Ce que j’aime avec ce blog, c’est que le tenir à jour relève du supplice des Danaïdes. Je tiens une liste des articles à écrire dans un fichier word, et à chaque fois que j’en biffe un après l’avoir publié, un voir deux nouveaux viennent s’y ajouter.
Typiquement j’aurais dû m’occuper de A la poursuite des Slans, mais j’ai rencontré quelques embûches en chemin. Déjà je pensais conclure le Soldat Chamane mais je me suis rendue compte que ce que je prenais pour le dernier tome n’était « que » le premier du troisième tome VO (scrogneugneu d’édition française).
Et ensuite pendant que Jamère monologuait sur la Route au milieu de la forêt, j’ai soudain repensé à une vieille BD que j’ai lu dans ma jeunesse où l’on parlait justement d’une route dans une forêt (c’est même le propos du premier tome). Je suis donc partie à sa recherche, et j’ai retrouvé là quelque chose de très chouette.
Mesdames, messieurs, dans la série « BD introuvable mais à découvrir quand même », je vous présente la Malédiction des sept boules vertes, de Laurent Parcelier. Cette série éditée à la fin des années 80 début 90 a comme qu’ils disent sur Elbakin un peu raté le coche de la mode de la fantasy, ce qui explique qu’elle soit si peu connue et introuvable dans le commerce (mais que vous lisiez patiemment ma prose ou que vous sautiez directement à la fin, vous verrez qu’il y a un moyen de se la procurer).
La malédiction des sept boules vertes
1. Le voyageur imprudent
2. Le magicien
3. La poursuite
4. La chasse au dragon
6. Le rire de la sorcière
HS. Le lutin farceur
Il y a bien longtemps, Hori, un mystérieux personnage réputé immortel et puissant, créa, avant de mourir, sept boules vertes dans lesquelles il enferma ses pouvoirs. Il les dispersa à travers le monde et disparut. La légende raconte que si quelqu’un parvenait à rassembler trois des sept boules vertes, il hériterait de tous les pouvoirs qu’il détenait jadis.
Voilà la base légendaire qui soutient la série, se situant dans un monde médiéval. Vous noterez d’office la présence de beaux stéréotypes : les objets de pouvoir, la quête d’immortalité… et encore, je vous ai épargné Kréorn, le méchant sorcier qui a trahi le conseil des sages, les magiciens qui sont généralement vieux, barbus et/ou portant un chapeau pointu !
Oublions un moment les boules vertes pour nous pencher sur le premier tome, où leur rôle est assez mineur. Guilio est un jeune garçon insouciant et en quête d’aventure (encore un poncif), qui vit dans un étrange pays qui se limite à une gigantesque clairière au milieu d’une forêt impénétrable.
Complètement impénétrable ? Non, un petit village résiste encore et toujours… Pardon, un étrange chemin blanc et rectiligne s’y engage, mais personne n’en a jamais vu le bout. Guilio, curieux de savoir ce qui se trouve à l’autre bout, décide de se lancer dans l’aventure, en compagnie d’Ozgur le bûcheron, un grand type barbu qui passe son temps à fumer la pipe.
Et les voilà donc partis à philisopher et à vivre d'étranges aventures sur ce chemin rectiligne qui court à travers bois. Celui-ci les mènera d'ailleurs bien plus loin que cette mystérieuse forêt. Plus tard, Guilio découvrira l’importance de la boule verte qu’il trimballe dans sa poche depuis son point de départ, et pourquoi Kréorn ne doit absolument pas la récupérer. Encore plus tard, il visitera une étrange cité au bord de la révolte, puis l’antre d’un dragon, et puis vous verrez bien.
Effectivement, les poncifs sont nombreux, mais ils sont très bien exploités dans l’histoire. Du coup, cette histoire a un charme fou : elle ne fait ni trop rébarbative, ni trop clichée, sans doute parce que l’auteur sait rester simple. Du coup, c’est aussi très rafraichissant à lire, d’autant plus que le dosage quête/humour/émotion/poésie/évasion/réflexion est juste comme il faut.
Je ne vous commente pas le dessin, je suis vraiment pas experte dans le domaine, mais à l’image de l’histoire, je le trouve simple et rafraichissant, dans un style ligne claire à la Tintin très agréable quand on a grandit avec.
Guilio est un héros très attachant par sa jeunesse et son enthousiasme, et il est entouré d’une belle galerie de compagnons forts sympathiques également. Leurs différentes aventures leur font voir du pays, et s’il y a bien une chose qui m’a marqué plus que tout, c’est l’histoire.
Le dernier tome, le Rire de la sorcière, m’a vraiment marqué pour cela. Le scénario récupère tous les fils laissés en suspens et boucle en quelque sorte la boucle. Cela fonctionne très bien et offre une très belle conclusion (ouverte) à la série. Paradoxalement je crois que c’est le premier que j’ai lu, ça doit expliquer mon affection (c’était ma spécialité de l’époque, j’ai aussi commencé Star Wars par la fin).
Après le Rire de la sorcière, il existe un tome « hors série », le Lutin farceur, qui est une sorte de 2e conclusion à l’histoire. Il est surtout intéressant pour sa particularité scénaristique : Guilio veut changer son destin et remonte dans le temps pour revivre ses aventures et les modifier. Il dispose de deux chances, la ligne temporelle de la deuxième étant très légèrement altérée. Les deux histoires ne sont pas racontées chacune leur tour mais en parallèle, chacune sur une page, et c’est très chouette à lire…
Les aventures de Guilio ne s'arrêtent pas là, puisqu’il existe encore un autre cycle, Guilio et le drôle de monde, qui raconte ses déboires avec un étrange personnage qui visite auberge sur auberge pour en subtiliser les clés de certaines chambres. Ca se lit aussi très bien, et c'est la dernière histoire de Guilio qu'on peut lire, puisque son auteur se consacre désormais à la peinture.
Guilio et le drôle de monde
1. L’auberge du bossu
2. L’auberge de la tarasque
Bref je ne suis pas mécontente d’être retombée sur cette série et d’avoir enfin pu la lire dans son intégralité. Si je devais ne lui donner qu’un qualificatif, je dirais qu’elle est extrêmement sympathique, tout simplement.
Comme je le disais plus haut, elle rentre dans la catégorie œuvres épuisées qui se bradent entre 50 et 100 euros sur Internet, néanmoins, il est possible de la lire assez facilement. Un fan l’a en effet mis en ligne en pdf (avec l’autorisation de l’auteur bien sûr), et il suffit donc de la télécharger à cette adresse.
Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas y jeter un œil (voire deux).
Félicitations pour cet article, qui décrit très justement ce que je pense aussi de l'oeuvre de Parcelier !
RépondreSupprimer:)
Et bravo aussi pour ce blog, sur lequel je suis tombée par l'intermédiaire du site de mon copain (qui a mis en ligne les 8 BDs de Guilio en pdf) !
bien mais je peux pas le lire.
RépondreSupprimerC'est bizarre, ça marche très bien chez moi, suffit d'avoir un lecteur de pdf (acrobat ou autre)... après clic-droit, enregistrer sous et c'est dans la boite ^^
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