mardi 20 juillet 2010

Splice - Vincenzo Natali


Définitivement le film le plus étrange qu’il ai été donné de voir depuis le début de l’année, Splice est un film délicieusement glauque qui contrairement à ce qu’on pourrait croire en voyant le synopsis ou la bande-annonce, ne tombe pas dans le bête film d’horreur façon Frankenstein.

Splice (coller en anglais), c’est le nom donné à une technique de manipulation génétique qui consiste à créer de nouveaux êtres vivants à partir d’ADN de bestioles normales telle la salamandre, la souris ou le moineau. Une forme d’OGM améliorée qui s’amuserait presque à pouvoir recréer des chimères de la Grèce antique, à ceci près qu’ils s’en tiennent aux limaces informes qui produisent des médicaments pour le moment.

Cependant, les deux chercheurs phares du projet, Clive et Elsa, aimeraient aller plus loin et commencer à travailler avec de l’ADN humain. Bien que cela leur soit interdit, ils vont dans le plus grand secret créer un étrange être, partiellement humain, partiellement… autre chose. C’est une étrange et très malsaine relation qui va se mettre en place entre ces deux chercheurs qui n’ont pas d’enfant, et cet « enfant » créé de toutes pièces.

C’est vraiment très surprenant, mais hormis quelques passages qui empruntent au film d’horreur de série B, le reste du film met mal à l’aise en jouant non pas sur la terreur mais plutôt sur des questions morales.

Outre tout ce qui a trait à la déontologie (peut-on jouer avec l’ADN humain, et surtout une créature avec de l’ADN humain doit-elle être traitée comme un cobaye ou un être pensant ?), Splice joue avec la notion de famille dans tout ce qu’il y a de plus sinistre.

Cela se retrouve surtout dans le personnage d’Elsa (qui met plus que mal à l’aise tout au long du film), une femme qui ne veut pas porter d’enfant (à moitié à cause d’un passé avec sa mère qui ne sera jamais clairement expliqué), mais qui se créé un enfant de toute pièce et finit par reporter son enfance sur celle qu’elle s’amuse à élever comme sa fille, comme on jouerait à la poupée. Clive n’est pas non plus n’est pas très net dans l’histoire.

Pendant une bonne partie du film, la tension et l’ambiance malsaine reposent uniquement sur l’interaction entre ces trois personnages, et c’est tout simplement délicieux. Cependant, la fin qui vire pour le coup franchement à la série B gâche quelque peu l’effet, bien qu’il conduise à une fin on ne peut plus malsaine (c’est vraiment le maitre mot du film).

Ce genre de film ne plaira pas à tout le monde vu les thèmes qu’il aborde, mais il vaut le détour parce qu’il y a quelque chose d’assez ironique à réaliser pratiquement un drame familiale par un remake de Frankenstein. Petit plus, coté technique, entre maquillages et effets spéciaux, la créature est extrêmement bien réalisé.

3 commentaires:

  1. En effet, étrange est le mot ! Fascinant aussi, dérangeant peut-être. J'ai bien aimé personnellement. Mais j'ai mis du temps à comprendre que j'avais aimé, c'est le genre de film où je sors de la salle sans savoir quoi en penser "Euh... Laisse-moi faire le point", certainement le côté malsain comme tu l'as dit. Je déteste qu'on me demande dans la seconde comment c'était (je devrais aller au cinéma seule d'ailleurs), j'aime rassembler mes pensées avant. Surtout que j'étais allé voir Shrek 4 avant donc c'est pas vraiment la même chose. (Fête du cinéma oblige, plusieurs films à la suite)
    J'ai trouvé la fin rapide par rapport au reste du film. Tout le monde meurt (entre autre) et c'est fini. C'est la fin facile quand même. Pourquoi "une fin on ne peut plus malsaine", tu fais référence à quoi au juste ?
    Et sinon, la créature est juste adorable quand elle est petite ! (j'y suis allée de mon petit concert mentale de "hiiiii hiiiii *o*" quand même)

    RépondreSupprimer
  2. Pourquoi "une fin on ne peut plus malsaine", tu fais référence à quoi au juste ?
    *maxi spoiler bien sûr*
    Bah je me doutais que le film se terminerait par une vraie grossesse de la femme, il y avait trop d'allusions en ce sens, mais bon moralement le final... elle recommence la même chose qu'avec Dren en fait, et sans aucun regret ou quoi que ce soit... moi ça m'a bien glacé les sangs
    *fin du maxi spoiler*

    RépondreSupprimer
  3. viol + inceste + zoophilie dans la même scène, c'est ça Splice. Effectivement un des films les plus gênants que j'ai vu. Non pas horrible, mais profondément dérangeant. Au final je ne sais pas trop si j'aime ou non. J'ai une certaine fascination pour les films d'horreur, pour le talent des auteurs à nous faire ressentir certaines émotions. La pareil, mais j'arrive pas à me dire que je le prendrai en DVD par exemple... On verra.

    RépondreSupprimer

La modération est activée (c'est le meilleur moyen de filtrer les bots sans bloquer les humains :)), ne vous inquiétez pas si votre message n'apparaît pas immédiatement.