mercredi 16 septembre 2009

District 9 – Neill Blomkamp


Pour le coup, je n’avais pas prévu un 2e ciné cette semaine, mais des fois les inspirations soudaines ont du bon. Et en toute honnêteté je n’avais vraiment pas prévu d’aller voir ce film. Rien que la campagne de promo avec ses « Peter Jackson présente » ça ne m’inspirait pas (bah oui il n’est que producteur et l’argent fait pas le film, même s’il y contribue !).

Mais bon, j’avais envie d’un film pour geek, d’un truc un peu série B, et de ce coté là ça avait l’air de tenir ses promesses. En fait, j’ai passé un franchement bon moment, et découvert un film sacrément intéressant, même.

Ca commence avec un vaisseau extraterrestre au dessus d’une ville, et ce n’est pas une ville américaine. Non, l’histoire se passe à Johannesburg, en Afrique du Sud, et les aliens ne sont pas là pour détruire le monde. Leur vaisseau est en panne, et ces êtres croisés entre insectes et crustacés, incapables de repartir, se retrouvent coincés sur Terre, très vite parqués dans un ghetto dans le District 9.

Une vingtaine d’années plus tard, tout le monde aimerait bien se débarrasser de ces voisins gênants. La société qui gère leur camp, la MNU, envisage de les déménager loin de la ville. Pour cela, il faut leur faire signer un avis d’expulsion, à ces étranges créatures, et c’est donc partie pour une véritable descente armée, menée par un certain Wikus van der Merwe.

Celui-ci va se retrouver par mégarde exposé à un produit alien, et commencer à se changer lui-même en alien, ce qui va beaucoup intéresser l’entreprise qui l’embauche, vu qu’elle cherche à faire fonctionner les armes des extraterrestres qui ne marchent qu’en présence d’ADN alien (oui oui comme les Anciens dans Stargate !).

Inutile de dire que notre héros, assez antipathique au demeurant quand on voit son comportement avec les extraterrestres (bonjour les échos de la colonisation et de l’apartheid), va se retrouver la proie de toutes les convoitises.

Commençons avec la forme. La réalisation du film est assez impressionnante. Dès les premières minutes, on est submergé sous les images de faux reportages, de faux journaux, de faux témoignages, de fausses vidéo de labo, si bien qu’il faut vraiment s’accrocher pour arriver à tout accrocher (et la VO n’aide pas, ceci dit je doute que la VF rende les accents avec autant de subtilité).

Mais du coup, on plonge littéralement dans le film et ça lui donne une tangibilité non négligeable. Sous l’effet de ces multiples médias d’information, on rentre vraiment dans l’histoire, comme si l’évènement arrivait en bas de chez nous et qu’on en suivait la progression dans les journaux et à la télé.

Cette espèce de construction/déconstruction s’atténue par la suite, mais si la deuxième partie est plus classique dans sa facture du fait de son orientation action, elle accroche néanmoins bien le spectateur, on ne lui en demande pas plus.

A cela il faut quand même rajouter de très beaux effets spéciaux. Les aliens sont incroyablement bien rendus, honnêtement, on s’y croirait, et pareil pour la transformation de Wickus. L'impression de réalité est renforcée par le fait qu’à l’exception de quelques technologies extraterrestres, le reste du décor est d’époque.

Pour la petite note de la BO addict, la musique se laisse écouter, avec un petit air de Black Hawk Down. Je vous laisse juger en écoutant ce morceau.

Et sur le fond alors ? Parce que des films de SF il en sort pas mal, mais c’est plus souvent prétexte à de grosses bastons intergalactiques qu’à la réflexion. Et bien en toute honnêteté, District 9, c’est juste une grosse claque dans la gueule

Enfin surtout dans sa première partie. Elle met terriblement mal à l’aise, avec sa tendance à révéler l’homme dans ses plus mauvais cotés. C’est à se demander si on pourra encore se regarder dans une glace à la fin du film.

La peur de l’Autre est un thème récurrent, mais là, il est abordé de manière particulièrement noire : l’Autre qui effraie et qu’on ne comprend pas, l’Autre qu’on exploite et qu’on traine dans la misère, l’Autre avec qui on se permet tout sous prétexte qu’il n’est pas nous.

Tout ça, on le découvre en quelques faux reportages racontant l'arrivée des aliens et comment l'opinion a évolué, ainsi que par la descente armée dans le ghetto des « Crevettes », comme on les appelle.

Ce n’est pas anodin d’ailleurs qu’on apprenne jamais le nom qu’elles se donnent, elles, ces créatures, ou le nom de leur planète, ou quoi que ce soit sur eux d'ailleurs. La seule qui a un nom s’appelle Christopher, et on comprend très vite que c’est un nom donné par les Hommes pour l’identifier. Ils ne veulent pas les connaitre, sinon pour leurs armes.

Et ensuite, on continue à suivre les traces de Wikus, qui du fait de sa transformation se retrouve, lui qui avait un comportement particulièrement puant avec les aliens, dans le même camp qu’eux. Il est devenu un rat de laboratoire, un Autre source de peur et de convoitise. Bien que ce ne soit pas le personnage le plus sympathique au monde (quoique à coté de la bande de connards autour il passe juste pour un crétin), on a vite pitié de sa situation.

La deuxième partie du film est définitivement plus orientée baston/série B, c’est sympa mais finalement ça a moins d’intérêt que le début. Ceci dit, elle allège en quelque sorte l’atmosphère (ce qui évite au spectateur d’aller se jeter sous un pont en sortant, désespéré par l’Homme en général). Et accessoirement, sans cette deuxième partie, le film ne serait pas vendeur (et oui, soyons réalistes).

Du coup, l’ensemble forme un film accessible et divertissant (si si un peu quand ils se font tous dégommer la gueule au rayon alien), tout en restant intelligent. C’est un bon mélange comme on en voit peu au cinéma, alors n’hésitez pas à aller y jeter un œil.

2 commentaires:

El Jc a dit…

Entre ta chronique et celle du
Traqueur Stellaire je suis convaincu. Je passerai donc par une salle obscure la semaine prochaine...

Emma a dit…

Je suis allée le voir aujourd'hui, justement ^^.
(Mais j'ai raté le début parce qu'en fait j'enchaine les films et je suis sortie de celui d'avant dix minutes trop tard, je me suis encore fait eure par les 10 minutes de pub au début de la séance...)
Bref, j'aurais préféré le voir en VOST (surtout qu'il était aussi en VOST dans mon ciné, mais je m'en suis aperçue après, boulette un jour...), mais dans l'ensemble j'ai bien aimé et je suis assez d'accord avec toi sur le film. Il est sympa, et la première partie est plus intéressante que la première (même si j'ai raté l'arrivée des aliens, je suis rentrée dans la salle au début de la descente de la MNU-ou-je-sais-plus-comment-ça-s-appelle-mais-ça-finit-par-U). Et les effets spéciaux sont impressionnant justement par leur réalisme plus que par leur grandiloquence.


Voilà, un pavé pour raconter ma vie et dire en gros que je plussoie... xD (Mais diantre, y'a-t-il autre chose à faire à 2 heures du matin le samedi soir ? ...)