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vendredi 29 juin 2012

La pâle lumière des ténèbres (A comme association 1) - Erik L'Homme


Voilà encore un parfait exemple de la dangerosité des blogs. Si si, au moins tout ça. Oui parce que quand vous commencez à vous balader sur internet, vous commencez par lire un blog, puis deux, puis trois et ainsi de suite, où l’on vous parle de ce très bon livre.

Des fois vous rencontrez même en vrai les personnes qui se trouvent derrière ces blogs. Et puis tant qu’à faire vous allez faire un tour aux Imaginales avec ces personnes, ce qui vous donne l’occasion de croiser la route de l’auteur de ce très bon livre, avec ces mêmes personnes forcément très enthousiastes.

Bilan, vous revenez chez vous ruiné, et en prime, votre PàL a pris du poids. Et comme si ça ne suffisait pas, il s’avère que ce très bon livre est fort sympathique. Et qu’il n’est que le début d’un cycle en huit volumes. Si après cette petite histoire, vous n’êtes pas convaincus que les blogs sont des entités maléfiques, je ne peux plus rien pour vous !

Bref je ne vous fais pas un dessin, A comme association, c’est drôlement chouette !

Il s’agit d’un cycle de romans fantastiques jeunesse écrits à quatre mains par Erik L’Homme et Pierre Bottero (du moins pour les premiers tomes, Erik L’Homme a continué seul après le décès de Pierre Bottero).

L’histoire est racontée alternativement par Jasper (écrit par Erik L’Homme) et Ombe (écrite par Pierre Bottero), et nous fait découvrir l’existence d’une mystérieuse Association chargée de réguler les créatures surnaturelles (vampires, trolls et autres monstres magiques), dont nos deux héros sont des agents stagiaires.

Vous avez les bases de l’univers, je ne vais pas m’amuser à résumer l’intrigue du tome 1 (relativement simple vu qu’il s’agit d’un tome d’introduction). A la place, je vais plutôt vous parler de Jasper, héros et narrateur de ce premier volume.

C’est vraiment un héros des temps modernes, un pur geek, vu qu’il joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval et adore les jeux de rôle. Il pratique la magie aussi (il est presque un peu trop doué dans le domaine, comme Guillermot du Livre des étoiles). Et il a surtout un très bon sens de l’humour.

Si vous saviez les fous rires que j’ai étouffé dans le métro à cause de lui, à cause de ses sarcasmes, et surtout de ses jeux de mots pourris (j’ai deux trois amis dans mon entourage qui pourraient d'ailleurs lui faire concurrence !).

Ajoutez à ça les millions de références débiles planquées par l’auteur ici et là (entre le séminaire sur les trolls qui a lieu rue Hébus, et les romans préférés de Jasper qui comptent un Livre d’Ezétoal et L’immonde Ewilan), et vous obtenez un texte frais et léger, hyper agréable à lire.

Mon seul regret, c’est que c’est un roman de 150 pages (oui je sais, je râle contre les pavés, mais un juste milieu c’est bien aussi !), autant dire que La pâle lueur des ténèbres est plus une introduction qu’autre chose. Il me faudra lire la suite pour me faire une réelle opinion sur l’intrigue, et faire connaissance avec Ombe !

Affaire à suivre, dès que j’aurais renfloué mon compte en banque ou que j'aurais dévalisé la bibliothèque...

CITRIQ

mercredi 27 juin 2012

Hunger Games : la révolte - Suzanne Collins


Pfiou j’ai bien cru que je ne le lirais jamais celui-là, vu la liste d’attente à la bibliothèque. En plus bien évidemment il est revenu à la date qui va bien (genre le week-end des Imaginales suivi des concours), si bien que pour un peu, ma réservation passait à la trappe faute d’avoir pu aller le chercher !

Du coup je ne l’ai pas fait trainé, et j’ai profité d’un dimanche tranquille pour le descendre. Il faut dire qu’à l’image de ses prédécesseurs, il se dévore (et Spocky peut témoigner du fait qu’il ne sert à rien de me parler quand j’ai le nez dans un tel bouquin…).

Ce n’est pas trop mon genre d’habitude, mais histoire d’avoir un peu plus de souplesse dans mon avis, je vais scinder cette chronique en deux parties : une sans spoilers (donc plutôt vague, mais si c’est vous voulez un avis avant de lire), et une qui en est truffée (à lire uniquement si vous avez lu le livre, bien évidemment).

*

L’avis sans spoilers

C’est toujours quand on a peu d’espérances qu’on est agréablement surpris. J’avais relativement bien aimé le premier tome de Hunger Games (mais sans plus), j’avais trouvé le deuxième un peu creux, du coup je ne savais pas trop quoi attendre du troisième.

Et bien ce n’est pas une si mauvaise conclusion que ça. Même si l’intrigue en elle-même est un peu poussive, elle développe quelques idées intéressantes, et c’est la fin qui m’a le plus touché, sans doute parce qu’elle est assez inattendue (en tout cas ce n’est pas celle que je m’attendais à trouver). Du coup, ça a drôlement radouci mon opinion sur cette trilogie.

Si ça reste assez sommaire en matière d’écriture, c’est une dystopie plutôt intéressante (pour un public jeune), une bonne introduction à la SF, et toute la réflexion qu’elle peut susciter sur la place des médias dans notre société est tout de même assez pertinente.

Du coup, même s’il est facile de juger de haut ces trois best-sellers que tout le monde encense (ça m’est arrivé de lire sur un forum de fans d’Harry Potter que c’était mieux qu’Harry Potter quand même !), je comprends leur succès, qui n’est pas complètement démérité.

*

L’avis avec spoilers

Le sous-titre du troisième volume de Hunger Games résume bien l’histoire, c’est celle d’une révolte. Katniss a été sauvée des nouveaux Hunger Games dans lesquels elle avait été envoyée par le district 13 (qui n’a pas été éradiqué comme le prétend le Capitole mais survit sous terre avec une organisation quasi-militaire).

Réfugiée là-bas (avec sa famille et d’autres habitants du district 12), sérieusement secouée par les évènements (d’autant plus que Peeta est retenu au Capitole, lui), elle va devoir choisir si elle veut devenir ou non le symbole de la Rébellion.

C’est là où se situe l’inattendu. Je m’attendais à des batailles, des combats, mais ceux-ci sont finalement rares (ou hors-champ). La lutte entre le Capitole et le district 13 se fait certes entre des armées qui s’opposent, mais c’est aussi une bataille de la communication.

En cela, Suzanne Collins continue à étudier la question de la place des médias. Katniss a un rôle à jouer dans la rébellion, mais il est finalement purement visuel : elle doit incarner l’espoir, la volonté de combattre, etc. Quand elle visite des champs de bataille, c’est donc suivie par ses caméras (et avec Haymitch qui la coache).

Certes, c’est encore en étant elle-même que Katniss se révèle le meilleur atout du district 13 (et non maquillée pour passer sur un plateau télé). Mais à une époque où ce qui ne passe pas au journal télévisé n’existe pas, et où on sait que toute information est de toute façon manipulée, c’est le discours sur les médias que je trouve presque le plus glaçant dans ce livre.

Bien plus en tout cas que la possibilité qu’elle ne soit qu’un pion dans les plans du district 13 et de la très ambitieuse Coin (oui les noms c’est pas ça dans cette trilogie). Ca, c’est une évidence dès les premières lignes.

Ceci dit le fait que le livre se concentre toujours sur Katniss (et toujours ce « je »), c’est aussi la limite de l’ouvrage, puisque la majeure partie des évènements se passe hors de la vue de la narratrice, et sont uniquement rapportés après coup. Ca donne un côté un peu simpliste et facile à la rébellion, et plus généralement à l’univers.

Si on a une description très vivante et détaillé du district 13 (ce qui est plutôt chouette), j’attends toujours plus de détails sur les autres districts, et même sur Panem qui dans ce tome semble avoir la taille d’un mouchoir de poche (tous les trajets se font par la voie des airs en quelques heures voire quelques minutes, par rapport au premier volume où nos héros se payaient deux jours de train).

Bon, je vous l’avoue, les deux premiers tiers du bouquin m’ont relativement peu touché. En fait, ce que j’ai aimé, c’est la fin. Katniss qui est déjà assez fragile psychologiquement en début de tome bascule complètement, et ça m’a complètement happée (du coup j’ai lu la fin tellement vite à l’entracte d’un concert que j’ai dû la relire à tête reposée dans le métro pour tout comprendre).

Ca aurait été facile de faire une histoire dont Katniss ressort comme une héroïne triomphante qui a abattu tous les obstacles, mais Suzanne Collins a préféré en faire une héroïne de l’ombre, un simple pion qui gardera toute la vie des séquelles (en fait elle me fait un peu penser à Fitz à sa façon).

Cela donne un côté doux amer très agréable à la fin (qui, vu le triangle amoureux qu’on se trainait depuis le tome 1, aurait pu finir en affreuse guimauve), et c’est ce qui a fait que j’ai sincèrement aimé ce tome.

Et puis pour finir sur une note midinette, il était temps qu’elle choisisse Peeta, c’était une évidence que c’était le meilleur !

CITRIQ

lundi 25 juin 2012

Histoire de Nerilka - Anne McCaffrey


C’est assez marrant comment les opinions évoluent. Je gardais de l’Histoire de Nerilka un souvenir plus que mitigé qui me faisait rechigner à relire ce roman, la faute à son intrigue qui se répète avec la Dame aux dragons. Et pourtant cette fois-ci j’ai beaucoup apprécié cette lecture (plus que l'histoire de Moreta en fait). A se demander quelles seront mes impressions de lecture dans dix ans…

A côté du pavé que représente la Dame aux dragons, l’Histoire de Nerilka fait office de poids plume : même pas deux cents pages, on est plus proche de la novella que du roman. En même temps, il n'est pas nécessaire de développer une histoire sur quatre cents pages vu le synopsis.

En effet, Nerilka est un personnage secondaire de la Dame aux dragons, une fille du Seigneur de Fort, douée de grands talents de guérisseuse, qui va s’impliquer à sa façon dans la lutte contre l’épidémie qui frappe Pern. Du coup nul besoin de réexpliquer les tenants et les aboutissants de l’épidémie, le lecteur est supposé être familier avec les faits.

Cela explique la courte taille de ce roman, ce qui est un peu frustrant en fait. Autant je trouvais quelques longueurs à la Dame aux dragons, autant Nerilka va un peu vite en besogne et se révèle presque trop court.

Il faut dire que l’Histoire de Nerilka est un cas un peu à part dans la Ballade de Pern : c’est un roman à la première personne (enfin il y en a peut-être d’autres mais je ne les ai pas encore redécouverts), et surtout, il emprunte une bonne partie de sa structure aux contes.

Enfin je ne sais pas si c’est volontaire ou non, mais ça m’a vraiment frappé à la relecture : Nerilka est une princesse (atypique) pas forcément reconnue à la hauteur de ses compétences, sa mère et ses sœurs connaissent une mort tragique, sa nouvelle belle-mère, plus jeune qu’elle, la tyrannise (ou peut s’en faut), et elle finit par s’enfuir… pour retrouver son « prince charmant ».

C’est un peu fleur bleue, forcément (on est bien chez Anne McCaffrey), mais j’ai trouvé une certaine amertume et un côté pragmatique à l’histoire qui font qu’on s’éloigne un peu des grandes et belles histoires d’amour.

Si on ajoute le fait que l’héroïne n’est pas un chevalier-dragon (ça n’a l’air de rien, mais c’est assez rare d’avoir l’autre point de vue, surtout que Nerilka n’a même pas un lézard de feu pour relever son niveau de normalité !), c’est un petit texte plutôt agréable à lire.

Ceci dit Nerilka est un roman un peu bancal, du fait de son côté spin-off. On en connait déjà les grandes lignes et la fin avant de le lire si on a lu la Dame aux dragons, et si on ne l’a pas lu, l’épidémie doit paraitre drôlement expédiée. Mais en même temps, il apporte des éclaircissements nécessaires à la Dame aux dragons (notamment la destinée d’Alessan).

Bref j’ai un peu de mal à comprendre comment se fait-il qu’on se retrouve avec ces deux romans qui se complètent et se chevauchent, et qui ne semblent correctement finis ni l’un ni l’autre. Sans doute une histoire de sous, quoi d’autre ?

Pour la suite, ce sera encore un bon en arrière, puisqu’avec l’Aube des dragons, c’est un retour sur les origines de Pern !



CITRIQ

samedi 23 juin 2012

Le temps du twist - Joël Houssin


Il y a des livres qu’on découvre de manière complètement imprévue, et le Temps du twist est de celui-là, puisqu’il a croisé mon chemin lors d’un atelier sur les collections de SF à la BNF. Trouvant le concept génial avec Tigger Lilly, je n’ai pas pu m’empêcher de le proposer comme lecture du mois sur le Cercle d’Atuan.

Et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés embarqués pour le mois de juin sur cet étrange énergumène qu’est le Temps du Twist. Dans un futur sinistre (est-il post-apocalyptique, je ne saurais dire), un terrible virus frappe l’humanité et transforme les gens en zombies.

Un seul moyen d’y résister : l’alcool !Toute la population étant en conséquence bourrée du matin au soir, et ce, depuis le berceau, pour échapper à la zombification. Je vous laisse imaginer l’ambiance. Celle-ci ne plait que moyennement à Antonin, qui, le jour de ses seize ans, prévoit deux choses : tirer enfin son coup, et mettre fin à ses jours.

Sauf que sa fête d’anniversaire prend un tournant assez inattendu lorsqu’au volant d’une Buick (offerte par un ami loup-garou), ses potes et lui se retrouvent téléportés dans les années 70. La petite bande va-t-elle en profiter pour rencontre ses idoles ? Comment vont-ils rentrer chez eux ? Antonin va-t-il finir par perdre son pucelage ? Voilà toutes les questions auxquelles va tenter de répondre le livre.

Vous l’aurez compris, le Temps du Twist est un joyeux foutoir, à se demander si l’auteur lui-même n’était pas complètement pété lorsqu’il a conçu ce roman. C’est d’ailleurs ce délire, qui part (vraiment) dans tous les sens qui fait tout l’intérêt du roman.

Rien que l’histoire de l’alcool comme médicament pour échapper à un virus qui transforme en zombie mériterait un roman à lui tout seul, sans parler de la voiture qui remonte le temps mais uniquement aux dates de concert de Led Zeppelin (et d’autres choses que je vous spoilerai pas).

L’auteur s’amuse en plus beaucoup avec les voyages dans le temps. La voiture à voyager dans le temps et tout le côté « passé qui se réécrit » font qu’il est difficile de ne pas penser à Retour vers le futur (sorti peu de temps avec ce roman), sauf qu’ici la réécriture de l’histoire se fait un peu à la sauce cyberpunk, avec de belles métaphores informatiques.

Mais (oui il y a un mais), le côté « bazar délirant » est tout autant le point fort que le point faible du roman. En effet, au-delà des idées, de l’univers, des références musicales (qui me sont passées au dessus mais j’imagine que quand on les connait ça a son petit effet), l’intrigue en effet n’est pas hyper emballante (pourtant c’est un classique du voyage dans le temps mais la mayonnaise n’a pas franchement pris chez moi), et au final trop de pistes sont laissées de côté, trop de questions restent en suspens.

En plus, le casting n’est pas franchement cinq étoiles. S’ils sont marrants au début, je me suis assez vite lassée de cette bande de nombrilistes qui se laissent plus entrainer par l’histoire qu’ils n’interviennent dedans. Seulement trois se débarquent : Antonin (mais uniquement parce que c’est le narrateur, sinon on l’oublierait assez vite aussi), 42 Crew (oui 42, encore une référence j'imagine, informaticien de génie trop peu présent hélas), et Orlando le loup-garou fan de Led Zeppelin.

C’est vraiment dommage, parce qu’avec une intrigue un peu plus recherchée, et des personnages un peu plus travaillés, ce roman aurait été un délice. Pour le post-ap délirant, on repassera donc. Mais quand même, l’alcool pour lutter contre les zombies, je ne suis pas prête de l’oublier celle-là !

Avis des autres atuaniens : Euphemia, Falagar, Lune, Phooka, Rose, Spocky, Tigger Lilly

CITRIQ

jeudi 21 juin 2012

La Dame aux dragons - Anne McCaffrey


Alors que jusqu’à maintenant, ordre de publication et chronologie in-universe correspondaient à peu près, voilà qu’on effectue tout à coup un grand bond dans le passé sans crier gare. Oublions donc pour quelques temps Lessa, F’Lar, Robinton et compagnie pour revenir presque un millénaire en arrière, à l’époque du sixième passage.

Vous apprécierez la précision de mes datations pour une fois, il faut dire que cette deuxième intégrale vient accompagner d’un lexique des personnages et d’une chronologie sommaire, bonus hautement appréciables vu le nombre de gens introduits dans ce volume (et qu’on ne reverra à priori pas, à part dans l’Histoire de Nerilka).

Sorti en VO sous le titre Moreta : dragonlady of Pern, ce roman ne cache pas son contenu. Il s’agit de raconter l’histoire de Moreta, dame de Weyr qui par ses exploits mit fin à une terrible épidémie qui menaçait Pern, ce qui lui valut d’être immortalisée dans une ballade, évoquée dans le Vol du Dragon, puis racontée rapidement dans la Chanteuse-Dragon de Pern.

Il est d’ailleurs assez rigolo d’aller relire la description de la ballade donnée dans la Chanteuse-Dragon (c’est au chapitre 6 pour ceux que cela intéresse), qui s’avère prendre quelques libertés avec la vérité historique racontée dans la Dame aux dragons ! Bon certes la Dame aux dragons a été écrite après les premiers tomes de Pern, mais j'aime bien le côté histoire devenue légende au fil du temps...

Ceci dit, au début, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman qui détonne un peu avec les textes précédents. On change de casting, on change d’époque, et accessoirement même l’écriture change.

Jusqu’ici, les romans étaient plutôt denses et l’intrigue démarrait rapidement. La Dame aux dragons s’étale sur presque cinq cents pages pour une intrigue finalement assez simple, et il faut pratiquement attendre cent pages (de fête !) pour que l’histoire démarre. C’est un peu dommage parce l’idée de base est chouette.

Pern est un univers assez gentillet, les grands méchants sont plutôt rares, et du coup les éléments perturbateurs prennent des formes assez inattendues, comme ici celle d’une épidémie (d’une pandémie même). En plus ça parait presque ridicule au premier abord, n’importe quel lecteur reconnaitrait assez vite qu’il s’agit d’une épidémie de grippe !

Seulement dans un monde comme Pern qui vit avec un niveau de technologie quasiment médiéval (à l’exception des lance-flammes utilisés pour combattre les Fils), ce genre d’épidémie fait des ravages, d’autant plus que les chevaliers-dragons peuvent aussi être touchés (ce qui n’est pas qu’un peu gênant en période de chute de Fils).

Du coup, c’est une véritable situation de crise à laquelle est confrontée la planète, et elle nécessite d’agir très vite (la totalité de l’intrigue ne doit pas s’étaler sur plus d’un mois d’ailleurs à mon avis). Ce qui est assez marrant, c’est que même s’ils n’ont pas les moyens techniques, les protagonistes ont les informations dans leurs archives, et sont donc capables de produire un remède, avec les moyens du bord.

(et non sans quelques énormités au passage, j’espère de tout mon cœur que c’est une erreur de traduction, car je doute fortement qu’on puisse prélever un litre et demi de sang, même à une personne en pleine forme, sans que ça l'affecte sérieusement)

L’époque, également, est intéressante à visiter. On est encore à l’âge d’or des Weyrs dont le rôle est reconnu, et des informations que redécouvrent Lessa et F’Lar à leur époque sont parfaitement connues mille ans auparavant. D’ailleurs j’ai idée que la pandémie qui se déroule durant la Dame aux Dragons est en partie responsable de cette perte d’informations (vu le nombre de morts, et un harpiste a une réflexion dans ce sens).

Du coup même si l’histoire se traine un peu, la Dame aux dragons se lit finalement avec plaisir, parce que ce roman permet de rentrer un peu plus dans la vie d’un Weyr, et parce qu’il décrit avec moult précisions la médecine sur Pern (ce qui se révèle plutôt intéressant).

La « suite », c’est l’Histoire de Nerilka, qui se déroule en parallèle de la Dame aux Dragons.


Cette chronique de livre fait double emploi, puisqu’elle qualifie pour le challenge Anne McCaffrey (of course), mais aussi pour le Summer Star Wars, puisqu’on peut difficilement trouver plus vaste planet-opera que Pern.

CITRIQ

mardi 19 juin 2012

Top Ten Tuesday (5) : Les (bien plus que) 10 livres que vous aimeriez lire cet été



Oui, deux articles publiés aujourd’hui, c’est la fête ! A l’origine je n’avais pas franchement prévu de faire ce top ten, jusqu’à que je découvre son incroyable potentiel d’organisateur de lectures communes à la dernière minute, comme vous allez le voir...

Les (bien plus que) 10 livres que vous aimeriez lire cet été


1. L’intégrale de Pern - Anne McCaffrey
Soit encore six romans et des poussières à lire (répartis dans quatre intégrales différentes), mais qui se soucie de ce genre de détails ? Je compte bien en venir à bout, même si je dois y passer tout mon mois d’août (ça tombe bien, j’ai pas de sous pour partir en vacances !).




2. Endymion et l’éveil d’Endymion - Dan Simmons
Soit deux romans (pour un total de quatre volumes), histoire de continuer l’aventure des Cantos d’Hypérion.

3. Fondation - Isaac Asimov
Parce qu’il serait vraiment temps que je lise ce classique (même si c’est pas le livre le plus ancien de ma PàL, ça fait quand même deux ans qu’il végète alors que je veux le lire).







4. Les meilleurs récits de Planet Stories (anthologie)
Vous croyez être en train de relire mon plan de lecture pour le Summer Star Wars, mais je vous promets que non. Après, y’a plus de space-op !



5. La Tour Sombre – Stephen King
Cela fait des années que je veux me relire l’intégrale (surtout maintenant que je les ai tous), mais je manque toujours de motivation. Ca tombe à pic, Lune a inclus ce cycle dans son TTT du jour, je vais donc la suivre. On va commencer par Le Pistolero, et on verra bien si on arrive à rattraper l’Homme en noir…



6. Le Commencement de nulle part – Ursula Le Guin
Parce qu’un petit Ursula Le Guin n’a jamais fait de mal, d’autant plus quand c’est un titre complètement inconnu au bataillon (édité chez Actes Sud il faut dire, pas franchement l’endroit où on s’approvisionne en SF en général !).




7. La chasse au mirage – Gary Russell
Je ne pense pas faire trainer ce roman Doctor Who acheté aux Imaginales, c’est le genre de chose qu’il faut lire vite. Il est écrit par un auteur dont j’avais plutôt bien aimé la précédente incursion dans le Whoniverse, on verra ce que ça donne.




8. La victoire des aigles (Téméraire 5) - Naomi Novik
Il est grand temps que je replonge dans cette série uchronique avec des dragons à l’époque napoléonienne. Le genre de divertissement idéal pour ne pas se prendre la tête en plus, autant dire que c’est un must à lire en vacances.




9. La vie secrète et remarquable de Tink Puddah – Nick DiChario
C’est la lecture de juillet du Cercle d’Atuan, autant dire que c’est un incontournable !




10. Le Dragon griaule – Lucius Shepard
Emprunté à la bibliothèque, il va bien falloir que je le rende un jour, donc à lire au plus vite ! Et non, je ne suis pas du tout dans une veine dragons ces temps-ci, je ne vois vraiment pas où vous voyiez ça…

Et histoire de déborder un peu...

11. Du Ray Bradbury, titre à déterminer
Parce qu’en moment c’est la guerre sur le Cercle d’Atuan pour déterminer ce qu’on lire en août entre Bradbury, Bradbury et Bradbury. J’espère bien que ce sera Bradbury. Ou Bradbury.

Comme toujours, le Top Ten Tuesday est une initiative de The Broke and the Bookish, reprise en version française par Iani).

De rouille et d'os - Jacques Audiard


En voilà un film pas facile. Je voulais absolument le voir, je suis contente de l’avoir vu, mais force est de constater qu’il m’est très difficile d’en parler. Pardonnez donc par avance le caractère décousu de cette chronique.

De rouille et d’os raconte l’histoire de deux personnes dont le destin se croise (au détour d’une boite de nuit), alors qu’elles n’ont à priori que peu de choses en commun : Stéphanie est une dresseuse d’orque qui va perdre ses jambes dans un horrible accident ; Ali est un peu un paumé, un adepte des petits boulots (videur, vigile) et de la boxe, qui peine à s’occuper de son fils de cinq ans.

Ces deux personnages sont vraiment étranges. Pas faciles à aimer, ni l’un ni l’autre (Ali qui néglige son fils, Stéphanie dont tout semble tourner autour de son nombril parfois), et la façon dont se construit leur relation est atypique et pourtant touchante à sa façon.

C’est face à ce genre de personnages que je me rends compte à quel point il existe un cinéma « formaté » avec ses codes (de narration, de manière de filmer même), parce que j’ai passé la moitié de la séance à me dire que ce film n’y ressemblait vraiment pas (et qu’un réalisateur américain aurait pondu une grosse guimauve du même scénario).

C’est un film très brut, presque violent (pas forcément de manière visuelle, mais il agresse le spectateur). Et en même temps tout en nuances et en légèreté. La métamorphose de Stéphanie, de la loque en fauteuil qui se cache chez elle à celle qui n’hésite pas à porter une jupe sur ses prothèses se fait tout en douceur, sans jamais insister dessus.

Tout du long et jusqu’au final (dur et touchant à la fois), on retrouve cette dichotomie, qui à l’arrivée du générique m’a laissé dans un état second. De rouille et d’os est un film étrange, qu’on ne reverra pas une deuxième fois, mais qui vaut la peine d’être vu.

Je pensais n’avoir jamais vu de Audiard, mais j’ai vérifié en rédigeant cet article, j’avais déjà vu De battre mon cœur s’est arrêté…, qui finalement lui ressemble beaucoup (même violence, et il s’est lui aussi gravé dans ma mémoire, bien que je ne l’ai jamais revu).

C’est vraiment des films inhabituels, mais au milieu de toute cette production formatée (et j’avoue moi-même souvent privilégier cette production par flemme), cela fait le plus grand bien !

dimanche 17 juin 2012

Walking Dead 13-15 - Robert Kirkman & Charlie Adlard

Me voilà enfin à jour dans cette série, puisque le tome 16 ne sort qu’en septembre, et que je n’ai pas franchement envie de lire le roman sur le Gouverneur. Une fois n’est pas coutume, comme il m’est impossible de parler de ces trois volumes sans en dévoiler l’intrigue, je vous invite à passer votre chemin si vous n’êtes pas à jour.


13. Point de non-retour

Dans ce tome, on voit notre petit groupe de survivants s’installer dans leur nouvelle enclave, et tenter de se faire à la normalité… ce qui ne marche absolument pas, on s’en rend vite compte. Rick surtout en fait les frais, lorsqu’il pète complètement les plombs ou peu s’en faut.

J’ai trouvé assez savoureux cette incapacité qu’ont tous ces survivants à mener une vie normale, par contre la tournure que prend l’album sur la fin (où finalement tout le monde accepte que Rick soit le chef idéal sans le moindre battement de sourcil) ne m’a pas franchement convaincue.

Enfin ça ne change pas trop de d’habitude, mais j’ai l’impression qu’on tourne en rond sur le sujet, et ce depuis presque treize tomes : Rick est le chef idéal, mais il a ses défauts et il lui arrive de péter un câble, du coup il n’est plus chef, mais on le remet à la tête de la bande quand même, et ainsi de suite…



14. Piégés !

Ce tome-là, par contre, amène un peu de fraicheur dans l’histoire, puisque les zombies y redeviennent franchement une menace (alors que ces derniers temps, c’était plutôt les rares survivants qui posaient problème, ce qui est un comble vu le ratio zombie/humain dans cette histoire).

Mine de rien, ça fait du bien, et c’est presque agréable de voir Rick ressortir une vieille astuce qui remonte aux premiers tomes pour tenter de se sortir de la situation. Evidemment, comme d’habitude, la moitié du casting est rayé du tableau à la fin de l’histoire, mais Rick semble se reprendre en main malgré toute la tragédie, ce qui pourrait être intéressant pour la suite…



15. Deuil et espoir

Jamais tome n’a aussi bien porté son titre, puisque l’intérieur pourrait vraiment se résumer à ces deux mots. Après l’arrivée d’une horde zombie qui a bien failli dévasté la petite communauté, il faut faire son deuil, enterrer les morts, reconstruire et commencer à envisager l’avenir. Le tout sous la houlette de Rick.

C’est une orientation plutôt encourageante, même si je ne doute pas qu’une grosse catastrophe finisse par leur arrivée. Ceci dit j’ai trouvé qu’on tournait de plus en plus en rond au niveau des relations des personnages : couples qui se font et se défont (on dirait presque que les noms sont tirés au sort par l’auteur) ; éternel débat sur Rick bon chef/tyran…

Je n’aime pas laisser des séries en cours, c’est ce qui m’a poussé à avancer jusqu’au tome 15, mais j’avoue être un peu lassée. J’ai du mal à rentrer vraiment dans l’univers en fait.

Cependant (oui je sais à ce niveau ça relève de l’acharnement), j’ai commencé à regarder la série sur les recommandations d’Elysio. Et ma foi j’aime mieux le format série télé. Moquez-vous, mais je crois que la couleur change tout (par contre je n’avance pas vite, en général je regarde mes séries en mangeant, et c’est juste pas possible pour celle-ci !).


vendredi 15 juin 2012

La Tour Sombre en comics


Cela faisait des années que je voulais me mettre à cette série de comics. Je n’ai jamais été une grande fan de Stephen King (ses romans fonctionnent bien mais j’avoue que je ne les aie jamais trop gardé en tête, à part les Yeux du Dragon), mais il y a une série de romans qu’il a écrit que j’ai vraiment beaucoup aimé, il s’agit de la Tour Sombre.

Je crois que j’ai passé à peu près autant de temps à attendre la fin d’Harry Potter et la fin de la Tour Sombre, sauf que n’ayant jamais relu les premiers volumes de cette série qui compte aussi sept tomes, j’ai un peu peiné sur les derniers. Depuis je me prévoie une relecture complète sans jamais en trouver le temps.

A défaut, comme tous les volumes traduits étaient disponibles à la bibliothèque, je me suis donc jetée sur le comic.

Et ça fait tout bizarre de replonger dans cet univers (assez inclassable d’ailleurs, on y trouve des éléments de western, de fantasy, de post-apo…), de retrouver la façon de parler si particulièrement de Roland, et même cette façon de raconter (enfin il me semble qu’il y avait la même dans les romans).

L’histoire démarre avec la jeunesse de Roland (celle qu’il nous raconte dans Magie et cristal), et se poursuit avec la chute de Gilead (qui est le titre de l’arc narratif dans lequel je me trouve actuellement). C’est assez étrange parce que du coup, on est à mi-chemin entre l’adaptation pure et simple (pour les premiers volumes) et le comblage de trous (pour la suite).

Du coup je me suis un peu ennuyée au début, mais ça va mieux depuis qu’on a quitté les terres connues du quatrième tome pour des histoires basées sur quelques détails évoquées ici ou là par Roland. Je pense que cette série s’adresse surtout aux fans des romans, parce que je ne vois pas trop l’intérêt de commencer l’histoire par la jeunesse de Roland.

D’ailleurs ce côté « pour les fans » se ressent dans ce que j’aime le plus (et c’est un peu contradictoire pour une BD) : à la fin de chaque tome, on trouve des pages de texte à la fin, qui forment une véritable petite encyclopédie sur les coutumes et l’histoire de l’Entre-Deux-Mondes (et il y a même une carte !). Cela apporte une profondeur à l’univers, et aussi une meilleure compréhension.

Les dessins sont assez particuliers, avec un découpage en très grandes cases. A vrai dire j’aime bien l’aspect général, mais je trouve que les personnages se ressemblent tous, si bien que je me rattache plus aux dialogues qu’autre chose pour les identifier…

Du coup comme je le disais, ça me parait réservé à des connaisseurs. Ce n’est pas un coup de foudre pour ma part, mais j’apprécie de remettre les pieds dans l’univers de la Tour Sombre, et cela réveille furieusement mon envie de relire les romans !

CITRIQ

mercredi 13 juin 2012

L'affaire Jane Eyre - Jasper Fforde



Je ne saurais dire depuis combien de temps on me recommande ce livre (et le cycle dont il fait partie d’ailleurs). Mais sentant venir la cure de références littéraires, j’hésitais à me lancer. Et puis il a été choisi en lecture du mois du Cercle d’Atuan. Et j’ai préparé le terrain en lisant Jane Eyre. Et voilà !

Je vous préviens par contre, parler de ce livre ne va pas être facile, L’affaire Jane Eyre, c’est tout de même un sacré bordel ! Y’a même pas de chapitre 13 d’ailleurs dans ce livre, bien qu’il soit mentionné dans le sommaire !

Ce roman se déroule dans un univers uchronique légèrement déjanté où le Royaume-Uni et la Russie sont toujours enlisés dans la Guerre de Crimée depuis la fin du XIXe siècle, et le Pays de Galles a fait sécession pour fonder une République. C’est accessoirement un univers où l’on trouve dans les services de la police une Chronogarde (attendez-vous donc à des paradoxes temporels) et une Brigade littéraire.

C’est d’ailleurs cette dernière qui nous intéresse, puisqu’il s’agit du service où travaille notre héroïne, Thursday Next. Ne me demandez pas trop en quoi consiste leur boulot exactement, apparemment ce sont surtout des garants de l’intégrité des textes (autant dire qu’ils veillent au grain sur les manuscrits originaux, et savent détecter un faux original à 30 km).

Oui une brigade littéraire, ce n’est pas banal, mais pas si anormal dans un monde où la littérature a tant d’importance (on trouve des Shakesparleurs dans les gares qui déclament des citations de l’œuvre de Shakespeare, et on croise au cours de l’histoire tout un tas de théories farfelues sur la vraie identité de l’auteur).

Bref Thursday Next, brigade littéraire, se retrouve à enquêter sur le vol du manuscrit original de Martin Chuzzlewit par Achéron Hadès, un très méchant vilain maléfique insensible aux balles et invisible sur les enregistrements de caméras.

Je ne vous en dirais pas plus, mais sachez qu’on ne s’ennuie pas une seconde en lisant ce livre. L’univers complètement barré est une garantie en soi (du dodo en boite de conserve aux pièces de théâtre jouées par les spectateurs), mais la belle galerie de personnages joue aussi son rôle (Thursday est un personnage tout en nuances, et j’ai adoré sa famille de cinglés).

Ajoutez à ça une intrigue qui enchaine les péripéties (on ne s’y ennuie jamais), une petite touche d’émotion et d’amour, quelques passages délicieusement « timey-wimey », une invention qui fait rêver (qui n’a jamais voulu entrer dans un livre ?), et tout un jeu sur Jane Eyre qui ne me fera plus jamais voir le livre de la même façon…

(mais dans le bon sens, je trouve les explications du pourquoi de l’intrigue dans l’Affaire Jane Eyre plus cohérentes que celle du roman Jane Eyre en lui-même !)

… Bref l’Affaire Jane Eyre est une délicieuse gourmandise qui se dévore sans peine. Une fois le livre refermé, difficile de ne pas enchainer sur la suite. Nul doute donc que vous réentendrez parler de ce cycle sur mon blog…

Avis des autres atuaniens : Euphemia, Falagar, Lune, Rose

CITRIQ

lundi 11 juin 2012

Le retour du Summer Star Wars


Une fois n’est pas coutume, l’été sera space-opera, puisque Lhisbei relance une fois encore son challenge estival, le Summer Star Wars. Aucune hésitation cette année, puisque je n’ai pas encore fini de lire ce que j’avais prévu de lire l’été dernier. Cet été, mon programme est donc tout tracé : vider ma PàL (de space et de planet-opera).

Voilà donc ce que je vais essayer de lire :

- La Ballade de Pern de Anne McCaffrey, que je lis de toute façon pour le challenge Anne McCaffrey (à l’heure où j’écris ces mots il me reste encore 8 romans à lire) ;

- Fondation, de Isaac Asimov, parce que ça fait deux ans qu’Isil me l'a offert, il faudrait quand même que je songe à m’y mettre ;

- Endymion et l’éveil d’Endymion, de Dan Simmons pour poursuivre Hypérion ;

- Les meilleurs récits de Planet Stories, une anthologie de Jacques Sadoul dénichée chez les bouquinistes, des fois que j’ai des envies de nouvelles.

Ce qui ne fait rien qu’une douzaine de livres à lire (et encore, j’ai aussi pour projet de relire la Transe du Crystal de Anne McCaffrey), mais il faut être ambitieux dans la vie ! Les films et les séries sont autorisés cette année, alors j’en profiterais peut-être pour vous parler de ma saga favorite, ou de l’adaptation de H2G2, si je trouve un peu de temps.

Le décollage prévu le 21 juin, si vous voulez vous inscrire, rendez-vous ici (plus on est de fous, plus on rit !).

samedi 9 juin 2012

Flashback - Dan Simmons


Avant de continuer mon exploration des Cantos d’Hypérion de Dan Simmons avec Endymion (mais j’attends l’été pour ça, désormais lire du space-opera en dehors de l’été me semble étrange, merci une certain challenge annuel sur le sujet…), je me suis intéressée à son dernier roman paru en français, Flashback (gentiment proposé par les éditions Ailleurs & Demain)

Ce roman se déroule dans un futur proche (2035) et pas des plus joyeux : les Etats-Unis sont en voie de désintégration (les mexicains ont même commencé à reconquérir certains états), et en est réduit à louer son armée pour mener des guerres en Inde et en Chine. L’Europe est devenue un grand Califat où la loi de la Charia est appliquée, Israël a été rayé de la carte, et c’est le Japon (revenu à un système féodal) qui exerce le plus d’influence dans le monde.

La misère règne bien évidemment, ainsi que l’insécurité (les attentats sont tellement fréquents que les téléphones possèdent des modules annonçant les dernières explosions, à la manière d’un GPS annonçant un radar automatique), et une bonne partie de la population passe ses journées à flasher, c'est-à-dire à consommer du flashback, une drogue qui permet de revivre ses souvenirs.

C’est également le cas de Nick Bottom, un ancien inspecteur (qui a perdu son travail à cause de cette drogue justement) qui se retrouve embauché par un très riche et très puissant japonais, Hiroshi Nakamura, pour trouver le meurtrier qui a tué son fils six ans plus tôt.

La première chose qui frappe à la lecture de Flashback, c’est l’univers. Je lis régulièrement de la SF, mais une SF qui se déroule souvent dans un futur lointain n’ayant que peu de liens avec la réalité. Ici, il y a un véritable travail d’anticipation avec un 2035 qui puise ses racines dans l’actualité.

Il y a un travail de construction (en matière d’évolutions technologiques, politiques, sociales…) absolument dément, et c’est très appréciable. Il faut certes prendre son temps pour avancer dans l’histoire à cause de la masse d’informations à assimiler, mais c’est définitivement un des points forts de ce roman.

L’intrigue posée dessus est plutôt classique (une enquête policière somme toute, et la fin n’est pas une grande surprise), mais bien construite, et portée par une belle galerie de personnages.

J’ai eu un peu de mal avec Nick Bottom sur les premières pages (il faut dire qu’après Avance Rapide, et dans une moindre mesure l’Affaire Jane Eyre, je frise un peu l’overdose dans le domaine du détective privé), mais c’est un personnage complexe dont j’ai apprécié les mouvements d’humeur (surtout au début quand il rechigne à se mettre au boulot).

Nick n’est pas le seul narrateur, il partage ce rôle avec un professeur à la retraite, Léonard, et Val, un jeune garçon faisant partie d’un flashgang, qui apportent d’autres points de vue sur l’univers, celui d’un vieillard dépassé par tous les changements, et celui d’un jeune qui peine à entrevoir un avenir.

Leurs trois histoires sont bien évidemment liées, ce qui m’a un peu rappelé Hypérion. J’ai d’ailleurs retrouvé quelques autres « trucs » de l’auteur, comme toutes les références et les jeux à propos de Nick Bottom (un personnage du Songe d’une Nuit d’Eté de Shakespeare), qui valent bien toutes les évocations de l’œuvre de Keats dans Hypérion.

En fait j’aurais eu grand plaisir à lire ce titre, si au bout d’un certain nombre de passages, les opinions des personnages ne semblaient plus être les leurs, mais purement celles de l’auteur, si bien qu’on se demande si on a affaire à une fiction ou à un manifeste politique.

Je ne me soucie pas trop des opinions politiques de l’auteur, tant qu’on n’essaye pas de me les rentrer dans le crâne à coup de masse (*tousse* Terry Goodkind * tousse*)… et c’est un peu ce qui se passe sur la fin du roman.

N’étant pas très en phase avec les idées en question (qui mettent tout ou presque sur le dos de la réforme du système de santé américain, et prônent une islamophobie pas forcément des plus fines, entre autres), j’ai terminé le roman avec une impression assez mitigée, d’autant plus que si l’univers se construit sur un arrière-plan crédible, la résolution finale m’a semblé presque improbable en comparaison.

Bref, même si Flashback est un roman intéressant (notamment par tout le jeu d’extrapolation auquel il se prête), qui est je pense accessible même à des non-lecteurs de SF (j’imagine que c’est pour cela qu’Ailleurs & Demain a abandonné la couverture métallisée), la rencontre ne s’est pas vraiment faite pour ma part.

Ceci dit ça ne m’empêchera pas de lire Endymion cet été (et peut-être qu’un jour je me remettrais à l’Échiquier du mal tiens !).

Lecture commune improvisée sur le Cercle avec Elysio et Snow

CITRIQ

jeudi 7 juin 2012

De retour des Imaginales…


Voilà, après en avoir fini avec mes épreuves de concours, je peux enfin prendre le temps de me poser pour trier photos et souvenirs d’Epinal. Il y aurait de quoi remplir des pages et des pages (je compte bien soigner mon récit de voyage dans mon moleskine), mais je m’en tiendrais plutôt à une version courte (et déjà trop longue) en ce lieu.


Les Imaginales, c’est une manifestation consacrée aux littératures de l’imaginaire qui se déroule à Epinal pendant quatre jours, dans un cadre très bucolique, au bord de la Moselle. Je tiens d’ailleurs à remercier Ayerdhal qui alors que je débarquais à ma première conférence le vendredi matin, a éclairé ma lanterne sur l’identité de la rivière voisine (en l’occurrence il nous expliquait qu’il avait jeté dedans les cadavres des auteurs absents à la conférence sur les assassins).

L’endroit le plus important des Imaginales, c’est la Bulle aux Livres, gigantesque structure susceptible de vous faire avoir de sérieux problèmes avec votre banquier. On y trouve en effet des livres, des livres, des livres, et si vous calculez bien votre coup (il faut être là au bon moment pour certains), vous pouvez même trouver leurs auteurs juste derrière les piles pour papoter ou faire des dédicaces.


On y trouve aussi entre autres des vendeurs de livres d’occasion, des stands de petits éditeurs et d’associations (dont celui du Club Présence d’Esprit, avec sa loterie qui m’a valu la chance de faire la une de Vosges Matin avec un Harlequin dans les mains, merci Lhisbei !) et une fresque réalisée en live.


Il y a aussi une buvette à des tarifs défiant toute concurrence. Ça n’a l’air de rien mais l’entrée aux Imaginales est gratuite, et on peut facilement manger sur place pour moins de cinq euros (avec des sandwichs, des salades et des assiettes de charcuterie…). Sans parler de l'assortiment de sirops disponibles fort sympathique (à 30 cts le verre, sachant que vu la dose de sirop dans le verre, je le rallongeais ensuite, c’est très rentable le sirop à la violette). Bref non seulement on mange bien, mais du coup c’est autant d’économies à investir sur les livres !

Pour la petite anecdote, ayant oublié ma bouteille d’eau en partant de Paris, j’ai dû en racheté une à la gare de l’est, je n’ai toujours pas digéré les 2,50 euros qu’elle m’a coûté, ce qui explique sûrement que le prix des boissons ait été au centre de mes préoccupations tout le week-end !


En plus cette année ils proposaient un gobelet réutilisable à un euro qu’il était difficile de ne pas adopter (comme quoi les fans de SF ne font pas que piquer les verres, des fois, ils les achètent !), ça vaut bien une affiche ou des marque-pages en guise de souvenir !

Autour de la Bulle des Livres, on trouve les espaces de conférence. Un dans un bâtiment en dur, et les deux autres dans des édifices temporaires au décor fort délicieux, les Magic Mirrors.

 

C’est le côté amusant des Imaginales, le programme des conférences est tellement riche qu’on passe son temps à courir d’un Magic Mirror à l’autre, et à faire des choix drastiques lorsque deux conférences nous intéressent à la même heure (heureusement on peut retrouver celles qu'on a manquées sur le site d’ActuSF).


Pour ma part j’en ai suivi sept en deux jours, ce qui représente déjà un sacré programme (j’ai même allègrement séché celles du samedi matin pour cause de saturation). Toutes ne sont pas égales en intérêt, tout dépend des intervenants, du thème aussi (pas toujours facile), et aussi du degré de fatigue des auteurs. Par contre elles donnent en général toutes envie de lire les textes des auteurs présents, ce qui est très mauvais pour le compte en banque.


J’ai beaucoup apprécié l’entretien avec Elisabeth Vonarburg (pas toujours évident à suivre, mais apportant un autre éclairage sur ses ouvrages, et j’admire comment elle arrive à tout faire tourner autour d’elle sans paraitre trop nombriliste pour autant !) et celui avec Naomi Novik (pile au moment de la démonstration de canon, pour une auteure qui écrit à l’époque napoléonienne, c’était bien marrant –même si tout le monde a frôlé la crise cardiaque-).

Côté conférences thématiques, j’ai beaucoup apprécié celles qui ne se contentaient pas de confronter des auteurs sur un thème, mais ajoutaient un peu de « fond », comme celle sur les Dragons (où on retrouvait Pierre Pevel, Naomi Novik mais aussi Marie-Charlotte Delmas qui a écrit une étude sur le dragon), ou celle sur la Fin du Monde (avec d’un côté un journaliste ayant écrit un livre sur cette histoire de 2012, et de l’autre Pierre Bordage).


Les Imaginales, c’est aussi une Bulle de Jeux (qui faisait bien envie, mais je n’ai pas eu le temps d’y mettre les pieds), des animations le soir (Murder Party, concert du Naheulband), des (petits-) déjeuners avec des auteurs, un stand où l’on peut échanger son vieux téléphone contre un livre neuf…

Bref on ne risque pas de s’y ennuyer, et en fait, on n’a jamais le temps de tout faire vu qu’on est aussi là pour voir des gens ! Ca parait un peu trivial, mais c’est aussi le grand plaisir des Imaginales, si bien que j’ai abandonné certaines conférences pour passer plus de temps à papoter.

Il y avait Shaya et Olya, avec qui je partageais chambre d’hôtel (le formule 1 était une bonne affaire, mais la prochaine fois on vise la salle de bains dans la chambre !) et demi-tours sur la route (on ne s’est perdues que trois fois en trois jours, ce qui est plutôt un bon score quand on sait qu’on n’avait qu’un itinéraire mappy pour tout guide !).

J’ai retrouvé avec plaisir Lhisbei (et sa loterie qui peut vite devenir addictive), Tigger Lilly (toujours là pour twitter la moindre bêtise qui sort de votre bouche), Endea (à qui je ne céderai pas mon badge de monstre vert !), Tortoise (et son sherpa). J’ai aussi pu faire connaissance de Snow (GPS non-officiel des Imaginales), Cedric (dont l’accent m’a donné l’impression de rentrer un peu chez moi, merci !), Julien et son ami-qui-n’a-pas-de-blog (même que ça fait plaisir de se voir enfin), et sûrement d’autres que j’ai oublié…

On se croisait au fil des conférences et au hasard dans la Bulle des Livres, au déjeuner ou au dîner (il y avait un repas de blogueurs samedi soir, mais ne me demandez pas combien on était, je ne connaissais pas la moitié des personnes de toute façon !).

C’était fort chouette de pouvoir papoter avec tout le monde, de se refiler des idées de lecture, et plus généralement de partager notre passion autrement que par l’intermédiaire des forums et des blogs. Ce n’est pas parce que nous sommes des geeks irrécupérables (surtout dans mon cas) que nous sommes forcément associables !

Terminons par le sujet brûlant, les achats.


Je n’avais pas prévu d’en acheter autant, mais je me suis fait plaisir, c’est d’autant plus facile quand on a les auteurs sous la main (et encore, j’aurais pu faire pire). J’ai acheté onze livres en tout, mais dans le tas il y a deux cadeaux, ça ne compte donc pas. Pour le reste, voilà le détail, avec d’abord les occasions :

- La trace des rêves de Jean-Pierre Andrevon (en fait gagné à la loterie de Présence d'Esprit, où il était très dur de choisir son lot, c’est l’occasion de découvrir Andrevon, et il parait que ça ressemble au Monde vert)

- La chasse au mirage de Gary Russell (un livre Doctor Who, et j’avais bien aimé le style de l’auteur sur un autre roman DW)

- La vie secrète et remarquable de Tink Puddah de Nick DiChario (en prévision de la lecture de juillet du Cercle, si tout va bien)

- La Dame de la haute tour, une anthologie de Anne McCaffrey (pour le challenge Anne McCaffrey –non ne me demandez pas comment je vais lire tout ça-)

Et puis du côté des livres neufs et dédicacés par leurs auteurs :

- Téméraire 5 : la victoire des aigles de Naomi Novik (je l’ai pris en grand format pour garder l’unité de ma série, ma maniaquerie me perdra !)

- La Brume des jours de Anne Fakhouri (qui n’avait encore jamais dédicacé son livre à une Clara)

- A comme association : la pâle lumière des ténèbres de Erik L'Homme (on va dire que c'est la faute d'Olya, et aussi un peu de l’auteur qui a bien vendu la série lors d’une conférence)

- Le jeu des sabliers de Jean-Claude Dunyach (tout ça c’est de la faute de M. Lhisbei qui est passé devant moi avec deux livres du monsieur !)

- Chroniques du pays des mères de Elisabeth Vonarburg (pour remplacer mon exemplaire tout abîmé et avoir un peu d’unité avec mon édition du Silence de la Cité)

Bref, je suis ruinée ! Mais c’est agréable de se faire plaisir de temps en temps, et tous ces titres ne devraient pas rester trop longtemps dans ma PàL normalement. En tout cas je suis bien contente de m’être lancée dans l’aventure cette année, et je n’hésiterais pas à y retourner. Et si mon emploi du temps (et mon banquier) me le permet, j’irais aux Utopiales à la fin de l’année.

Les comptes rendus des collègues : Endea, Julien, Lhisbei, Olya, Shaya, Snow, Tigger Lilly