lundi 12 octobre 2009

Runaway 1&2

Comme la sortie du 3e volet est proche, et qu’accessoirement je les ai refait tous les deux récemment, c’est l’occasion idéale de faire mon petit papier sur le sujet, histoire d’avoir la série complète (Maniaque moi ? Jamais !).

Mon tout premier jeu vidéo (si on laisse de coté le solitaire et le démineur) a été Day of the Tentacle. Je me demande sérieusement à quoi pensait mon père quand il l’a acheté, je l’ai jamais vraiment connu fan des scénarios de série B avec des tentacules qui partent à la conquête du monde après avoir bu des déchets radioactifs, pendant que les héros essaient de le sauver grâce à des WC à voyager dans le temps. On va dire que le look cartoon lui a plu, je ne vois pas d’autre explication plausible.

Je suis sûre que mon sens de l’humour foireux doit beaucoup à Day of the Tentacle en fait, mais là n’est pas la question (la question est plutôt d’ailleurs « Mais pourquoi n’ai-je pas déménagé mon CD de Day of the Tentacle ?).

En tout cas, à cause de CE jeu, je garde une affection tout particulière pour les jeux d’aventure 2D complètement cinglés et bourrés de situations hilarantes. Plus tard j’ai pu joué à Monkey Island, et j’ai encore quelques vieux jeux du genre en réserve par ci par là (entre le disque dur mort et les vieux CD de sauvegarde).

Et puis il y a eu Runaway premier du nom.

Runaway : a road adventure



Quand Runaway est sorti en 2003, j’en ai entendu parlé sur un site consacré aux vieux jeux vidéo (Abandonware France qui traine dans les liens à droite sous le nom de Lost Treasures). Imaginez le paradoxe !

Ce jeu avait quelque chose de très plaisant, c’était la configuration requise. Là où certains vous demande de la carte graphique high tech, de la RAM par légion et du processeur de compétition, Runaway ne demandait rien, sinon 2 Go d’espace disque (à titre de comparaison la même année est sorti le premier Kotor, et je peux vous dire qu’il n’aurait jamais tourné sur mon PC de l’époque).

Un jeu qui ne nécessite pas de changer de PC, déjà, c’est chouette. Quand en plus on le considère comme un héritier des jeux Lucas Arts… J’ai fini par l’acheter dès que son prix est devenu raisonnable (genre 20 euros et la semaine suivante, il en coutait 10… comme d’habitudeeuuh).

Bref au début du jeu, nous faisons connaissance avec Brian, qui dans le genre geek est pas mal : lunettes, études de physique, s’apprête à aller faire son doctorat à Berkeley. En fait il a un petit air de Bernard de Day of the Tentacle, en moins fou et sans la démarche de femme enceinte.

Ce cher Bernard Brian (décidément !) s’en va donc à Berkeley au volant de sa voiture, mais se rappelle soudain qu’il devait passer prendre un bouquin dans une librairie. Manque de bol, au passage, il renverse une très jolie fille et l’emmène à l’hôpital (en bon gentleman). La fille commence à raconter une histoire pas possible de père assassiné, de mafia et de crucifix, et nous voilà embarqués dans une folle aventure à travers les Etats-Unis.

Le sous-titre A road adventure n’est pas volé du tout. On va effectivement traverser, façon road-movie, le pays d’est en ouest, du musée de Chicago à une ancienne ville du Far West, et en voir de toutes les couleurs en passant. D’ailleurs, rien que sortir de l’hôpital n’est pas une partie de plaisir et demande à faire sérieusement fonctionner ses méninges (et ses yeux).

Runaway est un jeu d’aventure point’n’click, c'est-à-dire qu’il se joue entièrement à la souris. En gros avec le clic droit vous sélectionner l’action (parler/regarder/prendre) à réaliser, et d’un clic gauche vous interagissez avec votre environnement, et c’est parti ! Allons donc regarder par la fenêtre, parler avec Gina et prendre le gobelet sur la table de chevet (vous pouvez aussi passer deux heures à contempler Gina, et peut-être essayer de parler au gobelet, par contre ça fait nettement moins avancer le scénario)

Les énigmes sont… dans la grande tradition des jeux Lucas Arts. C’est difficile à jauger en terme de difficulté, ça dépend juste si vous êtes doté d’un esprit profondément rationnel ou si au contraire vous avez beaucoup d’imagination. Ca reste plus facile qu’un Monkey Island, la difficulté venant surtout du système de jeu presque trop rigide.

Brian refuse de ramasser les objets qui ne vont pas lui servir pour le moment (mais peut parfois le faire plus tard, donc il faut le garder à l’esprit), et refuse parfois d’agir si on ne lui « montre » pas la chose à faire, ce qui peut se révéler exaspérant. Et comme dans tous les jeux d’aventure, il faut parfois inspecter au pixel prêt pour trouver les objets…

Mais bon plus que le gameplay (c’est un jeu d’aventure), c’est l’ambiance qui vaut le détour dans ce jeu, parce qu’il se pose vraiment en digne héritier des jeux délirants de Lucas Arts. Déjà, on ne peut jamais mourir, c’est cool. La sauvegarde n’est là que quand on quitte le jeu ou en cas de bug (ce qui ne m’est jamais arrivé sur le 1 mais sait-on jamais…). Bref c’est un jeu tranquille.

Toujours dans la continuité des vieux jeux, les graphismes sont pour la plus grande partie dans le vieux style dessin animé en 2D (mais bien plus détaillés qu’autrefois). Ils sont vraiment chouettes, surtout dans les derniers chapitres (la ville du Far West est excellente). Certains passages sont perfectibles (surtout comparé au 2), mais c’est tout de même très agréable et ça change de la 3D.

Et puis, plus que tout, c’est le vent de folie qui souffle sur le jeu qui est marquant. Les énigmes sont tordues (essayez un peu de faire un café en pleine nuit dans un musée pour voir), les personnages loufoques (ma préférence allant à Saturne qui est vraiment illuminé), et les dialogues souvent drôles, et très vivants en tout cas (c’est vraiment de l’oral… à titre de comparaison là je suis dans The Longest Journey et je trouve que ça fait trop « livre »).

Le tout est en plus truffé de références et clins d’œil en tout genre, on ne s’ennuie donc jamais… et c’est tout naturel que ce jeu ait eu du succès et ait donné lieu à une suite.

Runaway 2 : The dream of the turtle




On prend les mêmes et on recommence, c’est une technique connue (et qui marche très bien commercialement parlant). C’est donc en 2006 qu’est sortie la suite de Runaway : a road adventure, et pour le coup je l’ai acheté plein pot.

On prend les mêmes et on recommence. Imaginez un peu, il passait très bien sur mon PC, toujours le même depuis 2003 qui déjà à l’époque était pas hyper performant, sinon comme chauffage d’appoint. Pour un jeu vidéo ce n’est vraiment pas courant (y’a pas longtemps j’ai regardé la configuration demandé pour le très prochain Dragon Age… j’ai pleuré).

On retrouve donc Brian et Gina, dans un univers de dessins animés, avec une histoire complètement folle, des énigmes loufoques, un casting de seconds rôles pas piqués des hannetons et une ambiance sonore plus que sympathique.

Comme le 1, mais en mieux.

Si si je vous jure. Le mot d’ordre a été visiblement de tout faire en mieux, et on est servi. Les graphismes et l’animation sont magnifiques, mais alors vraiment magnifiques. A titre d’exemple dans les trucs de fou, un des chapitres se déroule en Alaska et on voit les traces de pas qui apparaissent et disparaissent au gré des déplacements de Brian. Et en plus, le tout accompagné du crissement caractéristique de quelqu’un qui marche dans la neige.

Le scénario est fou. Adieu le road-movie, ici on vire plutôt à la série B de SF. A la suite d’un accident d’avion, Brian se retrouve coincé sur une île de l’archipel d’Hawaï, où il doit retrouver Gina. Sauf que Gina est introuvable et que des militaires contrôlent l’île pour des raisons inexpliquées. La suite, il vaut mieux la découvrir par soi-même.

Une fois encore, les décors sont variés (de Hawaï à l’Alaska, je vous laisse imaginer), et les énigmes loufoques sont de niveau assez varié. Tout dépend du joueur ; j’ai quasiment traversé tout le jeu sans aide (un exploit pour le cas désespéré que je suis dans le domaine), par contre j’ai buté sans cesse sur les deux derniers chapitres à la fin sur des passages carrément tordus et pas évidents du tout.

Mais bon, ce qui fait vraiment la force du jeu, c’est qu’il est vraiment drôle. Le premier était « juste » marrant, celui-ci est de classe supérieure. Les dialogues sont aux petits oignons, les situations cocasses, les personnages tous aussi fondus les uns que les autres (on retrouve des visages du premier jeu d’ailleurs), et les retournements de situation laissent parfois pantois.De belles tranches de rigolade en perspective donc.

Sans parler des multiples références diverses et variés au cinéma, aux jeux vidéo et à plein d’autres choses… la VF a été adapté en conséquent puisqu’on trouve entre autres un « Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu ! »)

C’est vraiment très proche d’un Day of the Tentacle ou d’un Monkey Island dans l’esprit, et ce n’est pas le dernier chapitre qui démentira sur ce point (qui à lui tout seul fait le jeu !). D’ailleurs les suggestions qui s’affichent quand on essaye d’interagir avec l’environnement valent souvent le détour.

Bref c’est un jeu de folie qui vaut vraiment le détour, et qui a peu de défauts… enfin si : toujours le même système de résolution d’énigmes trop rigide, des cinématiques parfois un peu longues, et une fin à la Pirates des Caraibes 2 pas super agréable.

Mais bon, le troisième volet devrait enfin bientôt être disponible, et vu les vidéos et les images, ça promet encore de belles heures de jeu !



3 commentaires:

Albus a dit…

Je n'avais jamais entendu parler de ce jeu. J'en était resté aux Xème versions de Silent Hill, de Résident Evil ou de Tomb Raider... le dernier jeu que j'ai vu tourner 2 min (la démo je pense) c'était Assassin's Creed (pas sûr du nom) et j'ai aussi eu en soin un enfant de 10 ans qui m'en a parlé (soit disant un Basilic chef des templiers qu'il faut décapiter) et qui a voulu me montrer en se positionnant dans mon dos, prêt à entamer un saut pour me tordre la tête !! pour de semblant m'a t il dit, bien sûr.
Day of tentacle... il me semble en avoir entendu parler mais ça a au moins 15 ans ?
A propos, peux-tu expliquer ce qu'est un geek ? please, pour les non-câblés (hum, hum ... je crois que je viens de comprendre ce que ça veut dire). D'où vient ce mot ?

Albus a dit…

Quelques constats :
First,je m'emmèle dans mes messages, j'ai du mal à saisir la logique des chaînes de réponses et contre-réponses, je trouve ça assez schizophrénisant... but I do my best.
Second, que veux-tu dire Miss Calenwen quand tu dis "ma connaissance des textes religieux s'apparente à la découverte dans le grenier de "Chocolat Suchard"" ???
Tercio, c'est quoi les préraphaëlites et en quoi ils écrivent-fantasment-peignent ? autour de la Bretagne magique ? A moins que je n'ai rien compris...
Je trouve que ce type de communication-geek (l'usage du terme est-il adéquat ?) mobilise des procédés cognitifs de traitement de l'info spécifiques et de compréhension presque intuitive (je développerai un autre jour et... ici... je ne suis pas en amphi... donc I shut up illico d'autant qu'écrire prend du temps et que les mèmoires que je dois lire pour le jury sont en plan devant moi !)

Sciencia et ridiculous (c'est du latin de cuisine ... humour).

Vert a dit…

Day of tentacle... il me semble en avoir entendu parler mais ça a au moins 15 ans ?
1993 je crois... donc 16 ans même.

A propos, peux-tu expliquer ce qu'est un geek ?
Le mot est entré dans le Larousse cette année je crois. J'aime bien la définition donnée en intro de "la Minute du Geek" :
"Terme anglais péjoratif : idiot, crétin. Par extension, désigne les férus de sciences, de bandes-dessinées et de jeux vidéo"
En fait ça marche pour tous les férus de quelque chose, et par (re)extension on l'emploie aussi pour tous ces gens qui vivent sur leur PC ^^

Second, que veux-tu dire Miss Calenwen quand tu dis "ma connaissance des textes religieux s'apparente à la découverte dans le grenier de "Chocolat Suchard""
C'est une private joke personnelle, ce sont des genre d'albums panini archaïques réalisés avec les images trouvées dans les tablettes de chocolat Suchard par mon père et mes tantes, j'ai retrouvé ça au grenier et dans le tas y'avait la Bible illustrée de cette manière.

Tercio, c'est quoi les préraphaëlites et en quoi ils écrivent-fantasment-peignent ?
C'est un groupe d'artistes anglais (peintres, écrivains...) de la fin du XIXe siècle. Je crois qu'ils se sont nommés ainsi eux-même parce qu'ils se référaient à "l'avant Raphaël". En terme de peinture ça donne quelques archaïques médiévalisants (fonds dorés parfois), et ils ont pas mal brassé la mythologie arthurienne dans leurs sujets il me semble.

Je trouve que ce type de communication-geek (l'usage du terme est-il adéquat ?) mobilise des procédés cognitifs de traitement de l'info spécifiques et de compréhension presque intuitive
Je crois que j'ai pas compris la phrase ^^. Mais c'est une question d'habitude, ce séquençage des réponses.