L’épisode précédent n’était visiblement pas assez effrayant pour le Doctor et ses compagnons, puisque cette semaine ils décident de remonter aux sources de la littérature horrifique moderne en s’offrant un petit voyage au XIXe siècle. Spoilers, comme toujours.
Nous voilà donc sur les bords du lac Léman pendant un été sinistre, où la pluie n’en finit par de confiner un groupe de jeunes hommes et de jeunes femmes dans une villa où ils s’occupent en se racontant des histoires qui font peur.
Si vous connaissez vos classiques, vous avez une petite idée de où vous mettez les pieds. Si vous avez un doute, la présence d’une Madame Shelley devrait vous mettre la puce à l’oreille. Nous voilà donc présents pour assister à la naissance de Frankenstein. Et un peu comme pour Nikola Tesla, je m’étonne que Doctor Who n’ait jamais pensé à traiter le sujet auparavant.
(Après avoir écrit ça j’ai découvert que si, ça avait déjà été fait en aventure audio avec le 8e Docteur)
Évidemment, rien ne se passe comme prévu : alors que nos héros s’étonnent de voir Mary Shelley plus occupée à danser qu’à écrire, les phénomènes étranges qui se déroulent dans la villa vont transformer ce qui devait être une sympathique soirée en une bonne histoire horrifique.
En avant donc pour des portes qui claquent, des lumières qui s’éteignent, des pièces qui bouclent sur elles-mêmes et même une charmante main squelettique baladeuse. On a là un joli éventail de phénomènes paranormaux qui fonctionnent plutôt bien (mention spécial aux spectres que rencontre Graham !).
Tous ces phénomènes sont dus à une entité, le Cyberium, une sorte d’IA dépositaire de toute la connaissance des Cybermen qui est visiblement déterminée à ne pas être retrouvée, au point de transformer une villa en maison qui rend fou.
Le sujet est à peine évoqué mais pour ma part cela m’interroge beaucoup : comment cette entité est arrivée là ? Et surtout pourquoi n’avait-elle pas envie d’être retrouvée par un Cyberman ? (on a plutôt un bon esprit de corps généralement chez ces êtres-ci).
Une chose est sûre, l’avertissement de Jack Harkness n’avait rien d’une plaisanterie : voilà qu’un Cyberman se matérialise sur le lac pour récupérer le fameux Cyberium. Un Cyberman seul, pas très fini et non dénué d’émotions. Elle est un peu étrange cette nouvelle mouture des Cybermen, mais vu qu’on a affaire à un individu isolé, je demande à voir.
Une chose est sûre, il est plutôt flippant et déterminé. Ses nombreuses confrontations avec le Docteur sont intéressantes et donnent l’occasion de voir des aspects qu’on ne voit pas souvent du personnage. L’échange avec Mary Shelley est également chouette. On n’a aucun mal à imaginer que cela lui donne des idées, même si l’épisode se garde bien de faire de lourds sous-entendus à ce sujet.
La clé du mystère, c’est Percy Shelley qui a absorbé le Cyberium et qui se planquait à la cave depuis le début de la soirée. C’est lui que le Cyberman cherche pour récupérer ce qu’il veut, ce qui place le Docteur dans une terrible situation.
S’en suit un échange très réussi avec le Docteur et sa famille sur la valeur d’une vie. Je crois l’avoir déjà dit pour un épisode précédent mais cela me rassure que dans cette saison où les personnages secondaires sont parfois tués sans un regard en arrière, on prenne parfois le temps de s’arrêter sur cette question. Bon le procédé a ses limites quand on pense au sort de ces pauvres domestiques (qui visiblement n’ont pas un impact aussi important qu’un poète sur l’histoire du monde), mais tout de même.
J’aime également bien l’idée que ce Docteur plutôt amicale de manière générale prenne un ton un peu supérieur pour délivrer sa leçon de morale à ses compagnons. Là encore on ne la voit pas souvent sous un tel jour dans cette nouvelle incarnation.
Sans surprise, le Docteur est tout de même obligée au final de donner ce qu’il cherche au Cyberman. En même temps cela tombe à pic, on a justement besoin d’un enjeu pour la fin de cette saison !
Comme mise en bouche pour le grand final, The Haunting of Villa Diodati est un épisode plutôt intéressant, plein de promesses sur les défis et les démons intérieurs que va devoir affronter le Docteur en fin de saison.
En lui-même, l’épisode ne m’a par contre qu’à moitié enthousiasmée. Si l’ambiance est réussie, j’en attendais un peu plus de cette rencontre au sommet. À part Lord Byron, les autres personnages ne sont pas très développés, ce qui fait qu’on a du mal à s’attacher à eux ou à comprendre les dynamiques qui les animent quand on n’est pas expert en littérature du XIXe siècle. C’est vraiment le défaut récurrent de cette saison, et j’espère que ce point sera amélioré sur la prochaine saison.
Infos utiles : The Haunting of Villa Diodati est le huitième épisode de la saison 12 de Doctor Who. Scénario de Maxine Alderton. Réalisation de Emma Sullivan. Première diffusion en 2020. 50 minutes environ.
Je commençais gentiment à me désintéresser de cet épisode, un thriller horrifique pas trop pour moi, et paf, surprise, un Cybermen et un fil rouge. =O
RépondreSupprimer"Étonnant" le speech du Docteur, c'est sûrement le point le plus marquant de l'épisode.
@Baroona
SupprimerOui c'est bien, elle commence à faire de bons discours comme ses prédécesseurs ^^
Ah! enfin, un avis dans lequel tu es mitigée avec Dr Who!!!
RépondreSupprimer@Lutin82
SupprimerTu sais ce qu'on dit, qui aime bien châtie bien ^^
Tu m'as ferrée avec "littérature" et "XIXe", alors quand j'ai vu "lac Léman" j'ai couiné de bonheur :D
RépondreSupprimer@Alys
SupprimerIl y a aussi un excellent épisode avec Agatha Christie dans la saison 4. Et Dickens dans la saison 1. Moi je dis ça, je dis rien...
Je suis assez d'accord avec toi même si pour moi c'est toute la saison qui est mitigée, c'était agréable et surprenant ce discours. Pour le cyberium, c'est clair qu'un peu plus d'explications n'auraient pas été du luxe.
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerEt malheureusement on n'aura jamais tous les explications :(