J’avais pas mal entendu parler de La justice de l’ancillaire lors de sa sortie, à cause de la longue liste de prix l’accompagnant et de sa traduction qui faisait débat. J’avais noté dans un coin de ma tête de le lire un jour, et il est tombé à point nommé alors que je cherchais un livres mettant en scène une intelligence artificielle pour compléter ma participation au challenge SFFF&Diversité.
Je me suis donc embarqué dans le premier tome des Chroniques du Radch, une trilogie (à ce jour ?) de space-opera plutôt plaisante, avec quelques petites originalités qui font la différence.
Commençons déjà par présenter l’univers : le Radch est un empire galactique qui tire sa force de ses conquêtes militaires. Les populations annexées servent à entretenir son armée d’ancillaires, des soldats que rien n’arrête puisqu’il s’agit de corps humains contrôlés par des intelligences artificielles.
Outre sa politique d’annexion bien rôdé, le Radch se caractérise par son ambiance assez surannée. Le thé, les gants, les strates sociales et les bonnes manières sont de mises dans cet univers très codifié dont la devise pourrait être « justice, convenances et avantages ». Cependant tout ne ressemble pas à l’empire britannique du XIXe siècle, puisque la particularité de la culture radchaaï est d’ignorer complètement le genre.
Cela donne un effet particulier à la lecture puisque le féminin prime dans le texte (un peu à la façon des Chroniques du Pays des Mères). C’est assez déstabilisant, d’abord parce que la féminisation n’est pas poussée jusqu’au bout (au contraire des Chroniques du Pays des Mères, justement) et ensuite parce qu’on n’a très peu d’éléments qui permettent de connaître du coup le genre des personnages. Le (la ?) narrateur(-trice ?) le donne parfois mais ne s’attarde guère dessus, du coup on a vite fait d’oublier.
C’est un choix intéressant car une fois passée la frustration première (« non mais attends on dit une lieutenant mais c’est un homme ? Et elle c’est une elle ou une elle-il ? »), on se rend compte que ça n’a aucune importance. Même sans éléments de genre, on a suffisamment d’éléments pour différencier les personnages. Et si on finit (comme moi) par considérer que tout le casting est de genre féminin par défaut, ma foi cela reste une goutte d’eau dans l’océan d’une SF souvent très masculine.
Maintenant que le contexte est posé (quatre paragraphes quand même !), rencontrons notre narratrice (du coup moi aussi je féminise). Bien qu’elle se présente comme Breq, une voyageuse venue d’une contrée extérieure au Radch, il s’agit en fait de Un Esk, un ancien ancillaire du vaisseau de guerre le Justice de Toren, qui se retrouve soudainement seul suite à la disparition du vaisseau (et de son intelligence artificielle, donc).
On se perd un peu dans l’intrigue au début, car il faut appréhender l’univers, déjà complexe, tout en suivant une intrigue à cheval sur plusieurs époques et une narratrice qui a tendance à multiplier les points de vue : en effet en temps qu’IA, elle peut voir par les yeux de ses nombreux ancillaires, ce qui donne parfois d’étranges récits.
Petit à petit, on se prend cependant au jeu et on finit par se passionner par cette histoire riche en doubles et en parallèles, où les complots politiques peuvent vite prendre une tournure inattendue. Certes il ne se passe pas tellement de choses à l’échelle de ce premier tome, mais cela permet de se mettre dans le bain, et ce n’est de toute façon pas désagréable de profiter un d’un space-opera qui mise plus sur les discussions (et les salons de thés !) que sur l’action.
La justice de l’ancillaire est donc un chouette space-opera. Certes il ne révolutionne pas le genre (il a sans doute reçu trop de prix pour son propre bien, du coup on le surestime) mais il remplit parfaitement le cahier des charges et apporte son lot de particularités. Je lirais la suite avec plaisir, histoire d’avoir la suite des aventures de Un Esk.
Item 27 : Lire un livre dans lequel une IA ou des robots ont un rôle prépondérant
Une lecture chiante et chouette à la fois. Trop de prix lui ont nuit, et le texte est plus agréable en anglais, ou une langue non genrée.
RépondreSupprimerJ'attendais ton avis, et je le partgae.
J'ai eu à peu près le même ressenti que toi avec ce livre. Finalement la flopée de prix le dessert plus qu'autre chose car il reste sympathique à lire. J'espère que la suite te plaira tout autant.
RépondreSupprimerCa m'a l'air intéressant mais je crois que je vais passer mon temps : il y a trop d'autres livres qui attendent leur tour pour le moment !
RépondreSupprimer@lutin82
RépondreSupprimerPour ma part je suis bien contente que beaucoup de gens l'aient démonté avant que je le lise, du coup je l'ai bien mieux apprécié ^^
@BlackWolf
Je te dirais ça, il faut que je me la procure (le premier tome était empruntable en numérique mais pas le 2e hélas à la bibliothèque).
@Shaya
Je comprends tout à fait ! (c'est ton tour que tu passes je présume ? ^^)
Je n'avais pas vraiment accroché pour ma part... ça me dérangeait un peu au final de confondre un peu les personnages à cause du jeu sur le genre et je n'ai pas vraiment gardé de souvenir de l'intrigue :-/
RépondreSupprimerPar contre, je viens du coup de faire un 'petit' crochet par ton avis sur les Chroniques du Pays des Mères, et tu m'as convaincue, je vais tenter de le trouver ! :-)
Ooh ! Tu m'intrigues :) Je l'avais repéré il y a un moment déjà, mais n'avais jamais poussé plus loin... Il va falloir y remédier :)
RépondreSupprimerJ'ai essayé deux fois, mais j'ai lâché l'affaire à chaque fois : trop long à démarrer et surtout le choix de traduction m'a rendu la lecture trop pénible...
RépondreSupprimerMais bon, au moins vous êtes deux avec Elessar à avoir apprécier. :P Bon ok, j'exagère un peu... ;)
@Ksidraconis
RépondreSupprimerJe peux comprendre que ça dérange en effet. Et tu peux te jeter sur le Pays des Mères c'est très très bien !
@Bouchon des bois
Tu peux tenter ta chance, j'espère que tu feras partie des convaincus :)
@Lorhkan
Il parait que le tome 2 est un peu plus fluide (je te dirais ça, je ne te demande pas de le lire rassure toi :P)
[mode fanboy on]Ouiiiiiiiiiiii[mode fanboy off]
RépondreSupprimerHum, content de voir qu'il t'a plu aussi ! :D
@Elessar
RépondreSupprimerSeuls contre le reste du monde :D
Je ne pense pas te lire mais je voulais te dire que, au détour d'un autre blog, j'ai découvert que ce bouquin a été entamé (ou rédigé pour la première fois, je ne sais plus) au cours d'un NaNoWriMo, le marathon d'écriture du mois de novembre que je souhaitais faire cette année. Voilà. C'est indispensable de le savoir.
RépondreSupprimer@Alys
RépondreSupprimerSi tu dis "souhaitais" je présume que ça n'a pas été une grande réussite ? ^^
Oui lol. J'ai dû écrire 1 500 mots sur 50 000 :P :P
RépondreSupprimer@Alys
RépondreSupprimerC'est un début !