vendredi 3 décembre 2010

Scott Pilgrim vs. the World - Edgar Wright


Jamais film n’aura porté aussi bien son nom, parce qu’on pourrait presque croire que l’Univers entier s’est ligué contre lui. Imaginez un peu qu’il aurait dû sortir en juillet, le voilà enfin sur les écrans en décembre alors que le DVD est déjà sorti de l’autre côté de l’Atlantique. Et pour couronner le tout, projeté dans à peine trois salles à Paris, merci la concurrence de Harry Potter et de Raiponce.

Je sais que Scott Pilgrim vs. the World n’a pas si bien marché que ça aux USA, mais ce n’est pas une raison pour torpiller sa sortie en France, parce qu’à part les geeks acharnés et leur entourage (ce qui remplit bien la salle ceci dit), personne ne risque d’aller le voir, faute de le trouver à l’affiche !

Et pourtant… certes ce film ne plaira à tout le monde, mais après mes dernières séances bien fades où mes voisins ne supportaient plus mes sarcasmes au point de s’installer le plus loin possible de moi (n’est-ce pas Ely ? ^^), je suis fière de dire que je n’ai pas ouvert la bouche de toute la séance, sinon pour rigoler sincèrement. Ca faisait bien longtemps qu’un film ne m’avait pas autant captivé.

L’histoire reprend celle du comic Scott Pilgrim, à savoir l’histoire d’un gars de Toronto qui tombe follement amoureux d’une étrange jeune fille, Ramona Flowers, et qui se retrouve à affronter ses 7 ex-petits amis maléfiques lors de combats hautement épiques et improbables.

Je ne peux pas me prononcer sur les derniers tomes non parus en France, mais pour les trois premiers on retrouve tout à fait l’esprit du comic, et parfois des répliques et des gags visuels à l’identique, ce qui est très appréciable.

Nous voilà donc partis pour deux heures d’une histoire qui pourrait sembler ordinaire mais qui bascule régulièrement dans le n’importe quoi surréaliste. Le meilleur là-dedans, c’est que cet enchainement d’impossibilités semble tout à fait logique, et qu’à aucun moment on ne s’étonnera de voir s’afficher le score (ou les points d’xp) de Scott, alors qu’il vient de passer du statut de bassiste rêveur à celui de personnage de Street Fighter en trente secondes.

J’imagine que ce genre de chose ne plaira pas à tout le monde, mais pour les geeks dans mon genre c’est juste délicieux. L’histoire est délirante (mais finalement pas si folle que ça, il y a un fond pas si bête que ça). Et visuellement, ça claque.

Les combats sont déjantés et en mettent plein la vue, mais c’est aussi tout le reste du film. Les incursions de commentaires écrits et d’éléments graphiques divers et variés sont fréquentes, sans parler des références sonores et visuelles de toutes sortes (de Bollywood à X-Men en passant bien sûr par moult rappels vidéoludiques).

Le montage lui-même plus que barré, avec des scènes qui s’enchainent sans qu’on s’y attende, des écrans noirs de transition et j’en passe des meilleurs. Dresser la liste de tous ces petits trucs prendrait des heures. A une telle dose, c’est presque violent, mais c’est génial !

Le casting aussi est aux petits oignons, les acteurs ont tous un rôle qui leur va vraiment bien. Ca peut sembler du détail, mais ils ont des têtes de gens normaux, à la rigueur de gens anormaux, mais pas franchement de stars de cinéma. C’est plutôt plaisant.

Et puis, on a l’impression de les avoir tous vu quelque part sans remettre de nom dessus (à part Scott/Michael Cera qui a la même tête d’éberlué que dans Juno). Ca m’a notamment bien fait rire de me rendre compte que Todd Ingram était joué par Brandon Routh (Superman Returns si vous ne le replacez pas), ce qui n’est pas dénué d’ironie je trouve vu son personnage…

Bref, vous l’aurez compris, Scott Pilgrim est un peu THE film à voir en cette période qui sort des classiques Narnia/Harry Potter/Disney, et de préférence très vite avant qu’il disparaisse des salles de cinéma (c’est bien pour ça que je me suis dépêchée d’écrire ma critique à peine rentrée !). J’espère qu’il fera une première semaine suffisamment bonne pour qu’il ne disparaisse pas tout de suite, et j’attends avec impatience le DVD.

2 commentaires:

Martlet a dit…

Tu n'as même pas parlé du 1-UP, la cerise sur le gâteau pour tout bon (vieux) geek qui se respecte ! (et que les jeunes d'aujourd'hui ne comprendront peut-être pas)

:)

Vert a dit…

Roh c'est quand même pas si vieux que ça les "1 UP"... mais déjà dans le comic ça m'avait bien fait délirer ^^