mardi 15 septembre 2009

Là-haut – Pete Docter et Bob Peterson


Le héros de Là-haut s’appelle Carl, et c’est un petit vieux grincheux qui vit seul dans sa maison depuis la mort de sa femme. Il revient sans cesse sur le fait que lui et sa tendre Ellie n’ont jamais réalisé le rêve de leur vie, à savoir aller vivre dans une maison en haut des Chutes du Paradis, en Amérique du Sud.

Un jour, alors que la maison de la retraite le menace, Carl ressort ballons et hélium qu’il utilisait dans son ancien travail (de vendeur de ballon bien sûr), les gonfle, les accrochent à sa cheminée… et voilà la maison qui décolle sous le nez ébahi des passants, direction les Chutes du Paradis.

Pour naviguer dans les airs, Carl utilise un système composé d’un rideau de douche, d’un rideau tout court, d’une girouette et d’un moulin à café ! La chose est tellement improbable qu’on tombe d’office sous le charme, à la vue de cette maison qui s’élève dans les airs, portée par des milliers de ballons, de ce film plein de poésie et de vie.

Et encore, cela implique qu’on ne sera pas déjà sous le charme dès les premières minutes de Là-haut, qui retracent la vie de Carl de sa tendre enfance d’apprenti explorateur à la mort de sa femme. Difficile de ne pas verser une petite larme d’émotion tellement c’est poignant.

En dépit de la facilité avec laquelle il défit la gravité (et les lois de la physique en général), le voyage de Carl ne sera pas simple, à cause d’un jeune scout enthousiaste embarqué par mégarde, d’un oiseau coloré mystérieux et exaspérant, de chiens parlants, et d’un explorateur aigri, en quête de l’oiseau rare, justement.

Le personnage de Carl, tout en angles droits, est très émouvant –poignant même-, désireux qu’il est de tenir à tout prix la promesse faite à sa femme d’aller habiter aux Chutes du Paradis, alors qu’ils n’ont jamais eu l’occasion de le faire au cours de leur vie de couple (par manque de temps, d’argent, d’opportunité de manière générale).

Accroché à ses basques, il y a Russell, jeune scout aussi rond que Carl est carré, qui se lance à corps perdu dans ses devoirs « d’explorateur » dans l’espoir que son père vienne lui remettre la médaille d’« assistance aux personnes âgées » qui lui manque. Ce qui lui manque, c’est une vraie figure paternelle dans la vie, qui va bien évidemment trouver corps en Carl.

Les deux forment un duo plutôt comique, le vieux aigri et le jeune naïf, le gamin fou et le grand-père qui grommelle, tout en garde un œil sur lui.

Et puis il y a la faune environnante. L’oiseau « Kevin » rappelle définitivement les cartoons, à commencer par son introduction qui a un petit goût de Bip-bip et le Coyote. C’est un de ces animaux complètement farfelu, coloré, et drôle qu’on aimerait bien avoir chez soi.

Les chiens, eux, gagnent la palme de l’animal parlant le plus réaliste de tous les dessins animés et films d’animation. Chacun porte un collier qui leur permet de s’exprimer, et le résultat est tordant. Ce sont vraiment des chiens : fidèles, un peu stupides, adorant jouer (« Squirell ! »), et tout ce qui va avec. J’y reconnais tout à fait mon chien là dedans.

Là-dessus, les péripéties de nos héros sont assez amusantes et improbables, et en plus de l’émotion que porte l’histoire dans ses thématiques (on parle « juste » de la Vie, tout simplement, et c’est assez rare finalement au cinéma), on rigole beaucoup des situations ubuesques et des dialogues bien fendards.

La fin offre un enchainement d’évènements qui laisserait pratiquement essoufflé le spectateur (paradoxal vu que c’est un petit vieux qui court avec sa canne !), et on ne risque assurément pas de s’ennuyer.

Il y a définitivement quelque chose de Miyazaki, dans ce film des studios Pixar. Pas dans l’animation en elle-même, bien sûr, mais dans l’histoire, les thématiques. On a un héros atypique (un petit vieux tout recroquevillé), une fascination pour l’élément aérien, une étrange créature dont les mimiques sont très drôles, et des scènes complètement improbables, comme une course-poursuite avec une maison flottante accrochée dans le dos grâce à un tuyau d’arrosage.

Un truc est sûr, Là-haut est sûrement un des plus beaux Pixar qu’il m’ait été donné de voir (plus encore que Wall-e d'ailleurs), et je vous le recommande vivement. L’animation en elle-même est très chouette (j’imagine que ça doit donner en 3D), et ça ferait fondre même le pire cœur de pierre, tellement c’est une jolie histoire assez universelle dans sa portée.

4 commentaires:

Grishka a dit…

très beau film, à m'en rendre les yeux humides sur certains passages. Chouette moment de cinéma, et chouette moment tout court. Tu as vu les petits clin d'oeils aux autres pixar ?

Vert a dit…

Absolument pas, en même temps je les ai pas cherché non plus ^^

Grishka a dit…

regarde ça http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18476726.html

ça concerne pas que La-Haut, mais c'est marrant tous les détails !

Vert a dit…

Le lien complet ça sera mieux la prochaine fois, heureusement que même Allocine ne résiste pas à mes capacités de documentaliste-geek ^^.

Effectivement j'ai pas vu les clins d'oeil, ceci dit ça risquait pas d'arriver vu que j'ai pas vu la moitié des Pixar concernés (enfin faudra bien que je voie Cars un jour, ne serait-ce que pour débattre avec mon filleul !)