lundi 10 novembre 2008

Stargate SG1 – Saisons 9&10



Entre deux épisodes de Merlin, il fallait bien que je m’occupe, et du coup je me suis retournée vers une autre interprétation de Merlin, comprenez les deux dernières saisons de Stargate SG1. avec la diffusion en France plus que chaotique, j’avais trop eu l’occasion d’y regarder, et le peu que j’en ai vu à l’époque m’a plus donné envie de dormir que de m’y intéresser (en fait je trouvais qu’Atlantis se défendait mieux, c’est dire…).

Il faut dire, aussi, que les changements sont nombreux dans ces saisons là. Après une saison 8 qui offrait une très belle conclusion de série (ah Moebius…), la saison 9 prenait un tournant assez différent : exit Jack O’Neill, presque exit Sam Carter pour la moitié des épisodes, exit les bons vieux ennemis traditionnels (sauf Baal… ah Baal), et exit les mythologies greco-sumero-asiato-égyptiennes.

A la place, on récupère un nouveau héros (Cameron Mitchell, no comment), une voleuse en voie de reconversion (Vala), des nouveaux méchants plus terribles que jamais (les Oris), et une mythologie plutôt celto-arthurienne, avec son Merlin de rigueur. Le résultat est assez mitigé à mon avis. La saison 9 n’est pas affreusement mauvaise à regarder, la trame de fond est même plutôt bonne, mais coté personnages ça pêche un peu.

C’est surtout Cameron Mitchell qui me pose problème. Parachuté là pour remplacer O’Neill (ce qui je l’admet, est tout sauf facile), il a par moment le parfait profil d’un Gary Stu (le Mary Sue masculin cf fanfiction mode d’emploi pour les ignares) : pilote émérite, combattant qui s’en sort toujours malgré ses bobos, une méchante tendance à partir en solo pour sauver le monde (et y parvenir en plus), et un coté limite fanboy de SG1 sur les bords.

Heureusement il a de l’humour (plus décalé que celui d’O’Neill), quelques bons moments plein de sagesse, quelques poncifs rigolos (« Ma grand-mère disait toujours »), du coup ça passe, mais au bout de trois épisodes d’affilé où il joue le héros, on a parfois envie de lui coller des baffes.

Bon après, quand Mitchell n’est pas là, Daniel s’en sort plutôt bien. Il est vrai que ses multiples aventures lui donnent la possibilité d’avoir un rôle plus qu’important dans ces deux saisons, et ça ne rate pas, oscillant entre l’archéologie, la diplomatie et j’en passe des meilleurs, avec une tournure franchement fantasy sur les bords (normal avec Merlin). Et il faut reconnaître que ses échanges avec Vala sont funs… ou émouvants, selon les passages.

En parlant de ça, Vala est la bonne surprise de ces saisons. Autant elle ne m’avait pas trop marqué dans sa micro-apparition auparavant, autant là elle acquiert la dimension d’un vrai personnage, complexe qui plus est. Cet espèce de Han Solo au féminin, avec tout ce que ça peut impliquer en terme de culot, est très drôle, mais transporte aussi un bagage sérieux (sa fille notamment). Elle est donc loin d’être unidimensionnelle et passe très bien au long des épisodes.

Teal’c reste fidèle à lui-même. Il est un peu bloqué au début par toute cette histoire de nation jaffa, mais finit par s’en sortir pour redevenir le bon vieux membre de SG1, avec ses sages conseils, ses « indeed », ses « découvertes » de la culture terrienne, et son humour pince-sans-rire.

Finalement, c’est Sam qui pâtit le plus de ces nouvelles saisons. Son rôle s’est réduit au réparateur ultime qui se balade partout avec son établi spatio-bricolo (euh pardon… son ordinateur) pour réparer le premier vaisseau venu. Il est extrêmement rare qu’elle fasse autre chose, et pendant que Teal’c et Cameron massacrent tout ce qui bouge, et que Daniel et Vala s’attirent des ennuis, elle pianote seule sur son PC… bref pas le rôle le plus intéressant de la Terre, comme si les scénaristes savaient pas quoi faire d’elle (et bon évidemment comme c’est mon personnage favori avec O’Neill, je vous laisse imaginer comme c’est frustrant).

Mais bon, Stargate, ce n’est pas que ses personnages mais aussi son scénario. Alors que les premières saisons faisaient un peu bric-à-brac dans la trame globale (genre « à bas les goa’uld et basta »), cette saisons-là essaye vraiment d’amener une trame forte qui tiendra l’ensemble des épisodes, à savoir les Ori, Anciens du coté obscur, très porté sur le religieux qui envoient leurs fanatiques dans la galaxie.

Ca marche plutôt bien au début, avec une montée en puissance dans les premiers épisodes de la saison 9 assez stupéfiante, notamment avec quelques épisodes qui finissent plutôt mal, ce qui est assez troublant pour la série. Puis entre eux s’intercalent des épisodes annexes pas toujours très pertinents. Mais bon il y a de très bons épisodes sur tous les registres, du drôle au dramatique.

Vous avez sûrement entendu parler du fameux épisode 200 (un mythe à lui tout seul celui-là), mais les débuts et fins de saisons sont généralement assez prenants, de même que le traditionnel épisode double du milieu, et quelques perles au milieu de tout ça (réalités alternatives, crossover avec Atlantis, …).

Pour apprécier ça, il faut juste admettre le glissement de Stargate vers une espèce de StarTrek, comprenez par là qu’ils passent plus de temps dans des vaisseaux spatiaux qu’à passer la porte, et que la téléportation in-extremis est leur mot d’ordre (ça devient épuisant par moment ce principe). Et admettre en passant qu’entre le zak, le pistolet et le poing, visiblement, le troisième est le must, je ne rappelais pas qu’ils se battaient autant à mains nues avant.

Bref tout en apportant beaucoup de nouveautés, ces deux saisons ne sont pas non-plus une révélation. Elles tirent leur avantage d’un bon scénario de fond assez tragique, mais pêche un peu au niveau des personnages, c’est dommage. Ca n’en reste pas moins un très bon divertissement, bourré d’effets spéciaux (explosions en tout genre), et du pur Stargate dans tout ce que l’expression « mélange des genres » peut sous-entendre.

Pour la note de fin, je dirais que le gros point de positif de ces saisons est d’avoir réussi à développer un vrai méchant comme on en voit rarement, un de ceux dont on est très vite fan, je veux parler de Baal (méchant secondaire mais incontournable). J’étais sceptique au début, mais de mémoire, c’est le seul méchant qui est à la fois classe, intelligent, manipulateur, sarcastique, doté d’une très bonne rhétorique, et accessoirement un pur concentré de malignité (maintenant que j’y pense il a un petit coté Fantômas sur les bords). Et en plus il peut se permettre de mourir à la fin de chaque épisode et de revenir quand même sans avoir à trouver d’excuse, ce qui est quand même la classe absolue. Que demander de plus ?


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