lundi 22 décembre 2025

Dragon Age : d’Origins à Inquisition

Images des boîtes des jeux Dragon Age Origins, II et Inquisition

En 2024, j’ai rejoué à la trilogie Mass Effect. Assez logiquement, j’ai ensuite replongé dans son pendant fantasy, la série de jeux Dragon Age. Je me suis dit que cette fois-ci, ça serait la bonne, j’allais ENFIN jouer au troisième volet, Dragon Age Inquisition (sorti en 2014, on ne se moque pas). Et me voilà donc un an plus tard, parée à me lancer dans le quatrième volet, Dragon Age : The Veilguard. Enfin presque, on en reparlera… mais d’abord, petit tour d’horizon des premiers jeux !

Dragon Age : Origins

Capture d'écran du jeu : Ostagar, une cité en ruines

Le premier jeu de la série Dragon Age est sorti en 2009, soit deux ans après Mass Effect. Quand j’y ai joué en 2012, j’en ai un peu parlé sur mon blog mais je ne lui ai jamais consacré un vrai article, ce qui est une honte compte tenu du temps que j’ai passé dessus.

Dragon Age : Origins nous plonge dans un monde de fantasy original, Thedas, sur le point d’être bouleversé par l’imminence d’un nouvel Enclin, évènement récurrent où des tas de monstres sordides sortent des sous-sols pour tout détruire (je vous épargne toute l’histoire derrière, ou plutôt je vous laisse la découvrir), sauf s’ils sont repoussés par les Gardes des Ombres… et justement, le personnage que vous incarnez va devenir une nouvelle recrue de cet ordre mystérieux (et sombre bien sûr).

Dragon Age : Origins
doit son sous-titre à un concept sympathique : le jeu propose six origines différentes à notre héros (en fonction de sa race et de sa classe), si bien que selon nos choix lors de la création de notre personnage, l’histoire ne commence pas du tout pareil, et l’impact peut-être plus ou moins important sur la trame principale.

C’est un concept que j’avais beaucoup aimé parce que selon l’origine qu’on choisit, on n’arrive clairement pas au début de l’histoire principale dans le même esprit. Pour ma part j’ai toujours eu un faible pour l’elfe citadine (j’ai eu la bonne idée de la tester en premier et je m’en suis jamais remise je crois) et le nain noble.

La suite de l’histoire est assez classique, on retombe assez vite dans le schéma de pas mal de vieux RPG Bioware : un début d’intrigue assez cadré puis quatre grandes zones à visiter dans l’ordre qu’on veut avant de revenir à un final un peu plus linéaire.

Des engeances, des monstres vilains pas beaux du jeu

J’ai trouvé très plaisant de refaire ce jeu. Je suis toujours surprise d’à quel point il est confortable pour moi, mais je pense que c’est parce qu'il ressemble tellement à un Baldur's Gate passé en 3D que ça passe tout seul niveau prise en main.

C’est un jeu qui a un peu vieilli cependant : il ne tourne plus aussi bien sur les ordinateurs récents et je trouve que l’absence de voix du personnage principal se fait sentir dans les dialogues assez bavards (ce qui semble presque absurde quand on sort d’un Mass Effect). Et ne parlons pas de ces scènes de sexe tellement gênantes et absurdes d’un autre temps...

Heureusement il existe plein de mods pour fixer les bugs résiduels et améliorer l’expérience. Personnellement je n’envisage même plus une partie sans le mod qui permet d’avoir en permanence mon toutou favori à mes côtés.

Mais ces aléas techniques laissés de côté, l’histoire fonctionne bien. Dragon Age : Origins se démarque par son ton horrifique assez soutenu (certaines séquences sont glauques ou glaçantes voire les deux) et j’apprécie que la résolution des quêtes se fasse tout en nuances de gris.

Il y a pas mal de cas où il est difficile de faire un choix lorsqu’on pèse entre la morale et le pragmatisme. Je pense notamment à toute la partie chez les Nains, qui reste pour moi un grand moment de jeu, autant pour l’exploration des sous-sols que pour les interrogations politiques.

C’est d’ailleurs l’une des plus grandes réussites de ce jeu : avoir réussi à développer correctement les Nains et leur histoire pour les sortir un peu des clichés habituels. Même chose pour les elfes d’ailleurs, loin des superbes créatures qu’on a l’habitude de croiser dans les univers de fantasy.

Et puis jeu Bioware oblige, on a le droit à une jolie galerie de personnages, notamment tous nos compagnons de quête. On s’amuse beaucoup à les voir discuter entre eux ou se disputer, et je me suis beaucoup amusée à voir comment mon regard avait évolué en dix ans : certains qui me parlaient assez peu auparavant ont maintenant ma sympathie, et parfois vice-versa.

Vue du jeu : un lac avec une grande tour (le cercle des mages) au loin

Dragon Age : Origins a eu droit à une extension et à un petit paquet de DLC, qui sont je pense maintenant tous inclus dans la version vendue (enfin j’espère).

L’extension Awakenings est très sympathique, avec un ton un peu différent, plus léger je trouve et une volonté de prolonger l’univers. Il me semble nécessaire d’y jouer avant d’attaquer Dragon Age II, même s’il faut supporter ses nombreux bugs (merci les mods pour régler certains d’entre eux). Avec le recul je trouve d’ailleurs assez marrant de voir à quel point on trouve en germe dans cette extension pas mal de mécaniques de jeux qui seront développées dans Inquisition.

Côté DLC, il y a de tout, de l’histoire inédite déconnectée de l’intrigue principale (y compris une fin alternative jouée du côté des « méchants ») à la quête additionnelle en passant par l’ajout de nouveaux objets. Certains proposent des bonus sympathiques, notamment celui qui permet de recruter un compagnon assez particulier, Shale. Avec le recul, à part The Witch Hunt, les autres ont cependant assez peu d’impact sur la suite de l’histoire.

Dragon Age II

Hawke, l'héroïne du jeu, et sa soeur, au tout début (et couvertes de sang bien sûr !)

J’ai mis très longtemps à jouer à Dragon Age II, principalement en raison de tous les mauvais retours que j’avais entendu à son sujet (je l’ai acquis pour 2 euros, ce qui en dit long sur son succès). Le jeu est sorti en 2011, soit à peine deux ans après le premier opus, forcément ça sent le jeu développé à la va-vite.

Et Dragon Age II est un jeu rushé. Cela se voit dans sa courte durée de vie : si on s’attarde pas sur l’ensemble des quêtes secondaires il se termine largement en moins de 30 heures. Cela se perçoit aussi dans la réutilisation à outrance des différentes cartes mais… je dois dire que je l’aime bien, parce qu’avec de telles contraintes, il arrive à tirer son épingle du jeu.

Pas le temps de multiplier les origines ? Alors on n’en créé qu’une seule, mais on la soigne. Ainsi, on hérite d’un héros, Hawke, à peine personnalisable (on choisit son genre, sa classe et son apparence physique), mais son histoire est très développée et solide. Cela semble un peu frustrant au début, mais on comprend assez vite l’intérêt du procédé, d’autant plus qu’on hérite en passant d’un héros qui a enfin une voix (ce qui rend les dialogues nettement plus vivants).

Pas le temps de créer de multiples zones ? Alors on joue sur le facteur temps au lieu de jouer sur l'espace : ainsi l’histoire se déroule pratiquement uniquement dans la ville de Kirkwall et dans ses alentours, mais elle s’étale sur plusieurs années, avec des ellipses, et on voit la ville de Kirkwall évoluer ainsi que ses habitants. Les quêtes s’étalent ainsi, on laisse un problème en suspens pour le reprendre plusieurs années plus tard.

Vue du jeu, un groupe de personnages au sommet d'une montagne

De par ce choix, les compagnons semblent moins accrochés au héros ou à l’héroïne. Ils ont chacun leur demeure/planque et on a l’impression qu’ils ont une vie à côté. Et les liens d’amitié (ou de rivalité) qui se tissent semblent plus crédibles car cela ne se fait pas sur trois jours.

Le résultat est un jeu dans lequel on s’implique plus, et tant pis si on visite toujours les mêmes grottes et si les combats sont un peu répétitifs parfois (bien qu’assez fluides). L’histoire est intéressante, avec des quêtes qui s’étalent parfois dans le temps, des véritables drames personnels et des dilemmes pas toujours faciles à trancher, d’autant plus que vos compagnons sont très impliqués dans l’intrigue.

Et puis je dois avouer que c’est agréable d’avoir un RPG à petite échelle où on sait qu’on ne part pas pour 150 heures dont la moitié à courir après des morceaux de cailloux (oui je vous tease un peu Inquisition là…).

Bref j’ai passé un chouette moment avec Dragon Age II. Il n’est pas exempt de défauts, mais j’arrive facilement à passer outre, d’autant plus que l’intrigue est intéressante. Il n’y a que l’acte 3 qui semble un peu court, mais si on cale les deux DLC à ce moment-là il y a de quoi s’occuper.

En parlant d’eux j’ai d‘ailleurs beaucoup apprécié Legacy, qui est un authentique donjon à explorer et qui semble indispensable avant de se lancer dans Inquisition. Mark of the Assassin me semble moins essentiel mais il offre quelques séquences qui changent un peu (notamment toute une phase d’infiltration).

Et bien sûr, Dragon Age II ne serait rien sans Varric, autant dire que j’étais fort contente de savoir qu’on le reverrait dans Inquisition. D’ailleurs, à ce sujet…

Dragon Age Inquisition

Vue du jeu : une des fresques de Skyhold qui raconte les grands évènements du jeu

Sorti en 2014, Dragon Age Inquisition se déroule quatre ans après le précédent jeu, alors que le conflit entre mages et templiers est à son paroxysme. Le jeu démarre sur une explosion, ce qui a le mérite de mettre tout de suite dans l’ambiance (je spoile rien, ça arrive en cliquant sur le bouton « nouvelle partie » !).

Votre personnage principal se révèle être le seul survivant de la dite explosion qui a ouverte une énorme faille vers le monde des esprits. D’abord prisonnier, vous vous retrouvez assez rapidement à combattre des démons et à donner un coup de main à ce qui va devenir l’Inquisition, une structure chargée de remettre de l’ordre dans tout ça.

Ce que je trouve intéressant quand on arrive à Inquisition, c’est de voir à quel point ces trois jeux Dragon Age sont très différents, bien qu’ils partagent un même univers.

D’ailleurs si on peut transférer ses choix d’un jeu à l’autre (via l’import de sauvegarde dans Dragon Age II puis en paramétrant son histoire du monde dans Dragon Age Keep pour Inquisition), l’impact est assez faible comparé à ce que ça peut être dans Mass Effect

Et je dois dire que ça a un côté assez libérateur. Cela invite à jouer sur les variables juste par curiosité, vu qu’on sait que l’impact est assez minime dans Inquisition, au-delà de quelques lignes de dialogues et du remplacement d’un personnage par un autre.

Les jeux se déroulent également dans des zones géographiques différentes (même si on revisite certains lieux d’Origins) ce qui fait qu’on n’a jamais d’impression de recyclage, d’autant plus que l’univers s’est grandement enrichi au fil du temps. Alors qu’on aurait pu nous vendre des Gardes des ombres pendant 3 jeux…

Vue du jeu : un paysage escarpé avec vue sur un lac 

Ceci dit, je ne vous cache pas que Dragon Age Inquisition et moi, ça n’a pas été une grande histoire d’amour tout de suite.

Déjà j’ai galéré (et je galère toujours un peu) à prendre en main les combats. Toute ma vie j’ai joué à des RPG où on cliquait sur sa cible pendant les combats et où votre personnage se débrouillait tout seul ensuite. Là il faut rester en permanence sur la touche pour attaquer, il faut suivre vos cibles quand elles bougent et je dois dire que ça m’a bien saoulé !

(oui je suis une feignasse dans les combats, d’ailleurs j’ai fait tout le jeu en mode facile la première fois, comme ça des fois je laissai le reste de l’équipe taper pendant que je « supervisais »).

L’autre chose qui m’a perdue, c’est le côté open world. Inquisition n’est pas réellement un monde ouvert mais les zones de jeu sont immenses et la quête principale pas si longue que ça. Une bonne partie du jeu est donc consacrée à l’exploration et aux quêtes secondaires.

Je peux tout à fait comprendre l’intérêt qu’on trouve à cela, sauf que j’ai trouvé tout cet aspect un peu creux, entre les nombreuses quêtes qui consistent à ramasser une lettre à un point A pour aller à un point B combattre un monstre (zéro interaction humaine) et les collections de trucs à ramasser.

Au début c’est rigolo, mais au bout de 15e saut raté pour aller récupérer un éclat (jusqu’à que je découvre que si on utilisait sa monture c’était plus facile, ce qui donne des moments ridicules où j’appelais mon cheval sur une minuscule corniche juste pour sauter!), il y a de quoi devenir chèvre. Sans parler des bouteilles, des chansons, des astrariums, des mosaïques et je suis sûre que j’en oublie en route.

Vue du jeu : dans une grotte, une faille qu'il va falloir fermer

Alors oui j’aurais pu ignorer complètement cet aspect, mais une fois que j’avais mis le nez dedans mon caractère complétionniste ne pouvait pas décemment m’arrêter à mi-chemin. Mais promis, juré, je ne remettrais plus jamais les pieds dans cette oasis de l’enfer avec ses éclats maudits !

Ceci dit pour modérer un peu cet avis, j’ai joué de malchance en début de partie : lorsque le prologue se termine, j’ai eu la bonne idée de vouloir faire le tour de la première zone de jeu avant de poursuivre l’intrigue principale (c’est vraiment l’erreur à ne pas commettre), et j’ai d’autant plus ramé que je n’avais pas compris comment fonctionnait le déplacement rapide.

Mais quand même, le contenu secondaire est parfois un peu pauvre. Je comprends tout à fait le vide de certaines zones qui a du sens du point de vue du lieu (châteaux hantés à l’abandon, déserts) mais il m’a vraiment manqué quelques personnages pour meubler ici et là.

J’ai persévéré néanmoins parce que l’histoire principale est tout de même très intéressante, d’autant plus que même si le jeu n’offre pas forcément des millions de choix, il propose de la nuance : on peut ainsi jouer à l’élu qui se sent chargé d’une mission divine comme au héros malgré lui.

Inquisition est aussi un jeu très vivant : on a nos compagnons bien sûr (belle galerie comme toujours), auxquels il faut ajouter nos conseillers et tout l’entourage plus ou moins bavard de notre forteresse. C’est toujours très sympa entre deux expéditions de faire le tour de son chez soi et de parler à tout le monde, ce qui débloque des petites quêtes ou des missions (et de lire des fanfictions sur eux après bien sûr !)

Vue du jeu : vaste étendue de désert la nuit, avec une lune énorme qui surplombe le tout

Les missions sont un autre aspect que j’ai bien aimé. Ce sont en fait des actions menées par l’Inquisition, pour lesquelles on se contente de choisir qui on envoie (les diplomates, les espions ou les gros bourrins pour faire simple) et qui se déroulent pendant le temps de jeu (et même quand le jeu ne tourne pas, ce qui permet de voir le résultat quand on relance le jeu le lendemain). C’est chouette, cela permet d’étendre l’univers et de rappeler que l’Inquisition ne se limite pas à quatre gugusses qui parcourent le pays pour résoudre les problèmes de tout le monde (contrairement à Origins).

Et je ne vous ai pas encore parlé de la forge et de la personnalisation des objets. D’habitude c’est un aspect qui m’attire assez peu mais je dois avouer que là le système est plutôt plaisant, et surtout ça rend très bien visuellement. J’aime beaucoup le fait qu’on puisse teindre les armures si on supporte pas l’affreux tissu à carreaux qui offre pourtant des bonus intéressants.

Vous l’aurez compris, malgré toutes mes râleries, j’ai beaucoup aimé replongé dans l’univers de Dragon Age, au point qu’une fois ma partie terminée, j’en ai relancé une aussitôt. D’une part pour tester les choix alternatifs, mais aussi pour m’offrir une meilleure expérience en ignorant royalement certaines quêtes secondaires. Et je dois dire que cette deuxième partie où je maîtrise mieux le système de manière générale et où je m'acharne moins sur certains trucs à ramasser est nettement plus agréable !

Une des nombreuses et superbes cartes de tarots qui apparaissent dans le jeu

Un petit mot sur les DLC pour finir : ils sont au nombre de trois, et j’aime bien le fait que chacun vienne étendre le jeu tout en proposant une expérience très différente.

Jaws of Hakkon propose une nouvelle zone à explorer dans les montagnes des barbares (pardon des Avaars) avec une quête principale et quelques petites quêtes secondaires, j’ai trouvé l’endroit très joli et le lore développé est fort intéressant.

The Descent est plus linéaire puisque le titre correspond au contenu : une longue descente dans les sous-sols. C’est l’occasion de renouer avec l’ambiance du 1er jeu, jusqu’au moment où on s’intéresse à l’histoire des nains et ma foi, je suis curieuse de l’impact des découvertes sur la suite…

Trespasser est par certains côtés l’équivalent du DLC Citadelle de Mass Effect 3, tout en jouant le rôle d’épilogue du jeu. Il se déroule deux ans après la fin du jeu, on retrouve tous nos compagnons pour une ultime aventure. J’ai beaucoup apprécié ce DLC, certes très linéaire mais fort intense. Et accessoirement sa BO est superbe.

En conclusion...

J’ai failli me lancer dans une grande analyse comparative, mais comme je manque de temps pour cela je me contenterais de dire c’était fort chouette de rejouer à Dragon Age : Origins et à Dragon Age II. Quant à Dragon Age : Inquisition, je dois avouer que malgré mes galères du début, je me suis bien habituée au jeu et que je dirais même que je m'éclate dans ma deuxième partie. 

À la base je n’avais pas prévu d’y rejouer, je voulais continuer sur ma lancée avec Dragon Age : The Veilguard. Je l’ai effectivement fait… pendant dix minutes. Après quoi j’ai eu du mal à passer le cap du changement de graphismes (même si Inquisition est superbe visuellement, y’a dix ans d’écart entre les deux jeux et ça se sent), alors pour le moment je préfère continuer à vivre un peu dans Inquisition avant de passer à la suite… ce qui n’est peut-être pas un mal vu la taille de cet article !

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