vendredi 26 avril 2019

Les enfants de Sturgeon – Theodore Sturgeon


L’été dernier, j’ai profité d’un passage chez un bouquiniste pendant les vacances pour faire l’acquisition de ce titre, histoire de m’offrir le plaisir de découvrir un livre dont je n’avais jamais entendu parler sur un blog pour une fois. Si ce genre de démarche n’est pas toujours un franc succès, je dois dire que j’ai fait une excellente pioche avec Les enfants de Sturgeon.

A la base, j’avais été intriguée par sa couverture. J’étais persuadée d’y découvrir une anthologie hommage à Sturgeon, quelle n’a donc pas été ma surprise de réaliser qu’il s’agissait en fait d’un recueil de nouvelles de Sturgeon sur la thématique des enfants.

D’après une discussion qui a eu lieu sur ma page FB, on parlait d’anthologie à l’époque (en 1977) parce qu’il ne s’agissait pas d’un recueil composé par l’auteur lui-même. C’est d’ailleurs étonnant de voir la proéminence de Marianne Leconte, l’anthologiste, sur la couverture (comparé à l’auteur surtout !). Aujourd’hui les anthologistes et autres directeurs d’ouvrage sont bien moins visibles sauf s’ils s’appellent G.R.R. Martin.

En tout cas ce changement de programme s’est révélé être une excellente surprise, car ce recueil/anthologie composé de huit nouvelles de Theodore Sturgeon est juste un authentique coffre à trésor.

Pour être honnête, les trois premières nouvelles ne sont cependant pas les plus marquantes. Il y a d’abord Le Moutard, où un couple passe un accord avec un enfant-fée pour toucher une somme d’argent. Un texte parfois touchant mais surtout drôle.

On enchaîne ensuite avec Deux pour cent d’inspiration qui démarre avec un directeur d'école tyrannique très Sturgeon mais qui évolue ensuite vers une aventure pleine de rebondissements et très second degré façon pulps. Sympathique mais sans plus.

Même chose avec Le Bâton de Miouhou, où une soucoupe volante se crashe sur Terre sur la maison d'une famille. La conclusion est rigolote quoique un peu prévisible.

Après ces nouvelles, je n’étais pas plus enthousiaste que cela, et puis on est rentré dans le vif du sujet avec trois textes horrifiques. Il y a d’abord Le Professeur et l'ours en peluche, une nouvelle bien glauque où un enfant entretient une relation étrange avec son nounours. Voilà maintenant vous pouvez imaginer le pire… ou la lire.

Vient ensuite Le Prodige, qui offre une variation sur le thème des mutants particulièrement noire. Non seulement cette histoire est horrible, mais sa chute prend complètement par surprise. J’ai même relu une partie de la nouvelle après coup pour vérifier si tout concordait.

Et dans Une ombre, juste une ombre sur le mur, un enfant est injustement puni par sa belle-mère. Privé de ses jouets, il joue avec des ombres sur le mur. Cela vous surprend si je vous annonce que ce texte est lui aussi horrible (mais un peu jouissif aussi) ?

La nouvelle suivante, Étincelle est pleine de surprises. On y suit un père angoissé car sa fille doit subir une opération. Évidemment le fantastique s’invite à la fête pour un résultat étrange et plein de surprises. Et un peu triste mais en fait non. C’est vraiment un texte étonnant sur lequel j’ai beaucoup cogité.

Après des textes bien éprouvants, le recueil se termine sur Le Cageot, où l’on suit un groupe d'enfants qui se crashe sur une planète et doit traverser une nature bien hostile pour se mettre en sécurité. Le texte est un peu prévisible mais je dois dire que sa conclusion réchauffe le cœur après des nouvelles assez éprouvantes.

Assez peu convaincue par les premiers textes, j’ai vraiment été surprise quand ce recueil a commencé à me happer à mi-parcours grâce à des textes bien construits, surprenants et avec de belles chutes pour certains. J’ai bien apprécié de retrouver tout le talent de Strugeon pour mettre en scène des enfants souvent maltraités, avec certes des moments plein de cruauté et horreur, mais aussi quelques moments plus doux pour se remettre de ses émotions.

Les enfants de Sturgeon est donc un très chouette recueil, du genre que je ne saurais que trop vous recommander d’acquérir s’il croise votre route chez un bouquiniste, d’autant plus que les nouvelles n’ont pas été rééditées depuis l’année 2000.

Infos utiles : Les enfants de Sturgeon est un recueil de nouvelles de Theodore Sturgeon paru en 1977 dans la collection Le masque Science-Fiction (Librairie des Champs Elysées). Les textes sont réunis et introduits par Marianne Leconte. Les traductions sont assurées par Eric Piir, Bruno Martin et Michel Demuth. Le tout en 251 pages et sous une couverture signée Atelier Pascal Vercken (oui c’est vague).
Le recueil a été réédité en 2000 aux Belles Lettres sous un titre différent (Le Professeur et l'ours en peluche) et avec des nouvelles présentées dans le désordre le plus complet, allez comprendre…

D’autres avis : Noosfere

15 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Intéressant ^^

Baroona a dit…

"j’ai profité d’un passage chez un bouquiniste en vacances" : mais voyons, ça ne se fait pas de rentrer chez les gens quand ils ne sont pas là !
C'est quand même incroyable que le nom de l'auteur ne soit pas clairement sur la couverture. Pour la peine, je ne le lirai pas ! =O (ou alors c'est parce que c'est horrifique, au choix)

Le chien critique a dit…

Les gens ne respectent plus rien. Et en plus, ils s'en vantent ! De mon temps...

Le chien critique a dit…

Je passe mon tour, les histoires avec des gosses m'ont toujours fait flipper. Je ne peux déjà plus voir un mouflet sur un tricycle. BBrrr

Alys a dit…

Intéressant! Tant pour la découverte en bouquinerie et la discussion sur le terme "anthologie" que pour le contenu du bouquin! :)
Hihi, moi aussi, comme Baroona, je me suis dit "hihihi le bouquiniste il était en vacances" ^^)

shaya a dit…

C'est vrai que la couverture est intrigante ! A voir s'il passe près de moi :)

Lorhkan a dit…

Bon, c'est Sturgeon alors j'achète !
Encore faut-il que je le trouve mais dès que c'est la cas j'achète. Comme avec le reste des recueils de lui.
Mais quand les éditeurs vont-ils se remettre sérieusement à le rééditer ? J'ai Lu l'a fait avec "Cristal qui songe" et "Les plus qu'humains", mais ça s'arrête là...

Vert a dit…

@Tigger Lilly
N'est-ce pas ^^

Vert a dit…

@Le chien critique
De ton temps tu ne rentrais pas chez les bouquinistes en vacances (pardon c'est corrigé xD) ou tu ne publiais pas de recueil sans le nom de l'auteur dessus ? xD

Vert a dit…

@Le chien critique
Effectivement c'est pas pour toi Sturgeon ^^

Vert a dit…

@Baroona & Alys
Ca m'avait pas sauté aux yeux mais effectivement cette phrase est mal tournée... je corrige xD

Vert a dit…

@Shaya
Ou si tu passes près de lui, au choix ^^

Vert a dit…

@Lorhkan
Oui c'est dommage, après si la nouvelle se vendait en France ça se saurait xD. Mais c'est vrai que sans aller jusqu'à traduire tout ce qui est inédit ça serait chouette de réunir ses nouvelles traduites, c'est devenu difficile de se les procurer.

itenarasa a dit…

Et bien je ne sais pas si j'aurai l'occasion de trouver cette anthologie, mais le thème me plaît, découvrir l'auteur aussi.

Merci.

Vert a dit…

@Itenarasa
Sturgeon est un auteur à découvrir, si tu as l'occasion de croiser sa route. En disponible tu peux toujours te rabattre sur la nouvelle traduction de Cristal qui songe ^^.