mercredi 21 octobre 2009

La Grotte de cristal (le cycle de Merlin 1) – Mary Stewart



L’autre jour à la bibliothèque je me cherchais des lectures faciles et distrayantes, du coup j’ai pris l’Oiseau Moqueur, et ce bouquin là. Je me suis rendue compte après que j’avais été flemmarde au point de tout prendre sur la même étagère, les deux auteurs ayant le même patronyme (bon allez, la prochaine fois, j’emprunterais uniquement des auteurs commençant par la lettre T, pour changer !).

Bref ça faisait un bon moment que je ne m’étais pas lu un peu de fantasy arthurienne, pourtant ça a longtemps été mon dada (avant que je tienne ce blog, ça explique sûrement l’absence de trace écrite). Pour les mordus de légendes, c’est quand même un must dans le domaine, surtout que chaque auteur en donne une interprétation différente

Chacun a son interprétation, ses références, son personnage phare, son mode de narration, ses partis-pris… en terme de bouquin, mes favoris sont les Dames du Lac de Marion Zimmer-Bradley (pour sa réécriture « au féminin ») et le cycle de Pendagron de Stephen Lawhead (un bon mélange entre légende et réalisme, même si seuls les tomes 2 et 3 sont vraiment intéressants). Mais l’Enchanteur de Barjavel a son charme aussi avec sa légèreté et son humour.

En toute honnêteté je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec cette énième reprise du mythe arthurien, mais comme c’était centré sur Merlin, ça me plaisait bien. Si l’histoire du roi Arthur est relativement fixé par les textes médiévaux, et vite rébarbative à force d’être répétée, autant celle de Merlin est incohérente, remplie de flous et peu claire. Autant dire que les auteurs s’éclatent en général sur le sujet.

Mary Stewart aussi, apparemment, qui s’est décidée à raconter la vie de Merlin de son enfance à la naissance d’Arthur, pour le premier tome. Au début je n’étais pas hyper convaincue par son histoire, parce que bon globalement ça ressemble à tout ce que j’avais déjà lu : volonté d’unifier toutes les histoires et de leur donner une réalité historique.

Bon en fait je me fourvoyais un peu à cause de la traduction française récente. Ce n’est pas une énième reprise, c’est un précurseur. Ce bouquin a été publié en 1970, c'est-à-dire bien avant tous les autres (Dames du Lac compris). Et bon à cet égard, c’est quand même un sacré morceau. Je pense que la 4e de couv n’a pas faux en soulignant le coté inaugural de l’œuvre, elle a sûrement bien inspiré beaucoup d’autres, ce qui expliquerait la familiarité de certains évènements.

Et alors au final ça donne quoi ? En terme de vie de Merlin, c’est assez sympathique. Mary Stewart a conservé le coté étrange du personnage de légende, tout en permettant de suivre son parcours de près. Merlin est un enfant bâtard, qui ne connait pas son père, et qui a tendance à savoir des choses qu’il ne devrait pas, prémisse de ses dons de voyant (quoiqu’il soit plus prophète que voyant).

Lorsque son grand-père meurt, sachant qu’on risque de l’assassiner comme prétendant potentiel au trône, il prend la fuite, et se retrouve à servir Ambrosius en Bretagne, qui prépare la reconquête de la Grande-Bretagne avec son frère Uther.

Merlin est convaincu d’être guidé par un dieu, et qu’il agit selon ses désirs, même s’il ignore son identité (celui des druides, des mithraïstes ou des chrétiens ?). Ca donne un coté un peu étrange au personnage qui finalement n’a aucun libre arbitre, puisque tout ce qu’il fait, c’est parce qu’on lui a plus ou moins ordonné. Souvent on le voit agir par conviction, mais ici c’est moins présent en comparaison.

Autre élément assez novateur, Merlin finit par rencontrer son père (alors qu’en général il est ou inconnu, ou mort), ce qui donne lieu à des échanges assez étranges, qui sont certainement mes moments favoris du roman.

Sans être mémorable, c’est une lecture agréable dans le genre, qui reprend bien tous les classiques de la légende arthurienne à sa sauce. Si vous n’en n’avez jamais lu, c’est un bon moyen de faire connaissance avec le genre (et c’est beaucoup moins ennuyeux que les textes médiévaux !).

Comme en plus, c’est un précurseur, ça vaut la peine d’y jeter un œil, d’autant plus que ça se lit très bien, si on oublie quelques passages parfois un peu confus. Le narrateur, Merlin himself, n’est pas toujours très clair dans ses propos, omet des infos et les redonne 50 pages plus loin… de vraies mémoires quoi !

La suite… quand je l’aurais emprunté à la bibliothèque.

2 commentaires:

S.L. a dit…

Voilà que je reviens sur ce blog, et c'est pour ne rien dire. Mince. Mais bon je suis content de revenir quand même :)

Vert a dit…

*improvise une danse de la joie devant son écran*
Bah alors, j'ai cru que tu avais disparu à jamais :D
(la prochaine fois, ok, je pense à utiliser mon téléphone...)