vendredi 10 décembre 2010

The Return of the King - J.R.R. Tolkien

Histoire de ne pas finir le Silmarillion avant d’avoir écrit ma chronique du dernier tome de Lord of the Rings, The Return of the King (ou le Retour du Roi pour ceux qui préfèrent la vf), je prends mon courage à deux mains et je replonge dans mes notes qui commencent à prendre la poussière ! Je serais plus ponctuelle sur la suite, promis !

Avec la fin des Two Towers, nous avions laissé la Communauté réellement éclatée sur tous les fronts : Frodo a été capturé par les orcs et Sam doit se porter seul à son secours. Et alors que le Mordor s’apprête à partir à l’assaut de Minas Tirith, Gandalf et Pippin galopent vers la blanche cité, de même que Aragorn, Legolas, Gimli, Théoden et Merry, mais par des chemins différents.


C’est qu’on arrive à la conclusion de l’histoire, à l’heure où tout se joue, à la confrontation entre Lumière et Ténèbres. Bref, le spectacle commence, le Gouffre de Helm dans le tome précédent n’était qu’une modeste mise en bouche.

La première partie de The Return of the King est un régal, tant elle est complexe. Il ne faut pas se fier au film qui m'a personnellement laissé une impression de ligne droite. Le livre nécessite pas mal de concentration, ne serait-ce que pour assimiler les noms des forces en présence, où elles se situent et à quel moment. Et encore, Tolkien donne quelques indications par moment, histoire qu’on sache que pendant que Pippin fait ceci, Merry lui fait cela à tant de kilomètres.

Mais il faut garder à l’esprit qu’on suit l’action au Gondor (qui ne se limite pas à Minas Tirith mais à beaucoup d’autres cités qui vont envoyer des troupes), dans le Rohan (avec les cavaliers qui galopent jusqu’à la bataille, par des chemins détournés), et à travers les Chemins des Morts pour Aragorn et cie. Ca ne fait rien que trois points de vue différents, et une sacrée quantité d’informations à assimiler !

En replongeant là-dedans, redécouvrant des personnages comme Imrahil le Prince de Dol-Amroth, j’ai vraiment pris conscience de l’ampleur de l’univers tracé par Tolkien, et à quel point on en savait parfois peu à son sujet. J’ai d’ailleurs fait de fréquents allers-retours vers les appendices pour m’y retrouver !

La découverte de Minas Tirith dès le premier chapitre a son petit effet. Jusqu’à maintenant, on ne se rendait pas forcément compte de ce signifiait le terme de Numenoréen, et l’héritage qui en découle, mais tout à coup dans cette cité millénaire, on se surprend à admirer l’éclat de ce qu’a dû être Numenor, même si ce n’est qu’un pâle aperçu. Et on replace bien mieux Aragorn aux côtés de ces gens-là.

Une fois encore, j’ai beaucoup apprécié les relations improbables qui naissent entre des gens aussi différents. Il y a quelque chose de touchant lorsque Pippin propose ses services à Denethor (qui se révèle un personnage tragique mais plus nuancé qu’on pourrait le croire), et comment il s’intègre à sa façon dans la Garde de la Cité (son amitié avec Beregond est un bel écho à celle de Frodo et Faramir).

Dans mes autres moments favoris, il y a bien sûr toute la destinée d’Aragorn qui prend de l’importance, à partir du moment où ses Dunadan le rejoignent. C’est un passage que je trouve très important, parce que le personnage ne parte pas à Minas Tirith seul mais avec ses gens, son royaume à lui, aussi pouilleux soit-il.

Bizarrement, bien que les ténèbres dominent la première partie, c’est la deuxième qui est la plus noire, et la plus dure à lire. Frodo et Sam, seuls, dans le Mordor, c’est véritablement suffocant, et je me suis surprise à avoir sacrément soif lorsqu’ils trouvent comme par une miracle une petite source d’eau claire.

La quête de Frodo n’est vraiment pas facile, et c’est la figure de Sam qui me touche à chaque fois, parce que finalement, c’est lui le Héros dans l’histoire, celui qui va permettre à Frodo d’aller jusqu’au bout. Même si ses « Mr Frodo » sont parfois épuisants, il a du mérite ce brave Samwise.

Ce qui est bien dans le Retour du Roi, c’est que c’est un livre qui prend son temps à la fin. En général, quand un livre étale sa conclusion sur 15 chapitres, je parle toujours de fin à la Retour du Roi d’ailleurs, tellement ça m’a marqué. Ici on pourrait croire que l’histoire prend fin avec la destruction de l’Anneau, mais que nenni ! Il faut couronner le Roi Elessar. Puis le marier. Puis aller rendre un dernier hommage à Théoden. Puis revenir à la Comté. Et la remettre en ordre. Et enfin, le départ vers les Havres Gris.

C’est presque sans fin, mais c’est tellement agréable en même temps, parce qu’on a vraiment le temps de dire au revoir à tous les personnages (et tous les personnages ont le temps de se dire au revoir en prime !). D’autant plus que le livre ne s’arrête pas là, il reste les appendices.


Dans mon édition VO, ils occupent presque un tiers du bouquin, c’est dire leur importance. Bon bien sûr il faut compter avec l’index (presque 100 pages, et qui se révèle bien utile pour retrouver une info quelque part dans l’intégralité du cycle), mais le reste vaut la peine de se plonger dedans (surtout que dans ma vieille édition française ils sont grandement tronqués, ça a été réparé ensuite, au moins sur les éditions Christian Bourgois).

Le premier appendice sur les lignées des rois est très intéressant surtout pour le Gondor (avec les Intendants qui prennent la relève), et le Rohan, dont on peut avoir ainsi un aperçu un peu plus vaste de toute son histoire. On y trouve tout de même la seule femme-naine évoquée dans tout le Seigneur des Anneaux (et peut-être bien dans tout Tolkien d’ailleurs !) et l’histoire d’Arwen et Aragorn qui n’est jamais qu’évoquée ailleurs (et qui est juste le miroir de celle de Beren et Luthien).

Le deuxième appendice est mon préféré, celui de la chronologie. Il est, je crois le seul texte qui permet de savoir ce qui se passe après le départ de Frodo des Havres Gris. Et accessoirement il est extraordinairement utile en cours de lecture quand vous essayez de vous y retrouver dans les évènements, surtout dans le tome 3.

De toute façon ces appendices sont vraiment indispensables parce qu’à chaque fois que quelqu’un mentionne le nom d’un roi, il suffit de s’y référer pour comprendre de quoi il en retourne. Si j’ai mis plus de temps à finir le Retour du Roi que les Deux Tours, c’est parce que je passais presque plus de temps à me référer aux appendices qu’à avancer dans l’histoire !

Il faut dire que Tolkien les a vraiment peaufiner jusqu’au bout, et qu’ils sont incroyablement riches. Qui aurait pu avoir le courage de dresser des arbres généalogiques des Hobbits ? Ils sont à consulter avec modération d’ailleurs, essayer de retracer la relation de famille entre Frodo et Bilbo est hautement susceptible de vous coller la migraine !

Ceci dit ce n’est pas pire que le chapitre sur les calendriers. Je ne sais pas si j’oserais le relire un jour dans son intégralité tellement c’est consistant, mais j’ai été plus que fascinée par son incroyable souci du détail dans la création des différents systèmes pour compter le temps qui passe. N’importe qui aurait décalqué le calendrier grégorien sans autre forme de procès, Tolkien s’en est certes inspiré mais a imaginé toutes les variations, les décalages à rattraper et j’en passe des meilleurs

Ne parlons même pas du chapitre sur les langues, en même temps ce n’est pas surprenant vu le personnage. C’est parfois à la limite du compréhensible d’ailleurs. Il y a cependant un excellent morceau sur les traductions qu’il aurait fait pour rendre son texte plus accessible qu’en utilisant les langues de ses héros. Si un jour on vous parle de Kalimac dans le Seigneur des Anneaux, sachez qu’il s’agit de Meriadoc !

Ah Tolkien… je n’avais qu’une peur en relisant le Seigneur des Anneaux, c’était d’être déçue, de trouver le texte vieilli ou un peu ringard, après tout ce que j’ai pu lire de merveilleux en fantasy. Mais non, il n’a pas changé, je l’apprécie même encore plus, pour les voyages extraordinaires qu’il propose et pour l’univers incroyable qu’il a créé, toujours, mais aussi pour la simplicité et l’humanisme de ses écrits.

Bon allez, je vais tâcher de ne pas trop trainer trop longtemps dans le Silmarillion (que je savoure, vous n’avez pas idée), c’est que j’ai encore de la matière à lire après !


CITRIQ

6 commentaires:

  1. Dans mon édition (celle que tu as mise en photo), les annexes sont bien moins fournies je pense, surtout si tu dis que les tiennes font presque 1/3 de ton bouquin ! Dans l'édition pocket il y a 80 pages d'annexes. Alors après ça se trouve elles sont là dans leur intégralité ...

    Il y a la chronologie, que j'ai pris un énorme plaisir à lire. Fin, j'ai pris plaisir à lire, mais je n'ai lu qu'à partir du départ de Frodon xD Il faudra à un moment que je la lise en entier. Il y a aussi l'histoire d'Arwen et de Aragorn, pendant laquelle j'ai chouiné comme un bébé en la lisant ^^ Il y a aussi les calendriers.
    Pour les arbres généalogiques, je n'ai même pas regardé, l'écriture est tellement petite que c'est presque illisible.
    Et ça se termine sur des cartes que je n'ai pas regardé, car elles sont trop petites.

    Ton édition est vraiment trop belle, j'adore les couvertures ... je suis jalouse ^^

    En tout cas, c'est quand même une magnifique trilogie, et j'ai adoré la fin personnellement. J'ai apprécié que Tolkien prenne tout son temps pour terminer son histoire, et qu'il nous lâche pas avec la chute de l'anneau.

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  2. J'ai pas tout à fait l'édition que j'ai mise en fait, moi j'ai le même dessin mais en vernis sélectif noir (autant dire qu'en jpeg ça ne rend rien ^^). C'est un dessin original de J.R.R. Tolkien, ça vaut bien toutes les autres couvs ^^

    J'ai vérifié dans les éditions les plus récentes de Pocket, les annexes sont hautement incomplètes, et effectivement les cartes sont assez miteuses... si j'avais la place je crois que je rachèterais tout en VO xD

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  3. Tombée sur ce blog par hasard, d’abord je tenais à dire que c’est un vrai plaisir de parcourir ces pages ! =)

    Sinon très bonne critique / très bon résumé.
    En grande fana de Tolkien j’ai honte de ne pas m’être penchée un peu plus sur les annexes… Il me reste beaucoup à découvrir de toute façon.
    Et je vais commencer par m’acheter d’autres éditions…

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  4. Je te recommande la VO, Tolkien et la vf c'est vraiment pas une grande histoire d'amour. Là je suis dans les Contes & Légendes inachevés et j'ai du mal à ne pas soupirer d'exaspération dans certains passages ^^.

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  5. J'avoue ne pas m'être encore plongée dans les appendices, sauf celle concernant Aragorn et Arwen.
    Je peux maintenant enfin dire que c'est une très belle trilogie, à beaucoup de points de vue, bon je n'ai pas formidablement accroché à la fin (sauf lorsque les Hobbits ont remis de l'ordre dans la Comté), parce que j'ai trouvé un tel décalage entre le malheur et subitement un parfait bonheur comme si tout avait été réparé d'un coup. Mais cela n'entache pas pour autant ma très bonne impression de cette formidable épopée de fantasy.

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    1. C'est l'essentiel (mais moi je l'adore cette fin qui n'en finit pas ^^)

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