Cela me fait une certaine peine après toutes ces années à écrire des comptes rendus détaillés de chaque épisode de Doctor Who, de repasser à un article pour la saison entière, mais le fait est que j’ai moins de choses à dire qu’avant. En souvenir du bon vieux temps, j’ai essayé de l’écrire au fil de l’eau afin d’avoir mes impressions au fur et à mesure. Forcément, il y aura des spoilers, surtout sur la fin...
1. The Robot Revolution
Ce premier épisode de saison propose la traditionnelle introduction d’un nouveau compagnon, une compagnonne ici puisqu’il s’agit de Miss Belinda Chandra, infirmière de son état, qui se retrouve embarquée par des robots en raison d’un certificat de possession d’une étoile qu’on lui a offert lorsqu’elle était plus jeune.
J’ai beaucoup aimé les prémices de cet épisode. Il y a un petit côté H2G2 dans l’absurdité de cette histoire de certificat, et j’ai adoré l’univers de space-opera très coloré proposé. J’ai trouvé intéressant que Belindra ne soit pas immédiatement sous le charme du Doctor, et qu’au contraire elle n’hésite pas à lui pointer du doigt ses travers.
Je suis cependant ressortie de cet épisode avec une pointe de déception car l’histoire ne sort pas trop des sentiers battus, et si l’idée de parler de masculinité toxique est complètement dans l’air du temps, j’ai trouvé que c’était traité trop rapidement et avec la subtilité d’un semi-remorque.

2. Lux
Ce deuxième épisode semble très lié au deuxième épisode de la saison précédente, puisque le Doctor se confronte à nouveau à un dieu du Panthéon, ici le dieu de la lumière, Lux, qui s'incarne sous la forme d'un personnage de dessin animé qui prend vie.
J'ai apprécié cet épisode qui prend un peu plus le temps de poser ses enjeux et qui s'amuse beaucoup avec l'idée d'être un personnage de dessin animé ou d'être projeté dans un film. Je retrouve là le Doctor Who un peu WTF que j'aime, avec le plaisir d'une fin qui ne fait pas forcément dans la défaite absolue du méchant (enfin disons que Lux est moins vaincu que libéré, mais dans le bon sens du terme, j'ai trouvé ça apaisant comme conclusion à la confrontation).
3. The Well
Cette fois-ci, on change de registre avec un épisode qui joue la carte du huis-clos (c’est même l’archétype de la base assiégée) et de l’horreur, j’ai l’impression qu’on n’y avait pas eu droit depuis un petit moment.
On ne peut pas dire que cet épisode renouvelle le genre, mais j’ai aimé retrouver ce registre dans Doctor Who, d’autant plus que c’est globalement l’histoire est bien mené, avec des personnages secondaires bien écrits et une ambiance inquiétante à souhait.
Le fait que ce soit la suite d’un ancien épisode est bien géré (d’autant plus que je ne me serais pas risquer à donner une suite au dit épisode) et ouvre des perspectives, même si comme j’ai pu le lire ailleurs, cela ôte de suite une certaine aura au monstre, au même titre que les anges pleureurs qui ont été trop utilisés par la suite.
4. Lucky Day
Comme dans la saison précédente, on a le droit à une épisode sans Doctor, comme au bon vieux temps. C’est l’occasion de ressortir Ruby du placard et de mettre en scène UNIT sans le Doctor.
C’est toujours un plaisir de voir Kate Stewart en action (c’est vraiment un personnage fantastique) et j’ai trouvé que l'épisode était globalement sympathique et très plaisant à le regarder (y’a un côté « bon vieux temps »)
Ceci dit, si l’épisode porte un message important (sur les complotistes, les fake news), je trouve qu’il ne l'exprime pas avec beaucoup de subtilité (c’est d’ailleurs un défaut récurrent sur ces derniers épisodes). Limite je me demande s’il ne fait pas le jeu de ce qu'il dénonce. Mais cela reste un épisode qui fonctionne bien.

5. The Story & the Engine
On est à mi-chemin de la saison, et je crois bien que cet épisode qui se déroule quasi entièrement dans un salon de coiffure à Lagos est un des épisodes les plus intéressants.
Déjà pour ce qu’il représente (une histoire de Doctor Who qui se déroule au Nigeria avec que des acteurs noirs, je pense que c’est une première) mais aussi pour la direction qu’il prend, avec son récit fait d’histoires et de mythologies qui s’entrelacent (à une époque j’aurais dit que ça me faisait penser à un certain auteur, et je suis bien contente de voir d’autres personnes explorer ce terrain de jeu à leur façon).
Bref c’est un très joli épisode qui fonctionne bien, et on a le droit à un caméo du Fugitive Doctor ce qui fait toujours plaisir.
6. The Interstellar Song Contest
J'ai bien aimé l'idée d’imaginer un concours Eurovision du futur, d’autant plus dans un épisode diffusé le soir de l'Eurovision, c'est Doctor Who par excellence. Ceci dit si visuellement c’est très chouette, et j’ai bien aimé les personnages secondaires (notamment le couple d’hommes où ils craquent tous les deux sur le Doctor c’est trop mignon).
Une partie de moi regrette cependant une écriture toujours un peu à la truelle : c'est toujours intéressant de montrer la part sombre du Doctor mais là ça sort presque de nulle part. Le final, forcément, est intriguant (mais il n’efface pas l’épisode en lui-même, ce qui est plutôt bon signe). Et le petit cameo de Susan était cool, à voir si ça s’arrête là.
7. Wish World
Cette première partie du final de saison démarre avec un concept alléchant, un monde souhait où le Docteur et Belindra se retrouvent à mener une parfaite vie de famille dans un univers qui ressemble plus à l’Amérique des années 50 qu’à notre époque (le tout imaginé par le Conrad de l’épisode 4), et où le doute n’est pas permis (enfin…). J’ai trouvé l’ensemble plaisant, avec pas mal de chouettes idées (le coup des tasses notamment).
Je me suis quand même demandée si c'était bien la peine d'encore aller chercher un ancien Time Lord (déjà qu'on a sorti la Rani du placard).
8. The Reality War
Ce dernier épisode a tout du final feu d’artifice typique de Russell T. Davies, on est pas déçu sur cet aspect-là avec quelques séquences spectaculaires, plein de monde qui fait son retour (sauf Susan et Rogue qui étaient dans le précédent) et pas mal de « ta gueule c’est magique/sonique/quantique ».
Globalement j’ai trouvé le spectacle plutôt chouette, et j’ai été surprise de voir que la Rani et Omega occupaient qu’une moitié de l’épisode, l’autre se concentrant sur la figure de Poppy.
Cela donne des séquences superbes (notamment quand le Doctor et Belindra plient la veste qui disparaît, quelle angoisse) mais je suis un peu perplexe sur la conclusion que cela offre au personnage de Belindra, qui n’aurait jamais vraiment pu trouver ses marques et qui se retrouve cantonnée dans un rôle de mère. C’est un peu comme si RTD n’avait pas su quoi faire d’elle, et si j’étais contente de revoir Ruby, je me demande si sa présence n’a pas un peu étouffé le développement de Belindra.
Je m’attendais à la régénération (il y avait des rumeurs) mais pas vraiment à l’apparition de Billie Piper. Vu que ça ne prend pas la forme habituelle, on peut imaginer un tour de passe-passe le temps de caster le/la nouvel(le) Doctor (mais ça serait bien de lever le pied sur le recyclage quand même!). Par contre j’ai été émue par la réapparition de la 13e Doctor, c’est chouette de la revoir et j’espère que ça ne sera pas la dernière fois.
À noter que j’ai vu passer quelques articles/vidéos sur le fait que la fin de l’épisode a été complètement retournée pour inclure la régénération du 15e Doctor (qui n’était pas prévue à la base), ce qui explique pas mal de choses (mais c’était pas une raison pour coincer Belindra dans un rôle de mère!).
Voilà pour cette saison 15 (ou 2 si on prend la nouvelle numérotation, ou 41 pour ceux qui comptent depuis 1963!). Au final à part le premier épisode que j’ai trouvé un peu décevant, c’était une chouette saison, portée par de belles ambiances et à peu près tout ce qu’on peut attendre de Doctor Who : du space-opera, de l’époque contemporaine, de l’effrayant… sans oublier de faire passer des messages en passant.
Certes l’écriture n’est pas sans défauts, que ce soit justement pour les dits messages parfois assénés à coup de masse (je sais pas si c’est l’époque qui veut ça mais j’ai souvenir de discours plus subtils) ou dans le développement du personnage de Belindra. Il est évident que les saisons de plus en plus courtes (8 épisodes et elle n’apparaît que dans sept d’entre eux) n’aident pas mais clairement elle méritait mieux (je crois que j’ai pas vraiment digéré sa conclusion en plus).
Ceci dit j’ai quand même passé de bons moments, et si la série ne m’émerveille plus autant qu’elle a pu le faire (mais pour le coup c’est peut-être moi qui vieillit aussi), je l’aime toujours pour son inventivité et sa capacité à se réinventer (même si comme beaucoup d’autres univers elle jour un peu trop la carte du recyclage nostalgique en ce moment).
Et Ncuti Gatwa a été un Doctor formidable <3.
C’est court deux saisons mais j’ai aimé cette incarnation très lumineuse et très énergique, avec son grand sourire et ses costumes sans cesse renouvelés. Je comprends qu’il ait envie de faire autre chose mais j’espère qu’on le reverra de temps en temps passer une tête dans le TARDIS…
Quant à la suite… et bien pour le moment rien a été annoncé, à part une mini-série, The War Between the Land and the Sea qui me m’enthousiasme pas plus que ça (mais des fois c’est justement ce genre de création qui se révèle le plus intéressant). Entre les rumeurs de pause et d’arrêt du partenariat avec Disney, ma foi, on verra bien. Au pire il me reste toujours les saisons classiques 7 à 26 à rattraper !
Infos utiles : la saison 2/15 de Doctor Who, se compose de 8 épisodes (plus l’épisode de Noël qui a été diffusé en 2024) d’une durée de 45 minutes à 1h10. Côté écriture Russell T Davies est toujours à la manœuvre sur la plupart des épisodes, mais quatre sont signés par d’autres scénaristes. Disponible sur Disney +.
Et en complément de visionnage, n’hésitez pas à jeter un œil sur YouTube aux making-of, soit en format court (Behind the Scene) ou façon Doctor Who Confidential (sauf que désormais ça s’appelle Doctor Who Unleashed), c’est toujours fascinant de voir l’envers du décor, les maquillages, les effets spéciaux et tout...
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Avec des robots vintage, une exploration d'une base abandonnée sur une planète et un concours d'Eurovision version galactique, si c'est pas du space-opera je ne sais ce qu'il vous faut ! |
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