette exposition s’intéresse aux dernières réalisations d’artistes contemporains, et à comment ils ont intégré la notion de mort prochaine dans leur œuvre, tous étant plus ou moins condamnés (maladies génétiques, SIDA, tuberculose, Alzheimer… que des choses joyeuses donc !).

Il y a ceux pour qui la mort ou la maladie deviennent leur obsession et le pivot de leur réalisation, ceux dont les œuvres n’ont jamais été aussi exubérantes, ceux dont on voit peu à peu la dégénérescence… un peu de tout quoi, que ce soit au travers de tableaux, de photographies, de vidéos ou d’installations.

C’est une exposition étrange à cause de son propos (et on pourrait philosopher un moment dessus), mais assez didactique : les textes sont bien faits et donnent une bonne partie des clés, et même le catalogue avait l’air assez intéressant (mêlant entretiens et analyses).

Il manque juste une possibilité de comparaison, puisque finalement on ne voit que leurs dernières œuvres, et personnellement vu que je ne connaissais personne sinon Hartung et De Kooning (et encore plus de nom que d’œuvre), j’avais un peu de mal à me faire une idée.

En tout cas pour des œuvres récentes (post 1980), ça reste accessible et regardable, et j’ai découvert quelques réalisations intéressantes, comme celles de Gilles Aillaud ou de Jörg Immendorff.

Matisse & Rodin au musée Rodin



Je suis toujours assez hésitante sur les confrontations de géants de l’art (Picasso/Matisse m’avait beaucoup déçu dans le propos, alors que Picasso/Ingres était fichtrement bien pensé), mais comment résister quand on aime Rodin ET Matisse (surtout que le musée Rodin, en lui-même, est déjà un très beau musée) ?

Comme Rodin est tout sauf un peintre (enfin il a bien fait quelques toiles mais bon…), la confrontation se fait ici par la sculpture, évidemment, mais aussi le dessin, que tous deux ont abondamment pratiqué.

C’est assez… perturbant. En effet la scénographie de l’exposition (sous forme de thématique) met côte pas mal d’œuvres, dont on ne sait plus à la fin qui a réalisé laquelle. Méfiez-vous et vérifiez les cartels, vous risquez d’avoir des surprises.

Beaucoup sont de petites ébauches pas forcément très connues, avec un coté très brut de décoffrage, mais on a aussi quelques œuvres plus connues, comme l’Homme qui marche de Rodin qui côtoie le Serf de Matisse ou la série des Nus de Dos de Matisse.

Les points communs sont particulièrement intéressants en ce qui concerne le traitement des sculptures (l’un comme l’autre n’hésitaient pas à éliminer un bras pour obtenir une forme plus satisfaisante), ou leurs intérêts communs (la danse).

Il n’y a guère que la conclusion de l’exposition que j’ai trouvé légèrement prétentieuse, comme quoi Matisse au travers de ses dernières œuvres accomplissaient une citation de Rodin. C’est une idée de vouloir lier entre elles deux carrières d’artistes, mais faudrait voir à pas pousser le bouchon un peu trop loin Auguste…

1 commentaire:

Christelle a dit…

Bonjour :-)
Juste pour préciser que les projections du Théâtre optique d'Émile Reynaud par un projectionniste ne sont proposées, dans l'exposition de Lanterne magique à la Cinémathèque, que de 13h30 à 17h30, jusqu'à 18h les week-end. Ne vous cassez pas les dents ;-)