lundi 31 août 2009

Le chevalier errant suivi de l’épée lige – George R. R. Martin


Ou les Préludes au Trône de Fer, pour ceux qui préfèrent les sous-titres. Ce qui est bien avec les hasards de la vie, c’est que j’ai failli acquérir d’occasion les premiers tomes du Trône de Fer à maintes reprises, sans jamais me décider.

Et évidemment le Cercle d’Atuan dissimulant pour moitié une secte d’adorateurs de G. R. R. Martin (y’a aussi quelques mordues d’Harry Potter mais ça c’est normal, où irait le monde sinon ?), il fallait bien qu’on se penche sur ce recueil de deux nouvelles pour le mois d’août.


Le chevalier errant et l’épée lige sont deux nouvelles originellement écrites pour les recueils Légendes (et Légendes de la Fantasy pour la 2e série) de Silverberg. Il s’agit de deux anthologies de nouvelles sur les cycles « célèbres » de la Fantasy, qui propose pour chaque univers une petite intro explicative et une nouvelle.


On y trouve donc en vrac du Anne McCaffrey pour les Dragons de Pern, du Robin Hobb pour l’Assassin Royal, du Stephen King pour le Pistolero, un Neil Gaiman, un pour American Gods (qui est pas franchement un cycle à proprement parlé menfin), etc.

Et entre les deux volumes, on trouve deux nouvelles se passant dans l’univers du Trône de Fer, que Pygmalion s’est fait une joie de rééditer en un ouvrage histoire de bien appâter le fan moyen, à l’image de Retour au Pays pour Robin Hobb et Dette d’os pour Goodkind. Vous l'aurez compris, ça m'exaspère ^^.

Bref revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chevaliers.


Le Chevalier Errant, comme l’Epée Lige, sont deux nouvelles qui se situent dans l’univers du Trône de Fer. Pour ce que j’ai pu en appréhender, c’est un monde médiéval sans magie, avec une famille royale qui ferait rougir de honte un jeu de sept familles, pas mal d’histoires de politique, et une carte des territoires qui ressemble étrangement aux deux Amériques (c’est intéressant car peu courant).


L’histoire, dans le Chevalier Errant, est celle de Dunk, ou comme il se fait appeler, Ser Duncan le Grand. Longtemps écuyer d’un chevalier errant, il décide, à la mort de celui-ci, de poursuivre une belle carrière de chevalier, en commençant notamment par s’engager dans un tournoi.

Ce qui n’est pas une chose facile quand on est un chevalier errant inconnu, sans un sou et que personne ne connait… Ainsi commence donc l’histoire, qui prend assez vite un tour imprévu que je vous laisse découvrir.


L’Epée Lige revient sur le cas de Dunk et de son écuyer. Un an plus tard et au service d’un seigneur dont je n’ai pas trouvé le lieu de résidence sur la carte (damned !), il plonge jusqu’au coup dans un problème d’approvisionnement d’eau qui menace de dégénérer en guerre rangée entre voisins.


Je ne suis pas mécontente de cette lecture du mois. Même si je ne vais pas me jeter sur le Trône de Fer dans la première bibliothèque qui passe, je pense que j’y jetterais un œil un jour.

Tout particulièrement dans le Chevalier Errant, G. R. R. Martin dresse en quelques pages une quantité de portraits de personnages plutôt chouette. Il y a les plus importants bien sûr : Dunk, rare « vrai » chevalier à respecter les principes de la chevalerie ; l’Œuf, qui n’a pas la langue dans sa poche, et tous les autres, joueurs de marionnettes, forgerons, princes ou seigneurs.

C’est un peu dommage que la taille des récits ne laisse pas le temps d’en voir plus d’eux, mais bon c’est des nouvelles, pas des romans.

Autre point intéressant, c’est la qualité des dialogues qui sont vraiment bien écrits, avec des répliques acérées comme des couteaux qui ont tendance à fuser comme des boulets de canon. En comparaison, le reste du texte fait un peu pâle figure.

Enfin, sur une aussi petite l’échelle (à 100/120 pages la nouvelle), les intrigues se payent le luxe d’être retorses et riches en surprises, alors qu’elles tiendraient très bien la route sous une forme linéaire déjà.

Par contre, ce qui est un peu dommage (enfin ça dépend du point de vue), c’est que l’univers du Trône de Fer est assez complexe : une famille royale à tiroir, des noms de domaines et de seigneurs qui pleuvent de partout, et des liens compliqués entre tout ça. Le tout est très mal présenté, voir pas du tout, dans les nouvelles, et on nage souvent dans la plus grande perplexité dans certains passages.

C’est de toute évidence des clins d’œil laissés là pour les connaisseurs, mais parfois ils s’accumulent un peu trop pour la pauvre novice que je suis.

Ceci dit c’est un peu le défaut des nouvelles de Légendes. Je pense qu’elles sont plus destinées aux fans qu’aux nouveaux lecteurs (même si elles peuvent donner envie de lire), parce qu’elles s’amusent plus souvent à parler d’un à coté, d’un point de détail d’un univers.

Menfin, si ces nouvelles sont à moitié représentatives du Trône de Fer, et bien ça m’a l’air d’une série intéressante.

3 commentaires:

  1. Je confirme que ces deux novella sont bien plus destinées aux lecteurs déjà mordu du Trône de Fer qu'à ceux qui souhaites ainsi découvrir la saga. Quelque chose qui ne m'était pas apparu auparavant, mais qui semble être le cas à la lecture des premières impressions de certains petits camarades. Je te confirme aussi qu'avec les véritables pavés de VO Martin s'en donne à coeur joie pour développer ces intrigues, ces décors et ces personnages

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  2. Je me méfie comme la peste des bouquins dont on parle beaucoup et en beaucoup de bien. Mais on me rabâchait "c'est culte".
    Bon, soit.
    J'ai ouvert le premier tome un peu à reculons. Et j'ai filé acheté les autres é_è Bon, je suis une médiéviste fondue (en plus d'une fantaisiste), donc j'apprécie le côté très réel (en plus, il a fait des scénarios et romans historiques).

    Au début, on se perd un peu dans les noms et tout (surtout que certains ont 5 surnoms, d'autres se ressemblent), on change de point de vue tout le temps... Et on s'y fait, on s'attache. Les personnages, au premier abord assez manichéens, prennent du relief (avec le nombres de tomes, il vaudrait mieux !). Et toi qui aime les gros pavés, ils les sortent en "Intégrale" (ou les vrais découpages !).

    Enfin, si il faut, je suis vraiment à la bourre, tu as déjà lu et je passe pour une neuneu T_T

    Et sinon, je suppose que tu suis l'actualité sur Elbakin, mais sait-on jamais : HBO l'adapte en série, le premier épisode sort le 17 avril aux USA ! M. Martin en a l'air assez satisfait et les 14 premières minutes offertes par HBO sont... bah disons que je ne tiens plus en place en attendant le 17 :/

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  3. Non non tu n'es pas à la bourre, je n'ai toujours pas attaqué la "vraie" série. J'avoue que j'ai un peu de mal avec la fantasy pure et dure ces temps-ci, et puis j'ai pas trop envie de me lancer dans une énorme série qui n'est pas fini non plus xD. Bref je vais attendre un peu, je me réserve ça pour une autre période ^^
    Je jetterais ptêtre un oeil à la série télé en attendant, si je trouve un créneau entre deux Doctor Who :P

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