mercredi 1 septembre 2010

Fendragon – Barbara Hambly


J’entretiens dans ma tête une courte liste de livres à emporter à chaque déménagement / sur une île déserte / pour partir dans une galaxie lointaine / après la fin du monde, et figurez-vous qu’on n’y trouve pas que du Gaiman. Ce ne sont pas forcément des chefs d’œuvre, mais ce sont des romans que j’aime beaucoup, que je relis souvent, et qui m’ont beaucoup marqué.

Dans le tas, il y a Fendragon, de Barbara Hambly, qui a été mon premier vrai roman de l’auteur (les deux Star Wars qu’elle a écrit ne comptent pas) et qui m’a poussé vers toutes ses autres œuvres (Darwath, la fiancée du Dieu Rat…). D’ailleurs j’ai toujours le Sang d’Immortalité qui m’attend sur mon étagère. Du coup ça a été un plaisir de le voir choisi comme lecture du mois au Cercle d’Atuan (après une longue campagne de six mois d’acharnement par ma consœur Olya ;), et ça m’a donné une bonne excuse pour replonger dedans et lui consacrer une petite chronique.

Fendragon est un bouquin ne paye pas de mine : entre la couverture draconide et la quatrième de couverture au doux parfum de cliché, on pourrait s’attendre au pire. Ne parlons même pas du résumé. Si je vous dit qu’on suit les pas de Jenny, sorcière et compagne d’un Fendragon (Fend-dragon, un tueur de dragons quoi) qui part avec lui pour tuer un autre dragon, on pourrait même fuir en courant.

Pourtant, il y a un certain charme qui se dégage de ce livre, pur roman de fantasy à l’ancienne mode, avec son dragon, son vieux héros, son jeune naïf, ses sorcières (gentille et méchante), son royaume, ses souterrains et sa carte en guise d’introduction.

Il faut dire que Barbara Hambly s’amuse à prendre à contre-pied la plupart des clichés du genre. Prenons l’un des protagonistes principaux : le Fendragon, John Aversin, n’a guère l’allure du preux chevalier, avec ses lunettes. Il a une soif de connaissances impressionnante et se révèle passionné notamment par les capacités divinatoires des cochons. Quant à Jenny Waynest, la sorcière, elle se révèle pas forcément très douée car incapable de choisir entre ses pouvoirs et sa vie de famille. Ne parlons pas même du dragon, le présenter serait vous gâcher le livre.

Mais pour montrer le ton assez particulier, on s’étonnera d’apprendre dans les premières pages que bien que la première proie du Fendragon soit un monstre ravageant le pays, il n’en reste pas moins une créature magnifique que cela fait peine d’abattre.

La grande caractéristique de ce roman est définitivement dans l’humanité des personnages, qui nous sont très proches. Loin des héros de légendes, on a plutôt affaire à des gens ordinaires. Le couple formé par Jenny et John est plutôt touchant dans sa dynamique de couple établi.

D’ailleurs l’auteur s’intéresse bien plus aux personnages qu’à l’histoire, plutôt classique et dont les moments épiques sont souvent éludés, et notamment au trio Jenny-Morkeleb-John. Ca, et le petit parfum désuet qui flotte sur ce texte fait que je l’apprécie grandement, et que je le relis toujours avec plaisir.

Cerise sur le gâteau, c’est un récit complet et une belle histoire qui ne s’étale guère sur 300 pages, quand la norme dans le domaine est d’en faire 600 à 900. Certes, Barbara Hambly a écrit une suite (quatre romans il me semble), jamais traduite en français, mais ce roman en lui-même dispose d’une conclusion on ne peut plus finale, ce qui est très agréable.

Ceci dit, à force de le relire, je me laisserais bien tenter par la suite, quand même… dès que j’en aurais fini avec mes Tolkien en VO quand même !

Avis des autres atuaniens : Arutha, El Jc, julien, Olya, Roxane, Sherryn, Tortoise

CITRIQ

9 commentaires:

Isil a dit…

J'ai le même avis que toi sur ce roman. J'ai beaucoup aimé ce détournement au point de vue féminin des codes du genre.

Marion a dit…

Je crois que j'aimerai bien lire les suites moi aussi ...

Peut etre pas tout de suite, mais en tout cas, dans pas trop longtemps. Après, j'espère que l'anglais de Barbara Hambly est facilement accessible, sinon, ça me soulera :D

Vert a dit…

@Isil
C'est marrant parce qu'on a eu un grand débat en cours de lecture si c'est de la littérature féminine ou pas xD. Mais je lui trouve un coté assez "féminin" en effet, un peu comme tous les bouquins de fantasy écrits par des femmes à cette époque...

@Olya
Je te dirais, ou alors on peut ptêtre se lire ça ensemble :D

Tortoise a dit…

Je crois que c'est l'aspect "fantasy à l'ancienne mode" qui m'a chiffoné et donné l'impression de cliché, alors que j'ai pourtant bien apprécié le contre-pied dont tu parles et l'humanité des personnages...

Donc je ne sais pas trop si je lirai d'autres livres de cette auteur, mais je dois avouer que la fiancée du dieu rat est un titre qui m'avait déjà intriguée ^^

Vert a dit…

La fiancée du Dieu Rat ne m'a pas marqué question intrigue, par contre l'atmosphère des studios de cinéma des années 20 est plutôt chouette (et c'est plutôt atypique en fantastique comme période).
Donc s'il te passe sous la main, n'hésite pas ;)

El Jc a dit…

Moins réceptif que toi sur ce titre. Certains durant la lecture on fait l'analogie avec Robin Hobb, c'est sans doute possible, car j'ai eu exactement le même ressenti avec l'assassin royal : de très bon personnage et un gros manque de rythme

Vert a dit…

Il y a effectivement un petit air de famille entre les deux, ça doit expliquer que j'aime beaucoup (et qu'au contraire toi nettement moins ^^).

asn83 a dit…

Il n'y aurait pas une histoire d'amour dans ce bouquin par hasard ?

Vert a dit…

Euh... d'un certain point de vue oui, y'a moyen de développer sur le sujet mais c'est pas forcément un ouvrage que j'aurais choisi pour. Tu n'as qu'à lire pour voir ^^