Ces derniers mois ayant été chaotiques, je n’ai pas pu faire mes habituels comptes rendus épisode par épisode de la dernière saison de Doctor Who. L’histoire nous dira si je serais plus disponible pour la prochaine saison, en attendant, voilà mon avis sur cette mini-série/saison qu’est Doctor Who : Flux (d’abord sans puis avec spoiler).
Ces dernières années, Doctor Who avait déjà vu son nombre d’épisodes réduits (petit à petit de 13 à 10 épisodes), et la pandémie n’a rien arrangé à l’affaire. Lorsque la saison 13 a été annoncée, 8 épisodes étaient prévus. Au final, elle ne comptera que six épisodes, les deux autres devenant des épisodes spéciaux diffusés en 2022, auxquels s’ajoutera un dernier épisode spécial pour célébrer le centenaire de la BBC.Plutôt que de poursuivre la recette habituelle du monstre de la semaine avec un fil rouge discret derrière, Chris Chibnall a fait le choix d’une autre formule : une histoire unique en six épisodes, un peu à la manière des serials de la série classique. Voilà comment est né Doctor Who : Flux.
L’idée est intéressante et ambitieuse, et effectivement Flux ressemble à un blockbuster de super-héros avec ses multiples méchants et ses enjeux démesurés (à vous faire passer les fins de saisons de R.T. Davies pour des petites natures).
Malheureusement, le résultat est assez frustrant en raison de la surcharge de… à peu près tout : il y a trop de personnages, trop d’antagonistes, trop d’intrigues secondaires pour une histoire d’à peine six heures. Certains épisodes sont difficiles à suivre (le premier en tête), et on ne comprend pas toujours l’intérêt de certains pas de côté (à part pour dire « regardez, on a ressorti ce monstre du tiroir ! »).
C’est du Doctor Who donc tout n’est pas à jeter : il y a des séquences superbes, des personnages secondaires attachants, quelques belles occasions de briller pour les compagnons du Doctor, une Docteur qui fait face aux problèmes avec cet habituel mélange de folie et de sérieux et d’autres éléments que je ne peux évoquer sans spoiler. Mais je regrette un peu le côté mal fichu de l’ensemble, à l’image de toute cette ère en fait.
Parlons un peu des épisodes en détail maintenant (avec quelques spoilers)
1. The Halloween Apocalypse
Pour un épisode d’entrée en matière, je crois qu’il s’agit d’un des pires qui soit. Certes il déborde d’éléments alléchants (Un nouveau compagnon ! Un nouveau méchant qui s’échappe ! Une menace mystérieuse qui détruit des mondes ! Un ange pleureur ! Des sontarans ! Un chien géant trop cool ! Un vieux barbu qui creuse des tunnels et on ne sait pas pourquoi !). Je pense que Chris Chibnall a voulu poser tous ses pions dès le départ, ce qui n’a rien d’illogique mais qui n’était à mon avis pas nécessaire (typiquement le personnage de Claire ou du vieillard auraient pu être introduits plus tard).
2. War of the Sontarans
Après le feu d’artifice du premier épisode, on revient à quelque chose de plus simple pour le deuxième : le Doctor et ses deux compagnons se séparent et on n’a que trois intrigues à suivre, deux autour des Sontarans (passé/présent) et une autour du mystérieux Swarn (le méchant le plus stylé, dommage qu’on ait oublié de lui donner de l’épaisseur, mais j’y reviendrais).
L’épisode est donc beaucoup plus lisible et agréable à suivre, avec un petit côté à l’ancienne assez sympathique (voyage dans le passé, rencontre d’une figure historique et dégommage de Sontaran à coup de wok). Avec le recul, je m’interroge néanmoins sur la pertinence d’une invasion de la Terre à différentes époques (à part pour le plaisir de la mise en scène). On aurait peut-être pu s’économiser cette parenthèse pour mieux expliquer d’autres choses.
3. Once, Upon Time
Pour moi, il s’agit du meilleur épisode de la saison (c’est dommage ce n’est pas le dernier). Il repose sur une intrigue simple présentée sous forme d’une narration explosée. Il faut parfois un peu s’accrocher mais l’exercice fonctionne bien. On a une belle occasion de développer tous les personnages, de leur donner de la profondeur, et il y a des choses vraiment sympas (notamment le fait de faire apparaître dans les flash-backs de chacun les autres compagnons, ça pourrait passer pour de l’économie d’acteurs mais ça donne quelque chose de très chouette pour le cas du Docteur).
4. Village of the Angels
Un nouvel épisode que je qualifierais de parenthèse : il permet de souffler et d’oublier le Flux un instant. Au regard de la surcharge des deux derniers épisodes, je m’interroge cependant sur la pertinence d’avoir consacré autant de temps à un évènement assez mineur au final.
Village of the Angels, comme son titre l’indique, remet à l’honneur les Anges pleureurs. C’est toujours un plaisir de revoir ces monstres effrayants, même si l’exercice est toujours risqué car à trop les utiliser, ils perdent de leur superbe. Je les ai trouvés bien efficaces et flippants, mais tout ça pour justifier une nouvelle séparation de l’équipe, cela me semble un peu gratuit.
5. Survivors of the Flux
Retour à l’éparpillement avec cet épisode : tandis que le Docteur se confronte à son passé et à la mystérieuse Division, Yaz se la joue aventurière au début du XXe siècle, avec quelques petites intrigues à côté. Cet épisode résume bien tous les problèmes de cette saison : tout ce qu’il contient est super-méga-génial mais l’ensemble est surchargé.
Résultat, on ne comprend pas pourquoi on ne ressort le personnage du Grand Serpent (surnom local : le goal’uld), on ne sait pas trop ce que fabrique Yaz & co (même si elle est très très classe en aventurière) et l’histoire de la Division qui aurait mérité un épisode entier (une saison entière même) est complètement expédiée parce que Swarn et sa copine débarquent et… pouf. Oui pouf. Pourtant le potentiel de la confrontation entre le Doctor et sa « mère » était énorme, le peu qu’on en voit est super intéressant mais… pouf (ou pschitt, je vous laisse choisir votre bruit préféré).
Heureusement, Kate Stewart est de retour, et Kate Stewart, elle a la classe !
6. The Vanquishers
Sans surprise, ce dernier épisode se retrouve donc avec un programme tellement chargé qu’il est obligé d’aller vite en besogne. Il arrive relativement bien à clôturer toutes les intrigues, et j’ai beaucoup aimé certains passages (le Docteur séparé en trois est assez bien fichu notamment). Mais j’ai tout de même terminé avec une petite pointe de frustration.
Les intentions de certains antagonistes restent au final assez obscures (ce qui est vraiment dommage pour Swarn qui avait une carrure de méchant d’anthologie et qui se révèle un peu trop « je suis méchant parce que je suis méchant »), et certaines choses sont laissées en suspens (notamment le fait que tout l’univers ait été complètement ravagé), tandis qu’on se demande au final quel était l’intérêt de ressortir les Daleks et les Cybermen.
Peut-être que les trois épisodes spéciaux de 2022 permettront d’arranger cela. De toute façon, le compte à rebours est lancé pour le treizième Docteur qui tirera bientôt sa révérence. Avec l’idée d’univers parallèles posée par la Division, et vu l’état dans lequel est l’univers actuel, je commence à me demander si cela ne va pas se terminer par un méga-reboot façon comics. Affaire à suivre…
Infos utiles : Doctor Who : Flux est la treizième saison de Doctor Who. Elle compte 6 épisodes de 50 à 60 minutes. Les épisodes ont été scénarisés par Chris Chibnall and Maxine Alderton, et réalisés par Jamie Magnus Stone et Azhur Saleem. Première diffusion fin 2021.
D’autres avis : Yoda Bor (épisode 1 – épisode 2 – épisode 3 – épisode 4 – épisode 5 – épisode 6), Zakath Nath (épisode 1 – épisode 2 – épisode 3 – épisode 4 – épisode 5 – épisode 6)
Je suis assez d'accord avec ta conclusion. On a gagné certes, mais à quel prix ? Tout l'univers est ravagé, des civilisations entières ont disparu, des races aussi (sans que ça n'émeuve grand mode) mais l'essentiel c'est que la Terre soit sauvée ?
RépondreSupprimerC'est assez cruel comme conclusion quand même.
Il n'est pas tant que ça fasse une pause de 20 ans pour revenir avec des idées neuves ?
RépondreSupprimerJ'ai un peu lâché le fil pour ma part, faute à ne pas savoir où les regarder, vu que je ne télécharge plus.
Merci pour ce récap d'une série que je ne regarderai jamais. Ça a l'air chargé en effet, même si, bien sûr, je ne connais aucune des références et ne peux donc pas suivre grand-chose... Je note toutefois qu'il y a un nounours géant et un cheval dans les photos!
RépondreSupprimer@Yoda Bor
RépondreSupprimerOui moi aussi j'ai trouvé ça perturbant, j'espère que la question sera abordée dans les prochains épisodes
@Tigger Lilly
20 ans peut-être pas, je regarde quoi moi après 😱
En tout cas qu'on aime ou non le showrunner, il a le mérite d'essayer des trucs, après c'est pas toujours très réussi. Je suis à moitié contente de voir revenir RT Davies pour la suite, c'est certes un gage de qualité mais ça donne l'impression d'un retour en arrière...
(et oui zut la diffusion française, ça m'attriste beaucoup d'ailleurs)
@Alys
C'est un chien géant techniquement 😝
J'avoue que j'ai un peu lâché l'affaire, c'est sorti pile au moment où mon cerveau n'était pas disponible, mais je pense regarder tout ça quand même et venir donner mon avis après aussi :p (dommage pour la fin de ce Docteur-ci, mais j'avoue que même elle est sympathique, ce n'est pas un Docteur qui m'a marquée jusque-là)
RépondreSupprimer@Shaya
RépondreSupprimerOui c'est ce qui est un peu triste, le truc le plus remarquable de cette ère c'est d'avoir un Docteur féminin (ce qui est très bien mais c'est un peu limité comme description xD).