Cet été j’avais plein de projets de lecture, mais ceux-ci ont été bousculés par les vacances, les formalités liées au déménagement et la boîte à livres de mon immeuble qui entre deux manuels scolaires périmés propose parfois des curiosités comme ce roman de SF à la couverture bien datée. Allez, on tente l’aventure ?
Au XXIIe siècle, la Terre compte 8 milliards d’habitants et ses ressources s’épuisent. Et puis un beau jour, tous ces humains disparaissent à l’exception d’une poignée d’entre eux qui se retrouvent bien seuls en compagnie de milliers de robots. Comment tout ce petit monde va-t-il bien évoluer, et qu’est-il arrivé au reste des Terriens ?
En tombant sur ce roman, je m’attendais à un roman de survie ou de reconstruction, où l’on verrait naître une nouvelle civilisation naître au fil des siècles et où on éclaircirait un jour le mystère de la disparition des Autres (comme on les appelle). Ca n’a pas du tout été le programme.
Passé le premier chapitre, on saute de 8 000 ans dans le futur directement (oui oui je l’avais pas vu venir personnellement) et on découvre que les rares humains restés sur Terre se débrouillent très bien. L’abandon de la technologie leur a ouvert de nouvelles possibilités et certains ont quitté la Terre. Sauf les Indiens qui sont revenus à leur mode de vie traditionnel.
En parallèle les robots désœuvrés ne sont trouvés une nouvelle vocation et certains d’entre eux ont investi un monastère où ils passent leurs journées à sauvegarder et analyser les textes des humains, comme s’ils étaient eux-mêmes en quête d’un dieu.
Je ne m’attendais vraiment pas à tomber sur un récit presque philosophique (même si maintenant que j’y repense ça se rapproche bien de mes souvenirs de Demain les chiens), du coup j’ai lu jusqu’au bout ce roman qui parle de l’évolution humain, d’intelligence artificielle et de religion tout en tenant un discours assez dur (mais assez juste sur certains points) sur la course à la technique.
Pour être honnête j’ai trouvé À chacun ses dieux un peu daté (notamment sur la place de la femme) et pas toujours très clair compte tenu de la multiplicité des points de vue pour un si petit nombre de pages (mais je plaide coupable, j’ai interrompu ma lecture quelques jours et j’ai un peu perdu le fil).
Ceci dit j’ai tout de même passé un bon moment avec notamment à cause de son intrigue complètement imprévisible (c’est plaisant de lire un roman où on ne sait jamais quelle direction il va prendre) et à grâce à son caractère un peu désuet qui rend certains passages assez rigolos ou terriblement visionnaires parfois.
À défaut d’avoir été une excellente surprise, cette lecture m’a confirmé que Clifford D. Simak n’était pas forcément un auteur pour moi (je me réserve le droit de changer d’avis un jour ceci dit), mais m’a rappelé qu’il est toujours sympathique entre deux lectures « sûres » de faire un peu d’archéologie de la SF au gré des vieux livres dénichés ici et là.
Infos utiles : À chacun ses dieux est un roman de Clifford D. Simak écrit en 1972 et publié en français en 1973 chez Denoël. La traduction a été réalisée par Jacques-Daniel Vernon. J’ai lu l’édition de 1984 : 217 pages et une couverture de Georges Raimondo.
He bien dis donc j'ai bien cru qu'on t'avait perdu avec ton camion plein de livres dans une faille spatio-temporelle et je m'apprêtais à faire appel au Docteur pour aller te chercher. Pfiou !
RépondreSupprimerIntéressante lecture ma foi, même si en effet le côté daté doit pas faciliter pour entrer dedans.
@Tigger Lilly
SupprimerC'est assez facile d'y entrer en fait. Rester dedans, pas toujours ^^.
J'ai failli fuir quand j'ai vu l'auteur, et puis j'ai aperçu la couverture et je me suis dit que finalement ça pourrait être bien. Est-ce que c'est grave docteur ?
RépondreSupprimerL'imprévisibilité me tente un peu mais je ne suis pas sûr d'être Simak-compatible, alors bon... Mais vive l'archéoSFFF !
@Baroona
SupprimerNe te force pas, y'a sûrement mieux du monsieur je pense ^^
J'ai du le lire mais j'en ai aucun souvenir contrairement à Au carrefour des étoiles qui m'avait emballé.
RépondreSupprimer@Yogo
SupprimerAh ? Je garde ce titre en tête alors ^^
Depuis ma lecture marquante de Demain les chiens, j'ai eu envie de lire davantage la plume de cet auteur, mais je ne me suis pas attaquée à celui-là. C'est vrai que la façon dont il écrit est très desuète (mais d'une façon nostalogico-poétique), mais j'avais beaucoup aimé Au carrefour des étoiles, et Dans le torrent des siècles, si tu veux poursuivre tes recherches archéologiques !
RépondreSupprimer@Yume
SupprimerEt de deux pour "Au carrefour des étoiles", vous me tentez maintenant c'est malin !
Dommage pour son côté daté mais comme j'ai beaucoup aimé Demain les chiens, celui-ci pourrait bien me plaire quand même ^^
RépondreSupprimer@Shaya
SupprimerJe te le donne s'il t'intéresse, c'est pas comme si j'allais le relire ^^
Aucun à priori, je ne connais pas l'auteur. Le daté chez moi ça veut dire classique et bon, tous les classiques (sauf Proust) ne me font pas reculer.
RépondreSupprimerDonc va savoir si jamais il croisait ma route... ^^
(et que je me souvienne de lui évidemment!)
@Itenarasa
SupprimerSi tu le vois chez un bouquiniste cette couverture te tapera forcément dans l'oeil ^^