mercredi 1 août 2018

The Unwritten : entre les lignes : tome 1 – Mike Carey & Peter Gross


Après deux volumes traduits en France chez Panini Comics en 2011, la série de comics The Unwritten a longtemps attendu qu’on s’intéresse à elle à nouveau. Urban Comics s'est enfin décidé à la sortir de ses cartons à la fin de l'année dernière. C’est donc l’occasion pour moi de dépoussiérer littéralement une vieille chronique pour vous en parler.

[La chronique originale est consultable ici. Les éléments obsolètes ont été rayés et les ajouts sont signalés en bleu, du coup si vous lisez cet article dans votre lecteur de flux RSS sans la mise en forme il est possible qu'il ne ressemble à rien, mille excuses]

Oui je sais, attaquer une nouvelle série de comics alors que mes étagères sont à l’agonie, en voilà une mauvaise résolution de janvier estivale. Mais figurez-vous que je suis en quête d’un nouvel appart (oui en quête, en région parisienne il vaut mieux avoir la foi et une excellente lettre de recommandation du roi Arthur pour trouver son bonheur), donc on va dire que je prends un peu d’avance sur de potentielles nouvelles étagères qu’il me reste un tout petit peu de place sur mes étagères et que cette série (terminée) ne compte que cinq volumes, alors ça devrait le faire (j'espère).

Et puis ça faisait un petit moment que ce titre m’intriguait. Il y avait eu ce très élogieux billet sur le blog d’Univers Marvel, et pour enfoncer le clou, une des émissions de Noël de Nolife en a parlé (oui c’était avant la fermeture de la chaîne), ce qui m’a remis le titre en tête alors que je passais en librairie. J’ai acheté le tome 1 pour tester, j’ai adoré, si bien que j’ai enchainé sur le 2 et… vous connaissez la chanson. J’ai attendu la suite pendant cinq ans. Du coup quand Urban Comics l’a rééditée, j’ai racheté le premier volume, qui regroupe les deux tomes édités chez Panini en 2011 et j’en ai profité pour me remettre dans l’ambiance avec une petite relecture.

Résumer The Unwritten est un exercice assez difficile (en fait non mais faut bien faire monter un peu la mayonnaise). L’histoire est celle de Tom Taylor, fils d’écrivain qui doit sa célébrité à son père, auteur des célèbres aventures de Tommy Taylor, un jeune sorcier (inspiré de son fils) qui avec ses amis Sue et Peter se retrouve régulièrement confronté au maléfique et éternel comte Ambrosio.

Toute ressemblance avec Harry Potter étant purement fortuite bien entendu, plus largement, c’est toute cette littérature jeunesse qui a proliféré à sa suite qui est évoquée, et ce pastiche volontairement exagéré vous tirera plus d’un sourire à la lecture (je me demande encore si le fait qu’un des méchants s’appelle Pullman est un choix délibéré).

Mais si on trouve de nombreux extraits des aventures de Tommy Taylor (toujours assez savoureux) au cours des pages, là n’est pas l’histoire principale. Tom (le fils de l’auteur, pas le personnage littéraire) est le héros, et on le découvre gagnant sa vie en dédicaçant les livres de son père (mystérieusement disparu) dans les festivals sous le nom de son personnage.

Cependant, une journaliste lance un pavé dans la mare à une conférence : Tom Taylor n’existerait pas et ne serait qu’un imposteur. Ajoutez à ça quelques étrangetés (des créatures qui semblent sorties des livres notamment), des fans qui virent franchement fanatiques en déclarant que Tom Taylor est LE Tommy Taylor, le verbe incarné et ainsi de suite, je vous laisse imaginer le beau bazar auquel est confronté le lecteur.

C’est d’ailleurs tellement compliqué qu’au bout de deux tomes, on n’a l’impression de ne toujours pas avoir dépassé l’introduction. Mais quelle introduction ! On ne s’ennuie pas un instant, l’enquête personnelle de Tom allant de rebondissement en rebondissement (il se retrouve bien vite dans les ennuis jusqu’au cou).

Là-dessus, comme je le disais plus haut, se greffe un bel hommage à la littérature. Outre de multiples références à la littérature anglo-saxonne (qu’on a soudain très envie de découvrir pour celles qu'on ne connait pas), ce comic interroge sur le pouvoir des histoires. Comment les gens les lisent, les vivent, les interprètent, les utilisent, les retravaillent…

Cela fait de ce comic un petit bijou d’intelligence, très proche de la série Sandman (rien de surprenant quand on sait que Mike Carey a travaillé sur Lucifer, série dérivée de Sandman et que Peter Gross a travaillé sur Lucifer et sur Books of Magic, une autre série lancée par Neil Gaiman). Un peu plus accessible que Sandman (le début est un peu plus clair), The Unwritten n’est pas forcément toujours facile à lire, mais il exerce une fascination assez incroyable (qui appelle à la relecture) que je vous invite vivement à découvrir.

En fait, seuls les dessins sont finalement assez peu remarquables (en comparaison de la complexité du scénario, ceci dit les extraits de livres sont drôlement bien rendus), mais ils sont largement compensés par des couvertures réalisées par Yuko Shimizu qui sont juste incroyables. (Et des fois on se relit cinq ans après et on réalise qu’on a dit de la merde !)

Je parle assez peu des dessins mais ils accompagnent très bien le texte, avec des changements de style et de typographie très chouettes pour les extraits de livre (cliquez ici pour avoir un petit aperçu). Quant aux couvertures réalisées par Yuko Shimizu, elles sont de toute beauté.

Si vous aimez les histoires qui brouillent les frontières entre littérature et réalité, vous devriez donc vous régaler avec ce premier tome de The Unwritten, plein de mystère mais qui nous promet de belles aventures en compagnie de Tommy Taylor. En plus il n’y a que cinq tomes et deux sont déjà sortis, j’ai donc bon espoir qu’on puisse lire la série complète cette fois-ci.

A noter que la nouvelle édition ne se contente pas de réunir les deux volumes de la précédente édition Panini, elle propose également quelques bonus sympathique (synopsis d’origine, croquis) et une traduction révisée (je m’en suis rendue compte en tombant sur une coquille, lol !).

D’autres avis : Boojum, DC Planet, L’Est républicain

[A bientôt pour le tome 2, que je serais obligée de vraiment chroniquer cette fois-ci !]

10 commentaires:

Baroona a dit…

Ouais ouais ouais... J'attendrai quand même que tout soit publié avant d'éventuellement me lancer. =P (même si je ne crois guère qu'ils apparaitront à la bibliothèque)
[Au passage, le principe de reprendre de "vieilles" chroniques en les mettant à jour est très sympa à lire, tu tiens un bon concept. =D]

Acr0 a dit…

J'aime cette chronique avec une mise à jour, je trouve ça marrant et dynamique. J'espère que cet aspect de lecture un peu compliquée. Par contre, je joue la sécurité, j'attendrai la complète parution de la série avant de me plonger dedans.

Tigger Lilly a dit…

Pareil que Baroona et Acr0, j'attendrais que tout soit sorti. Ca a l'air pas mal intriguant en tout cas.

shaya a dit…

Bon ben pour le coup moi je passe mon tour, ça a l'air très joli mais ça ne me tente pas du tout !

Alys a dit…

J'ai l'impression d'avoir déjà dit ça, mais mon Homme recommande aussi. :) (Et c'est très utile pour toi de le savoir, je sais, je sais.)

Vert a dit…

@Baroona
C'est une sage décision, on ne sait jamais (je crois que si la publication s'interrompt une fois encore je terminerai en VO !)

Vert a dit…

@Acr0
C'est plus sûr, d'ici là j'aurais le temps de chroniquer la suite j'espère ^^

Vert a dit…

Ca l'est ! Si c'était pas si compliqué de lire une BD le soir j'aurais déjà lu la suite je pense ^^

Vert a dit…

@Shaya
Même pas pour le pseudo Harry Potter ?

Vert a dit…

@Alys
Et il a raison !