mercredi 25 février 2015

Jupiter Ascending - Andy et Lana Wachowski


A l’origine, je m’attendais tellement à un film vite-vu-vite-oublié que je n’avais pas prévu de dépasser les cinq lignes de chronique, mais contre toute attente je suis sortie de la séance avec tellement d’idées dans la tête que j’ai préféré pouvoir m’étaler dans un vrai billet (avec quelques spoilers)


Jupiter Ascending, ou Jupiter : le destin de l’univers si vous préférez la VF (assez pourrie quand même vu que l’univers n’est pas en jeu dans cette histoire) (mais j'admets Jupiter : le destin de la Terre ça n’aurait eu aucun sens) nous raconte l’histoire d’une jeune terrienne, Jupiter Jones, qui découvre qu’elle est la réincarnation d’une puissante matriarche galactique.

Celle-ci décédé récemment (il y a quelques millénaires tout au plus), a laissé derrière elle un authentique empire qui a été divisé entre ses trois enfants. Et comme Jupiter peut prétendre, en tant que réincarnation, à récupérer sa part de l’héritage, forcément ça ne fait pas que des heureux chez les (grands) enfants.

S’en suit donc des courses-poursuites, des tentatives de meurtre, de la corruption, de la manipulation, un peu d’amour, des trahisons, des révélations et sans doute un peu trop de chutes dans le vide. Sur le papier, le scénario fait tout de même un peu peur.


Pourtant durant la séance cela fonctionne à merveille. Sans doute parce que cette trame narrative très réduite laisse toute la place à la création d’un univers de space-opera dans lequel on plonge avec plaisir (avec tout ce qu’il faut de vaisseaux spatiaux, d’aliens, de complots galactiques, de soldats musclés, de belles princesses et ainsi de suite).

D’habitude je déteste quand on me sert que du visuel au détriment de l’intrigue, mais ça ne pas curieusement pas gêné dans Jupiter Ascending. Je n’ai pas eu l’impression que les belles images servaient de cache-misère à l’histoire, juste que les deux étaient bien équilibrés.

En fait, Jupiter Ascending m’a fait l’effet d’un Star Wars. D’ordinaire il n’y a rien qui m’exaspère le plus que la comparaison à Star Wars, parce qu’on la ressert à toutes les sauces dès qu’il y a trois vaisseaux spatiaux qui se battent en duel.

Pour que je l’emploie, c’est vraiment que j’ai trouvé une vraie ressemblance globale : l’histoire un peu naïve de la princesse qu’on déterre de son trou perdu, les méchants très méchants, des aliens et des mondes par milliers…


Il faut dire que de toute façon le film ne se gêne pas pour faire référence à cet univers (comment ça la planète de Kalique n’est pas Naboo ?), et aussi à tout un tas d’univers de SF (du Guide galactique à Dune en passant par Riddick pour citer ceux qu’on a évoqué à la sortie de la salle, et j’ai même pensé à Mass Effect à un moment personnellement).

Et tout ça est très bien rendu par des visuels magnifiques (planètes, vaisseaux, etc.), de chouettes costumes, des bastons bien fichues (c’est assez marrant parce que j’en suis venue à avoir le ralenti à la Matrix en horreur, sans doute parce qu’on abuse du procédé, ici ça reste assez soft) et une musique bien bourrine de Michael Giacchino (qui flirte de temps en temps avec du John Williams même si ça ressemble beaucoup à sa BO de Star Trek tout de même).


Bien sûr le film n’est pas exempt de défauts. Personnellement j’ai trouvé l’histoire d’amour complètement nunuche, et que ça manquait un peu d’un personne à la Han Solo pour balancer des vannes (oui parce que on l’oublie trop souvent, mais ce qui fait le charme de Han Solo ce n’est pas que son côté vaurien-baroudeur, c’est aussi son humour !).

Cependant malgré la guimauve de son histoire, j’ai noté un bel effort sur le personnage féminin principal. En dépit de son rôle de princesse à sauver d’une chute mortelle toutes les cinq minutes, Jupiter réclame une tenue pratique et finit par réussir à se prendre en main. J’ai même cru qu’elle allait se sauver toute seule à la fin… jusqu’à qu’elle refasse une chute dans le vide (snif).

Bref je vous avoue que m’attendant à une daube intergalactique avec de belles images, j’ai été agréablement surprise par le résultat : c’est beau, on se laisse facilement embarquer dans l’histoire, bref pour du blockbuster, on a plutôt affaire à du beau travail.

Par contre c’est clairement un film à voir sur grand écran pour bien en profiter, je soupçonne que sur son écran de télé ça rende beaucoup moins bien. Et vous pouvez vous dispensez de la 3D, à part deux ou trois scènes de chute avec débris, son intérêt est assez mineur.

14 commentaires:

  1. Aaaah, content de voir que ce film fait quand même son petit effet.
    Il va peut-être finir par avoir le statut de film culte mais maudit... ;)

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  2. J'ai bien aimé aussi. J'envisage même d'aller le voir une deuxième fois, justement pour en profiter au cinéma. Je pense qu'il perdra sur la télé et que l'image de synthèse vieillira vite. :(

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  3. @Lorhkan
    Je pense que la comparaison avec le 5e élément (que j'ai vu je sais plus où) est sans doute très juste ^^

    @Alys
    C'est le risque en effet !

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  4. Ah ben pour le coup je ne partage pas l'enthousiasme.... C'est très beau visuellement, y a pas à dire, mais le scénario me pourrit tout. Y avait tellement de possibilités et rester sur un truc aussi simpliste.... Non, définitivement, c'était pas pour moi ^

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  5. A priori, on adore ou on déteste...j'avoue que dépenser 11€ pour une possible déception me fait franchement hésiter à tenter le coup...

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  6. @Shaya
    Je peux le comprendre !

    @JainaXF
    Faut le capter dans un ciné de petite ville sinon (ça sera en vf mais je suis pas sûre que la teneur des dialogues exige de la VO ^^).

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  7. "dès qu’il y a trois vaisseaux spatiaux qui se battent en duel."

    Tu as écrit ça à dessein ?

    A.C.

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  8. Plaisanterie à part, je suis assez d'accord. Le film était tellement descendu à droite et à gauche que je m'attendais aussi à la bouse intergalactique, pour être au final assez agréablement surpris. Bon, d'accord, on est loin des chefs d'oeuvre que sont "Matrix" et "Cloud Atlas", mais ça reste tout de même du très bon film divertissant. Si on laisse son cerveau au vestiaire et qu'on désire juste passer un bon moment au ciné (je l'ai vu sans 3D). Et il faut aussi excuser le montage façon tronçonneuse... La scène où les Aliens découvrent l'héroïne et décident de l'éliminer est tout simplement incompréhensible.

    A.C.

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  9. @A.C. de Haenne
    Tu veux dire celle où ça aurait été plus rapide de lui trancher la gorge ? Je suis bien d'accord xD

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  10. Ce sera mon grand regret cinématographique de ne pas pouvoir le voir au cinéma. Bouhouhouh

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  11. Hehe, c'est toujours pareil, c'est les films dont on attend le moins qui donnent les meilleures surprises.
    J'adore le poinçon 3D inutile !

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  12. @Tigger Lilly
    Si ça se trouve tu trouveras un petit ciné dans Paris qui le projette encore d'ici quelques mois (ou dans une rétro des films 2015).

    @asn83
    En principe dans ce genre de cas on ne peut qu'être agréablement surpris (mais pas toujours ^^).

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  13. Il est possible que la référence au "5e élément" vienne de chez moi. Je suis heureuse de constater que malgré les défauts évidents de ce film, tu l'as toi aussi apprécié pour ce qu'il est. Je me sens moins seule...

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  14. @Blop
    Mais non tu n'es pas seule voyons :D

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