samedi 30 octobre 2010

Le sang d'immortalité - Barbara Hambly


Je dois avoir un problème dans ma tête, la plupart des livres neufs que j’achète sont condamnés à vieillir sur une étagère un bon bout de temps avant de gagner le droit d’être lu (à part les BD bien sûr). Prenez donc le cas de celui-ci. Un roman de Barbara Hambly (dont j’apprécie beaucoup l’écriture). Deux romans même (le Sang d’immortalité suivi de Voyage avec les morts). Deux romans qui plus est avec des vrais vampires qui boivent du sang humain et crament au soleil.

Prometteur n’est-ce pas ? Je l’ai acheté au Salon du Livre, je l’ai enfin ouvert fin septembre. Je suis un cas désespéré. Ceci dit je n’ai pas été déçue, et une fois rentrée dedans il n’a pas fait long feu, même si j’ai eu beaucoup de mal au début (mais j’étais incapable de lire trois lignes sans y trouver une référence à Doctor Who, obsédée que j’étais par la série ; je me soigne depuis, enfin…)

Le Sang d’immortalité nous emmène à la fin du XIXe siècle, en Angleterre. James Asher, professeur à Oxford et accessoirement ancien espion de son état, est recruté (par le biais d'un odieux chantage bien sûr) par le vampire Ysidro pour faire la lumière (enfin…) sur une série de meurtres de vampires. Pas des meurtres commis par des vampires, mais des meurtres dont les victimes sont des vampires.

On a ici affaire à un véritable roman policier où Asher mène l’enquête, secondé par son épouse Lydia qui n’est pas banale dans son genre (imaginez une femme médecin fin XIXe siècle début XXe siècle). On rencontre les suspects, on visite les lieux du crime, on fait des recherches dans les archives…

En toute honnêteté je regrette presque d’avoir été aussi distraite dans les premières pages, parce que l’auteur ne facilite pas la tâche du lecteur (c’est peut-être là son seul défaut), et je me suis retrouvée un peu égarée dans l’atmosphère noire et brumeuse du roman.

Ceci dit c’est une ambiance délicieuse. Déjà il y a l’époque où se situe le roman : révolution industrielle plus qu’accomplie, la Londres engloutie sous la fumée comme dans les Sherlock Holmes, et surtout ces années 1900 avec toutes ces alliances de fou entre les Etats qui conduiront plus tard à la première Guerre Mondiale.

Et puis les vampires : des vrais, des sanguinaires, des qui fuient le soleil et qui craignent l’argent. Avec plein de nuances bien sûr, ils sont fous pour la plupart, et dangereux comme jamais. Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu une vraie et bonne histoire de vampires, à part Riverdream. Barbara Hambly les traite de façon très fantastique, tout en y ajoutant une approche scientifique plus inattendue qui donne au livre un petit parfum steampunk plutôt chouette.

Le Sang d’immortalité est un bon roman de vampires, très bon même, et il change agréablement de toute la bit-lit qui envahit les rayons. Mais le meilleur est à venir, puisque l’édition Mnémos inclut également Voyage avec les Morts, sa suite.

Si j’avais aimé le premier, j’ai adoré celui-là. Imaginez un peu, on prend les mêmes et on recommence. Enfin plutôt, on voyage à travers toute l’Europe, de Londres jusqu’à Constantinople en passant par Paris et Vienne dans les années 1900. C’est juste magnifique.

Ce roman-ci se concentre plus sur Lydia, ce qui m’a beaucoup plu. C’est une femme plutôt étonnante, très humaine, intelligente mais parfois bornée et dépassée par les évènements. Bref, on s’y attache très vite. Je ne vous en dis pas plus pour vous réserver la surprise, mais c’est un roman qui m’a happé. Comme l’intrigue est globalement bien plus simple, on la suit bien plus facilement, et on se laisse même emporté par ce voyage, aussi fascinant qu’effrayant par moment.

Bref une fois encore, Barbara Hambly ne m’a pas déçu. Une belle ambiance historique (bien documentée à mon avis), des personnages particuliers et attachants, une chouette interprétation du mythe du vampire classique mais avec quelques ajouts sympas, un léger parfum de steampunk… que demander de plus ?

CITRIQ

5 commentaires:

SBM a dit…

Aussi bon que "Riverdream", vraiment ?

Vert a dit…

C'est purement une question d'affinité, j'avoue préférer le style de Hambly à celui de Martin, mais chacun ses goûts ^^

Marion a dit…

Intéressant tout ça, intéressant ... !

Mais bon, j'ai pas le temps, j'ai pas l'argent, alors je passe à coté pour le moment. Mais un jour peut être ...

cagliostro a dit…

hello again, j'atteris ici suite à ta réponse à mon comment sur riverdream...
hum ce roman doit pouvoir m'intéresser car 1) vampires 2)londres fin 19° 3) parfum de steampunk ...
Cela me semble un peu proche de "anno dracula" de Kim Newman où un Jack l'éventreur au scalpel d'argent décime les vampires londoniens. Pour info en matière de vampire ma référence est Anne Rice et les "avant" Dracula + un petit "St Germain" de CQ Yarbro.
Bon mais il n'y aura pas tout de suite de vampires car je viens de commencer "les bienveillantes" sur un autre de type de monstre plus réel.
a+

Vert a dit…

Ah je connaissais pas le Anno Dracula, j'en prends bonne note. Anne Rice reste une référence pour moi (enfin ses premiers, sur la fin c'était quand même pas passionnant), mais j'ai un peu peur de les relire aujourd'hui et d'être déçue en fait...