mercredi 13 mai 2020

Pillars of Eternity II : Deadfire


Il y a cinq ans, j’étais tombée amoureuse de Pillars of Eternity, un RPG dans la droite lignée de Baldur’s Gate et de Planescape Torment. Lorsque sa suite, Pillars of Eternity II : Deadfire est sortie en 2018, je l’ai immédiatement acheté mais je l’ai assez vite laissé de côté faute de temps. Une bonne résolution de début d’année, une nouvelle partie et deux mois de confinement plus tard, j’ai enfin réussi à le terminer !

Pillars of Eternity II : Deadfire (Deadfire pour les intimes et pour le reste de l’article) reprend donc l’histoire quelques années après le premier volet. Nous sommes toujours sur le monde d’Eora, un monde de fantasy peuplé d’humains, d’elfes, de nains et de quelques autres espèces humanoïdes originales, où la question du destin des âmes est au cœur de l’intrigue.

Après avoir vaincu le grand méchant du premier volet, votre héros, un Gardien capable entre autres de lire les âmes, coule des jours qu’on suppose heureux dans son château jusqu’à qu’un dieu décide de s’incarner dans la statue d’adra vivant enterrée sous sa demeure, sorte du sol et aspire toutes les âmes aux alentours au passage… à commencer par la vôtre.

Heureusement, vos capacités de Gardien vous évitent de passer directement de vie à trépas, et Berath, le dieu de la Mort, vous repêche des Limbes afin de vous renvoyer sur Eora avec une mission : poursuivre ce dieu pour découvrir ses intentions et l’arrêter si nécessaire. Vous vous réveillez à bord d’un navire qui vogue dans l’Archipel du feu éteint, à la poursuite de… oui oui, un Géant vert !


Ce que j’ai tout de suite beaucoup aimé dans Deadfire, c’est l’univers. Si le premier Pillars of Eternity avait un côté fantasy « classique », les armes à feu en plus, sa suite nous transporte dans l’Archipel du feu éteint dont l’ambiance s’inspire clairement des Caraïbes au XVIIe siècle.

On n’y gère plus un château mais un bateau et son équipage. On voyage donc d’île en île, sur fond de chansons de marin, libre de commercer ou d’attaquer les navires que l’on croise avant de faire escale dans un port pour se réapprovisionner, chercher du travail et vendre les trésors qu’on a pu acquérir en explorant des îles inconnues.

Comparé au premier volet sur lequel planait une atmosphère assez lourde, Deadfire est beaucoup plus léger dans son ambiance, sans être pour autant simpliste. Au contraire, j’ai même trouvé qu’il mettait la barre très haut sur les questions politiques. En effet, on se retrouve assez vite à travailler pour les quatre factions qui font la pluie et le beau temps dans l’archipel, et il est très difficile de prendre parti tant l’univers est exempt de manichéisme.

Faut-il s’aller avec la monarchie locale, bien que son système de castes condamne à l’indigence une partie de son peuple ? Est-ce que la Compagnie commerciale vallienne est plus fiable, avec sa manie de tout vendre, y compris l’adra vivant dont elle ne connait pas toutes les capacités ? Faut-il se fier à la Compagnie royale du Feu éteint, dont les intentions d’offrir un traitement égalitaire à tous semble louable même si les méthodes d’application sont plus que discutables ? Ou ne vaudrait-il pas mieux rejoindre les Principi, les pirates qui cherchent à fonder leur propre nation ?

 
Toutes les nuances de cet univers se retrouvent dans les quêtes du jeu qui sont extrêmement bien pensées, loin de tout manichéisme. J’ai été souvent surprise de devoir faire une pause pour réfléchir à ce qu’était la « meilleure » solution pour une quête avant de me rendre compte qu’aucune possibilité n’était parfaite. Le jeu offre d’ailleurs au héros la possibilité d’assumer ses choix : jusqu’à un certain point dans les quêtes de faction, on peut planter une quête et conserver la confiance de la faction avec un bon argumentaire.

En conséquence, si on peut traverser le jeu en faisant résonner les armes à feu façon loyal con ou psychopathe chaotique mauvais, c’est un peu dommage puisque cela revient à se priver de la moitié du plaisir de Deadfire qui mise beaucoup sur ses nombreux dialogues et interactions « scriptées » dont les possibilités varient grandement en fonction de la réputation et des talents de votre héros, ainsi que de qui vous accompagne.

Bref si comme moi, vous aimez les jeux bavards où l’on peut souvent résoudre les situations avec une réponse appropriée, vous devriez vous éclater.

Visuellement le jeu est superbe. Je ne suis pas quelqu’un de très sensible aux graphismes (j’ai tellement l’habitude de jouer à des jeux avec dix ans de retard que je suis assez tolérante), mais Deadfire m’a quand même fait lâché un « waouh » de temps à autre. Certaines zones sont superbes, et carrément impressionnantes compte tenu du format (notamment tous les effets liés à l'eau ou à la météo).

Bavard, très riche et doté d’une superbe ambiance, Deadfire aurait dû être mon nouveau jeu doudou, si certains aspects ne m’avaient pas empêchée d’apprécier totalement le jeu.


La première, ce sont les combats. Je ne sais pas si c’est moi qui n’arrive plus à suivre ou si le système de combats s’est complexifié, mais j’ai eu beaucoup de mal à comprendre tout cela fonctionnait avec les différents types de défense, les afflictions et les inspirations, etc. Cela ne m’a pas vraiment posé problème vu que je jouais en mode facile jusqu’à que je m’attaque aux DLC riches en combats où je me suis littéralement cassée les dents.

J’ai fini par résoudre la situation en ré-entrainant mes personnages et en enchantant leurs armes, mais il était un peu trop tard pour tout réapprendre, j’ai donc fini le jeu en mode Histoire, ce qui un mode merveilleux pour toute personne qui comme moi n’a pas envie de s’embêter avec ces questions, mais qui reste tout de même un peu frustrant.

La seconde, c’est le choix d’un monde ouvert au détriment de la quête principale qui ne représente même pas 10 % du temps de jeu. Cela n’aurait pas été un problème si celle-ci se caractérisait par des moments forts (dans Pillars of Eternity il y a des passages très marquants), mais ce n’est pas le cas ici.

On va d’un point A à un point B et le boss final est optionnel en raison d'une quête il me semble facultative, ce qui rend la dernière partie du jeu assez surréaliste lorsqu’on ne sait pas qu’il y avait un boss à cet endroit. Cet aspect très ouvert ne m’a pas gêné pendant une bonne partie du jeu, vu que je laissais justement la quête principale de côté à dessein. Mais celle-ci se révélant simpliste et déconnectée du reste, cela ne rend le final pas très satisfaisant (même s’il est très cohérent).


Ces deux points exceptés (et quelques autres défauts mineurs), Deadfire reste tout de même un chouette jeu avec lequel j’ai passé d’excellents moments. Après 110 heures de jeu, je serais tout à fait capable de faire une nouvelle partie pour tester de nouvelles possibilités si j’en avais le temps. Mais je le termine tout de même avec une pointe de déception, d’autant plus que sa mauvaise réception a clairement fermé la porte à un éventuel retour à cet univers vraiment sympathique.

Infos utiles : Pillars of Eternity II : Deadfire est un jeu video développé par Obsidian Entertainment et édité par Versus Evil. Sorti en 2018, il est disponible sur PC et sur consoles. Comptez bien 50h de jeu pour en faire le tour.

Comme son prédécesseur, le jeu propose plusieurs DLC. Le premier, Beast of Winter offre une histoire intéressante mais a bien failli m’achever en raison de sa difficulté. Le deuxième, Seeker, Slayer, Survivor, est plutôt orienté combats, autant dire qu’il plaira surtout aux amateurs de défis tactiques. Le troisième, The Forgotten Sanctum, est plus classique avec un donjon à explorer et des énigmes ici et là. C’est de loin le plus sympathique et le plus intéressant des trois, et je ne dis pas cela parce qu’on y visite une bibliothèque !

13 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Ca a l'air cool. Evidemment je commencerai par le premier Xd Quand ? Seule ma wishlist de 177 jeux vidéo le sait 😒

shaya a dit…

Visuellement ça a l'air très beau ! Je note le premier opus en tout cas à tester xD

Baroona a dit…

Tu as fini par tout de même pencher pour une faction ? ^^

Alys a dit…

Ça a l'air sympa. Je me rends compte que je passe à côté de tout un tas de trucs en ne jouant pas à quoi que ce soit.

Alys a dit…

(Je dis ça sans plainte aucune, hein. On ne peut pas tout faire. :))

Vert a dit…

@Tigger Lilly
Si ça peut te rassurer j'ai récemment fait le point sur le nombre de jeux en attente. Malgré tout ce que j'ai en stock ça ne m'empêche pas d'en racheter de temps en temps xD

Vert a dit…

@Shaya
Il pourrait te plaire je pense ^^

Vert a dit…

@Baroona
Pas tellement même si j'ai plus d'affection pour certains partis. J'ai testé toutes les variantes et franchement je trouve que c'est kif-kif xD

Vert a dit…

@Alys
On ne peut pas tout faire en effet, et ce genre de jeu demande du temps en plus ^^

Ksidra a dit…

Je crois que j'ai abandonné toute idée de pouvoir jouer à quoi que ce soit dans un futur proche, mais ton retour détaillé me permet un peu de le faire par procuration XD
Les graphismes semblent très beaux, l'eau a lait vraiment bien faite ! Pas mal la bibli aussi :D

Vert a dit…

@Ksidra
J'espère t'avoir permis un peu d'évasion par procuration alors ^^

itenarasa a dit…

Il a de bons retours ce jeu, peut-être dans le futur si j'arrive à écluser mes jeux et que j'arrive à prendre de la distance avec le boulot ^^

Vert a dit…

@Itenarasa
Je te souhaite de trouver le temps alors (pour ce qui est d'écluser les jeux, je connais le problème ^^)