vendredi 18 avril 2008

Les Chroniques de Thomas Covenant, tome 4 : Le rituel de sang - Stephen R. Donaldson



Il doit sûrement avoir les trois précédents tomes chroniqués sur un ancien blog… Les Chroniques de Thomas Covenant, c’est une sorte de bizarrerie de fantasy (ou fantasie, comme il parait qu’il faut dire maintenant pour pas dénaturer notre belle langue avec de l’anglais…), qui est à la fois très classique (le Fief est un monde à la Tolkien à quelques elferies près…), et en même temps pas du tout. Le cycle datant de la fin des années 70, la première affirmation est normale, l’autre moins. Bref.

A l’image des précédents tomes, celui-ci met une fois de plus en scène notre cher ami Thomas le lépreux, Thomas l’insupportable, Thomas le type détestable, mais Thomas le gars auquel on finit par s’attacher, que ce soit par pitié, curiosité, sincère attachement ou je ne sais quoi d’autre.

Bref nous le retrouvons une fois de plus, un peu changé sur les bords, parfois limite héroïque, mais toujours profondément atypique, dans ses actes comme dans ses motivations. Il débarque de nouveau dans le Fief, mais cette fois accompagné d’une 2e personne, Linden Avery, qui est assez spéciale dans son genre…

Plus de mille ans ont passé là bas (pour 10 ans sur Terre…), et la situation a radicalement changé, vu que le beau pays de la nature parfaite et des gens qui la respecte a un peu dégénéré en un endroit où les saisons (enfin si on peut appeler ça comme ça) durent trois jours et que tout le monde pratique régulièrement les sacrifices humains pour faire de la magie… je vous laisse imaginer l’entente cordiale qui règne entre tout le monde…

L’ambiance est donc glauque à souhait, ce qui tient le bouquin sur toute sa longueur. Ajoutez à ça un coté « action » plus prononcé que dans les opus précédents (disons que ça bouge plus, même si ça reste pour moitié de la randonnée), des rencontres poignantes pleines de souvenirs des tomes précédents (pratique pour se remettre dans le bain), et des personnages à la fois travaillés et profonds.

Donaldson, une fois de plus, ne déçoit pas, et c’est avec plaisir que je vais me jeter sur le tome suivant (l’avantage de lire avec du retard c’est que du coup la suite est déjà là…).

jeudi 17 avril 2008

Deux soeurs pour un roi - Justin Chadwick



Quelque part au temps du sinistre Henri VIII (on ne l’oublie guère, celui qui aurait inspiré Barbe Bleue par sa cruauté et son nombre d’épouses), deux sœurs se retrouvent jetées (ou se jettent, c’est selon) dans les bras du roi pour assouvir la soif de prestige d’un oncle et d’un père un rien ambitieux…

Voilà donc en gros l’histoire du film, qui même s’il a reçu plein de mauvaises critiques se laisse ma foi bien regarder, pourvu qu’on ne soit pas regardant sur les détails historiques. En effet, Henri VIII n’est pas franchement cruel, ni moche, ni baraqué (Holbein aurait-il mentit ?), et le film joue la carte de l’histoire réécrite au féminin, comprenez « tout ça à cause d’une femme manipulatrice et elle l’a bien cherché ». Le procédé donne de bons résultats dans certains cas, comme dans les Dames du Lac par exemple… j’avoue qu’ici c’est un poil moins crédible et nettement plus tiré par les cheveux…

Du coup, cela donne un truc assez étrange, qui se veut pseudo historique, mais qui fait surtout du historique à la sauce grands films de l’âge d’or hollywoodien… comprenez par là qu’on y voit des costumes d’époque à foison, ainsi que le quota nécessaire de vieux bâtiments et de chevaux qui galopent (c’est même abusé à ce niveau là, vu que ça en devient quasiment un plan récurrent pour faire transition ^^)

C’est pour ça qu’il faut aller voir le film, pour voir ce genre de truc grandiloquent qui tire un peu sur le navet, avec des histoires de cours royales et de chambres à coucher, pour voir la beeeeeeelle histoire de deux sœurs super proches et prêtes à tout, et pis un pauvre roi qui n’a vraiment pas de chance en amour (ah on comprend mieux pourquoi il a eu 6 femmes sans compter les maîtresses…)

Bref un bon divertissement du week-end, pas prise de tête, pis comme le casting (cf affiche) n'est pas mauvais, ce n’est pas un moment désagréable à passer… même la musique est sympatoche ^^

lundi 7 avril 2008

The Darjeeling Limited - Wes Anderson




Dans la série des films déjantés (y’en a pas mal ces temps-ci, et ça fait pas de mal…), celui-là tient le haut du panier à coté de Gondry, sans même se forcer. Ceux qui connaissent les films de Wes Anderson (la Vie Aquatique, la Famille Tenebaum) savent pourquoi, les autres… ça va être dur à expliquer…

Pour faire simple, Wes Anderson est le spécialiste des films drôles, un poil bucoliques, carrément déjantés, plein de couleurs bariolées et de musiques originales, d’ambiances incroyables, mais avec un fond tout de même assez sérieux d’histoires de familles qui fait qu’on oscille sans cesse entre rires et larmes, et le tout avec Bill Murray (et de manière général de sacrés acteurs avec).

The Darjeeling Limited ne fait pas exception, et la griffe du réalisateur est plus que perceptible. Le film raconte l’histoire de trois frères (l’aîné protecteur, le second qui n’a pas fait le deuil du père, et le troisième à l’Ouest) en quête spirituelle en Inde, et peut-être en quête d’autre chose, à bord d’un train bariolé, remix de l’Orient express à l’Indienne.

Difficile de parler de ce film tant il faut le voir pour comprendre, mais en tout cas le réalisateur s’amuse, et même si ça en devient parfois confus, ça n’en reste pas moins un petit bijou distrayant et incroyable, avec une intro terrible (où comment vous faire découvrir celui qui ne sera pas le héros du film), de superbes valises, une BO incroyable (le générique de fin qu’on n’attendait pas à cet endroit-là…), des acteurs épatants, et une histoire qui tourne en boucle mais jamais en rond (ça veut rien dire mais dans le fond c’est un peu à l’image du film ^^).

Bref dans les films d’Anderson, tout est à voir et à découvrir, alors n’hésitez pas !

dimanche 6 avril 2008

Soyez sympa, rembobinez - Michael Gondry



Qui sonne mieux en version originale sous le titre Be kind, rewind… Dans la série des films déjantés de Michael Gondry, celui-ci ne fait pas exception à la règle, et comme d’habitude, avec un coté grand enfant plus qu’affirmé.

Be kind, rewind, c’est l’histoire d’un vidéo-club menacé de fermeture, de cassettes effacées par mégarde, et deux amis qui refont à la main tous les films pour les remplacer. Et quand je dis à la main, je n’exagère pas… Sachant qu’ils s’attaquent à des choses comme Rush Hour 2 ou Ghostbuster, y’a de quoi se faire du souci... et accessoirement se taper de sacrés fous rires.

Ce film, c’est surtout une belle déclaration d’amour au cinéma, surtout celui à l’ancienne mode avec ses effets spéciaux bricolés à la main. C’est un véritable nid d’inventivité dans ce domaine, et on peut difficilement rester de marbre face aux méthodes employées, on ne peut plus « non conventionnelles » (c'est à vérifier, mais pour certaines, je me demande si ce n'est pas la "vraie" technique utilisée... Leur version de 2001 m'a laissé comme un doute...). Bref, autant vous prévenir, vous n’avez pas fini de rigoler... et de rêvez aussi, pour un peu on se croirait tous capables de faire des films...

Seul défaut du film, l’introduction jusqu’à l’effaçage des cassettes, qui est un peu longue et assez décalée, au point qu’on se demande ce que ça vient faire là, menfin personne n’est parfait, et la suite compense largement ce petit passage à vide…

A noter que le site internet vaut franchement le détour, parce que c’est pas tous les jours qu’on voit ce que peut donner Google suédé, ou qu’on peut comparer la BA originale et celle suédée par le réalisateur lui-même… Un très bon complément au film, en plus ça permet de revoir tous les mini-films suédés, sans parler d'une version suédée du Seigneur des Anneaux assez fun dans son genre...

samedi 5 avril 2008

Chasseurs de dragons - Arthur Qwak et Guillaume Ivernel



Ca commence comme un bon vieux roman de fantasy. Un monde à sauver, une petite fille rêvant d’aventure, un ancien guerrier désormais coincé dans un fauteuil roulant, deux « chasseurs » improbables, des châteaux dans le ciel et des dragons…

Bref l’histoire est classique, traitée avec humour, mais bien épique quand même, avec une belle musique d’aventure là dessus. Bon en fait à l’origine y’a une BD, adaptée en dessin animé, mais ce n’est qu’un détail… vu qu’au final on a un film d’animation en images de synthèse sur l’écran. Tout cela n’est pas forcément bien alléchant… mais mais mais…

Il ne faut jamais se fier aux apparences… Bon déjà, sous ses airs de superproduction américaine… bah euh détrompez-vous, c’est une réalisation française, et en toute sincérité (et de manière bien chauviniste), rien que pour ça, ça vaut le détour. L’animation est franchement chouette !

Et donc, une fois installé dans votre fauteuil avec la conviction de soutenir le cinéma français (le militantisme y’a que ça de vrai), dites-vous que non, vous n’allez pas dormir pendant deux heures devant un truc chiant et/ou gnian-gnian.

Bien au contraire, vous êtes parti pour un périple épique et coloré de 1h20, durant lesquels on ne voit pas le temps passé… on se prend vite dans l’histoire (simple mais efficace), on s’attache aux personnes (simples aussi, mais ma foi fort attachants… Ah… Liang-Shu), et on en prend plein la vue (les décors détonnent franchement), et en plus la musique est signée Klaus Badelt, le grand pote de Zimmer, pour ceux qui situent pas le genre (me disait aussi dès les premières notes que c’était trop héroïque pour être français XD).

Bref, si vous voulez vous changer les idées, n’hésitez pas, courrez le voir !