vendredi 20 juin 2025

Le Retour du Roi (Le Seigneur des Anneaux 3) 🎧 – J.R.R. Tolkien

Couverture du livre audio Le Retour du Roi

Et bien me voilà de retour ! Après un voyage de presque 60 heures (70 si on ajoute Le Hobbit), je suis venue à bout de mon épopée en Terre du Milieu. C’était épique, c’était émouvant, c’était parfois drôle ou touchant lorsqu’on ne s’y attend pas, bref c’était grandiose !

Nous voilà donc arrivés au Retour du Roi, troisième partie où l’on assiste à la destruction de l’Anneau, et au… retour du roi. Mais plutôt dans l’autre sens puisqu’on commence à Minas Tirith, où l’on découvre la Cité avec Pippin tandis que Merry suit Theoden et qu’Aragorn prend un raccourci à sa façon via les Chemins des Morts.

Tout le monde finit par se retrouver lors d’une grande bataille, mais même quand on connaît l’histoire, difficile de ne pas se laisser prendre par le désespoir dans la Cité lorsque l’armée orc arrive, de s’inquiéter de voir le Rohan arriver à temps et d’avoir envie d’houspiller Denethor pour qu’il écoute Gandalf.

C’est fou parce que le livre V est le plus spectaculaire avec toutes ses chevauchées et ses batailles, et pourtant toutes les actions des héros ne visent qu’un seul objectif : attirer l’œil de l’Ennemi en dehors du Mordor et loin de Frodo.

Le porteur de l’Anneau n’est de son côté pas au bout de ses peines puisqu’il lui reste le Mordor à traverser. L’endroit est vraiment horrible, mais je m’étonne à la relecture de le trouver presque aussi richement décrit que le Gondor. Tolkien aurait pu ne pas s’embêter mais il a pensé au ravitaillement des troupes, à la topographie des lieux, aux différents types d’orcs et aux rivalités qui les animent. 

Et une fois la quête accomplie, la conclusion prend son temps, et ça c’est chouette : retrouvailles de la Fraternité, couronnement d’Aragorn et long voyage de retour jusqu’au Comté, non sans s’arrêter à Brie pour boucler la boucle.

Et d’ailleurs j’avais complètement oublié ce détail mais vous savez pourquoi Gandalf n’accompagne pas les Hobbits ? Parce qu’il va taper la conversation avec Tom Bombadil. Il dit même : 
« Je vais avoir une longue conversation une conversation comme je n’en ai pas eu de tout le temps que j’ai passé ici. C’est un amasseur de mousses, et j’ai été une pierre condamnée à rouler. Mais mes jours de roulement touchent à leur fin, et maintenant, nous aurons beaucoup à nous dire »
Cela amène un autre regard sur la saison 2 des Anneaux de pouvoir, d’un coup Bombadil semble une présence plus logique.

À part ça j’ai beaucoup été intéressée par Eowyn lors de cette relecture. Alors qu’elle ne parle même pas dans les Deux Tours, elle trouve ici une place de premier plan. Il est évidemment que le Seigneur des Anneaux ne brille pas par ses personnages féminins, mais Eowyn tout de même est extraordinaire. Coincée dans son rôle de femme, désespérée, qui a du mal à envisager l'idée de se détourner du combat. Certes elle finit par se ranger, elle et ses armes (on se dira qu’il y a pire que Faramir comme lot de consolation !) mais quel personnage, et Tolkien prend le temps pour la décrire (bien plus qu’Arwen qui ne reste qu’une ombre finalement).

L’autre personnage féminin que j’adore (mais c’est plus anecdotique) c’est Ioreth des Maisons de guérison : on nage en plein drame, tout le monde va mourir et elle déblatère sans fin au point de pousser Gandalf à bout. Et on la retrouve au couronnement toujours aussi bavarde, à proposer une forme de contrepoint à toute cette pompe et grandiosité.

C’est quelque chose que j’aime bien dans Le Seigneur des Anneaux, c’est une œuvre immense à de nombreux points de vue, mais l’auteur n’oublie jamais de se mettre à hauteur d’homme (ou de hobbit), ce qui permet des moments intimistes parfois très émouvants.

Et en parlant d’émotion, je crois que je me suis laissée happer par cette fin, dont j’avais oublié la douce amertume. Car si Le Seigneur des Anneaux est un récit sur la lutte du Bien contre le Mal, où le Mal est vaincu, c’est aussi un récit de changement d’époque et d’ère.

La fin de Sauron et le retour du Roi, c’est certes une victoire, mais cela marque aussi la fin du temps des Elfes, et on sent bien qu’avec leur départ, c’est toute la magie et les légendes d’antan qui s’en vont, et on ne peut qu’être triste. De même lorsqu’on voit partir Frodo, qui certes gagne une place à l’Ouest, mais uniquement parce qu’il ne pourra jamais guérir de ses maux en Terre du Milieu.

Puis viennent les appendices. Pour ceux qui se posent la question, le livre audio n’en propose que deux, l’appendice A (Les annales des rois) et l’appendice E (sur les langues). C’est plutôt judicieux parce que bien qu’il soit le plus intéressant pour en apprendre plus sur la Terre du Milieu, on perd vite le fil de l’appendice A à l’écoute en raison de l’énumération de trop nombreux noms, et j’aurais eu du mal à imaginer le lecteur déclamer les arbres généalogiques des Hobbits !

Voilà pour cette relecture du Seigneur des Anneaux, qui m’a fait grand plaisir. C’est vraiment une œuvre unique en son genre, et je comprends qu’elle continue à traverser les années et à inspirer les gens. Il y a l’univers incroyablement détaillé et le récit qui semble venu d’un temps lointain bien sûr.

Il y a aussi quelque chose d’assez universel dans cette œuvre : je le disais en relisant La Fraternité de l’Anneau, c’est incroyable à quel point il est facile de faire résonner ce livre avec notre monde actuel, alors qu’il a été publié il y a 70 ans. Et c’est aussi un livre qui fait du bien parce qu’il promeut le pacifisme (il n’y a pratiquement personne qui se lance dans le conflit de son plein gré), l’amitié, la capacité à surmonter les différences. 

Bref lisez Le Seigneur des Anneaux (surtout dans sa nouvelle traduction qui vraiment rend à merveille le rythme et le ton de la VO) ou écoutez le livre audio (parce que Thierry Janssen est un lecteur formidable), c’est que du bonheur !

Et oui je sais je pourrais logiquement enchaîner sur Le Silmarillion mais ma relecture est assez fraîche alors on va peut-être attendre un peu…

Infos utiles : Le Retour du Roi (The Return of the King) est un roman de J.R.R. Tolkien paru en VO en 1955. J’ai écouté la version audio éditée chez Audiolib en 2018, lue par Thierry Janssen, à partir de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon sortie en 2016. 19h13.

Pour compléter cet article, je vous renvoie aussi à ma relecture en VO en 2010, et à ma découverte de la nouvelle traduction en 2016.

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