jeudi 27 février 2014

Evariste - Olivier Gechter


Après le gros coup de cœur qu’a été Le baron noir (dont j’attends avec toujours autant d’impatience la suite, mais moi je dis ça, je dis rien), j’ai fait l’acquisition à Sèvres du premier roman de l’auteur (qui était installé en dédicace juste à côté de Timothée Rey, un vrai traquenard, je faisais signer un bouquin à l'un, je papotais avec l'autre, j'allais acheter son livre et je revenais pour le faire signer, et ainsi de suite...).

Pour la petite anecdote, je n’ai pas craqué que pour les beaux yeux de l’auteur, mais parce que la 4e de couverture parlait d'une cabinet de conseil (qui en plus fait dans les RH à ses heures perdues), et il s’avère que je fais de la veille documentaire sur le sujet au boulot. Comme je ne m’attendais pas à trouver un jour un roman fantastique sur le sujet, ça a tout de suite fait tilt, je n’ai juste pas pu résister (vous l’aurez compris, si vous écrivez une aventure impliquant un thesaurus documentaire et de la SF, vous avez toutes les chances d’avoir au moins une lectrice)

Mais à part ça, de quoi parle Evariste ? D’un certain Evariste Cosson, qui tient un cabinet de conseil spécialisé dans l’occulte. Mais n’allez pas croire par là qu’il fait des séances de spiritisme pour octogénaires, non (enfin si, pour mettre du beurre dans les épinards, des fois). Monsieur se spécialise dans l’occultisme industriel (il travaille à la Défense dans une pépinière d’entreprises et tout et tout).

Un beau jour, il se retrouve chargé d’une grosse mission : recruter d’authentiques voyants pour permettre à une société de voyance par téléphone de développer une filière « luxe » avec d’authentiques médiums. Manque de bol, trouver un voyant sain d’esprit et désireux de se faire embaucher en région parisienne, ça n’a rien d’une sinécure.

Si je devais comparer Evariste à une autre de mes lectures, ce serait à la série jeunesse Artemis Fowl d’Eoin Colfer. J’ai trouvé beaucoup de ressemblances dans cette façon de présenter la magie d’un point de vue très terre à terre. On y parle contrats de travail, honoraires, rentabilité et j’en passe des meilleurs (oui c’est très capitaliste tout ça), et les démonstrations de magie sont abordées d’un point de vue très pragmatique.

C’est un fantastique léger, très implanté dans le réel, si bien qu’on ne hausse même pas un sourcil lorsqu’on découvre que le héros communique encore avec ses parents morts qui peuvent lui envoyer des sms depuis l’au-delà (et demandent qu’il leur bricole un blog pour raconter leurs aventures fantomatiques).

Et puis il y a l’humour qui fait toute la saveur du roman : entre les pensées du héros et les petites notes de bas de page (incontournable dans ce genre de texte), l’auteur dresse un joli portrait moqueur de Paris et de son mode de fonctionnement complètement à part. Pour le coup, cela fera surtout rire les parisiens, tout le monde en prenant pour son grade, des vieilles rombières du XVIe aux écoles d’ingénieur en passant par les transports en commun et les brasseries. Même les chats n’y coupent pas !

Tout cela se greffe sur une intrigue qui prend assez vite une tournure thriller, si bien qu’on n’a guère le temps de s’ennuyer entre les séances d’espionnage ou d’investigation diverses et variés, les combats à coups de sorts ou de créatures magiques, et la dégustation de cafés parfois très expérimentaux.

L’ensemble se lit donc avec grand plaisir, et si Evariste n’est certainement pas un chef d’œuvre de la littérature qui restera à jamais dans ma mémoire, il reste un très bon divertissement où on s’amuse bien à parcourir Paris en long, en large et en travers (j’avoue c’est peut-être un roman pour parisiens en fait, j'y repense encore de temps en temps quand je prends le métro). D’un point purement subjectif, j’avoue cependant avoir préféré Le baron noir qui avait un côté plus « ciselé ».

Je râlerai juste un peu sur le livre en lui-même, qui pour un roman pour parisiens est assez peu adapté à la lecture en transport en communs. Le grand format, ça se gère encore tant bien que mal quand on est coincé dans un wagon bondé, mais lorsque la taille d’écriture est tellement grande qu’il faut bientôt reculer le livre pour pouvoir le lire, ça devient nettement plus compliqué !

CITRIQ

6 commentaires:

  1. Ça a l'air marrant. Je n'ai pas une grande maîtrise de la capitale, mais je ne connaissais pas non plus le métro londonien avant Neverwhere, alors je peux avoir l'espoir de comprendre ? =P

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  2. @Baroona
    Y'a rien d'inaccessible je pense. Au pire tu risques de ne pas reconnaitre la configuration géographique, mais bon en même temps c'est le cas dans tous les bouquins de fantasy :D

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  3. @Tigger Lilly
    Il l'est, tu veux l'emprunter ? :P

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  4. En effet, il me tente bien, d'autant plus si on y parle de Paris et des Parisiens de manière ironique, ça me parle à moi qui suis banlieusarde depuis ma naissance ! ;-)

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  5. @JainaXF
    Ca devrait bien te parler en effet ^^

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